Ciné-patrimoine : nouveau rendez-vous avec Claude Schwab, ermontois et cinéphile invétéré. Il nous invite à découvrir les célèbres films tournés dans notre Vallée de Montmorency.
Aujourd'hui, il évoque "La neuvième porte" de Roman Polanski avec, en tête d'affiche, Johnny Depp qui fera une halte au "Faisan doré", au cœur de la forêt de Montmorency !
La critique eut tout à fait raison en 1999 d'évoquer les albums de Hergé à propos du film de Roman Polanski "La Neuvième Porte". En effet, on y trouve à la fois des jumeaux moustachus (lointains cousins des Dupondt), une malédiction frappant les détenteurs d'un objet magique ou encore une secte que le héros infiltre (cf. "Les Cigares du pharaon").
Le scénario - à multiples rebondissements - est l'adaptation d'un livre d'Arturo Perez-Reverte ("Le Club Dumas") : il s'agit pour Dean Corso (Johnny Depp), un Tintin sans scrupules employé par un collectionneur américain fabuleusement riche (Frank Langella), de récupérer à n'importe quel prix et par tous les moyens deux des trois exemplaires d'un livre écrit au XVIIe siècle ("Les 9 portes du royaume des ombres"). Le diable en personne aurait participé à la rédaction de ce livre ! Le bibliophile américain Boris Balkan possède lui-même le troisième exemplaire qu'il va confier à Corso pour son enquête. J'avoue être toujours surpris - et amusé - du traitement réservé à ces livres hors de prix : personne ne les manipule avec des gants et Corso n'hésite pas à fumer en les feuilletant, voire même à laisser tomber la cendre de sa cigarette sur la reliure !
Mais ne nous attardons pas davantage sur ces petits détails et retrouvons Corso à la fin du film dans les Pyrénées à la recherche d'un château dans lequel doit se dérouler un ultime rituel satanique. C'est le château cathare de Pertuis qui abrite la cérémonie, mais Corso va s'arrêter pour déjeuner dans un restaurant. Vous m'avez vu venir : nous sommes loin de l'Aude mais bel et bien au "Faisan doré", en pleine forêt de Montmorency, sur la route entre Saint-Leu et Chauvry. Pour l'histoire de cet ancien relais de chasse situé sur la commune de Saint Prix, je ne peux que vous inciter à relire...le Journal de François (voir article ci-dessous).
La scène de la "Neuvième Porte" est très courte (à peine plus d'une minute) : le temps pour Corso, son repas achevé, d'allumer une cigarette (c'était encore autorisé à l'époque et ce garçon fume décidément beaucoup !) et de demander sa route au couple de restaurateurs, tandis que deux autres clients jouent au baby-foot.
Johnny Depp ne s'est pas contenté de cette brève apparition dans le Val d'Oise : une autre scène du film le conduit dans les souterrains de la cave des Moineaux à Pontoise.
Je vous abandonne en plein suspense : bonne projection !
Bonus : zoom sur le "Faisan doré" (Histoire de la Forêt de Montmorency)
Notre historien de la Forêt de Montmorency nous emmène aujourd'hui au "Faisan doré", lieu qui était incontournable.
"Le Faisan doré" est un ancien relais de chasse situé en forêt de Montmorency, sur la commune de Saint-Prix. Ce relais se trouve à mi-chemin entre Saint-Prix et Chauvry, sur la route de Saint-Leu-la-Forêt, et à proximité de la butte sableuse "Les pins brûlés" (voir photo ci-dessous) et non loin du carrefour de la pointe qui culmine à 195 mètres d’altitude de la colline de Montmorency. Aujourd'hui "Le Faisan doré" est un endroit à l’abandon depuis de nombreuses années.
Mais revenons aux origines du lieu : le relais de chasse "Le Faisan doré" a été fondé au lendemain de la Première Guerre mondiale par la famille Raget. Il était fréquenté par des bucherons, des treillageurs, des carriers et mais aussi par des chasseurs (la chasse était encore autorisée). D’ailleurs, ceux-ci, qui partaient en forêt, n’étaient pas certain de rapporter du gibier. Par contre, en s’arrêtant au "Faisan doré", ils ramenaient assurément une bonne cuite chez eux ! En effet, les propriétaires des lieux, très dévoués à leur clientèle, leurs servaient, boissons et repas à volonté, à toutes heures de la journée.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, "Le Faisan doré" accueille, le dimanche, une nouvelle clientèle, principalement des promeneurs et des randonneurs en mal d’air pur et de nature. Ces personnes fréquentent assidument ce restaurant et en font sa notoriété. Plus tard, le couple de propriétaires très âgés vendra leur affaire "Le Faisan doré" à un repreneur, puis d’autres propriétaires se succéderont. L’un d’entre eux, plus ambitieux que gestionnaire, tentera d’effectuer des travaux d’agrandissement à l’arrière du restaurant pour peut-être en faire une guinguette ou accueillir différents évènements festifs. Mais faute d’importants financements, ces travaux ne seront jamais terminés.
Notons aussi, qu’en ces lieux, en 1998, Roman Polanski y tournera un scène de son film "La neuvième porte" avec Johnny Depp.
Au fil des années, ce restaurant deviendra une simple crêperie. Le dernier propriétaire, cesse son activité dans les années 1990.
Faute d’un repreneur, il lègue son établissement à une amie très chère. Celle-ci, avec l'aide de son mari, tentera en vain de relancer le mythique restaurant malgré son souhait d'engager d’importants travaux de rénovation… Depuis le site est à l’abandon et à la merci des raves parties clandestines. La dernière, en juillet 2020, a été toutefois, interdite par la préfecture du Val d’Oise.
Ciné-patrimoine : nouveau rendez-vous avec Claude Schwab, ermontois et cinéphile invétéré. Il nous invite à découvrir les célèbres films tournés dans notre Vallée de Montmorency.
Aujourd'hui, il évoque "La neuvième porte" de Roman Polanski avec, en tête d'affiche, Johnny Depp qui fera une halte au "Faisan doré", au cœur de la forêt de Montmorency !
La critique eut tout à fait raison en 1999 d'évoquer les albums de Hergé à propos du film de Roman Polanski "La Neuvième Porte". En effet, on y trouve à la fois des jumeaux moustachus (lointains cousins des Dupondt), une malédiction frappant les détenteurs d'un objet magique ou encore une secte que le héros infiltre (cf. "Les Cigares du pharaon").
Le scénario - à multiples rebondissements - est l'adaptation d'un livre d'Arturo Perez-Reverte ("Le Club Dumas") : il s'agit pour Dean Corso (Johnny Depp), un Tintin sans scrupules employé par un collectionneur américain fabuleusement riche (Frank Langella), de récupérer à n'importe quel prix et par tous les moyens deux des trois exemplaires d'un livre écrit au XVIIe siècle ("Les 9 portes du royaume des ombres"). Le diable en personne aurait participé à la rédaction de ce livre ! Le bibliophile américain Boris Balkan possède lui-même le troisième exemplaire qu'il va confier à Corso pour son enquête. J'avoue être toujours surpris - et amusé - du traitement réservé à ces livres hors de prix : personne ne les manipule avec des gants et Corso n'hésite pas à fumer en les feuilletant, voire même à laisser tomber la cendre de sa cigarette sur la reliure !
Mais ne nous attardons pas davantage sur ces petits détails et retrouvons Corso à la fin du film dans les Pyrénées à la recherche d'un château dans lequel doit se dérouler un ultime rituel satanique. C'est le château cathare de Pertuis qui abrite la cérémonie, mais Corso va s'arrêter pour déjeuner dans un restaurant. Vous m'avez vu venir : nous sommes loin de l'Aude mais bel et bien au "Faisan doré", en pleine forêt de Montmorency, sur la route entre Saint-Leu et Chauvry. Pour l'histoire de cet ancien relais de chasse situé sur la commune de Saint Prix, je ne peux que vous inciter à relire...le Journal de François (voir article ci-dessous).
La scène de la "Neuvième Porte" est très courte (à peine plus d'une minute) : le temps pour Corso, son repas achevé, d'allumer une cigarette (c'était encore autorisé à l'époque et ce garçon fume décidément beaucoup !) et de demander sa route au couple de restaurateurs, tandis que deux autres clients jouent au baby-foot.
Johnny Depp ne s'est pas contenté de cette brève apparition dans le Val d'Oise : une autre scène du film le conduit dans les souterrains de la cave des Moineaux à Pontoise.
Je vous abandonne en plein suspense : bonne projection !
Bonus : zoom sur le "Faisan doré" (Histoire de la Forêt de Montmorency)
Notre historien de la Forêt de Montmorency nous emmène aujourd'hui au "Faisan doré", lieu qui était incontournable.
"Le Faisan doré" est un ancien relais de chasse situé en forêt de Montmorency, sur la commune de Saint-Prix. Ce relais se trouve à mi-chemin entre Saint-Prix et Chauvry, sur la route de Saint-Leu-la-Forêt, et à proximité de la butte sableuse "Les pins brûlés" (voir photo ci-dessous) et non loin du carrefour de la pointe qui culmine à 195 mètres d’altitude de la colline de Montmorency. Aujourd'hui "Le Faisan doré" est un endroit à l’abandon depuis de nombreuses années.
Mais revenons aux origines du lieu : le relais de chasse "Le Faisan doré" a été fondé au lendemain de la Première Guerre mondiale par la famille Raget. Il était fréquenté par des bucherons, des treillageurs, des carriers et mais aussi par des chasseurs (la chasse était encore autorisée). D’ailleurs, ceux-ci, qui partaient en forêt, n’étaient pas certain de rapporter du gibier. Par contre, en s’arrêtant au "Faisan doré", ils ramenaient assurément une bonne cuite chez eux ! En effet, les propriétaires des lieux, très dévoués à leur clientèle, leurs servaient, boissons et repas à volonté, à toutes heures de la journée.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, "Le Faisan doré" accueille, le dimanche, une nouvelle clientèle, principalement des promeneurs et des randonneurs en mal d’air pur et de nature. Ces personnes fréquentent assidument ce restaurant et en font sa notoriété. Plus tard, le couple de propriétaires très âgés vendra leur affaire "Le Faisan doré" à un repreneur, puis d’autres propriétaires se succéderont. L’un d’entre eux, plus ambitieux que gestionnaire, tentera d’effectuer des travaux d’agrandissement à l’arrière du restaurant pour peut-être en faire une guinguette ou accueillir différents évènements festifs. Mais faute d’importants financements, ces travaux ne seront jamais terminés.
Notons aussi, qu’en ces lieux, en 1998, Roman Polanski y tournera un scène de son film "La neuvième porte" avec Johnny Depp.
Au fil des années, ce restaurant deviendra une simple crêperie. Le dernier propriétaire, cesse son activité dans les années 1990.
Faute d’un repreneur, il lègue son établissement à une amie très chère. Celle-ci, avec l'aide de son mari, tentera en vain de relancer le mythique restaurant malgré son souhait d'engager d’importants travaux de rénovation… Depuis le site est à l’abandon et à la merci des raves parties clandestines. La dernière, en juillet 2020, a été toutefois, interdite par la préfecture du Val d’Oise.
Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.
Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Ciné-patrimoine"
Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.
Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Ciné-patrimoine"