Denis Hemmer est peut-être l'homme le mieux confiné du Val d'Oise ! Il habite au Château de la Chasse et surveille pour le compte de l'ONF (Office National des Forêts) notre chère Forêt de Montmorency. Il m'a semblé opportun de prendre de ses nouvelles et de connaitre son quotidien au cours de cette période inédite.
Denis, première question devenue rituelle : comment allez-vous et comment se passe ce confinement inédit ?
Ça va bien. Merci. Au Château de la Chasse, c'est pas mal comme confinement. Il y a plus malheureux que moi !
Cela doit être étrange pour vous de ne plus voir de promeneurs ?
Vous avez raison. On a eu l'impression qu'il y a eu un tsunami. Et les animaux se disent : « Bon sang les hommes ont disparu ! » 2 000 hectares de forêt sans la présence de l'homme et les animaux commencent à reprendre leurs droits. On voit beaucoup plus de chevreuils par exemple. Normalement ils se sauvent quand ils sentent notre présence. D'autre part, cette année, il y aura sûrement une belle nichée de canards autour des étangs de la Chasse. Il n'y a pas de chiens pour leur faire peur !
Quant aux oiseaux, on les entend beaucoup plus mais c'est peut-être aussi dû aux avions qui sont moins nombreux ! (rires)
L'interdiction de se promener dans la forêt est donc bien respectée ?
Au début du confinement, la police a fait des verbalisations et de nombreuses surveillances afin que l'interdiction soit respectée.
Cette situation a changé votre travail au quotidien ?
Au début du confinement, les coupes de bois ont été arrêtées quelques jours.
Globalement les activités sylvicoles sont fortement ralenties mais pas complètement arrêtées pour assurer l’approvisionnement de la filière bois dont l’activité contribue à la gestion de la crise (par exemple l’emballage et la fabrication de palettes pour maintenir les chaînes logistiques et l’approvisionnement des commerces indispensables).
En forêt domaniale de Montmorency les coupes, programmées à l'avance, ont ainsi récemment redémarré. On alimente plusieurs filières avec des bois de qualités différentes : on propose de belles planches avec des châtaigniers de qualité ; le bois de qualité moindre est quant à lui valorisé en panneaux de particules. Le programme de coupe établie doit être respecté mais évidemment, à cause de la pandémie, les mesures de sécurité sanitaire sont mises en place. Par exemple, les bûcherons et les débardeurs travaillent seuls mais ils rencontrent des difficultés pour se loger dans les hôtels… Tout devient plus compliqué pour tout le monde.
Je profite de cet échange pour évoquer la maladie de l'encre qui touche la forêt. Comment évolue-t-elle ?
Difficile de vous donner une réponse car la sortie des feuilles des châtaigniers est tardive. Le verdict, ce sera pour le mois de mai. Mais a priori, cela semble inexorable. C'est pour cela que l'on fait des coupes et que l'on replante.
Et la chaleur précoce de ce printemps peut-il jouer un rôle ?
En effet, il fait très sec mais d'habitude les châtaigniers ne "crevaient" pas avec un tel temps. Mais comme ils sont déjà affaiblis, ils ne résistent pas. C'est en juin que le choix des nouvelles coupes se fera en à la vue des zones de dépérissement.
Avez-vous profité de cette période où la forêt est déserte pour faire des travaux particuliers ?
En effet, nous avons effectué un élagage de sécurisation sur la route des Parquets. Mais de nombreuses entreprises sont à l'arrêt. Alors c'est difficile de planifier de nombreux travaux.
Pour terminer je vois donc que le moral reste bon malgré votre isolement?
Rassurez-vous : il y a "Good morning ONF" un journal interne régulier qui nous permet d’avoir des nouvelles des territoires et de garder un lien ! On s'envoie des mails, on fait des réunions à distance. L'ONF fait tout pour que nous ne déprimions pas. L'encadrement prend régulièrement des nouvelles de ses équipes. Alors le moral est bon ! Merci de prendre de mes nouvelles.
Merci à Denis Hemmer pour sa disponibilité et Ysatys Nadji, chargée de communication de l'ONF pour sa relecture attentive.
Denis Hemmer est peut-être l'homme le mieux confiné du Val d'Oise ! Il habite au Château de la Chasse et surveille pour le compte de l'ONF (Office National des Forêts) notre chère Forêt de Montmorency. Il m'a semblé opportun de prendre de ses nouvelles et de connaitre son quotidien au cours de cette période inédite.
Denis, première question devenue rituelle : comment allez-vous et comment se passe ce confinement inédit ?
Ça va bien. Merci. Au Château de la Chasse, c'est pas mal comme confinement. Il y a plus malheureux que moi !
Cela doit être étrange pour vous de ne plus voir de promeneurs ?
Vous avez raison. On a eu l'impression qu'il y a eu un tsunami. Et les animaux se disent : « Bon sang les hommes ont disparu ! » 2 000 hectares de forêt sans la présence de l'homme et les animaux commencent à reprendre leurs droits. On voit beaucoup plus de chevreuils par exemple. Normalement ils se sauvent quand ils sentent notre présence. D'autre part, cette année, il y aura sûrement une belle nichée de canards autour des étangs de la Chasse. Il n'y a pas de chiens pour leur faire peur !
Quant aux oiseaux, on les entend beaucoup plus mais c'est peut-être aussi dû aux avions qui sont moins nombreux ! (rires)
L'interdiction de se promener dans la forêt est donc bien respectée ?
Au début du confinement, la police a fait des verbalisations et de nombreuses surveillances afin que l'interdiction soit respectée.
Cette situation a changé votre travail au quotidien ?
Au début du confinement, les coupes de bois ont été arrêtées quelques jours.
Globalement les activités sylvicoles sont fortement ralenties mais pas complètement arrêtées pour assurer l’approvisionnement de la filière bois dont l’activité contribue à la gestion de la crise (par exemple l’emballage et la fabrication de palettes pour maintenir les chaînes logistiques et l’approvisionnement des commerces indispensables).
En forêt domaniale de Montmorency les coupes, programmées à l'avance, ont ainsi récemment redémarré. On alimente plusieurs filières avec des bois de qualités différentes : on propose de belles planches avec des châtaigniers de qualité ; le bois de qualité moindre est quant à lui valorisé en panneaux de particules. Le programme de coupe établie doit être respecté mais évidemment, à cause de la pandémie, les mesures de sécurité sanitaire sont mises en place. Par exemple, les bûcherons et les débardeurs travaillent seuls mais ils rencontrent des difficultés pour se loger dans les hôtels… Tout devient plus compliqué pour tout le monde.
Je profite de cet échange pour évoquer la maladie de l'encre qui touche la forêt. Comment évolue-t-elle ?
Difficile de vous donner une réponse car la sortie des feuilles des châtaigniers est tardive. Le verdict, ce sera pour le mois de mai. Mais a priori, cela semble inexorable. C'est pour cela que l'on fait des coupes et que l'on replante.
Et la chaleur précoce de ce printemps peut-il jouer un rôle ?
En effet, il fait très sec mais d'habitude les châtaigniers ne "crevaient" pas avec un tel temps. Mais comme ils sont déjà affaiblis, ils ne résistent pas. C'est en juin que le choix des nouvelles coupes se fera en à la vue des zones de dépérissement.
Avez-vous profité de cette période où la forêt est déserte pour faire des travaux particuliers ?
En effet, nous avons effectué un élagage de sécurisation sur la route des Parquets. Mais de nombreuses entreprises sont à l'arrêt. Alors c'est difficile de planifier de nombreux travaux.
Pour terminer je vois donc que le moral reste bon malgré votre isolement?
Rassurez-vous : il y a "Good morning ONF" un journal interne régulier qui nous permet d’avoir des nouvelles des territoires et de garder un lien ! On s'envoie des mails, on fait des réunions à distance. L'ONF fait tout pour que nous ne déprimions pas. L'encadrement prend régulièrement des nouvelles de ses équipes. Alors le moral est bon ! Merci de prendre de mes nouvelles.
Merci à Denis Hemmer pour sa disponibilité et Ysatys Nadji, chargée de communication de l'ONF pour sa relecture attentive.
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