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4L Trophy : Ségolène et Julie, étudiantes d'Enghien, nous offrent leur journal de bord !

Publié le : 04-05-2015

4L TROPHY  le trajet du raidLa semaine dernière Julie et Ségolène Lhote, nos deux étudiantes d'Enghien, nous racontaient leur aventure lors du 4L Trophy (voir article). Cette semaine, en exclusivité pour le Journal de François, elles nous offrent de larges extraits de leur journal de bord ! Une occasion de découvrir les joies, les galères et les émotions qu'ont connues nos chères baroudeuses. Un régal !

Petit rappel : Le 4L Trophy est un raid automobile crée en 1998 par Jean-Jacques Rey. Il a lieu chaque année et il est réservé aux étudiants de 18 à 28 ans. Ce n'est pas une course de vitesse mais plutôt une grande course d'orientation de Biarritz jusqu'à Marrakech. De plus, le 4L Trophy a un rôle humanitaire car chaque équipage inscrit apporte des fournitures scolaires pour les enfants du Maroc.


Biarritz : remise du n° d'équipage !L'arrivée à Biarritz

Dès notre arrivée à Biarritz, on nous indique le chemin pour faire le contrôle de la voiture : vérification du châssis, des longerons arrières, des bras de suspensions, du moteur, ainsi que tout le matériel obligatoire (fusées de détresse, extincteur, boussole, sangle de remorquage etc.). Ils vérifient même si on a le briquet, mais là trou de mémoire : il est là, dans la voiture, mais où ?!
En gros, tout s’est super bien passé pour nous, les mécanos ont même dit : «C’est parfait pour vous, la vachette, elle est en forme ! »

Une fois le contrôle validé, on nous colle les autocollants sur les portes à l'avant puis on va garer la voiture dans un parking réservé aux 4L afin d’aller faire les vérifications administratives (permis de conduire, passeports, papiers de la voiture, assurance, santé avec un briefing médical). Nous allons ensuite au stand de l’association « Enfants du Désert » pour remettre notre liste de fournitures scolaires (qu’on va déposer à Merzouga plus tard) et le chèque.
Nous retrouvons les parents, avec notre tante et notre cousine qui nous accompagnaient à Biarritz, c’était super sympa ! Merci à eux d’être venus !

La traversée de l'Espagne – Direction Salamanque !

Briefing de Jean-Jacques Rey, fondateur du 4L Trophy puis les premières 4L se lancent sur la route sous un concert de klaxons ! Malheureusement pour certains, les problèmes commencent déjà : quelques 4L ne démarrent pas.
Biarritz nous a super bien accueillis : pour le départ de 12h30, c’était encadré par la police municipale afin de faire des convois de plusieurs voitures.
Nous voilà sur la route, objectif : atteindre Salamanque le soir pour retrouver les équipages rencontrés auparavant.
Comme en descendant dans le sud de la France, les voitures qui nous doublent font des appels de phares, enclenchent leurs warnings, nous klaxonnent, prennent des photos ! C’est génial de rouler dans ces conditions. Et puis là on est sur la route avec d’autres 4L, donc c’est encore plus impressionnant.

Après 7h de route environ (en étant passées par Vitoria-Gasteiz, puis Burgos, puis Valladolid), nous sommes arrivées à Salamanque, où un petit hôtel nous attendait. Il n’y avait pas beaucoup de chambres, mais clairement l’hôtel était rempli (ou presque) de trophystes. Ah mais ils sont partout ces braves gens !
Problème de duriteAvec d’autres équipages, on a mangé un petit coup puis nous avons filé au lit car faire 500 km en 4L ca fatigue, et surtout quand le lendemain on doit en faire 460.

Direction Séville  problème de durite !

Après une bonne nuit de sommeil, nous quittons Salamanque c’est reparti pour les routes espagnoles en passant par Plasencia, Cáceres, Merida, et nous avons finalement atteint Séville. Grâce à nous, vous révisez l’Espagne !
Avant de repartir, nous faisons le plein d’essence, et là on entend une fille nous dire : « Regardez, ça coule en dessous de votre 4L »
Ouh le petit moment de panique qui nous envahit à cet instant. On appelle donc quelques trophystes un peu plus doués que nous en mécanique 4L.
Ils regardent sous la voiture et nous disent qu’en fait, ce n’est pas si grave, c’est juste la durite d’essence qui est percée : il suffit de la changer, même si c’est un peu galère selon eux. En attendant, on peut mettre du scotch américain pour boucher le trou, et on règlera le problème à Algésiras avec l’équipe mécanique du 4L trophy.
On reprend notre route jusqu’à Séville. Mais à un moment, on voit un gros ralentissement avec un homme qui agite des drapeaux en faisant signe de ralentir.
En s’approchant de l’accident, on voit ce qu’on ne veut pas voir, ni croire : une 4L retournée, les 4 roues en l’air, le capot enlevé, et la porte avant arrachée.
voiture retournéeSur le coup, c’est comme si l’un des nôtres avait disparu ou un membre de notre corps amputé. On s’amuse avec nos ardoises et nos copains sur les routes et là on tombe sur ça, je peux vous dire que ça calme direct. On a finalement appris que c’était deux filles et qu’elles allaient bien, c’est un de leurs pneus qui a explosé et a donc provoqué des tonneaux. Encore plus impressionnant, elles ont même retrouvé une autre 4L et ont réussi à rattraper les routes marocaines !
Tout ça pour dire que nous avons été prudentes, on a pris soin de la voiture afin d’éviter les accidents, car on a pu voir que ce genre d’évènements était fréquent sur les routes du 4L Trophy, et c’est triste à dire.

La traversée de nuit de la Méditerranée

Une bonne nuit de sommeil à Séville, hop ça redémarre : rendez-vous au parking pour un départ groupé. Le parking était rempli de 4L
AAlgesiras : rassemblementprès 1h30-2h de route nous voilà à Algésiras :
On nous remet le roadbook qui va nous suivre tout le long du raid, on nous indique le bivouac puis on nous annonce le briefing à 12h30 avec Jean-Jacques Rey, à ne pas louper !
Avant d’aller au bivouac, on passe voir le stand méca (et oui, on est à Algésiras, l’aide mécanique commence !)
On leur explique notre problème, le mécano regarde et nous dit « houlala" mais c’est rien du tout votre truc, c’est le retour d’air de votre durite d’essence. Evitez de faire un trop-plein pour pas que le réservoir déborde et tout ira bien pour vous. A l’occasion, vous changerez votre durite.»
Ouf ! Nous voilà rassurées, pas besoin de tout démonter dans l’urgence.

Pour nous, équipages ‘’jaunes’’, on doit attendre 2H du matin pour prendre le ferry de 4H, la nouvelle de dingue….
On a donc eu le temps d’aller faire un petit tour à Gibraltar, puis ensuite se poser au parking du port pour passer un bout de nuit dans la 4L avant de monter à bord du ferry.

Ntraverséeous sommes dans notre 4L, avons dormi un peu et sur les coups de 2h du matin, on nous distribue les billets Aller-Retour du ferry, et on commence l’embarquement doucement. On a ensuite passé toutes les formalités, contrôle des passeports, de la carte grise du véhicule, assurance. On a profité pour échanger quelques euros en dirhams. Ah c’est que ça ne rigole pas la douane marocaine.
Formalités réglées, on a filé trouver les meilleurs sièges du bateau pour finir notre nuit. Honnêtement, ça n’a pas été la meilleure nuit !! Mais bon, au moins on n’a pu dormir 2h de plus !
Grace à la douce voix du personnel de bord, nous apprenons que les caves sont ouvertes et donc qu’on peut rejoindre les voitures.
La chasse aux trésors est lancée, nous sommes une équipe de 10 personnes, et aucun ne se souvient à quel niveau sont nos 4L, ni comment on s’y rend. Finalement après 20 minutes de recherche, et en ayant fait 3 fois le tour du bateau, nous poussons une porte : miracle !!! Les voitures sont là !

road book 4L TrophyDécouverte du Maroc : Le "ciel" de Ségolène !

Nous sortons tranquillement du bateau avec un autre contrôle des passeports et c’est là que commence notre longue longue longue journée de route jusqu’à Boulajoul, soit 519,4 km. C’est aussi ici que débute l’itinéraire du roadbook : « après la station essence tournez à droite », « pendant 40km allez tout droit direction Rabat » etc. ces indications sont plutôt claires, et faciles à suivre en revanche quand on sera dans le désert, ça sera une autre histoire !
Nous roulons pendant plusieurs heures, et c’est là que nous rencontrons des singes en liberté, des montagnes, de la neige, des bonhommes de neiges, des luges, des skieurs (sans remontées mécaniques), et surtout une famille marocaine. Ils étaient en train de partager un repas familial au pied des pistes, et c’est autour d’un feu de camp qu’ils faisaient griller leurs brochettes. Lorsqu’ils nous ont vues, le chef de famille s’approche avec des brochettes le bonhomme de neige de Ségolène et Julieà la main et nous en propose généreusement. C’était plus que délicieux, et c’est pourquoi, Ségolène se lance dans une discussion culinaire :
- Comment avez-vous préparé cette viande ?
- J’ai mis des herbes, du ciel…
- Du quoi ?
- Bah du ciel !
-  ???
- Tu connais le poivre ?
- Oui
- Bah là c’est du ciel et du poivre.
- Aaaah du sel !
- Bah oui du ciel.
Nous avons partagé un moment convivial avec cette famille locale, qui nous a accueillies les bras ouverts en nous disant qu’on était chez nous, ici au Maroc. Puis nous avons repris notre route jusqu’à Boulajoul.

En arrivant au bivouac, on tombe sur le camion citerne à l’entrée car à cause de la neige, ce n’était plus de la terre, c’était de la boue et donc impossible de monter le camion citerne ! D’autant plus le bivouac était sur une petite colline, donc jolie galère pour tout le monde.
On ajoute à tout cela que nous sommes accueillies par une tempête de vent glacial saisissant. Chacune son objectif : l’une monte la tente, l’autre va remplir les jerrycans d’essence pour faire le plein. Après 30 minutes de queue, Ségolène remonte de l’essence toute frigorifiée. On accroche la tente à la voiture et on va manger. Au menu, une soupe accompagnée de viande et légumes cuits dans un bouillon. C’était super bon, mais si on voulait manger chaud, fallait engloutir car ça refroidissait super vite à cause du vent.
21h : au lit ! Le froid  et notre nuit courte de la veille nous ont assommées !

Notre vachette attaquée !

4L de Ségolène et JuliePetit déjeuner organisé au bivouac de Boulajoul : du thé à la menthe avec du pain marocain, du beurre avec une texture particulière et de la confiture qui ressemblait plus à du miel. Cela dit, c’était délicieux !

Etape du jour : 315km.
C’était magnifique, des paysages à couper le souffle comme le lac d’Errachida ou le Ziz Canyon. Les enfants nous saluent, envoient des bisous à chaque 4L.
Malheureusement, le bonheur de ses routes s’est brutalement arrêté à la sortie d’un village, quand on a reçu des cailloux sur les voitures. 5 ou 6 enfants âgés entre 8 et 15 ans bombardaient les 4L de gros cailloux. Notre vachette a lâchement été attaquée 2 fois : une sur sa patte avant droite, effleurée, mais pas cassée ! L’autre en pleine visière (pare-brise touché), mais amorti par ses beaux sourcils (essuie-glace). Résultat, un impact de 5 cm de diamètre sur le pare-brise...
Après un coup pareil, on était dégoutées de ce qu’il venait de se passer, d’autant plus que la remise des dons (sacs et cartons de fournitures) avait lieu le soir même à Merzouga. C’est aussi pour cela qu’il fallait partir tôt pour arriver tôt.
Un peu plus tard, nous étions à la tête du cortège de 4L, une bande d’enfants nous bloque le passage, en faisant signe de s’arrêter.
Ségolène au volant, en panique, me crie « Je fais quoi ? »
Pas tellement plus rassurée qu’elle, je lui dis, « Vas-y continue comme ça ! »
Arrivées à 3m d’eux, roulant à 30km/h, ils se sont enfin poussés en protestant.
On nous avait prévenues que si cette situation arrivait, il fallait ralentir, mais ne pas s’arrêter pour éviter que les enfants pillent la voiture. Mais quand vous êtes la première voiture, ce n’est pas si évident que ça !
4L de Julie et SégolèneNous voilà sorties d’affaires la tête haute, mais 1km plus loin, un autre groupe d’enfants bloque la route.
De nouveau la panique dans la voiture, ils étaient plus nombreux, plus âgés et encore plus imposants. Jusqu’au bout, on a cru qu’on allait devoir s’arrêter… mais c’est passé !
Nous avons fini par arriver à 15h25 à Merzouga, accueillies par des marocains à qui on donnait nos 4 cartons de fournitures, 2 sacs de sports, et 2 lots de béquilles.

Ensuite la cérémonie de remise des dons a commencé : on a pu passer du temps avec les enfants, c’était très sympa. Ça remonte le moral après les mésaventures de la journée. Il y a d’abord eu le briefing de Laeticia Chevallier, présidente de l'association "Enfants du Désert", pour annoncer le montant reçu cette année et le nombre de tonnes de fournitures scolaires. On n’a pas été très bonnes sur ce coup là, car on n’a pas noté les chiffres ! (ni retenu). En tout cas, même si on était moins nombreux cette année (1200 au lieu de 1400 ou 1500), on a fait mieux que l’année dernière donc c’est plutôt satisfaisant !
Des musiciens locaux jouaient un fond musical entrainant, on a donc pu danser avec les enfants et faire une chenille !

Après un moment convivial, on a tenté la mission douche ! Et oui, à Merzouga, ils avaient créé un système de douche avec des mini cabines et un tuyau qui desservait toutes les petites cabines. C’était très froid !!! Se laver les cheveux avec un filet d’eau douche froide dans le désert, ce n’est pas évident !! Mais c’est à vivre une fois quand même ! D’ailleurs, ce moment restera gravé dans nos mémoires ! Surtout qu’après la douche, on se sentait super bien ! Nous avions enfin réussi à nous séparer de cette ‘couche’ de sable et de poussière omniprésente sur notre peau !
Comme j'aborde un peu le sujet, donc je vais dévier sur les WC. Je suis sure que certains se demandent comment on faisait ?! Bah tout simplement, derrière un buisson !!! A mais on est dans le désert, il n’y a pas de buisson ? Il fallait donc marcher 300m avant de trouver un mini arbuste qui pouvait nous cacher ! A Merzouga encore, ils avaient installé un système WC avec des petites cuvettes. Mais bon, avec les odeurs, et le système très rustique, finalement "l’option buissons" à 300m ce n’est pas si mal.

Ségolène, Julie et les enfantsUne journée inoubliable avec les enfants

Un petit rappel sur l'association "Enfants du désert". Elle est active dans la région du grand sud marocain depuis plus de 15 ans. Cette année elle fêtait leurs 10 ans de partenariat avec le 4L Trophy, c'est pourquoi les organisateurs ont proposé cete journée avec les étudiants. "Enfants du désert" est active dans la construction d'école (jardin d'enfants, crèches, écoles primaire,...) Depuis le début du partenariat ce sont 9 écoles qui ont été construites, 20 000 enfants qui chaque année bénéficient de matériels scolaires et sportifs. L'objectif de cette journée est de nous montrer quelques actions menées par l'association. Nous sommes 40 équipages, 4 groupes de 10 répartis sur 2 jours, choisis pour être les ambassadeurs de l’association et donc transmettre ce qu’on aura vécu pendant la journée.

Au bout de 30 minutes de route, clignotants à gauche, nous sommes arrivés. Nous sommes devant un petit bâtiment en plein milieu d'un hameau. Toutes les 4L se garent et nous nous retrouvons devant les portes d’entrée d’une cour. Jéromine, la vice-présidente de l’association nous explique enfin ce que nous allons faire : « Bienvenue à tous, nous sommes devant le jardin d’enfants à Rissani, ce matin si vous êtes là, c’est pour monter le jardin d’enfants (balançoire, toboggan,…) et pour peindre les dessins sur le muret. » Génial !!! Trop cool ! Ça va être super amusant ! On ne sait pas comment on va s’y prendre mais on est chaud patate !

Après ce petit discours, nous entrons dans la cour, et nous voyons une cinquantaine d’enfants qui nous attendent. Ils sont rangés, et habillés sur leur 31. Au moment où ils nous voient, ils commencent à chanter une chanson pour nous souhaiter la bienvenue. Après la chanson, nous avons fait plein de photos, ils étaient un peu timide au début mais après, ils se mettaient en scène pour qu’on les prenne en photo ! Trop mignons !

Julie au travail pour les Une datte et une boisson bizarre dans le ventre et nous commençons le travail. On se répartit en deux groupes : les peintres et les ouvriers. Ségolène prend une pelle et apprend à faire du béton pour fixer les balançoires, tandis que moi je prends un pinceau et me lance dans le coloriage de deux enfants sur le mur.
Après l’effort, le réconfort, une grande tablée avec au moins sept  gâteaux différents nous attendait. Un peu d’eau et le célèbre thé à la menthe marocain, c’est le ventre plein que nous nous remettons au travail. Après 3 heures de travail, Jéromine nous a demandé de poser nos pinceaux et nos pelles pour nous diriger vers la sortie. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de finir les dessins mais un autre programme nous attendait derrière.

Après les remerciements chaleureux des enseignants du jardin d’enfant, nous reprenons nos voitures pour nous diriger vers une autre partie du village de Rissani : on ne connait toujours pas le programme…
Surprise, nous allons manger chez l’habitant, nous entrons dans un Ksar où une vingtaine de sages nous attendent. Nous nous déchaussons et nous entrons dans une pièce gigantesque où nous attend un thé à la menthe. On nous sert des spécialités marocaines, et une fois qu’on ne pouvait plus rien avaler, nous les avons remerciés, on a remis nos chaussures et nous sommes partis.

Ensuite, nous avons inauguré une école agrandie grâce aux étudiants du 4L Trophy 2014. Une soixantaine d’enfants (de 13 ans environ) nous attendaient, rangés en file indienne. Après de brefs discours émouvants, nous sommes entrés dans les salles de classes. Ils nous avaient préparé un … rAu revoir !oulement de tambour… petit thé à la menthe (pour changer ! Mais ce n’est pas grave, on adore ça !)  et un diaporama avec les photos du chantier.
Le plus vieil homme du village est entré dans la salle de classe et a prié puis béni la salle. Une fois terminé, un professeur de l’école nous a fait un cours de maths, où les élèves devaient réduire une fraction supeeeeeer longue. Finalement après plusieurs essais des élèves et même des trophystes, le professeur l’a résolue.
L’organisateur de la journée nous a ensuite séparés entre les filles et les garçons pour faire des activités différentes. Les garçons au football dehors, et les filles dans une salle de classe pour faire du henné avec les écolières.
C’est à la fin de ces activités que cette journée de pur bonheur, de partage, de sourire, de joie, de câlin se termine. C’est avec le henné sur les mains et des souvenirs plein la tête que nous sommes revenus au bivouac pour faire notre récit à notre petit groupe de trophystes...

Galères sur les pistes marocaines

C’était une journée forte en émotions pour tout le monde : pour nous deux, mais aussi pour la voiture !
Au bout d’un certain moment, Ségolène, au volant me dit : « On dirait qu’elle fait un truc bizarre là, je n’ai plus de puissance ». Ne sachant ni l’une, ni l’autre que faire, on décide de continuer. Mais 5 minutes après, Seg me dit : « Là c’est bizarre, j’accélère et pourtant la voiture décélère. » Dans le doute, nous préférons nous arrêter.

La 4L rencontre des problèmes...Les deux équipages avec qui on roulait ce jour s’arrêtent à nos côtés et on leur explique notre problème.
On sort notre triangle rouge  Il y avait un vent de fou, donc j’étais obligée de le tenir pour pas qu’il s’envole. Grâce à ce triangle, les équipes de mécano savent qu’on a besoin de leur aide.
Et voilà qu’un 4X4 mécano arrive à nos côtés. On leur explique notre problème mais ils ne peuvent pas s’arrêter longtemps car il y a d’autres 4L devant, donc ils doivent avancer et nous disent « attendez un peu, d’autres 4X4 mécanos arrivent ».
Finalement, les trophystes nous disent que c’est surement le carburateur, un des gars essaye d’accélérer avec le starter enclenché et ça fonctionne. On décide de rouler avec le starter afin de rencontrer une autre équipe méca. Oui, on sait, ce n’est pas bien de faire ça, on consomme plus d’essence, mais bon…

Ségolène la mécanicienne !Au passage d’un gros oued, on tombe sur un 4X4 méca tout seul, à croire qu’ils nous attendaient ! On leur explique notre problème, et en effet c’était bien le carburateur. Ségolène et les mécanos se lancent donc au nettoyage du carbu, et moi je me suis contentée de faire les photos !
Puis nous continuons notre route, nous passons dans des endroits fabuleux et notre vachette passe partout : les "bacs à sable" plus ou moins profonds, les pistes remplies de trous et de cailloux. Elle assure un max !

On entend régulièrement des cailloux toucher les plaques de protection sous le châssis : on est bien contentes qu’elles soient là. C’est génial de conduire une 4L dans ce décor, on a l’impression de conduire un mini 4x4. Mais à chaque fois qu’on frotte avec la plaque, on n’aime pas trop ça…
Au bout d’un moment, on ne comprenait pas pourquoi on entendait la plaque taper alors qu’on roulait seulement sur des mini-bosses. On s’est arrêté pour vérifier la plaque de protection avant, mais elle était bien fixée, elle ne bougeait pas du tout….
Avant l’arrivée au bivouac, nous nous arrêtons dans un hôtel pour manger un tajine, carrément délicieux. Nous avons profité de l’hôtel pour prendre une douche chaude… et bah non, il n’y avait plus d’eau chaude, donc on a aussi eu la douche froide. Mais bon on ne fait pas les difficiles quand on est dans le désert, et qu'on paye le tout pour 70 dirhams, soit 7€ par personne.
On a même eu l’occasion de faire un petit tour en dromadaire dans les dunes de Merzouga en fin de journée, c’était un régal !

moment de détenteFinalement, le bruit de la plaque de protection ne s’arrêtait pas, on a décidé de passé au stand méca du bivouac en arrivant. Vu qu’il y avait beaucoup de monde, un organisateur était devant le stand pour identifier les voitures urgentes et non urgentes. Arrive notre tour, Ségolène s’assure de passer sur une petite bosse pour qu’on entende bien le bruit. A ce moment là, l’organisateur fait une tête bizarre et nous demande de couper le moteur et d’ouvrir notre capot. En 2 minutes, il avait compris le problème : le silent block de la boite de vitesse HS. En d’autres termes, pour les non mécanos, c’est la pièce qui tient le moteur à la voiture… Un peu embêtant quand c’est cassé…
Après avoir fait un grand sourire à un mécano, avoir acheté la pièce de rechange et 30 minutes de main d’œuvre, nous sommes ressorties du stand méca (je l’avoue) en passant devant plusieurs équipages qui avaient de gros soucis…
La voiture réparée, elle peut donc se lancer dès le lendemain pour l’étape marathon : 2 jours d’autonomie pour finalement atteindre Marrakech !

Etape marathon en vue de l'arrivée à Marrakech

lever du soleilVers 6h du matin, on entend des gens se lever. On entend soudain, un trophyste, Thomas, dire « Il est quelle heure ? On doit se lever ? ». C’est un gars d’un autre équipage, et donc dans une autre tente qui lui répond « non non il est 6h, sauf si tu veux aller voir le lever de soleil sur les dunes ».

Après quelques minutes d’hésitation, c’est vrai que le lit est bien chaud, Ségolène décide de s’habiller pour aller voir ce spectacle. Avant de quitter la tente, elle regarde une dernière fois son petit duvet douillet avec Julie qui dort à côté, là elle n’a plus d’hésitation, elle va voir ce lever de soleil.
6h du matin. 25 min de marche entre les dunes et nous arrivons au sommet de l’une d’elle. Nous sommes les premiers et on en profite pour faire quelques photos magiques. Après 20 min d’attente, il est là ! Le soleil commence à se lever, les couleurs changent en un instant, on passe du bleu foncé au bleu clair et du jaune au orange pour le sable et le soleil. C’est magnifique ! Plus personne ne bouge, tout le monde admire, avec une grande émotion, ce dernier lever de soleil sur ces dunes que nous quitterons dans quelques instants pour rejoindre nos amis, nos familles, direction Marrakech !

Petit dej’, pliage de tente, et hop on y va ! Une longue journée nous attend. C’est partiiiiiiii, l’étape marathon, l'étape attendue par tout trophyste !
Bilan de la matinée : on a très bien roulé, on doit être dans les premiers équipages sur la route. Quelques équipages font des petites vérifications sur leur 4L. Un équipage a de petits problèmes, mais rien de grave on décide donc de repartir.
200 mètres plus loin, on voit qu’ils se mettent en warning, et s’arrêtent sur le bas-côté. Capot ouvert, on entend que ça bout…. Bizarre ! Ils appellent l’assistance technique qui leur dit qu’on est dans les 100 premières voitures et qu’il y a plein de voiture arrêtées derrière nous. Il faut donc prendre notre mal en patience. Finalement, on a perdu patience, et les mécanos de la bande ont déclaré que le joint de culasse était HS. Nous avons monté un petit campement à côté de la voiture en panne, tente, table, chaise et un essai de feu non fructueux. C’est seulement après 6h d’attente que l’équipe mécanique de l’organisation est arrivée et a réparé la voiture. Verdict : c’était les vis platinées, et pas le joint de culasse…

L’avance qu’on avait pris s’est vite effacée à cause de cette panne, mais c’est ça aussi le 4L trophy : la solidarité avec les autres équipages !

Le lendemain matin, debout à 6h30 pour un décollage à 7h. C’est là qu’on essaie de comprendre que ce soir, on sera à Marrakech… Longue longue journée de route, pas le temps de beaucoup s’arrêter, un petit repas vers 14h et hop on repart. Le col de Tichka passé, tout le monde se relâche.
Enfin, tout le monde sauf nous ! Nous sommes sur la réserve d’essence depuis un petit bArrivée à Marrakech !out de temps, et toujours pas de station pour nous dépanner.
Après un certain moment, on en aperçoit enfin une, mais en s’approchant, faux espoir, c’était une ancienne station. Le stress commence sérieusement à monter, nous continuons donc la route ! Et là, miracle !! On a pu prendre 10 litres dans une toute petite station qu’on a failli ne pas voir.

On espérait arriver à Marrakech avant la nuit, pour faire de photos magnifiques, mais malheureusement la nuit tombe vite et c’est vers 20h, qu’on a aperçu une petite tête bien connue : « Papa, on est là » ! Tout fou de joie, il nous fait de grands signes, nous crie qu’il est super content qu’on soit là, et qu’il est fier de nous. Plus loin on verra maman toute aussi folle de joie nous faisant aussi de grands signes.
Quelques minutes après, on s’avance vers l’arche, et c’est face à la caméra qu’on peut enfin dire : « On l’a fait ! On a réussi ! Marrakech, on y est ! »

Ségolène et Julie en vedette !

Un grand merci à Ségolène et Julie pour ce partage. Et grand bravo pour cette aventure réussie !

Retrouvez l'interview de Ségolène et Julie, parue la semaine dernière

Julie et Ségolène, étudiantes d'Enghien nous racontent leur aventure solidaire du 4L Trophy. Direction le Maroc !

4L TROPHY  le trajet du raidLa semaine dernière Julie et Ségolène Lhote, nos deux étudiantes d'Enghien, nous racontaient leur aventure lors du 4L Trophy (voir article). Cette semaine, en exclusivité pour le Journal de François, elles nous offrent de larges extraits de leur journal de bord ! Une occasion de découvrir les joies, les galères et les émotions qu'ont connues nos chères baroudeuses. Un régal !

Petit rappel : Le 4L Trophy est un raid automobile crée en 1998 par Jean-Jacques Rey. Il a lieu chaque année et il est réservé aux étudiants de 18 à 28 ans. Ce n'est pas une course de vitesse mais plutôt une grande course d'orientation de Biarritz jusqu'à Marrakech. De plus, le 4L Trophy a un rôle humanitaire car chaque équipage inscrit apporte des fournitures scolaires pour les enfants du Maroc.


Biarritz : remise du n° d'équipage !L'arrivée à Biarritz

Dès notre arrivée à Biarritz, on nous indique le chemin pour faire le contrôle de la voiture : vérification du châssis, des longerons arrières, des bras de suspensions, du moteur, ainsi que tout le matériel obligatoire (fusées de détresse, extincteur, boussole, sangle de remorquage etc.). Ils vérifient même si on a le briquet, mais là trou de mémoire : il est là, dans la voiture, mais où ?!
En gros, tout s’est super bien passé pour nous, les mécanos ont même dit : «C’est parfait pour vous, la vachette, elle est en forme ! »

Une fois le contrôle validé, on nous colle les autocollants sur les portes à l'avant puis on va garer la voiture dans un parking réservé aux 4L afin d’aller faire les vérifications administratives (permis de conduire, passeports, papiers de la voiture, assurance, santé avec un briefing médical). Nous allons ensuite au stand de l’association « Enfants du Désert » pour remettre notre liste de fournitures scolaires (qu’on va déposer à Merzouga plus tard) et le chèque.
Nous retrouvons les parents, avec notre tante et notre cousine qui nous accompagnaient à Biarritz, c’était super sympa ! Merci à eux d’être venus !

La traversée de l'Espagne – Direction Salamanque !

Briefing de Jean-Jacques Rey, fondateur du 4L Trophy puis les premières 4L se lancent sur la route sous un concert de klaxons ! Malheureusement pour certains, les problèmes commencent déjà : quelques 4L ne démarrent pas.
Biarritz nous a super bien accueillis : pour le départ de 12h30, c’était encadré par la police municipale afin de faire des convois de plusieurs voitures.
Nous voilà sur la route, objectif : atteindre Salamanque le soir pour retrouver les équipages rencontrés auparavant.
Comme en descendant dans le sud de la France, les voitures qui nous doublent font des appels de phares, enclenchent leurs warnings, nous klaxonnent, prennent des photos ! C’est génial de rouler dans ces conditions. Et puis là on est sur la route avec d’autres 4L, donc c’est encore plus impressionnant.

Après 7h de route environ (en étant passées par Vitoria-Gasteiz, puis Burgos, puis Valladolid), nous sommes arrivées à Salamanque, où un petit hôtel nous attendait. Il n’y avait pas beaucoup de chambres, mais clairement l’hôtel était rempli (ou presque) de trophystes. Ah mais ils sont partout ces braves gens !
Problème de duriteAvec d’autres équipages, on a mangé un petit coup puis nous avons filé au lit car faire 500 km en 4L ca fatigue, et surtout quand le lendemain on doit en faire 460.

Direction Séville  problème de durite !

Après une bonne nuit de sommeil, nous quittons Salamanque c’est reparti pour les routes espagnoles en passant par Plasencia, Cáceres, Merida, et nous avons finalement atteint Séville. Grâce à nous, vous révisez l’Espagne !
Avant de repartir, nous faisons le plein d’essence, et là on entend une fille nous dire : « Regardez, ça coule en dessous de votre 4L »
Ouh le petit moment de panique qui nous envahit à cet instant. On appelle donc quelques trophystes un peu plus doués que nous en mécanique 4L.
Ils regardent sous la voiture et nous disent qu’en fait, ce n’est pas si grave, c’est juste la durite d’essence qui est percée : il suffit de la changer, même si c’est un peu galère selon eux. En attendant, on peut mettre du scotch américain pour boucher le trou, et on règlera le problème à Algésiras avec l’équipe mécanique du 4L trophy.
On reprend notre route jusqu’à Séville. Mais à un moment, on voit un gros ralentissement avec un homme qui agite des drapeaux en faisant signe de ralentir.
En s’approchant de l’accident, on voit ce qu’on ne veut pas voir, ni croire : une 4L retournée, les 4 roues en l’air, le capot enlevé, et la porte avant arrachée.
voiture retournéeSur le coup, c’est comme si l’un des nôtres avait disparu ou un membre de notre corps amputé. On s’amuse avec nos ardoises et nos copains sur les routes et là on tombe sur ça, je peux vous dire que ça calme direct. On a finalement appris que c’était deux filles et qu’elles allaient bien, c’est un de leurs pneus qui a explosé et a donc provoqué des tonneaux. Encore plus impressionnant, elles ont même retrouvé une autre 4L et ont réussi à rattraper les routes marocaines !
Tout ça pour dire que nous avons été prudentes, on a pris soin de la voiture afin d’éviter les accidents, car on a pu voir que ce genre d’évènements était fréquent sur les routes du 4L Trophy, et c’est triste à dire.

La traversée de nuit de la Méditerranée

Une bonne nuit de sommeil à Séville, hop ça redémarre : rendez-vous au parking pour un départ groupé. Le parking était rempli de 4L
AAlgesiras : rassemblementprès 1h30-2h de route nous voilà à Algésiras :
On nous remet le roadbook qui va nous suivre tout le long du raid, on nous indique le bivouac puis on nous annonce le briefing à 12h30 avec Jean-Jacques Rey, à ne pas louper !
Avant d’aller au bivouac, on passe voir le stand méca (et oui, on est à Algésiras, l’aide mécanique commence !)
On leur explique notre problème, le mécano regarde et nous dit « houlala" mais c’est rien du tout votre truc, c’est le retour d’air de votre durite d’essence. Evitez de faire un trop-plein pour pas que le réservoir déborde et tout ira bien pour vous. A l’occasion, vous changerez votre durite.»
Ouf ! Nous voilà rassurées, pas besoin de tout démonter dans l’urgence.

Pour nous, équipages ‘’jaunes’’, on doit attendre 2H du matin pour prendre le ferry de 4H, la nouvelle de dingue….
On a donc eu le temps d’aller faire un petit tour à Gibraltar, puis ensuite se poser au parking du port pour passer un bout de nuit dans la 4L avant de monter à bord du ferry.

Ntraverséeous sommes dans notre 4L, avons dormi un peu et sur les coups de 2h du matin, on nous distribue les billets Aller-Retour du ferry, et on commence l’embarquement doucement. On a ensuite passé toutes les formalités, contrôle des passeports, de la carte grise du véhicule, assurance. On a profité pour échanger quelques euros en dirhams. Ah c’est que ça ne rigole pas la douane marocaine.
Formalités réglées, on a filé trouver les meilleurs sièges du bateau pour finir notre nuit. Honnêtement, ça n’a pas été la meilleure nuit !! Mais bon, au moins on n’a pu dormir 2h de plus !
Grace à la douce voix du personnel de bord, nous apprenons que les caves sont ouvertes et donc qu’on peut rejoindre les voitures.
La chasse aux trésors est lancée, nous sommes une équipe de 10 personnes, et aucun ne se souvient à quel niveau sont nos 4L, ni comment on s’y rend. Finalement après 20 minutes de recherche, et en ayant fait 3 fois le tour du bateau, nous poussons une porte : miracle !!! Les voitures sont là !

road book 4L TrophyDécouverte du Maroc : Le "ciel" de Ségolène !

Nous sortons tranquillement du bateau avec un autre contrôle des passeports et c’est là que commence notre longue longue longue journée de route jusqu’à Boulajoul, soit 519,4 km. C’est aussi ici que débute l’itinéraire du roadbook : « après la station essence tournez à droite », « pendant 40km allez tout droit direction Rabat » etc. ces indications sont plutôt claires, et faciles à suivre en revanche quand on sera dans le désert, ça sera une autre histoire !
Nous roulons pendant plusieurs heures, et c’est là que nous rencontrons des singes en liberté, des montagnes, de la neige, des bonhommes de neiges, des luges, des skieurs (sans remontées mécaniques), et surtout une famille marocaine. Ils étaient en train de partager un repas familial au pied des pistes, et c’est autour d’un feu de camp qu’ils faisaient griller leurs brochettes. Lorsqu’ils nous ont vues, le chef de famille s’approche avec des brochettes le bonhomme de neige de Ségolène et Julieà la main et nous en propose généreusement. C’était plus que délicieux, et c’est pourquoi, Ségolène se lance dans une discussion culinaire :
- Comment avez-vous préparé cette viande ?
- J’ai mis des herbes, du ciel…
- Du quoi ?
- Bah du ciel !
-  ???
- Tu connais le poivre ?
- Oui
- Bah là c’est du ciel et du poivre.
- Aaaah du sel !
- Bah oui du ciel.
Nous avons partagé un moment convivial avec cette famille locale, qui nous a accueillies les bras ouverts en nous disant qu’on était chez nous, ici au Maroc. Puis nous avons repris notre route jusqu’à Boulajoul.

En arrivant au bivouac, on tombe sur le camion citerne à l’entrée car à cause de la neige, ce n’était plus de la terre, c’était de la boue et donc impossible de monter le camion citerne ! D’autant plus le bivouac était sur une petite colline, donc jolie galère pour tout le monde.
On ajoute à tout cela que nous sommes accueillies par une tempête de vent glacial saisissant. Chacune son objectif : l’une monte la tente, l’autre va remplir les jerrycans d’essence pour faire le plein. Après 30 minutes de queue, Ségolène remonte de l’essence toute frigorifiée. On accroche la tente à la voiture et on va manger. Au menu, une soupe accompagnée de viande et légumes cuits dans un bouillon. C’était super bon, mais si on voulait manger chaud, fallait engloutir car ça refroidissait super vite à cause du vent.
21h : au lit ! Le froid  et notre nuit courte de la veille nous ont assommées !

Notre vachette attaquée !

4L de Ségolène et JuliePetit déjeuner organisé au bivouac de Boulajoul : du thé à la menthe avec du pain marocain, du beurre avec une texture particulière et de la confiture qui ressemblait plus à du miel. Cela dit, c’était délicieux !

Etape du jour : 315km.
C’était magnifique, des paysages à couper le souffle comme le lac d’Errachida ou le Ziz Canyon. Les enfants nous saluent, envoient des bisous à chaque 4L.
Malheureusement, le bonheur de ses routes s’est brutalement arrêté à la sortie d’un village, quand on a reçu des cailloux sur les voitures. 5 ou 6 enfants âgés entre 8 et 15 ans bombardaient les 4L de gros cailloux. Notre vachette a lâchement été attaquée 2 fois : une sur sa patte avant droite, effleurée, mais pas cassée ! L’autre en pleine visière (pare-brise touché), mais amorti par ses beaux sourcils (essuie-glace). Résultat, un impact de 5 cm de diamètre sur le pare-brise...
Après un coup pareil, on était dégoutées de ce qu’il venait de se passer, d’autant plus que la remise des dons (sacs et cartons de fournitures) avait lieu le soir même à Merzouga. C’est aussi pour cela qu’il fallait partir tôt pour arriver tôt.
Un peu plus tard, nous étions à la tête du cortège de 4L, une bande d’enfants nous bloque le passage, en faisant signe de s’arrêter.
Ségolène au volant, en panique, me crie « Je fais quoi ? »
Pas tellement plus rassurée qu’elle, je lui dis, « Vas-y continue comme ça ! »
Arrivées à 3m d’eux, roulant à 30km/h, ils se sont enfin poussés en protestant.
On nous avait prévenues que si cette situation arrivait, il fallait ralentir, mais ne pas s’arrêter pour éviter que les enfants pillent la voiture. Mais quand vous êtes la première voiture, ce n’est pas si évident que ça !
4L de Julie et SégolèneNous voilà sorties d’affaires la tête haute, mais 1km plus loin, un autre groupe d’enfants bloque la route.
De nouveau la panique dans la voiture, ils étaient plus nombreux, plus âgés et encore plus imposants. Jusqu’au bout, on a cru qu’on allait devoir s’arrêter… mais c’est passé !
Nous avons fini par arriver à 15h25 à Merzouga, accueillies par des marocains à qui on donnait nos 4 cartons de fournitures, 2 sacs de sports, et 2 lots de béquilles.

Ensuite la cérémonie de remise des dons a commencé : on a pu passer du temps avec les enfants, c’était très sympa. Ça remonte le moral après les mésaventures de la journée. Il y a d’abord eu le briefing de Laeticia Chevallier, présidente de l'association "Enfants du Désert", pour annoncer le montant reçu cette année et le nombre de tonnes de fournitures scolaires. On n’a pas été très bonnes sur ce coup là, car on n’a pas noté les chiffres ! (ni retenu). En tout cas, même si on était moins nombreux cette année (1200 au lieu de 1400 ou 1500), on a fait mieux que l’année dernière donc c’est plutôt satisfaisant !
Des musiciens locaux jouaient un fond musical entrainant, on a donc pu danser avec les enfants et faire une chenille !

Après un moment convivial, on a tenté la mission douche ! Et oui, à Merzouga, ils avaient créé un système de douche avec des mini cabines et un tuyau qui desservait toutes les petites cabines. C’était très froid !!! Se laver les cheveux avec un filet d’eau douche froide dans le désert, ce n’est pas évident !! Mais c’est à vivre une fois quand même ! D’ailleurs, ce moment restera gravé dans nos mémoires ! Surtout qu’après la douche, on se sentait super bien ! Nous avions enfin réussi à nous séparer de cette ‘couche’ de sable et de poussière omniprésente sur notre peau !
Comme j'aborde un peu le sujet, donc je vais dévier sur les WC. Je suis sure que certains se demandent comment on faisait ?! Bah tout simplement, derrière un buisson !!! A mais on est dans le désert, il n’y a pas de buisson ? Il fallait donc marcher 300m avant de trouver un mini arbuste qui pouvait nous cacher ! A Merzouga encore, ils avaient installé un système WC avec des petites cuvettes. Mais bon, avec les odeurs, et le système très rustique, finalement "l’option buissons" à 300m ce n’est pas si mal.

Ségolène, Julie et les enfantsUne journée inoubliable avec les enfants

Un petit rappel sur l'association "Enfants du désert". Elle est active dans la région du grand sud marocain depuis plus de 15 ans. Cette année elle fêtait leurs 10 ans de partenariat avec le 4L Trophy, c'est pourquoi les organisateurs ont proposé cete journée avec les étudiants. "Enfants du désert" est active dans la construction d'école (jardin d'enfants, crèches, écoles primaire,...) Depuis le début du partenariat ce sont 9 écoles qui ont été construites, 20 000 enfants qui chaque année bénéficient de matériels scolaires et sportifs. L'objectif de cette journée est de nous montrer quelques actions menées par l'association. Nous sommes 40 équipages, 4 groupes de 10 répartis sur 2 jours, choisis pour être les ambassadeurs de l’association et donc transmettre ce qu’on aura vécu pendant la journée.

Au bout de 30 minutes de route, clignotants à gauche, nous sommes arrivés. Nous sommes devant un petit bâtiment en plein milieu d'un hameau. Toutes les 4L se garent et nous nous retrouvons devant les portes d’entrée d’une cour. Jéromine, la vice-présidente de l’association nous explique enfin ce que nous allons faire : « Bienvenue à tous, nous sommes devant le jardin d’enfants à Rissani, ce matin si vous êtes là, c’est pour monter le jardin d’enfants (balançoire, toboggan,…) et pour peindre les dessins sur le muret. » Génial !!! Trop cool ! Ça va être super amusant ! On ne sait pas comment on va s’y prendre mais on est chaud patate !

Après ce petit discours, nous entrons dans la cour, et nous voyons une cinquantaine d’enfants qui nous attendent. Ils sont rangés, et habillés sur leur 31. Au moment où ils nous voient, ils commencent à chanter une chanson pour nous souhaiter la bienvenue. Après la chanson, nous avons fait plein de photos, ils étaient un peu timide au début mais après, ils se mettaient en scène pour qu’on les prenne en photo ! Trop mignons !

Julie au travail pour les Une datte et une boisson bizarre dans le ventre et nous commençons le travail. On se répartit en deux groupes : les peintres et les ouvriers. Ségolène prend une pelle et apprend à faire du béton pour fixer les balançoires, tandis que moi je prends un pinceau et me lance dans le coloriage de deux enfants sur le mur.
Après l’effort, le réconfort, une grande tablée avec au moins sept  gâteaux différents nous attendait. Un peu d’eau et le célèbre thé à la menthe marocain, c’est le ventre plein que nous nous remettons au travail. Après 3 heures de travail, Jéromine nous a demandé de poser nos pinceaux et nos pelles pour nous diriger vers la sortie. Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de finir les dessins mais un autre programme nous attendait derrière.

Après les remerciements chaleureux des enseignants du jardin d’enfant, nous reprenons nos voitures pour nous diriger vers une autre partie du village de Rissani : on ne connait toujours pas le programme…
Surprise, nous allons manger chez l’habitant, nous entrons dans un Ksar où une vingtaine de sages nous attendent. Nous nous déchaussons et nous entrons dans une pièce gigantesque où nous attend un thé à la menthe. On nous sert des spécialités marocaines, et une fois qu’on ne pouvait plus rien avaler, nous les avons remerciés, on a remis nos chaussures et nous sommes partis.

Ensuite, nous avons inauguré une école agrandie grâce aux étudiants du 4L Trophy 2014. Une soixantaine d’enfants (de 13 ans environ) nous attendaient, rangés en file indienne. Après de brefs discours émouvants, nous sommes entrés dans les salles de classes. Ils nous avaient préparé un … rAu revoir !oulement de tambour… petit thé à la menthe (pour changer ! Mais ce n’est pas grave, on adore ça !)  et un diaporama avec les photos du chantier.
Le plus vieil homme du village est entré dans la salle de classe et a prié puis béni la salle. Une fois terminé, un professeur de l’école nous a fait un cours de maths, où les élèves devaient réduire une fraction supeeeeeer longue. Finalement après plusieurs essais des élèves et même des trophystes, le professeur l’a résolue.
L’organisateur de la journée nous a ensuite séparés entre les filles et les garçons pour faire des activités différentes. Les garçons au football dehors, et les filles dans une salle de classe pour faire du henné avec les écolières.
C’est à la fin de ces activités que cette journée de pur bonheur, de partage, de sourire, de joie, de câlin se termine. C’est avec le henné sur les mains et des souvenirs plein la tête que nous sommes revenus au bivouac pour faire notre récit à notre petit groupe de trophystes...

Galères sur les pistes marocaines

C’était une journée forte en émotions pour tout le monde : pour nous deux, mais aussi pour la voiture !
Au bout d’un certain moment, Ségolène, au volant me dit : « On dirait qu’elle fait un truc bizarre là, je n’ai plus de puissance ». Ne sachant ni l’une, ni l’autre que faire, on décide de continuer. Mais 5 minutes après, Seg me dit : « Là c’est bizarre, j’accélère et pourtant la voiture décélère. » Dans le doute, nous préférons nous arrêter.

La 4L rencontre des problèmes...Les deux équipages avec qui on roulait ce jour s’arrêtent à nos côtés et on leur explique notre problème.
On sort notre triangle rouge  Il y avait un vent de fou, donc j’étais obligée de le tenir pour pas qu’il s’envole. Grâce à ce triangle, les équipes de mécano savent qu’on a besoin de leur aide.
Et voilà qu’un 4X4 mécano arrive à nos côtés. On leur explique notre problème mais ils ne peuvent pas s’arrêter longtemps car il y a d’autres 4L devant, donc ils doivent avancer et nous disent « attendez un peu, d’autres 4X4 mécanos arrivent ».
Finalement, les trophystes nous disent que c’est surement le carburateur, un des gars essaye d’accélérer avec le starter enclenché et ça fonctionne. On décide de rouler avec le starter afin de rencontrer une autre équipe méca. Oui, on sait, ce n’est pas bien de faire ça, on consomme plus d’essence, mais bon…

Ségolène la mécanicienne !Au passage d’un gros oued, on tombe sur un 4X4 méca tout seul, à croire qu’ils nous attendaient ! On leur explique notre problème, et en effet c’était bien le carburateur. Ségolène et les mécanos se lancent donc au nettoyage du carbu, et moi je me suis contentée de faire les photos !
Puis nous continuons notre route, nous passons dans des endroits fabuleux et notre vachette passe partout : les "bacs à sable" plus ou moins profonds, les pistes remplies de trous et de cailloux. Elle assure un max !

On entend régulièrement des cailloux toucher les plaques de protection sous le châssis : on est bien contentes qu’elles soient là. C’est génial de conduire une 4L dans ce décor, on a l’impression de conduire un mini 4x4. Mais à chaque fois qu’on frotte avec la plaque, on n’aime pas trop ça…
Au bout d’un moment, on ne comprenait pas pourquoi on entendait la plaque taper alors qu’on roulait seulement sur des mini-bosses. On s’est arrêté pour vérifier la plaque de protection avant, mais elle était bien fixée, elle ne bougeait pas du tout….
Avant l’arrivée au bivouac, nous nous arrêtons dans un hôtel pour manger un tajine, carrément délicieux. Nous avons profité de l’hôtel pour prendre une douche chaude… et bah non, il n’y avait plus d’eau chaude, donc on a aussi eu la douche froide. Mais bon on ne fait pas les difficiles quand on est dans le désert, et qu'on paye le tout pour 70 dirhams, soit 7€ par personne.
On a même eu l’occasion de faire un petit tour en dromadaire dans les dunes de Merzouga en fin de journée, c’était un régal !

moment de détenteFinalement, le bruit de la plaque de protection ne s’arrêtait pas, on a décidé de passé au stand méca du bivouac en arrivant. Vu qu’il y avait beaucoup de monde, un organisateur était devant le stand pour identifier les voitures urgentes et non urgentes. Arrive notre tour, Ségolène s’assure de passer sur une petite bosse pour qu’on entende bien le bruit. A ce moment là, l’organisateur fait une tête bizarre et nous demande de couper le moteur et d’ouvrir notre capot. En 2 minutes, il avait compris le problème : le silent block de la boite de vitesse HS. En d’autres termes, pour les non mécanos, c’est la pièce qui tient le moteur à la voiture… Un peu embêtant quand c’est cassé…
Après avoir fait un grand sourire à un mécano, avoir acheté la pièce de rechange et 30 minutes de main d’œuvre, nous sommes ressorties du stand méca (je l’avoue) en passant devant plusieurs équipages qui avaient de gros soucis…
La voiture réparée, elle peut donc se lancer dès le lendemain pour l’étape marathon : 2 jours d’autonomie pour finalement atteindre Marrakech !

Etape marathon en vue de l'arrivée à Marrakech

lever du soleilVers 6h du matin, on entend des gens se lever. On entend soudain, un trophyste, Thomas, dire « Il est quelle heure ? On doit se lever ? ». C’est un gars d’un autre équipage, et donc dans une autre tente qui lui répond « non non il est 6h, sauf si tu veux aller voir le lever de soleil sur les dunes ».

Après quelques minutes d’hésitation, c’est vrai que le lit est bien chaud, Ségolène décide de s’habiller pour aller voir ce spectacle. Avant de quitter la tente, elle regarde une dernière fois son petit duvet douillet avec Julie qui dort à côté, là elle n’a plus d’hésitation, elle va voir ce lever de soleil.
6h du matin. 25 min de marche entre les dunes et nous arrivons au sommet de l’une d’elle. Nous sommes les premiers et on en profite pour faire quelques photos magiques. Après 20 min d’attente, il est là ! Le soleil commence à se lever, les couleurs changent en un instant, on passe du bleu foncé au bleu clair et du jaune au orange pour le sable et le soleil. C’est magnifique ! Plus personne ne bouge, tout le monde admire, avec une grande émotion, ce dernier lever de soleil sur ces dunes que nous quitterons dans quelques instants pour rejoindre nos amis, nos familles, direction Marrakech !

Petit dej’, pliage de tente, et hop on y va ! Une longue journée nous attend. C’est partiiiiiiii, l’étape marathon, l'étape attendue par tout trophyste !
Bilan de la matinée : on a très bien roulé, on doit être dans les premiers équipages sur la route. Quelques équipages font des petites vérifications sur leur 4L. Un équipage a de petits problèmes, mais rien de grave on décide donc de repartir.
200 mètres plus loin, on voit qu’ils se mettent en warning, et s’arrêtent sur le bas-côté. Capot ouvert, on entend que ça bout…. Bizarre ! Ils appellent l’assistance technique qui leur dit qu’on est dans les 100 premières voitures et qu’il y a plein de voiture arrêtées derrière nous. Il faut donc prendre notre mal en patience. Finalement, on a perdu patience, et les mécanos de la bande ont déclaré que le joint de culasse était HS. Nous avons monté un petit campement à côté de la voiture en panne, tente, table, chaise et un essai de feu non fructueux. C’est seulement après 6h d’attente que l’équipe mécanique de l’organisation est arrivée et a réparé la voiture. Verdict : c’était les vis platinées, et pas le joint de culasse…

L’avance qu’on avait pris s’est vite effacée à cause de cette panne, mais c’est ça aussi le 4L trophy : la solidarité avec les autres équipages !

Le lendemain matin, debout à 6h30 pour un décollage à 7h. C’est là qu’on essaie de comprendre que ce soir, on sera à Marrakech… Longue longue journée de route, pas le temps de beaucoup s’arrêter, un petit repas vers 14h et hop on repart. Le col de Tichka passé, tout le monde se relâche.
Enfin, tout le monde sauf nous ! Nous sommes sur la réserve d’essence depuis un petit bArrivée à Marrakech !out de temps, et toujours pas de station pour nous dépanner.
Après un certain moment, on en aperçoit enfin une, mais en s’approchant, faux espoir, c’était une ancienne station. Le stress commence sérieusement à monter, nous continuons donc la route ! Et là, miracle !! On a pu prendre 10 litres dans une toute petite station qu’on a failli ne pas voir.

On espérait arriver à Marrakech avant la nuit, pour faire de photos magnifiques, mais malheureusement la nuit tombe vite et c’est vers 20h, qu’on a aperçu une petite tête bien connue : « Papa, on est là » ! Tout fou de joie, il nous fait de grands signes, nous crie qu’il est super content qu’on soit là, et qu’il est fier de nous. Plus loin on verra maman toute aussi folle de joie nous faisant aussi de grands signes.
Quelques minutes après, on s’avance vers l’arche, et c’est face à la caméra qu’on peut enfin dire : « On l’a fait ! On a réussi ! Marrakech, on y est ! »

Ségolène et Julie en vedette !

Un grand merci à Ségolène et Julie pour ce partage. Et grand bravo pour cette aventure réussie !

Retrouvez l'interview de Ségolène et Julie, parue la semaine dernière

Julie et Ségolène, étudiantes d'Enghien nous racontent leur aventure solidaire du 4L Trophy. Direction le Maroc !

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