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Un Plan Local de Prévention des Déchets (PLPD) sur notre territoire, pourquoi ?

Publié le : 21-11-2013

David GabelinRetour de David Gabelin, "notre" jardinier maître composteur : il nous explique aujourd'hui les objectifs du Plan Local de Prévention des Déchets  du Syndicat Emeraude.  Je le rappelle, pour ces premières chroniques il a souhaité nous sensibiliser aux défis environnementaux que nous devons relever ensemble.

 

Un Plan Local de Prévention des Déchets (PLPD) sur notre territoire, pourquoi ?

Dans le premier article, j'évoquais la problématique des déchets sur notre territoire, avec quelques chiffres qui j'espère, vous auront interpellés. Je vous laissais entendre que le Syndicat Émeraude, qui a la délégation de compétences Déchet, avait pris des engagements. Quels sont-ils, comment se traduisent-ils au quotidien ? Quels sont les objectifs ? Pourrons-nous les atteindre ?

prevention des dechets syndicat emeraudeRappelons la réalité des tonnages sur le territoire, en quelques chiffres et quelques dénominations. Mais d'abord, donnons la définition du PLPD : Plan Local de Prévention des Déchets. Cette dénomination donne le ton et annonce donc un ensemble de mesures aptes à mieux appréhender la réalité des déchets, les moyens d'agir sur leur production ou sur leur élimination avant leur abandon ou leur prise en charge par la collectivité.

Le Syndicat Émeraude s'est engagé avec l'appui de l'ADEME (Agence de l'Environnement et Maitrise de l'Énergie) à mener un certain nombre d'actions sur 5 ans afin de réduire la production de déchets. Ce plan se découpe en plusieurs tranches, ou années :

• année zéro, année de référence
• année de diagnostic territorial
• année de concertation des acteurs
• rédaction et mise en œuvre du programme d'actions et de mesures

Parmi les engagements se trouvent la prévention quantitative et qualitative, afin de diminuer sensiblement l'impact des déchets. Par prévention quantitative on entend l'évitement, la réduction ou le retardement de l'abandon des matières au flux de déchets gérés collectivement. Par prévention qualitative, on signale la volonté de limiter la nocivité des déchets, ou celle relevant de leur traitement.

Nous partons d'une situation évaluée en 2010, lors de la signature de cet accord cadre, avec des tonnages en Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) de 79000 tonnes annuelles. 6000 tonnes pour le verre, 11000 tonnes pour les plastiques et journaux-cartons, et enfin 9000 tonnes pour les encombrants. Ces différentes catégories seront nommées par la suite les OMA (Ordures Ménagères et Assimilés).

En 2010, les OMA étaient évaluées par le Syndicat à hauteur de 363 kg/habitant/an. L'objectif principal chiffré sur les OMA par le PLPD est d'atteindre 337 kg/habitant/han, soit 25 kg en moins, soit encore 7% de réduction, toutes catégories confondues (recyclables, OMR, encombrants).

Par quels moyens atteindre cet objectif initial, en 3 années ? Voici les pistes majeures définies par le PLPD :

1. Agir sur la responsabilité individuelle lors des achats, par la promotion de l'éco-consommation. Autrement dit, convaincre et démontrer l'utilité de consommer différemment, afin de générer moins de déchets. Abstrait ? Non : achats de matières en vrac plutôt qu'en petits conditionnements, prévoir ses listes de courses par rapport à des menus, mieux maitriser les DLUO (Date Limite d'Utilisation Optimale) pour moins jeter de nourriture non déballée ou périmée, cuisiner les restes de repas pour ne plus avoir de rejets de table... une succession de gestes simples, quotidiens, un peu d'organisation, et voilà quelques kilogrammes hebdomadaires qui ne finissent plus dans nos si lourdes poubelles. Une communication dédiée aux commerçants, détail et fourniture de gros, actions dans les supermarchés. Limitation des quantités de journaux-cartons par l'apposition d'un sticker « Stop-Pub » afin d'inciter les distributeurs de réclames à ne pas déposer d'annonces dans les boites aux lettres identifiées.
2. Montrer l'exemple, en commençant par le personnel du Syndicat, et accompagner les communes dans l'éco-exemplarité, dont vous avez sûrement désormais entendu parler au détour d'une manifestation locale ou d'un événement national, d'une communication de votre mairie. Les services municipaux, dans leur fonctionnement, génèrent eux aussi quantité de déchets, papiers, déchets verts... à eux aussi de montrer comment ils parviennent à limiter les rejets et les mises à la benne pour un service identique en qualité et quantité. La génération d'économies substantielles passe également par cette attitude responsable.
3. Une gestion renforcée et accompagnée des déchets verts et déchets fermentescibles, autrement dit tout ce qui est organique et qui peut se composter (dans la plupart des cas), ou être réutilisés à d'autres fins. Promotion des solutions de compostage et des actions de sensibilisation au réseau des ressourceriesgaspillage alimentaire (particuliers et écoles notamment) font partie de la panoplie d'actions.
4. Enfin, augmenter sensiblement la part du réemploi et du recyclage, pour attaquer notamment le gisement du textile et des encombrants, tout en permettant la création d'emploi de proximité. Le projet de ressourcerie illustre cette volonté. La ressourcerie participera pleinement, lorsqu'elle sera en fonction, à la réutilisation des matériaux, donnant une seconde chance aux choses, et aussi l'accès à ces matériels à des familles à faibles revenus. Du solidaire en prime, voilà un aspect réjouissant de la gestion des déchets, non ?


Après les engagements, la réalité. Commencé en 2010, le PLPD n'a maintenant plus que 2 ans pour être efficace, ce qui laisse une marge de manœuvre assez réduite, puisque pour le moment, la réduction des déchets ne tient pas réellement ses promesses. Un nombre de composteurs peu représentatif du volume de population, du compostage collectif inexistant à part dans 2 résidences privées. Les habitants pour certains, commencent à être largement sensibilisés, mais la part des fermentescibles traitée en proximité est dérisoire par rapport aux tonnages qui partent toutes les semaines vers l'incinérateur voisin d'Argenteuil. Bien sûr les freins au changement sont immenses, l'inertie des habitudes, doublées des effets pervers du système actuel, font peser sur les meilleures volontés un retard préjudiciable à l'ensemble des citoyens du territoire. Nous pouvons faire beaucoup mieux et toute démarche visant à initier un projet de réduction, quel que soit sa taille, mérite toute notre attention et nos encouragements. 

Où doit se faire le plus gros de l'effort pour atteindre ces -7% en 2015 ? Vous l'aurez deviné, les déchets organiques représentent le gisement plus important et le plus facilement accessible en termes d'actions. Le compostage et la réduction à la source des déchets organiques (fermentescibles) pourront, s'ils sont bien mis en œuvre, accompagnés et massivement introduits dans les gestes quotidiens, aider fortement à se rapprocher de l'objectif. Mais ne soyons pas naïfs, même si c'est enthousiasmant lorsque l'on regarde le potentiel, la réalité mettra encore du temps à traduire les multiples efforts consentis et investis par les différents acteurs du territoire.

J'espère que grâce aux articles qui seront publiés de manière régulière, vous pourrez mesurer le pouls de l'ambition qu'il faut pour parvenir aux objectifs, tous ensemble, et d'abord par nous-mêmes, car encore une fois, nous sommes les acteurs principaux de la scène, et nous tenons dans nos mains l'échec ou la réussite du Plan en question. Sans notre participation active et consciente, les chiffres ne progresseront pas, la réduction des déchets restera un vain mot, un « peut-être » d'autant plus douloureux qu'il viendra tardivement dans l'actualité de nos urgences.

Prochain article à paraître : Plants et semences traditionnels et anciens pour sauvegarder la souveraineté et l'autonomie alimentaires (réglementation semences, lobbies, conservation des graines, droit à l'autonomie alimentaire)...

David GabelinRetour de David Gabelin, "notre" jardinier maître composteur : il nous explique aujourd'hui les objectifs du Plan Local de Prévention des Déchets  du Syndicat Emeraude.  Je le rappelle, pour ces premières chroniques il a souhaité nous sensibiliser aux défis environnementaux que nous devons relever ensemble.

 

Un Plan Local de Prévention des Déchets (PLPD) sur notre territoire, pourquoi ?

Dans le premier article, j'évoquais la problématique des déchets sur notre territoire, avec quelques chiffres qui j'espère, vous auront interpellés. Je vous laissais entendre que le Syndicat Émeraude, qui a la délégation de compétences Déchet, avait pris des engagements. Quels sont-ils, comment se traduisent-ils au quotidien ? Quels sont les objectifs ? Pourrons-nous les atteindre ?

prevention des dechets syndicat emeraudeRappelons la réalité des tonnages sur le territoire, en quelques chiffres et quelques dénominations. Mais d'abord, donnons la définition du PLPD : Plan Local de Prévention des Déchets. Cette dénomination donne le ton et annonce donc un ensemble de mesures aptes à mieux appréhender la réalité des déchets, les moyens d'agir sur leur production ou sur leur élimination avant leur abandon ou leur prise en charge par la collectivité.

Le Syndicat Émeraude s'est engagé avec l'appui de l'ADEME (Agence de l'Environnement et Maitrise de l'Énergie) à mener un certain nombre d'actions sur 5 ans afin de réduire la production de déchets. Ce plan se découpe en plusieurs tranches, ou années :

• année zéro, année de référence
• année de diagnostic territorial
• année de concertation des acteurs
• rédaction et mise en œuvre du programme d'actions et de mesures

Parmi les engagements se trouvent la prévention quantitative et qualitative, afin de diminuer sensiblement l'impact des déchets. Par prévention quantitative on entend l'évitement, la réduction ou le retardement de l'abandon des matières au flux de déchets gérés collectivement. Par prévention qualitative, on signale la volonté de limiter la nocivité des déchets, ou celle relevant de leur traitement.

Nous partons d'une situation évaluée en 2010, lors de la signature de cet accord cadre, avec des tonnages en Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) de 79000 tonnes annuelles. 6000 tonnes pour le verre, 11000 tonnes pour les plastiques et journaux-cartons, et enfin 9000 tonnes pour les encombrants. Ces différentes catégories seront nommées par la suite les OMA (Ordures Ménagères et Assimilés).

En 2010, les OMA étaient évaluées par le Syndicat à hauteur de 363 kg/habitant/an. L'objectif principal chiffré sur les OMA par le PLPD est d'atteindre 337 kg/habitant/han, soit 25 kg en moins, soit encore 7% de réduction, toutes catégories confondues (recyclables, OMR, encombrants).

Par quels moyens atteindre cet objectif initial, en 3 années ? Voici les pistes majeures définies par le PLPD :

1. Agir sur la responsabilité individuelle lors des achats, par la promotion de l'éco-consommation. Autrement dit, convaincre et démontrer l'utilité de consommer différemment, afin de générer moins de déchets. Abstrait ? Non : achats de matières en vrac plutôt qu'en petits conditionnements, prévoir ses listes de courses par rapport à des menus, mieux maitriser les DLUO (Date Limite d'Utilisation Optimale) pour moins jeter de nourriture non déballée ou périmée, cuisiner les restes de repas pour ne plus avoir de rejets de table... une succession de gestes simples, quotidiens, un peu d'organisation, et voilà quelques kilogrammes hebdomadaires qui ne finissent plus dans nos si lourdes poubelles. Une communication dédiée aux commerçants, détail et fourniture de gros, actions dans les supermarchés. Limitation des quantités de journaux-cartons par l'apposition d'un sticker « Stop-Pub » afin d'inciter les distributeurs de réclames à ne pas déposer d'annonces dans les boites aux lettres identifiées.
2. Montrer l'exemple, en commençant par le personnel du Syndicat, et accompagner les communes dans l'éco-exemplarité, dont vous avez sûrement désormais entendu parler au détour d'une manifestation locale ou d'un événement national, d'une communication de votre mairie. Les services municipaux, dans leur fonctionnement, génèrent eux aussi quantité de déchets, papiers, déchets verts... à eux aussi de montrer comment ils parviennent à limiter les rejets et les mises à la benne pour un service identique en qualité et quantité. La génération d'économies substantielles passe également par cette attitude responsable.
3. Une gestion renforcée et accompagnée des déchets verts et déchets fermentescibles, autrement dit tout ce qui est organique et qui peut se composter (dans la plupart des cas), ou être réutilisés à d'autres fins. Promotion des solutions de compostage et des actions de sensibilisation au réseau des ressourceriesgaspillage alimentaire (particuliers et écoles notamment) font partie de la panoplie d'actions.
4. Enfin, augmenter sensiblement la part du réemploi et du recyclage, pour attaquer notamment le gisement du textile et des encombrants, tout en permettant la création d'emploi de proximité. Le projet de ressourcerie illustre cette volonté. La ressourcerie participera pleinement, lorsqu'elle sera en fonction, à la réutilisation des matériaux, donnant une seconde chance aux choses, et aussi l'accès à ces matériels à des familles à faibles revenus. Du solidaire en prime, voilà un aspect réjouissant de la gestion des déchets, non ?


Après les engagements, la réalité. Commencé en 2010, le PLPD n'a maintenant plus que 2 ans pour être efficace, ce qui laisse une marge de manœuvre assez réduite, puisque pour le moment, la réduction des déchets ne tient pas réellement ses promesses. Un nombre de composteurs peu représentatif du volume de population, du compostage collectif inexistant à part dans 2 résidences privées. Les habitants pour certains, commencent à être largement sensibilisés, mais la part des fermentescibles traitée en proximité est dérisoire par rapport aux tonnages qui partent toutes les semaines vers l'incinérateur voisin d'Argenteuil. Bien sûr les freins au changement sont immenses, l'inertie des habitudes, doublées des effets pervers du système actuel, font peser sur les meilleures volontés un retard préjudiciable à l'ensemble des citoyens du territoire. Nous pouvons faire beaucoup mieux et toute démarche visant à initier un projet de réduction, quel que soit sa taille, mérite toute notre attention et nos encouragements. 

Où doit se faire le plus gros de l'effort pour atteindre ces -7% en 2015 ? Vous l'aurez deviné, les déchets organiques représentent le gisement plus important et le plus facilement accessible en termes d'actions. Le compostage et la réduction à la source des déchets organiques (fermentescibles) pourront, s'ils sont bien mis en œuvre, accompagnés et massivement introduits dans les gestes quotidiens, aider fortement à se rapprocher de l'objectif. Mais ne soyons pas naïfs, même si c'est enthousiasmant lorsque l'on regarde le potentiel, la réalité mettra encore du temps à traduire les multiples efforts consentis et investis par les différents acteurs du territoire.

J'espère que grâce aux articles qui seront publiés de manière régulière, vous pourrez mesurer le pouls de l'ambition qu'il faut pour parvenir aux objectifs, tous ensemble, et d'abord par nous-mêmes, car encore une fois, nous sommes les acteurs principaux de la scène, et nous tenons dans nos mains l'échec ou la réussite du Plan en question. Sans notre participation active et consciente, les chiffres ne progresseront pas, la réduction des déchets restera un vain mot, un « peut-être » d'autant plus douloureux qu'il viendra tardivement dans l'actualité de nos urgences.

Prochain article à paraître : Plants et semences traditionnels et anciens pour sauvegarder la souveraineté et l'autonomie alimentaires (réglementation semences, lobbies, conservation des graines, droit à l'autonomie alimentaire)...

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