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Forêt de Montmorency : de nombreuses ordonnances royales ont réglementé la chasse !

Publié le : 25-01-2023

André MonneauNous retrouvons André Monneau, "notre" historien de la Forêt de Montmorency. Grâce à lui, nous découvrons l'histoire de cette forêt, les différents lieux remarquables, les guinguettes, les forts, les métiers de ceux qui y travaillaient...
Aujourd'hui, il évoque l'histoire de la chasse qui a été jalonnée par de nombreuses ordonnances royales...

Les braconniers en forêtLa chasse est une activité des plus répandues dans la France médiévale. Indépendamment de la sociabilité liée à ce divertissement sportif, ou de la possibilité de se procurer un supplément de nourriture, la chasse est considérée non seulement comme une façon de dominer l’espace et d’affirmer son pouvoir, mais aussi comme un apprentissage de la guerre.
L’Ile-de-France bénéficie à toutes les époques d’espaces juridiquement protégés, c’est à dire de forêts propres à abriter des sangliers, des chevreuils, des daims et des cerfs. En région parisienne, des "parcs" sont aménagés, en principe entièrement clos, tel le fameux bois de Vincennes, à l’intérieur desquels les animaux sauvages peuvent se reproduire mais sont aussi chassés par les seigneurs et leurs invités.

Braconniers en forêtUne ordonnance de 1515 interdit de chasser les lièvres, hérons, perdrix et faisans aux non nobles. Reprise en 1533, elle interdit également la chasse aux bêtes "rousses ou noires", et au gibier. Celle de 1601 défend « aux paysans et gens de village » de posséder un chien à une lieue des forêts royales sauf s'il est attaché ou s'il a une patte rompue.
D'autres ordonnances s'appliquèrent aussi aux seigneurs comme celle de détenir des outils de chasse. La puissante famille de Montmorency ayant coutume d'y inviter de nombreux souverains pour chasser, l'apprendra à ses dépens pour avoir ignoré cet édit. Le baron Guillaume vit ses engins (arcs, flèches, pièges et filets…) brûler dans la cour du Château de la Chasse, sur ordre de Louis XI, son royal invité, à l'issue d'une dernière journée de chasse. (voir article consacré à cette anecdote)

L’ordonnance de 1669 confirme les interdictions et apporte des précisions : « Faisons défense aux marchands, artisans, bourgeois, habitants de villes, bourgs, paroisses, villages et hameaux, paysans et roturiers, de quelque état et qualité non possédant fiefs, seigneuries et haute justice de chasser en quelque gibier de poil et de plume ». De plus elle annule la peine de mort pour fait de chasse.

Tableau de chasseOn pratique la chasse au tir, à la courre ou au faucon comme le connétable Anne de Montmorency avec son ami François Ier. Le connétable est un grand collectionneur de rapaces, il possède un élevage au château d'Ecouen.
Les Condé, tout comme leurs cousins les Conti, sont de grands chasseurs. Au tir, dans la capitainerie d’Halatte-Chantilly, un des princes de Condé tua seul, 66 sangliers et 2 chevreuils en une journée et une autre fois 606 lièvres.
A courre, les princes de Condé et de Conti utilisent une meute pour le cerf, une pour le sanglier et une troisième pour le chevreuil, toutes trois accompagnées d'un important personnel de vénerie et de nombreux chevaux.

Chemin dans la Forêt de MontmorencyEn 1779, ces seigneurs font tracer et entretenir dans leur domaine, de larges routes forestières conçues pour avoir une vue lointaine depuis les carrefours et permettre au veneur de rejoindre rapidement les chiens.
En 1789, les cahiers de doléances recensent de nombreuses plaintes concernant les chasses des seigneurs et les dégâts occasionnés par le gibier.
Aux XIXe et au début du XXe siècle, le morcellement de la forêt de Montmorency ne permet plus la chasse à courre, certains propriétaires font enclore leurs parcelles pour tirer le gibier avec leurs invités.

Depuis quelques années, la chasse s'exerce sur l'ensemble du massif forestier de Montmorency. Elle est conduite par l'Office National des Forêts. Des comptages de gibier ont lieu régulièrement permettant de fixer les quotas à prélever.

 

André MonneauNous retrouvons André Monneau, "notre" historien de la Forêt de Montmorency. Grâce à lui, nous découvrons l'histoire de cette forêt, les différents lieux remarquables, les guinguettes, les forts, les métiers de ceux qui y travaillaient...
Aujourd'hui, il évoque l'histoire de la chasse qui a été jalonnée par de nombreuses ordonnances royales...

Les braconniers en forêtLa chasse est une activité des plus répandues dans la France médiévale. Indépendamment de la sociabilité liée à ce divertissement sportif, ou de la possibilité de se procurer un supplément de nourriture, la chasse est considérée non seulement comme une façon de dominer l’espace et d’affirmer son pouvoir, mais aussi comme un apprentissage de la guerre.
L’Ile-de-France bénéficie à toutes les époques d’espaces juridiquement protégés, c’est à dire de forêts propres à abriter des sangliers, des chevreuils, des daims et des cerfs. En région parisienne, des "parcs" sont aménagés, en principe entièrement clos, tel le fameux bois de Vincennes, à l’intérieur desquels les animaux sauvages peuvent se reproduire mais sont aussi chassés par les seigneurs et leurs invités.

Braconniers en forêtUne ordonnance de 1515 interdit de chasser les lièvres, hérons, perdrix et faisans aux non nobles. Reprise en 1533, elle interdit également la chasse aux bêtes "rousses ou noires", et au gibier. Celle de 1601 défend « aux paysans et gens de village » de posséder un chien à une lieue des forêts royales sauf s'il est attaché ou s'il a une patte rompue.
D'autres ordonnances s'appliquèrent aussi aux seigneurs comme celle de détenir des outils de chasse. La puissante famille de Montmorency ayant coutume d'y inviter de nombreux souverains pour chasser, l'apprendra à ses dépens pour avoir ignoré cet édit. Le baron Guillaume vit ses engins (arcs, flèches, pièges et filets…) brûler dans la cour du Château de la Chasse, sur ordre de Louis XI, son royal invité, à l'issue d'une dernière journée de chasse. (voir article consacré à cette anecdote)

L’ordonnance de 1669 confirme les interdictions et apporte des précisions : « Faisons défense aux marchands, artisans, bourgeois, habitants de villes, bourgs, paroisses, villages et hameaux, paysans et roturiers, de quelque état et qualité non possédant fiefs, seigneuries et haute justice de chasser en quelque gibier de poil et de plume ». De plus elle annule la peine de mort pour fait de chasse.

Tableau de chasseOn pratique la chasse au tir, à la courre ou au faucon comme le connétable Anne de Montmorency avec son ami François Ier. Le connétable est un grand collectionneur de rapaces, il possède un élevage au château d'Ecouen.
Les Condé, tout comme leurs cousins les Conti, sont de grands chasseurs. Au tir, dans la capitainerie d’Halatte-Chantilly, un des princes de Condé tua seul, 66 sangliers et 2 chevreuils en une journée et une autre fois 606 lièvres.
A courre, les princes de Condé et de Conti utilisent une meute pour le cerf, une pour le sanglier et une troisième pour le chevreuil, toutes trois accompagnées d'un important personnel de vénerie et de nombreux chevaux.

Chemin dans la Forêt de MontmorencyEn 1779, ces seigneurs font tracer et entretenir dans leur domaine, de larges routes forestières conçues pour avoir une vue lointaine depuis les carrefours et permettre au veneur de rejoindre rapidement les chiens.
En 1789, les cahiers de doléances recensent de nombreuses plaintes concernant les chasses des seigneurs et les dégâts occasionnés par le gibier.
Aux XIXe et au début du XXe siècle, le morcellement de la forêt de Montmorency ne permet plus la chasse à courre, certains propriétaires font enclore leurs parcelles pour tirer le gibier avec leurs invités.

Depuis quelques années, la chasse s'exerce sur l'ensemble du massif forestier de Montmorency. Elle est conduite par l'Office National des Forêts. Des comptages de gibier ont lieu régulièrement permettant de fixer les quotas à prélever.

 

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3 commentaire(s)

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Brigitte DUHEN - Il y a 1 an
Cet article sur notre forêt est très intéressante. Il complète les informations qu'André Monneau nous a déjà informé sur notre région. Merci a cet historien passionné et pour les photos d'origines.
Luc d'AMIENS d'HEBECOURT - Il y a 1 an
Parcourant notre forêt depuis mon enfance (j'ai à présent 75 ans), j'y vois souvent des chevreuils, des sangliers et des renards, mais je suis surpris de n'y avoir jamais vu de blaireau, alors qu'il y en a dans le Vexin tout proche. Pourquoi ? Je note par ailleurs la rareté des écureuils, alors qu'il y a beaucoup de châtaignes et de glands. Y a-t-il à présent trop de rapaces ?
Chantal Mora - Il y a 1 an
Merci pour ce très beau témoignage étayé par les connaissances de Mr André Monneau grâce a sa mémoire partagée je viens de découvrir un peu plus ce très bel endroit .
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