Ciné-patrimoine : Claude Schwab, ermontois et cinéphile invétéré, nous invite à découvrir les célèbres films tournés dans notre Vallée de Montmorency.
Aujourd'hui, il évoque "le Baron de l'écluse" de Jean Delannoy avec Jean Gabin ou "L'autocar en folie" de Pierre-Louis avec notamment Raymond Bussières.
Saviez-vous qu'il existe un canal à Saint-Prix avec des éclusiers et des mariniers qui fréquentent une délicieuse auberge au bord de l'eau ? Ne réservez pas tout de suite ! Il s'agit encore d'un de ces fameux "déplacements" auxquels nous sommes désormais habitués.
En effet, dans "Le Baron de l'écluse" de Jean Delannoy (1960), le baron Antoine (Jean Gabin) a été contraint de faire escale à Versigny dans la Marne parce que, une fois encore, il est sans le sou et n'a même plus de quoi acheter le carburant nécessaire au superbe yacht qu'il a gagné aux cartes au casino de Deauville.
Si les scènes fluviales ont été tournées dans l'Aisne et dans la Marne, c'est bien à l'ancienne mairie de Saint-Prix, transformée en Poste pour le film, que le baron Antoine va s'enquérir du sort du fameux mandat de 2 millions (il s'agit d'anciens francs !) qui lui permettrait enfin de lever l'ancre. Dans un premier temps, Jean Gabin se dirige d'un pas alerte vers la poste et passe devant la fontaine aux Pèlerins que l'on aperçoit fugitivement. Hélas pour lui, le bureau est fermé, mais la receveuse (Florence Brière), qui dispose manifestement d'un logement de fonction, lui annonce par la fenêtre que le mandat n'est toujours pas arrivé. S'ensuit un échange savoureux (les dialogues du film sont de Michel Audiard) :
- Le baron (qui est toujours d'un optimisme à toute épreuve) : Ce sera sûrement pour demain !
- La postière : Sûrement pas, demain, c'est dimanche !
- Le baron : Ah si c'est dimanche ! Enfin si vous aviez quelque chose lundi matin, auriez-vous l'extrême obligeance de me passer un coup de fil au café de la Marine ?
- La postière : Bien sûr ou j'enverrai le gamin : il veut s'acheter un cerf-volant, comme ça il se fait des petites pièces.
- Le baron : Bravo ! Excellente école de la vie !
Et le baron repart d'un pas peut être un peu moins rapide... Après la fontaine, il tourne immédiatement à droite, ce qui nous permet de deviner un chemin champêtre (ruelle Pinçon) : Saint-Prix était alors un véritable village (le tournage a eu lieu au cours du dernier trimestre de 1959).
On sait que le mandat tant attendu finira par arriver et dès lors le yacht pourra repartir vers Monte Carlo et son casino. La générosité du baron permettra au fils de la postière d'acheter son cerf-volant. Il lui donne avec munificence 10000 francs, ajoutant à l'adresse de sa mère qui s'exclame devant l'énormité de la somme : « et surtout ne me rendez pas de monnaie, ça crève les poches ! ».
Je m'en voudrais de quitter Saint-Prix sans mentionner un film de Pierre-Louis qui a deux titres : "L'Autocar en folie" ou "Soyez les bienvenus" (1952). Un village tout entier se ligue pour bloquer durablement l'autocar de la Compagnie Jean Nohain : les habitants, se sentant toujours à l'écart de tout, veulent absolument que l'émission quotidienne qui est prévue à Saint Honoré le Hautain (!!), le village rival, ait lieu chez eux, à Saint-Eloi le Brave. C'est le champ de foire de Saint-Prix, situé à l'époque sur la route d'accès à la forêt, qui accueille la petite équipe de Jean Nohain: elle va tout au long du film alterner tours de chant (Roger Lanzac, Armand Mestral...) et sketchs divers et variés, entourée de figurants saint-prissiens et saint-loupiens.
A noter que les deux films "Le baron de l'écluse" et "L'autocar en folie" sont visibles sur YouTube
Ciné-patrimoine : Claude Schwab, ermontois et cinéphile invétéré, nous invite à découvrir les célèbres films tournés dans notre Vallée de Montmorency.
Aujourd'hui, il évoque "le Baron de l'écluse" de Jean Delannoy avec Jean Gabin ou "L'autocar en folie" de Pierre-Louis avec notamment Raymond Bussières.
Saviez-vous qu'il existe un canal à Saint-Prix avec des éclusiers et des mariniers qui fréquentent une délicieuse auberge au bord de l'eau ? Ne réservez pas tout de suite ! Il s'agit encore d'un de ces fameux "déplacements" auxquels nous sommes désormais habitués.
En effet, dans "Le Baron de l'écluse" de Jean Delannoy (1960), le baron Antoine (Jean Gabin) a été contraint de faire escale à Versigny dans la Marne parce que, une fois encore, il est sans le sou et n'a même plus de quoi acheter le carburant nécessaire au superbe yacht qu'il a gagné aux cartes au casino de Deauville.
Si les scènes fluviales ont été tournées dans l'Aisne et dans la Marne, c'est bien à l'ancienne mairie de Saint-Prix, transformée en Poste pour le film, que le baron Antoine va s'enquérir du sort du fameux mandat de 2 millions (il s'agit d'anciens francs !) qui lui permettrait enfin de lever l'ancre. Dans un premier temps, Jean Gabin se dirige d'un pas alerte vers la poste et passe devant la fontaine aux Pèlerins que l'on aperçoit fugitivement. Hélas pour lui, le bureau est fermé, mais la receveuse (Florence Brière), qui dispose manifestement d'un logement de fonction, lui annonce par la fenêtre que le mandat n'est toujours pas arrivé. S'ensuit un échange savoureux (les dialogues du film sont de Michel Audiard) :
- Le baron (qui est toujours d'un optimisme à toute épreuve) : Ce sera sûrement pour demain !
- La postière : Sûrement pas, demain, c'est dimanche !
- Le baron : Ah si c'est dimanche ! Enfin si vous aviez quelque chose lundi matin, auriez-vous l'extrême obligeance de me passer un coup de fil au café de la Marine ?
- La postière : Bien sûr ou j'enverrai le gamin : il veut s'acheter un cerf-volant, comme ça il se fait des petites pièces.
- Le baron : Bravo ! Excellente école de la vie !
Et le baron repart d'un pas peut être un peu moins rapide... Après la fontaine, il tourne immédiatement à droite, ce qui nous permet de deviner un chemin champêtre (ruelle Pinçon) : Saint-Prix était alors un véritable village (le tournage a eu lieu au cours du dernier trimestre de 1959).
On sait que le mandat tant attendu finira par arriver et dès lors le yacht pourra repartir vers Monte Carlo et son casino. La générosité du baron permettra au fils de la postière d'acheter son cerf-volant. Il lui donne avec munificence 10000 francs, ajoutant à l'adresse de sa mère qui s'exclame devant l'énormité de la somme : « et surtout ne me rendez pas de monnaie, ça crève les poches ! ».
Je m'en voudrais de quitter Saint-Prix sans mentionner un film de Pierre-Louis qui a deux titres : "L'Autocar en folie" ou "Soyez les bienvenus" (1952). Un village tout entier se ligue pour bloquer durablement l'autocar de la Compagnie Jean Nohain : les habitants, se sentant toujours à l'écart de tout, veulent absolument que l'émission quotidienne qui est prévue à Saint Honoré le Hautain (!!), le village rival, ait lieu chez eux, à Saint-Eloi le Brave. C'est le champ de foire de Saint-Prix, situé à l'époque sur la route d'accès à la forêt, qui accueille la petite équipe de Jean Nohain: elle va tout au long du film alterner tours de chant (Roger Lanzac, Armand Mestral...) et sketchs divers et variés, entourée de figurants saint-prissiens et saint-loupiens.
A noter que les deux films "Le baron de l'écluse" et "L'autocar en folie" sont visibles sur YouTube
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