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Les raisons du compostage : un acte citoyen !

Publié le : 23-01-2014

David GabelinLa précédente chronique de David Gabelin, "notre" maitre composteur, consacrée au travail du sol ne vous a pas laissés indifférents. Aujourd'hui, il nous expose les réels bienfaits du compostage. A lire attentivement !

 

Les raisons du compostage : un acte citoyen !

C'est dans l'air du temps, c'est la mode diraient certains... on vous parle de compost souvent, de plus en plus régulièrement. Trop diraient encore d'autres. La seule chose qu'on de fera jamais, c'est de trop parler du compostage, des compostages, plutôt. Une technique aussi simple, efficace, utile... hors de question de la taire comme on a caché trop de bonnes inventions, trop de vraies solutions, parce qu'elles n'étaient pas chères, et qu'elles servaient majoritairement le bien commun sans enrichir un groupuscule d'intérêts bien compris. Cependant, inutile que je vous explique comment composter si je ne vous expose pas le « Pourquoi » de la chose.

On évoque le plus souvent l'intérêt économique du geste, et c'est effectivement un argument de poids (c'est peu dire) car on le rattache directement à son... portefeuille. Nul doute qu'en ces temps troublés de crise, on y réfléchisse à deux fois avant de jeter aux orties le principe d'économie.
cycle de traitement des déchets ménégersFaisons le tour de l'économique, alors, et apprenons à réfléchir par figures circulaires. Pour définir un cercle vertueux, il faut déjà comprendre en quoi le parcours actuel des déchets ne l'est pas nécessairement :
-le déchet organique jeté à la poubelle nécessite un sac poubelle, un service de ramassage, un service de traitement et/ou de stockage définitif. Le sac poubelle finit par couter, et les services collectifs le sont encore bien plus, et ne cessent de croitre chaque année dans nos impôts locaux.
-Pour peu qu'on ait un jardin, on a souvent besoin d'apports en matières fertilisantes, que l'on achète souvent dans la jardinerie de son choix, et on s'y déplace en voiture, car les sacs sont plus ou moins lourds. On a donc une dépense à l'achat du produit, le coût de l'essence pour se déplacer, le coût carbone associé à son propre déplacement, ajouté à celui qui pèse sur l'air que nous respirons : le transport par camions de centaines d'autres sacs du même produit... quand celui-ci ne vient pas par bateaux. La taxe Carbone passant par là, on peut réfléchir à un moyen qui évite ces achats, ces déplacements.

Ainsi donc, produire son propre compost supprime l'achat de fertilisants, tous les déplacements associés, les déplacements des camions de collecte, les industries de retraitement de déchets organiques, les empruntes foncières de ces industries sur notre territoire dont les capacités agricoles diminuent chaque jour.
Encore une fois, ne réfléchissons pas à l'impact au niveau individuel. Par contre, l'effort individuel ne demande pas grand chose. Si des millions de personnes se mettent à faire la même chose, on sait désormais que le cumul de chaque geste produit un mouvement de fond dont les effets multiples seront très rapidement visibles et quantifiables. Il y aura également un effet sur la baisse des ventes de produits chimiques, qui empoisonnent le plus souvent très lentement le jardinier amateur et sa famille. La chimie n'est pas la solution, nous l'avons évoqué dans un précédent article.

L'intérêt écologique est également évident :
-avant le brûlage des déchets organiques était autorisé, créant ainsi une pollution de l'air en particules grossières et en dioxine, résultant de la mauvaise combustion de déchets gorgés d'eau.
-se déplacer à la déchetterie (pas toujours très proche) nous fait perdre du temps, et de l'essence pour y aller et en revenir.
-la collecte de déchets verts se fait dans certaines communes, ne se fait pas dans d'autres et ainsi, les déchets verts de ceux qui ne se déplacent pas à la déchetterie viennent grossir les volumes des ordures ménagères, ce qui n'est pas une bonne chose en soi, puisque le rythme des camions ne peut pas baisser significativement en conséquence.
Le compostage permet d'éviter les déplacements à la déchetterie, permet de ne plus mettre de déchets verts sur le trottoir dans des contenants inadaptés, fera baisser le poids de la poubelle d'un tiers à un demi et donc à terme le nombre de collectes par semaine, et ainsi les dégagements de CO2 et les coûts carbones associés. Une baisse significative des tonnages de déchets fermentescibles aura un impact direct sur le fonctionnement « saturé » de la plateforme de compostage. Évidemment, le tonnage diminuant de manière visible, les charges qui pèsent sur tout le système de collecte et de retraitement devrait diminuer également jusqu'à ce que l'effet soit notoire et répercuté sur la TEOM (Taxe d'enlèvement des ordures ménagères). Bien entendu, c'est de tous que viendra l'amélioration, et pas seulement du geste de quelques uns, convaincus qu'on ne peut mécaniquement et financièrement continuer vers le « toujours plus ».
Le résultat, surtout, c'est qu'en récompense, on obtient un excellent amendement naturel et organique agissant sur la structure physique des sols (non pas comme un produit chimique qui se lessive à la première pluie...). Il permettra de ce fait un retour à la terre des éléments fondamentaux sur le lieu de production du déchet.

le cycle naturel du carboneL'incinération n'est pas la solution car brûler des déchets à 80% constitués d'eau n'a jamais permis de créer de l'énergie, mais plutôt d'en gaspiller. Il est donc erroné de croire que l'incinération résout le problème, au contraire il l'encourage car un incinérateur doit toujours être au maximum sinon il n'est pas considéré comme rentable par ses actionnaires. Ce procédé en outre dégage 100% en CO2.
Quant à la mise en décharge, c'est encore pire. Les lixiviations acides sont difficiles à réutiliser, bourrés de métaux lourds. Le méthane se dégage de ces sites de stockage, alors même que le méthane est un gaz à effet de serre très supérieur au CO2 ! Un comble.

Il faut toujours regarder les effets induits lorsque les quantités sont grandes. Dans un précédent article, je vous donnais matière à réflexion sur les économies engendrées par les milliers de tonnes de déchets que nous pouvions retraiter localement chez nous. Les effets écologiques moyen et long terme sont à prendre en compte. Plus la solution sera appliquée, plus les effets induits seront rapides et le retour sur « investissement » prodigieux.
Inutile d'attendre que votre voisin s'y mette avant vous. Rien à craindre, vous pouvez le faire, et puis quand vous l'aurez testé, parlez-lui en, justement. Comptez sur l'effet exponentiel de votre démarche. C'est ainsi que les grands mouvements prennent vie.

Enfin, je n'oublierai pas l'aspect citoyen, sans moraliser, sans juger. Mais il faut en parler. Chacun d'entre nous a la responsabilité sur son déchet. Nous faisons payer la collectivité, donc nous-mêmes, parce que nous n'avons pas (encore) complètement intégré le potentiel bénéfique d'un petit geste aussi simple que celui-là... tout au moins en apparence.
DéchetterieSans déclencher de débat pro ou climato-sceptique, une chose est sûre, la pollution générée par tant d'êtres humains en moins de 200 ans est incomparable avec toute l'histoire de l'activité humaine. Sans préjuger des effets moyen et long terme, il est évident qu'il faut bien s'en préoccuper, ne serait-ce que par précaution et respect des générations futures, qui ne sont rien de moins que nos enfants et nos petits enfants.

Composter et gérer ses déchets organiques chez soi, par une méthode ou par une autre (voir les différentes techniques dans un prochain article), c'est évidemment faire œuvre utile, pour soi, pour la collectivité, pour l'avenir, le nôtre immédiat, et celui de nos descendants.

Les communes de notre territoire commencent à montrer l'exemple par la réutilisation des broyats dans les parterres et massifs, sous forme de paillis. Réutilisation immédiate et locale du déchet, qui du coup devient une ressource. Cette pratique « simple » permet de diminuer ou d'annuler l'usage de phytosanitaires ainsi que des engrais chimiques, donc de réduire les frais de fonctionnement et de matières des Services Techniques. En parallèle, les déchets ne sont pas véhiculés à la plateforme et ne viennent donc pas engorger la station de compostage.

En résumé, peu importe votre motivation de départ, pourvu qu'une ou l'autre vous corresponde. Le résultat sera le même, voire même dépassera vos espérances en termes d'impacts. Le compostage, comme le paillage, sont des gestes simples pleins de bon sens qui touchent plusieurs objectifs, et ce à de multiples niveaux, par effets directs, indirects et induits.
Et si vous avez besoin de voir comment les autres citoyens s'y mettent, pourquoi ne pas vous inscrire sur Koom.org. Vous pourrez mesurer le nombre croissant de personnes prenant des dispositions, des initiatives, se donnant des objectifs de réduction sur un certain nombre de gestes, dont celui du compostage, mais pas uniquement. Une chance supplémentaire de créer du lien, des réseaux, tous ces fils invisibles qui deviendront bientôt tangibles, même aux plus réticents d'entre nous.


Prochain article à paraître : De l'urgence de rétablir des zones de biodiversité et de la pérennité des espèces mellifères.

David GabelinLa précédente chronique de David Gabelin, "notre" maitre composteur, consacrée au travail du sol ne vous a pas laissés indifférents. Aujourd'hui, il nous expose les réels bienfaits du compostage. A lire attentivement !

 

Les raisons du compostage : un acte citoyen !

C'est dans l'air du temps, c'est la mode diraient certains... on vous parle de compost souvent, de plus en plus régulièrement. Trop diraient encore d'autres. La seule chose qu'on de fera jamais, c'est de trop parler du compostage, des compostages, plutôt. Une technique aussi simple, efficace, utile... hors de question de la taire comme on a caché trop de bonnes inventions, trop de vraies solutions, parce qu'elles n'étaient pas chères, et qu'elles servaient majoritairement le bien commun sans enrichir un groupuscule d'intérêts bien compris. Cependant, inutile que je vous explique comment composter si je ne vous expose pas le « Pourquoi » de la chose.

On évoque le plus souvent l'intérêt économique du geste, et c'est effectivement un argument de poids (c'est peu dire) car on le rattache directement à son... portefeuille. Nul doute qu'en ces temps troublés de crise, on y réfléchisse à deux fois avant de jeter aux orties le principe d'économie.
cycle de traitement des déchets ménégersFaisons le tour de l'économique, alors, et apprenons à réfléchir par figures circulaires. Pour définir un cercle vertueux, il faut déjà comprendre en quoi le parcours actuel des déchets ne l'est pas nécessairement :
-le déchet organique jeté à la poubelle nécessite un sac poubelle, un service de ramassage, un service de traitement et/ou de stockage définitif. Le sac poubelle finit par couter, et les services collectifs le sont encore bien plus, et ne cessent de croitre chaque année dans nos impôts locaux.
-Pour peu qu'on ait un jardin, on a souvent besoin d'apports en matières fertilisantes, que l'on achète souvent dans la jardinerie de son choix, et on s'y déplace en voiture, car les sacs sont plus ou moins lourds. On a donc une dépense à l'achat du produit, le coût de l'essence pour se déplacer, le coût carbone associé à son propre déplacement, ajouté à celui qui pèse sur l'air que nous respirons : le transport par camions de centaines d'autres sacs du même produit... quand celui-ci ne vient pas par bateaux. La taxe Carbone passant par là, on peut réfléchir à un moyen qui évite ces achats, ces déplacements.

Ainsi donc, produire son propre compost supprime l'achat de fertilisants, tous les déplacements associés, les déplacements des camions de collecte, les industries de retraitement de déchets organiques, les empruntes foncières de ces industries sur notre territoire dont les capacités agricoles diminuent chaque jour.
Encore une fois, ne réfléchissons pas à l'impact au niveau individuel. Par contre, l'effort individuel ne demande pas grand chose. Si des millions de personnes se mettent à faire la même chose, on sait désormais que le cumul de chaque geste produit un mouvement de fond dont les effets multiples seront très rapidement visibles et quantifiables. Il y aura également un effet sur la baisse des ventes de produits chimiques, qui empoisonnent le plus souvent très lentement le jardinier amateur et sa famille. La chimie n'est pas la solution, nous l'avons évoqué dans un précédent article.

L'intérêt écologique est également évident :
-avant le brûlage des déchets organiques était autorisé, créant ainsi une pollution de l'air en particules grossières et en dioxine, résultant de la mauvaise combustion de déchets gorgés d'eau.
-se déplacer à la déchetterie (pas toujours très proche) nous fait perdre du temps, et de l'essence pour y aller et en revenir.
-la collecte de déchets verts se fait dans certaines communes, ne se fait pas dans d'autres et ainsi, les déchets verts de ceux qui ne se déplacent pas à la déchetterie viennent grossir les volumes des ordures ménagères, ce qui n'est pas une bonne chose en soi, puisque le rythme des camions ne peut pas baisser significativement en conséquence.
Le compostage permet d'éviter les déplacements à la déchetterie, permet de ne plus mettre de déchets verts sur le trottoir dans des contenants inadaptés, fera baisser le poids de la poubelle d'un tiers à un demi et donc à terme le nombre de collectes par semaine, et ainsi les dégagements de CO2 et les coûts carbones associés. Une baisse significative des tonnages de déchets fermentescibles aura un impact direct sur le fonctionnement « saturé » de la plateforme de compostage. Évidemment, le tonnage diminuant de manière visible, les charges qui pèsent sur tout le système de collecte et de retraitement devrait diminuer également jusqu'à ce que l'effet soit notoire et répercuté sur la TEOM (Taxe d'enlèvement des ordures ménagères). Bien entendu, c'est de tous que viendra l'amélioration, et pas seulement du geste de quelques uns, convaincus qu'on ne peut mécaniquement et financièrement continuer vers le « toujours plus ».
Le résultat, surtout, c'est qu'en récompense, on obtient un excellent amendement naturel et organique agissant sur la structure physique des sols (non pas comme un produit chimique qui se lessive à la première pluie...). Il permettra de ce fait un retour à la terre des éléments fondamentaux sur le lieu de production du déchet.

le cycle naturel du carboneL'incinération n'est pas la solution car brûler des déchets à 80% constitués d'eau n'a jamais permis de créer de l'énergie, mais plutôt d'en gaspiller. Il est donc erroné de croire que l'incinération résout le problème, au contraire il l'encourage car un incinérateur doit toujours être au maximum sinon il n'est pas considéré comme rentable par ses actionnaires. Ce procédé en outre dégage 100% en CO2.
Quant à la mise en décharge, c'est encore pire. Les lixiviations acides sont difficiles à réutiliser, bourrés de métaux lourds. Le méthane se dégage de ces sites de stockage, alors même que le méthane est un gaz à effet de serre très supérieur au CO2 ! Un comble.

Il faut toujours regarder les effets induits lorsque les quantités sont grandes. Dans un précédent article, je vous donnais matière à réflexion sur les économies engendrées par les milliers de tonnes de déchets que nous pouvions retraiter localement chez nous. Les effets écologiques moyen et long terme sont à prendre en compte. Plus la solution sera appliquée, plus les effets induits seront rapides et le retour sur « investissement » prodigieux.
Inutile d'attendre que votre voisin s'y mette avant vous. Rien à craindre, vous pouvez le faire, et puis quand vous l'aurez testé, parlez-lui en, justement. Comptez sur l'effet exponentiel de votre démarche. C'est ainsi que les grands mouvements prennent vie.

Enfin, je n'oublierai pas l'aspect citoyen, sans moraliser, sans juger. Mais il faut en parler. Chacun d'entre nous a la responsabilité sur son déchet. Nous faisons payer la collectivité, donc nous-mêmes, parce que nous n'avons pas (encore) complètement intégré le potentiel bénéfique d'un petit geste aussi simple que celui-là... tout au moins en apparence.
DéchetterieSans déclencher de débat pro ou climato-sceptique, une chose est sûre, la pollution générée par tant d'êtres humains en moins de 200 ans est incomparable avec toute l'histoire de l'activité humaine. Sans préjuger des effets moyen et long terme, il est évident qu'il faut bien s'en préoccuper, ne serait-ce que par précaution et respect des générations futures, qui ne sont rien de moins que nos enfants et nos petits enfants.

Composter et gérer ses déchets organiques chez soi, par une méthode ou par une autre (voir les différentes techniques dans un prochain article), c'est évidemment faire œuvre utile, pour soi, pour la collectivité, pour l'avenir, le nôtre immédiat, et celui de nos descendants.

Les communes de notre territoire commencent à montrer l'exemple par la réutilisation des broyats dans les parterres et massifs, sous forme de paillis. Réutilisation immédiate et locale du déchet, qui du coup devient une ressource. Cette pratique « simple » permet de diminuer ou d'annuler l'usage de phytosanitaires ainsi que des engrais chimiques, donc de réduire les frais de fonctionnement et de matières des Services Techniques. En parallèle, les déchets ne sont pas véhiculés à la plateforme et ne viennent donc pas engorger la station de compostage.

En résumé, peu importe votre motivation de départ, pourvu qu'une ou l'autre vous corresponde. Le résultat sera le même, voire même dépassera vos espérances en termes d'impacts. Le compostage, comme le paillage, sont des gestes simples pleins de bon sens qui touchent plusieurs objectifs, et ce à de multiples niveaux, par effets directs, indirects et induits.
Et si vous avez besoin de voir comment les autres citoyens s'y mettent, pourquoi ne pas vous inscrire sur Koom.org. Vous pourrez mesurer le nombre croissant de personnes prenant des dispositions, des initiatives, se donnant des objectifs de réduction sur un certain nombre de gestes, dont celui du compostage, mais pas uniquement. Une chance supplémentaire de créer du lien, des réseaux, tous ces fils invisibles qui deviendront bientôt tangibles, même aux plus réticents d'entre nous.


Prochain article à paraître : De l'urgence de rétablir des zones de biodiversité et de la pérennité des espèces mellifères.

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1 commentaire(s)

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brigitte - Il y a 10 ans
Bonjour,
J'aimerais mettre en place le compostage de mes déchets organiques. Pouvez-vous m'indiquer un site, un lieu, des personnes qui peuvent m'indiquer la méthode ?
D'avance merci.
Brigitte
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