Nous retrouvons André Monneau, notre cher historien de la Forêt de Montmorency. Aujourd'hui, il évoque les pépiniéristes de Montlignon qui ont contribué à l'aménagement du célèbre Bois de Boulogne de Paris. Un épisode méconnu du grand public.
Napoléon III a décidé en 1852 la remise en état du Bois de Boulogne et le renouvellement des plantations. Il a mis en concurrence deux architectes paysagistes de renom : Sébastien Bridault de Montmorency et Louis Sulpice Varé de Saint-Martin-du-tertre. Ce dernier, ayant déjà travaillé avec son grand-père Marcellin Best pour la famille Bonaparte, a obtenu d'elle son appui auprès de Napoléon III. L'empereur lui confieradonc l'aménagement du Bois avec en autre la réalisation d'une rivière à l'instar de la Serpentine de Hyde Park à Londres. Cette réalisation a représenté un gros chantier sur 846 hectares qui mobilisa 6 maîtres-jardiniers, 1200 ouvriers, 300 chevaux !
L'architecte commandera donc à son ami pépiniériste Antoine Jean Monneau (un de mes ancêtres !) la fourniture de 400 000 arbres et arbustes d'ornement, d'espèces diverses mais comprenant également de nombreux conifères. Celui-ci ne pouvant honorer seul la commande, demandera à ses confrères pépiniéristes de Montlignon de l'aider à honorer cette commande extraordinaire, du fait d'une coutume syndicaliste d'entraide. Tous ont été d'accord !
De l'aménagement du Bois de Boulogne naquit la renommée des pépiniéristes de Montlignon.
L'empereur Napoléon III était très attaché à cet aménagement du Bois et visitait fréquemment les travaux. Mme Delbée dans son livre "Histoire de Montlignon" raconte : « L'empereur visitant les travaux de terrassement et de plantation du Bois de Boulogne prenait des poignées de pièces de dix francs à son effigie et, les mains derrière le dos, semait les pièces en marchant. C'était alors une bousculade dans le genre de celles qui ont lieu lorsqu'on jette des dragées à un baptême. »
L'empereur discutait aussi fréquemment et familièrement avec son architecte mais ce n'était pas du goût de tout le monde. On s'en offusqua et une erreur de nivellement dans le tracé des pièces d'eau a servi de prétexte à la disgrâce de Louis Sulpice Varé. Après son départ, il a été remplacé par Alphand secondé par Barillet-Deschamps. Néanmoins, l'empereur ne l'oubliera pas et remettra la Légion d'Honneur le jour de l'inauguration.
A noter qu'en 1882, les pépiniéristes de Montlignon furent de nouveau mis à contribution pour la replantation du Bois de Boulogne.
En effet, pendant le terrible siège de Paris pendant l'hiver 1870-71, les habitants et soldats abattirent les arbres des grandes avenues ainsi que ceux des Bois de Vincennes et Boulogne pour résister contre les Prussiens et aussi pour se chauffer.
Article publié en 2017 et actualisé en mars 2025
Nous retrouvons André Monneau, notre cher historien de la Forêt de Montmorency. Aujourd'hui, il évoque les pépiniéristes de Montlignon qui ont contribué à l'aménagement du célèbre Bois de Boulogne de Paris. Un épisode méconnu du grand public.
Napoléon III a décidé en 1852 la remise en état du Bois de Boulogne et le renouvellement des plantations. Il a mis en concurrence deux architectes paysagistes de renom : Sébastien Bridault de Montmorency et Louis Sulpice Varé de Saint-Martin-du-tertre. Ce dernier, ayant déjà travaillé avec son grand-père Marcellin Best pour la famille Bonaparte, a obtenu d'elle son appui auprès de Napoléon III. L'empereur lui confieradonc l'aménagement du Bois avec en autre la réalisation d'une rivière à l'instar de la Serpentine de Hyde Park à Londres. Cette réalisation a représenté un gros chantier sur 846 hectares qui mobilisa 6 maîtres-jardiniers, 1200 ouvriers, 300 chevaux !
L'architecte commandera donc à son ami pépiniériste Antoine Jean Monneau (un de mes ancêtres !) la fourniture de 400 000 arbres et arbustes d'ornement, d'espèces diverses mais comprenant également de nombreux conifères. Celui-ci ne pouvant honorer seul la commande, demandera à ses confrères pépiniéristes de Montlignon de l'aider à honorer cette commande extraordinaire, du fait d'une coutume syndicaliste d'entraide. Tous ont été d'accord !
De l'aménagement du Bois de Boulogne naquit la renommée des pépiniéristes de Montlignon.
L'empereur Napoléon III était très attaché à cet aménagement du Bois et visitait fréquemment les travaux. Mme Delbée dans son livre "Histoire de Montlignon" raconte : « L'empereur visitant les travaux de terrassement et de plantation du Bois de Boulogne prenait des poignées de pièces de dix francs à son effigie et, les mains derrière le dos, semait les pièces en marchant. C'était alors une bousculade dans le genre de celles qui ont lieu lorsqu'on jette des dragées à un baptême. »
L'empereur discutait aussi fréquemment et familièrement avec son architecte mais ce n'était pas du goût de tout le monde. On s'en offusqua et une erreur de nivellement dans le tracé des pièces d'eau a servi de prétexte à la disgrâce de Louis Sulpice Varé. Après son départ, il a été remplacé par Alphand secondé par Barillet-Deschamps. Néanmoins, l'empereur ne l'oubliera pas et remettra la Légion d'Honneur le jour de l'inauguration.
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En effet, pendant le terrible siège de Paris pendant l'hiver 1870-71, les habitants et soldats abattirent les arbres des grandes avenues ainsi que ceux des Bois de Vincennes et Boulogne pour résister contre les Prussiens et aussi pour se chauffer.
Article publié en 2017 et actualisé en mars 2025
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