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Ciné-rencontre autour du documentaire "La rivière" : le réalisateur Dominique Marchais nous sensibilise aux enjeux de l'eau.

Publié le : 20-11-2023

FILM La rivièreInvité par l'équipe des "Toiles" de Saint-Gratien, le réalisateur Dominique Marchais vient nous présenter son documentaire "La rivière" où il nous sensibilise aux enjeux de l'eau et nous alerte sur le rôle de l'homme qui bouleverse la biodiversité.
Ne manquez pas ce précieux documentaire qui nous permet d'admirer les belles rivières des Pyrénées et de comprendre le rôle essentiel de l'eau. Le débat s'annonce passionnant.

Synopsis
Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

Dimanche 26 novembre 2023 à 17h30 - Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien - Réservation en ligne - Préventes également à la caisse du cinéma.


Bonus : popos de Dominique Marchais, réalisateur de "La rivière" (extrait dossier de presse)

FILM La rivièreAprès trois films documentaires ("Le temps des grâces", "La ligne de partage des eaux", "Nul homme n’est une île") vous avez travaillé à l’écriture d’une fiction. comment avez-vous finalement bifurqué vers un nouveau film documentaire ?
En fait, "La rivière" est issue de l’écriture de cette fiction : une histoire de couple, mais aussi une histoire de paysages où le rapport ville/campagne est structurant. C’est un film qui observe une génération hantée par des questions telles que : « Où vivre ? Comment vivre ? ». Or, il se trouve que la campagne de ce film est le Béarn, où les rivières jouent un rôle essentiel.
Le personnage principal féminin est d’ailleurs une spécialiste de la rivière et des saumons. Donc je suis en train d’écrire « Simon rencontre Adèle à la campagne, elle est technicienne de rivière » et, ce faisant, j’en apprends plus sur les aquifères, les frayères, et pleins de trucs techniques absolument fascinants, les moulins, l’hydro-électricité. Ça me donne l’envie irrépressible d’un film documentaire sur ces rivières, dont le gave d’Oloron est l’emblème. C’est une rivière passionnante car beaucoup d’enjeux s’y concentrent : écologiques, agricoles, énergétiques et, de plus, elle est magnifique, parcourue encore par des poissons migrateurs alors que la plupart des rivières françaises meurent dans une indifférence générale choquante.
Je me suis dit alors : ce n’est pas possible, cette rivière est si belle, je dois faire un documentaire sur elle, et je vais le faire vite car je voudrais tourner ma fiction.
J’ai commencé à filmer les rivières avec "La ligne de partage des eaux" et, depuis, je ne cesse de les filmer. Comme objet paysager d’abord, puis comme objet politique, et je me suis intéressé à ce qui se passe dedans, dans l’eau : les poissons, les insectes, leur circulation, leur habitat. Pourquoi les poissons se reproduisaient-ils à Sauveterre, et pourquoi maintenant leur faut-il remonter 50 km plus haut, à Oloron ? Qu’est-ce qui a changé ? Les rivières me fascinent, leur cheminement un peu secret, leurs connexions avec les nappes, les mystères qui entourent leurs sources, les résurgences, le fait qu’elles soient parfois cachées, comme le gave d’Oloron, profondément incisé et invisible depuis les champs qui le bordent.

FILM Pierre Feuille PistoletLe titre du film s’est-il imposé à vous de manière évidente ?
J’ai d’abord appelé le film "La ligne claire", avec cette idée de la rivière comme ligne de sens, qui rend tout intelligible : l’aménagement du territoire, la biodiversité et les flux hydriques. Puis je me suis aperçu que ce n’était pas du tout une ligne, et que ce qu’elle racontait était tout sauf clair ! En fait, j’ai renoncé progressivement à l’idée d’intelligibilité pour au contraire en arriver à souhaiter que, à la fin du film, le spectateur ne sache plus trop ce qu’est la rivière. Alors j’aurais réussi mon affaire, me disais-je. C’est donc très sciemment que j’ai construit un film lacunaire et méandreux, que j’ai refusé la logique amont/aval et que j’ai filmé plusieurs rivières comme s’il s’agissait toujours de la même car, pour moi, plus que la rivière, c’est la notion de bassin versant qu’il nous faut mieux comprendre, intérioriser. Le film est donc une contribution à une déconstruction de la catégorie « rivière ». Il montre qu’elle n’est que la partie visible du réseau hydrographique, une partie d’un tout qui nous échappe, d’un réseau qui se poursuit souterrainement et, pourquoi pas, dans l’atmosphère.
Un autre titre a suivi : "Paysage invisible". Ce que j’appelle aussi l’infra-paysage, cette partie du spectre que nous ne sommes pas outillés pour voir. Soit le paysage de la biodiversité, celui dont on comprend chaque jour un peu mieux qu’on ne pourra rien refonder qui ne se fonde sur lui.

FILM La rivière

FILM La rivièreInvité par l'équipe des "Toiles" de Saint-Gratien, le réalisateur Dominique Marchais vient nous présenter son documentaire "La rivière" où il nous sensibilise aux enjeux de l'eau et nous alerte sur le rôle de l'homme qui bouleverse la biodiversité.
Ne manquez pas ce précieux documentaire qui nous permet d'admirer les belles rivières des Pyrénées et de comprendre le rôle essentiel de l'eau. Le débat s'annonce passionnant.

Synopsis
Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

Dimanche 26 novembre 2023 à 17h30 - Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien - Réservation en ligne - Préventes également à la caisse du cinéma.


Bonus : popos de Dominique Marchais, réalisateur de "La rivière" (extrait dossier de presse)

FILM La rivièreAprès trois films documentaires ("Le temps des grâces", "La ligne de partage des eaux", "Nul homme n’est une île") vous avez travaillé à l’écriture d’une fiction. comment avez-vous finalement bifurqué vers un nouveau film documentaire ?
En fait, "La rivière" est issue de l’écriture de cette fiction : une histoire de couple, mais aussi une histoire de paysages où le rapport ville/campagne est structurant. C’est un film qui observe une génération hantée par des questions telles que : « Où vivre ? Comment vivre ? ». Or, il se trouve que la campagne de ce film est le Béarn, où les rivières jouent un rôle essentiel.
Le personnage principal féminin est d’ailleurs une spécialiste de la rivière et des saumons. Donc je suis en train d’écrire « Simon rencontre Adèle à la campagne, elle est technicienne de rivière » et, ce faisant, j’en apprends plus sur les aquifères, les frayères, et pleins de trucs techniques absolument fascinants, les moulins, l’hydro-électricité. Ça me donne l’envie irrépressible d’un film documentaire sur ces rivières, dont le gave d’Oloron est l’emblème. C’est une rivière passionnante car beaucoup d’enjeux s’y concentrent : écologiques, agricoles, énergétiques et, de plus, elle est magnifique, parcourue encore par des poissons migrateurs alors que la plupart des rivières françaises meurent dans une indifférence générale choquante.
Je me suis dit alors : ce n’est pas possible, cette rivière est si belle, je dois faire un documentaire sur elle, et je vais le faire vite car je voudrais tourner ma fiction.
J’ai commencé à filmer les rivières avec "La ligne de partage des eaux" et, depuis, je ne cesse de les filmer. Comme objet paysager d’abord, puis comme objet politique, et je me suis intéressé à ce qui se passe dedans, dans l’eau : les poissons, les insectes, leur circulation, leur habitat. Pourquoi les poissons se reproduisaient-ils à Sauveterre, et pourquoi maintenant leur faut-il remonter 50 km plus haut, à Oloron ? Qu’est-ce qui a changé ? Les rivières me fascinent, leur cheminement un peu secret, leurs connexions avec les nappes, les mystères qui entourent leurs sources, les résurgences, le fait qu’elles soient parfois cachées, comme le gave d’Oloron, profondément incisé et invisible depuis les champs qui le bordent.

FILM Pierre Feuille PistoletLe titre du film s’est-il imposé à vous de manière évidente ?
J’ai d’abord appelé le film "La ligne claire", avec cette idée de la rivière comme ligne de sens, qui rend tout intelligible : l’aménagement du territoire, la biodiversité et les flux hydriques. Puis je me suis aperçu que ce n’était pas du tout une ligne, et que ce qu’elle racontait était tout sauf clair ! En fait, j’ai renoncé progressivement à l’idée d’intelligibilité pour au contraire en arriver à souhaiter que, à la fin du film, le spectateur ne sache plus trop ce qu’est la rivière. Alors j’aurais réussi mon affaire, me disais-je. C’est donc très sciemment que j’ai construit un film lacunaire et méandreux, que j’ai refusé la logique amont/aval et que j’ai filmé plusieurs rivières comme s’il s’agissait toujours de la même car, pour moi, plus que la rivière, c’est la notion de bassin versant qu’il nous faut mieux comprendre, intérioriser. Le film est donc une contribution à une déconstruction de la catégorie « rivière ». Il montre qu’elle n’est que la partie visible du réseau hydrographique, une partie d’un tout qui nous échappe, d’un réseau qui se poursuit souterrainement et, pourquoi pas, dans l’atmosphère.
Un autre titre a suivi : "Paysage invisible". Ce que j’appelle aussi l’infra-paysage, cette partie du spectre que nous ne sommes pas outillés pour voir. Soit le paysage de la biodiversité, celui dont on comprend chaque jour un peu mieux qu’on ne pourra rien refonder qui ne se fonde sur lui.

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