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Le Jardin des simples : Philippe Cerchiari, le romancier de Montmorency, nous emmène dans l'Italie de la Renaissance… Jubilatoire !

Publié le : 17-10-2022

Philippe CerchiariIl y a un an, le Journal de François mettait à l'honneur le romancier de Montmorency Philippe Cerchiari qui a écrit de nombreux livres se déroulant dans son cher Val d'Oise. (voir article)
Aujourd'hui, avec son nouveau roman Le Jardin des simples, c'est dans l'Italie de la Renaissance qu'il nous transporte en déambulant parmi les nombreux milieux artistiques de l'époque.
Et pour nous décrire l'ambiance de ce nouveau livre, le Journal accueille la jeune romancière Lou Barthomier (La Funambule) qui nous partage son avis sur cette promenade florentine.

LIVRE Le Jardin des simples de Philippe Cerchiari« Si le début a pu sembler sinon laborieux, du moins dense, ce n'était que l'effet d'une paresse qui altère les exigences.
Très vite, le style est adopté et nous nous promenons avec le jeune Gemisto dans les rues de la Florence du XVe siècle, admirant ici les œuvres en devenir dans l'atelier du sculpteur, céramiste et ami Luca della Robbia, là, la progression du chantier de la cathédrale Santa Maria del Fiore.
Les personnages historiques dont les noms ont marqué l'histoire de l'art prennent corps sur le papier, et c'est ainsi, par exemple, que Filippo Brunelleschi, architecte, se voit donner la parole alors que notre Gemisto le rencontre au gré d'une promenade. L'occasion par ailleurs d'une allusion à la porte du baptistère Saint Jean Baptiste réalisée par Lorenzo Ghiberti.
Les exemples pourraient être multipliés sans rendre l'habileté d'un récit qui dépeint, au fil des pages, l'ébullition artistique d'une époque.

Pour qui aime l'Italie, c'est un hommage superbe à une ville au foisonnement politique et artistique, épicentre de la Renaissance italienne, mais aussi à d'autres cités telles que Venise.
Pour qui ne la connaît pas ou peu, on pourrait y voir une invitation au voyage - dans l'espace, le temps mais aussi dans la vie de Gemisto, ce jeune marchand poète, qui, lorsqu'on lui demande s'il est un homme d'affaires ou un écrivain, répond : "Dois-je vraiment être l'un ou l'autre ? Je suis un commerçant qui écrit, un poète qui sait compter, et, si vous le voulez bien, je serai aussi pour vous, désormais, un allié fiable et dévoué".
Cette altruiste proposition est adressée à Cosme de Médicis - dont le mécénat a marqué l'Histoire - et que Gemisto, devenu son conseiller fidèle, suivra dans son exil d'un an à Venise - et le lecteur avec !

Mais résumer le livre à un portrait de l'Italie de la Renaissance et ses machinations politiques ("la politique est une pratique, parfois une science, mais elle fait aussi partie de la morale, on l'oublie trop souvent. Elle est un art, et pas seulement celui de tromper les hommes".) ne serait pas rendre justice à ce qui donne corps au roman.

Car ce qui reste lorsqu'on termine le livre, c'est le sentiment d'avoir cheminé avec Gemisto, d'avoir, comme un cadeau, eu accès à lui, à ses pensées, ses contradictions et ses joies et d'avoir profité à ses côtés de ses réflexions sur la religion, l'amour ou encore l'éducation et la pédagogie.

Les personnages qui passent nous attachent : Irena que notre héros aime doucement ("je t'aimerai doucement - aurait-il pu lui promettre s'il avait ignoré qu'aimer doucement, paisiblement ou même gentiment, ce n'est finalement pas aimer comme on aime quand on aime vraiment") ; Veronica, "l'élue de son corps", qui, à Gemisto, ne vend pas ses charmes ; "l'enfant" bouleversant, si vite évoqué, aimé et si vite parti ; ou encore Ottavio, le fils adoptif de Gemisto depuis qu'ils "s'étaient reconnus dès leur première rencontre dans l'atelier de Luca", Ottavio qui prend tant de place dans le texte et le cœur de son père, et qui bénéficie de truculentes leçons-promenades parsemées de découvertes botaniques ne pouvant que provoquer le rire.

Car le livre est drôle à bien des moments et l'on s'en délecte avec joie - ce qui teinte, par effet de contraste, les instants plus sombres d'une profonde nostalgie, comme cette existence si vite passée et qui éloigne ceux que nous aimons : "Gemisto fut très seul, comme le sont - mais qui le sait ? - tous les enfants, presque tous, en tous cas."

Ce qui reste alors - car nous ne pouvons dévoiler ici toute l'histoire - c'est un lumineux souvenir au parfum de mélancolie, des images persistantes mêlant art, espérance, errance, force de la jeunesse et beauté des liens d'une famille que l'on choisit et avec laquelle il a pu être simple, un jour, de se sentir vivant et libre. »

Lou Barthomier

Le Jardin des simples de Philippe Cerchiari – Editions l'Harmattan - 210 pages  - 20 €

Lou BarthomierLou Barthomier est romancière. Son premier livre La Funambule a rencontré un bel accueil auprès des lecteurs. L'auteure saint-prissienne est aussi membre du "Traquenard", duo musical qu'elle compose avec son frère. Leur premier album "Chef-d'oeuvre" est très remarqué et connait un franc succès.

Philippe CerchiariIl y a un an, le Journal de François mettait à l'honneur le romancier de Montmorency Philippe Cerchiari qui a écrit de nombreux livres se déroulant dans son cher Val d'Oise. (voir article)
Aujourd'hui, avec son nouveau roman Le Jardin des simples, c'est dans l'Italie de la Renaissance qu'il nous transporte en déambulant parmi les nombreux milieux artistiques de l'époque.
Et pour nous décrire l'ambiance de ce nouveau livre, le Journal accueille la jeune romancière Lou Barthomier (La Funambule) qui nous partage son avis sur cette promenade florentine.

LIVRE Le Jardin des simples de Philippe Cerchiari« Si le début a pu sembler sinon laborieux, du moins dense, ce n'était que l'effet d'une paresse qui altère les exigences.
Très vite, le style est adopté et nous nous promenons avec le jeune Gemisto dans les rues de la Florence du XVe siècle, admirant ici les œuvres en devenir dans l'atelier du sculpteur, céramiste et ami Luca della Robbia, là, la progression du chantier de la cathédrale Santa Maria del Fiore.
Les personnages historiques dont les noms ont marqué l'histoire de l'art prennent corps sur le papier, et c'est ainsi, par exemple, que Filippo Brunelleschi, architecte, se voit donner la parole alors que notre Gemisto le rencontre au gré d'une promenade. L'occasion par ailleurs d'une allusion à la porte du baptistère Saint Jean Baptiste réalisée par Lorenzo Ghiberti.
Les exemples pourraient être multipliés sans rendre l'habileté d'un récit qui dépeint, au fil des pages, l'ébullition artistique d'une époque.

Pour qui aime l'Italie, c'est un hommage superbe à une ville au foisonnement politique et artistique, épicentre de la Renaissance italienne, mais aussi à d'autres cités telles que Venise.
Pour qui ne la connaît pas ou peu, on pourrait y voir une invitation au voyage - dans l'espace, le temps mais aussi dans la vie de Gemisto, ce jeune marchand poète, qui, lorsqu'on lui demande s'il est un homme d'affaires ou un écrivain, répond : "Dois-je vraiment être l'un ou l'autre ? Je suis un commerçant qui écrit, un poète qui sait compter, et, si vous le voulez bien, je serai aussi pour vous, désormais, un allié fiable et dévoué".
Cette altruiste proposition est adressée à Cosme de Médicis - dont le mécénat a marqué l'Histoire - et que Gemisto, devenu son conseiller fidèle, suivra dans son exil d'un an à Venise - et le lecteur avec !

Mais résumer le livre à un portrait de l'Italie de la Renaissance et ses machinations politiques ("la politique est une pratique, parfois une science, mais elle fait aussi partie de la morale, on l'oublie trop souvent. Elle est un art, et pas seulement celui de tromper les hommes".) ne serait pas rendre justice à ce qui donne corps au roman.

Car ce qui reste lorsqu'on termine le livre, c'est le sentiment d'avoir cheminé avec Gemisto, d'avoir, comme un cadeau, eu accès à lui, à ses pensées, ses contradictions et ses joies et d'avoir profité à ses côtés de ses réflexions sur la religion, l'amour ou encore l'éducation et la pédagogie.

Les personnages qui passent nous attachent : Irena que notre héros aime doucement ("je t'aimerai doucement - aurait-il pu lui promettre s'il avait ignoré qu'aimer doucement, paisiblement ou même gentiment, ce n'est finalement pas aimer comme on aime quand on aime vraiment") ; Veronica, "l'élue de son corps", qui, à Gemisto, ne vend pas ses charmes ; "l'enfant" bouleversant, si vite évoqué, aimé et si vite parti ; ou encore Ottavio, le fils adoptif de Gemisto depuis qu'ils "s'étaient reconnus dès leur première rencontre dans l'atelier de Luca", Ottavio qui prend tant de place dans le texte et le cœur de son père, et qui bénéficie de truculentes leçons-promenades parsemées de découvertes botaniques ne pouvant que provoquer le rire.

Car le livre est drôle à bien des moments et l'on s'en délecte avec joie - ce qui teinte, par effet de contraste, les instants plus sombres d'une profonde nostalgie, comme cette existence si vite passée et qui éloigne ceux que nous aimons : "Gemisto fut très seul, comme le sont - mais qui le sait ? - tous les enfants, presque tous, en tous cas."

Ce qui reste alors - car nous ne pouvons dévoiler ici toute l'histoire - c'est un lumineux souvenir au parfum de mélancolie, des images persistantes mêlant art, espérance, errance, force de la jeunesse et beauté des liens d'une famille que l'on choisit et avec laquelle il a pu être simple, un jour, de se sentir vivant et libre. »

Lou Barthomier

Le Jardin des simples de Philippe Cerchiari – Editions l'Harmattan - 210 pages  - 20 €

Lou BarthomierLou Barthomier est romancière. Son premier livre La Funambule a rencontré un bel accueil auprès des lecteurs. L'auteure saint-prissienne est aussi membre du "Traquenard", duo musical qu'elle compose avec son frère. Leur premier album "Chef-d'oeuvre" est très remarqué et connait un franc succès.

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