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Mercredi cinéma : "Prendre le large" de Gaël Morel avec Sandrine Bonnaire.

Publié le : 08-11-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

PRENDRE LE LARGE de Gaël MorelSortie de la semaine (8 novembre 2017) : "Prendre le large" de Gaël Morel

L'histoire
La vie d’Edith est bouleversée par un plan social. L’usine dans laquelle elle travaille depuis toujours est délocalisée à Tanger. Pour les ouvriers, l’unique alternative au chômage est d’accepter un reclassement au Maroc. Edith, sans attache, avec un fils travaillant au loin, est la seule à faire ce choix. Même si les premiers pas dans cette nouvelle usine et ce pays inconnu sont difficiles, Edith se lie vite d’amitié avec Mina, qui tient la pension où elle loge. Grâce à cette amitié, sa vie prend un nouveau tournant.
Un film de Gaël Morel avec Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou, Kamal El Amri, Ilian Bergala…

> Bande annonce

 

Bonus : propos de Gaël Morel, réalisateur du film.

PRENDRE LE LARGE de Gaël MorelD’où est née l’idée du film ?
Je voulais rendre hommage au milieu ouvrier d’où je viens ; tourner un film qui s’y déroule entièrement. Il y a souvent des personnages d’origine modeste dans mes films, mais ils ne sont pas nécessairement issus de la classe ouvrière dans laquelle j’ai grandi. C’est en évoquant avec mon père la situation du textile à Villefranche-sur-Saône, où il a longtemps travaillé lui-même comme ouvrier, que j’ai eu l’idée de cette femme qui accepte un reclassement au Maroc : le textile est complètement sinistré dans ce département et les délocalisations y sont nombreuses. A Tarare, non loin de Villefranche, 80% des usines ont mis la clé sous la porte. Quelques-unes sont encore en activité dans ce bassin, parmi lesquelles celle où a travaillé mon père. J’ai eu la chance de pouvoir tourner dans ce décor si important pour moi toutes les séquences montrant le personnage d’Edith au travail en France.
La décision du personnage est presque suicidaire : on sait bien que même les responsables des ressources humaines qui font ces offres de reclassement n’y croient pas. Ces offres sont inscrites dans la loi du travail, les entreprises sont tenues de les faire avant un licenciement, et leurs propositions sont évidemment indécentes. Récemment, les ouvriers de Whirlpool se sont vu proposer un salaire de 400 euros s’ils acceptaient d’être reclassés en Pologne où leur usine va être délocalisée. Ce n’est pas sérieux ! La situation que j’imagine n’appartient pourtant pas à la science-fiction : durant la crise en Espagne, beaucoup de gens ont préféré partir temporairement au Maroc plutôt que de rester sans travail dans leur pays.

Sandrine Bonnaire est de tous les plans. Avez-vous écrit le film en pensant à elle ?
Sandrine fait partie de mes désirs originels de cinéma, j’ai grandi avec elle. Avec Rachid O., nous l’avions prise comme “ modèle ”, nous l’ “imaginions” dans les situations du film sans toutefois oser nous dire que ce serait elle qui jouerait. Elle nous a beaucoup inspirés pour les scènes du Rif. Sandrine fait partie de ces actrices qui donnent une direction aux scénarios au moment de l’écriture. C’est une belle actrice au sens absolu du terme. Même lorsqu’elle porte une blouse, elle a ce port de tête et cette souplesse incroyable, qui, en même temps, ne sont pas à côté du personnage puisqu’elle-même est issue de la classe ouvrière. C’était une chance pour moi qu’elle accepte de jouer Edith comme cela a été une chance de pouvoir diriger Catherine Deneuve dans "Après lui" et Béatrice Dalle dans "Notre paradis". Ces trois actrices aux tempéraments incroyablement éloignés ont en commun de faire corps avec le film et d’être complices du metteur en scène. Elles sont dans le don. Ce sont des muses.

PRENDRE LE LARGE de Gaël MorelComment cela se traduit-t-il ?
La scène du repas, par exemple, comportait six pages de dialogues. On savait déjà ce qui était raconté, cela m’ennuyait. J’ai pensé : “ Elle va chanter une comptine ”. Je n’aurais pas imaginé cela sans elle : c’est ce qui fait la différence entre une bonne actrice et une actrice qui a la grâce. Celle qui a la grâce vous emmène là où vous ne l’aviez pas prévu et où le film doit aller.

Comment avez-vous choisi Mouna Fettou qui est une comédienne très populaire au Maroc et Kamal El Amri qui interprètent Mina et Ali ?
Je les ai choisis très vite. Pour Mina, je voulais une actrice qui s’oppose à Sandrine, elle devait avoir une silhouette différente mais être capable de jouer presque la même musique. Mouna Fettou a cela, terrible en colère et presque enfantine quand elle sourit. J’avais rencontré plusieurs jeunes acteurs pour le personnage d’Ali, et j’ai adoré Kamal parce que c’est un bloc de vérité. Son physique et cet accent très léger qu’il a lorsqu’il parle le français en font le genre de garçon qu’on croise tous les jours à Tanger. Je le trouve touchant parce qu’il est en devenir : on voit l’enfant qu’il est, on imagine l’adulte qu’il deviendra : il est dans l’entre-deux.

Comment travaillez-vous avec vos acteurs ?
Je les vois régulièrement, nous parlons souvent cinéma ensemble, mais je ne les noie pas de références. Avec Sandrine, nos discussions ont surtout porté sur ses vêtements : ils devaient rendre compte de l’évolution du personnage, de l’effacement du tout début à une féminité retrouvée à la fin, sans non plus tomber dans les clichés.

PRENDRE LE LARGE de Gaël Morel"Prendre le large" est extraordinairement solaire…
On fait toujours un film contre le précédent et j’ai tourné celui-ci contre "Notre paradis", très noir et très masculin. Et puis, comme la plupart d’entre nous, en vieillissant, j’ai envie d’être plus positif. A défaut d’apporter des solutions politiques aux problèmes, j’essaie d’en apporter à mes personnages. Il y a quelque chose de l’ordre de l’apaisement, presque de la “ communion ” dans "Prendre le large".
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

PRENDRE LE LARGE de Gaël MorelSortie de la semaine (8 novembre 2017) : "Prendre le large" de Gaël Morel

L'histoire
La vie d’Edith est bouleversée par un plan social. L’usine dans laquelle elle travaille depuis toujours est délocalisée à Tanger. Pour les ouvriers, l’unique alternative au chômage est d’accepter un reclassement au Maroc. Edith, sans attache, avec un fils travaillant au loin, est la seule à faire ce choix. Même si les premiers pas dans cette nouvelle usine et ce pays inconnu sont difficiles, Edith se lie vite d’amitié avec Mina, qui tient la pension où elle loge. Grâce à cette amitié, sa vie prend un nouveau tournant.
Un film de Gaël Morel avec Sandrine Bonnaire, Mouna Fettou, Kamal El Amri, Ilian Bergala…

> Bande annonce

 

Bonus : propos de Gaël Morel, réalisateur du film.

PRENDRE LE LARGE de Gaël MorelD’où est née l’idée du film ?
Je voulais rendre hommage au milieu ouvrier d’où je viens ; tourner un film qui s’y déroule entièrement. Il y a souvent des personnages d’origine modeste dans mes films, mais ils ne sont pas nécessairement issus de la classe ouvrière dans laquelle j’ai grandi. C’est en évoquant avec mon père la situation du textile à Villefranche-sur-Saône, où il a longtemps travaillé lui-même comme ouvrier, que j’ai eu l’idée de cette femme qui accepte un reclassement au Maroc : le textile est complètement sinistré dans ce département et les délocalisations y sont nombreuses. A Tarare, non loin de Villefranche, 80% des usines ont mis la clé sous la porte. Quelques-unes sont encore en activité dans ce bassin, parmi lesquelles celle où a travaillé mon père. J’ai eu la chance de pouvoir tourner dans ce décor si important pour moi toutes les séquences montrant le personnage d’Edith au travail en France.
La décision du personnage est presque suicidaire : on sait bien que même les responsables des ressources humaines qui font ces offres de reclassement n’y croient pas. Ces offres sont inscrites dans la loi du travail, les entreprises sont tenues de les faire avant un licenciement, et leurs propositions sont évidemment indécentes. Récemment, les ouvriers de Whirlpool se sont vu proposer un salaire de 400 euros s’ils acceptaient d’être reclassés en Pologne où leur usine va être délocalisée. Ce n’est pas sérieux ! La situation que j’imagine n’appartient pourtant pas à la science-fiction : durant la crise en Espagne, beaucoup de gens ont préféré partir temporairement au Maroc plutôt que de rester sans travail dans leur pays.

Sandrine Bonnaire est de tous les plans. Avez-vous écrit le film en pensant à elle ?
Sandrine fait partie de mes désirs originels de cinéma, j’ai grandi avec elle. Avec Rachid O., nous l’avions prise comme “ modèle ”, nous l’ “imaginions” dans les situations du film sans toutefois oser nous dire que ce serait elle qui jouerait. Elle nous a beaucoup inspirés pour les scènes du Rif. Sandrine fait partie de ces actrices qui donnent une direction aux scénarios au moment de l’écriture. C’est une belle actrice au sens absolu du terme. Même lorsqu’elle porte une blouse, elle a ce port de tête et cette souplesse incroyable, qui, en même temps, ne sont pas à côté du personnage puisqu’elle-même est issue de la classe ouvrière. C’était une chance pour moi qu’elle accepte de jouer Edith comme cela a été une chance de pouvoir diriger Catherine Deneuve dans "Après lui" et Béatrice Dalle dans "Notre paradis". Ces trois actrices aux tempéraments incroyablement éloignés ont en commun de faire corps avec le film et d’être complices du metteur en scène. Elles sont dans le don. Ce sont des muses.

PRENDRE LE LARGE de Gaël MorelComment cela se traduit-t-il ?
La scène du repas, par exemple, comportait six pages de dialogues. On savait déjà ce qui était raconté, cela m’ennuyait. J’ai pensé : “ Elle va chanter une comptine ”. Je n’aurais pas imaginé cela sans elle : c’est ce qui fait la différence entre une bonne actrice et une actrice qui a la grâce. Celle qui a la grâce vous emmène là où vous ne l’aviez pas prévu et où le film doit aller.

Comment avez-vous choisi Mouna Fettou qui est une comédienne très populaire au Maroc et Kamal El Amri qui interprètent Mina et Ali ?
Je les ai choisis très vite. Pour Mina, je voulais une actrice qui s’oppose à Sandrine, elle devait avoir une silhouette différente mais être capable de jouer presque la même musique. Mouna Fettou a cela, terrible en colère et presque enfantine quand elle sourit. J’avais rencontré plusieurs jeunes acteurs pour le personnage d’Ali, et j’ai adoré Kamal parce que c’est un bloc de vérité. Son physique et cet accent très léger qu’il a lorsqu’il parle le français en font le genre de garçon qu’on croise tous les jours à Tanger. Je le trouve touchant parce qu’il est en devenir : on voit l’enfant qu’il est, on imagine l’adulte qu’il deviendra : il est dans l’entre-deux.

Comment travaillez-vous avec vos acteurs ?
Je les vois régulièrement, nous parlons souvent cinéma ensemble, mais je ne les noie pas de références. Avec Sandrine, nos discussions ont surtout porté sur ses vêtements : ils devaient rendre compte de l’évolution du personnage, de l’effacement du tout début à une féminité retrouvée à la fin, sans non plus tomber dans les clichés.

PRENDRE LE LARGE de Gaël Morel"Prendre le large" est extraordinairement solaire…
On fait toujours un film contre le précédent et j’ai tourné celui-ci contre "Notre paradis", très noir et très masculin. Et puis, comme la plupart d’entre nous, en vieillissant, j’ai envie d’être plus positif. A défaut d’apporter des solutions politiques aux problèmes, j’essaie d’en apporter à mes personnages. Il y a quelque chose de l’ordre de l’apaisement, presque de la “ communion ” dans "Prendre le large".
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