Vendredi 10 mai 2019
Taverny
Suite du cycle de 3 conférences philo à Taverny. Ce troisième sera animée par Blaise Bachofen sur le thème suivant : "Crise de l'autorité, crise de l'école, crise de l'éducation
Présentation de la conférence philo (extrait communiqué de presse)
Déplorer la crise de l’autorité est devenu un lieu commun, qu’il s’agisse de la crise de l’autorité politique, de la crise de l’autorité parentale, de la crise de l'autorité scolaire…
Hannah Arendt écrit, dans les années 1960, deux textes majeurs : « Qu’est-ce que l’autorité ? » et « La crise de l’éducation ». Elle diagnostique des phénomènes à l’époque nouveaux aux États-Unis, aujourd’hui communs à tout l’Occident : l’idéologie qui place « l’enfant au cœur du système éducatif », la démission des adultes, la mise à égalité entre adultes et enfants.
Son analyse s’appuie sur une réflexion sur la nature de l’autorité, pouvoir non-politique, fondé sur des hiérarchies objectives (adultes/enfants , compétents/incompétents…). La difficulté à maintenir l’autorité tient à la difficulté à la penser : on la confond avec le pouvoir en général, or tout pouvoir n’est pas domination. De ce point de vue, une erreur consiste à valoriser l’autoritarisme, le « retour à l’ordre », au nom de la réhabilitation de l’autorité. Or l’autoritarisme, application dans des rapports entre adultes de relations d’autorité, se fonde sur un contresens : en politique, tout se joue entre égaux et la relation hiérarchique n’est jamais naturelle, elle doit être l’objet d’un consentement librement accepté. On veut l’autoritarisme dans les rapports sociaux parce qu’on ne sait plus l’exercer dans les rapports privés, notamment dans l’éducation.
On s’interrogera sur les origines de cette évolution (les théories de la « pédagogie moderne » depuis Montaigne et Rousseau) et sur l’existence d’une crise de l’éducation spécifique à notre époque. Déjà, au Ve siècle avant J.-C., Aristophane ridiculise, dans un pièce comique, les parents qui ne sont plus respectés de leurs enfants. N’est-ce pas le processus même de l’éducation, à toute époque, qui crée un rapport complexe, toujours problématique, impliquant de concilier deux exigences contradictoires : l’apprentissage des règles et la formation à la liberté ?
Vendredi 10 mai 2019 de 18h30 à 20h30 – Médiathèque les Temps Modernes 7 rue du Chemin vert de Boissy Taverny - Entrée libre avec réservation au 01 30 40 55 00.
Vendredi 10 mai 2019
Taverny
Suite du cycle de 3 conférences philo à Taverny. Ce troisième sera animée par Blaise Bachofen sur le thème suivant : "Crise de l'autorité, crise de l'école, crise de l'éducation
Présentation de la conférence philo (extrait communiqué de presse)
Déplorer la crise de l’autorité est devenu un lieu commun, qu’il s’agisse de la crise de l’autorité politique, de la crise de l’autorité parentale, de la crise de l'autorité scolaire…
Hannah Arendt écrit, dans les années 1960, deux textes majeurs : « Qu’est-ce que l’autorité ? » et « La crise de l’éducation ». Elle diagnostique des phénomènes à l’époque nouveaux aux États-Unis, aujourd’hui communs à tout l’Occident : l’idéologie qui place « l’enfant au cœur du système éducatif », la démission des adultes, la mise à égalité entre adultes et enfants.
Son analyse s’appuie sur une réflexion sur la nature de l’autorité, pouvoir non-politique, fondé sur des hiérarchies objectives (adultes/enfants , compétents/incompétents…). La difficulté à maintenir l’autorité tient à la difficulté à la penser : on la confond avec le pouvoir en général, or tout pouvoir n’est pas domination. De ce point de vue, une erreur consiste à valoriser l’autoritarisme, le « retour à l’ordre », au nom de la réhabilitation de l’autorité. Or l’autoritarisme, application dans des rapports entre adultes de relations d’autorité, se fonde sur un contresens : en politique, tout se joue entre égaux et la relation hiérarchique n’est jamais naturelle, elle doit être l’objet d’un consentement librement accepté. On veut l’autoritarisme dans les rapports sociaux parce qu’on ne sait plus l’exercer dans les rapports privés, notamment dans l’éducation.
On s’interrogera sur les origines de cette évolution (les théories de la « pédagogie moderne » depuis Montaigne et Rousseau) et sur l’existence d’une crise de l’éducation spécifique à notre époque. Déjà, au Ve siècle avant J.-C., Aristophane ridiculise, dans un pièce comique, les parents qui ne sont plus respectés de leurs enfants. N’est-ce pas le processus même de l’éducation, à toute époque, qui crée un rapport complexe, toujours problématique, impliquant de concilier deux exigences contradictoires : l’apprentissage des règles et la formation à la liberté ?
Vendredi 10 mai 2019 de 18h30 à 20h30 – Médiathèque les Temps Modernes 7 rue du Chemin vert de Boissy Taverny - Entrée libre avec réservation au 01 30 40 55 00.
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