Mercredi cinéma : "Retour chez ma mère" d'Eric Lavaine avec Alexandra Lamy, Josiane Balasko, Mathilde Seigner…

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

Zoom nouveauté : "Retour chez ma mère" d'Eric Lavaine.

L'histoire
Aimeriez-vous retourner vivre chez vos parents ? A 40 ans, Stéphanie est contrainte de retourner vivre chez sa mère. Elle est accueillie les bras ouverts : à elle les joies de l'appartement surchauffé, de Francis Cabrel en boucle, des parties de Scrabble endiablées et des précieux conseils maternels sur la façon de se tenir à table et de mener sa vie… Chacune va devoir faire preuve d’une infinie patience pour supporter cette nouvelle vie à deux. Et lorsque le reste de la fratrie débarque pour un dîner, règlements de compte et secrets de famille vont se déchaîner de la façon la plus jubilatoire. Mais il est des explosions salutaires. Bienvenue dans un univers à haut risque : la famille !
Un film d'Eric Lavaine avec Alexandra Lamy, Josiane Balasko, Mathilde Seigner, Philippe Lefebvre, Jérôme Commandeur, Cécile Rebboah, Didier Flamand.

Bonus : propos de Josiane Balasko, actrice du film.

Qu'est-ce qui vous a touchée et amusée dans le scénario ?
Cette histoire est très drôle car c’est le personnage le plus âgé – en l’occurrence moi ! – qui s’éclate le plus : elle est veuve et elle a un amant qu’elle cache depuis longtemps (rires). Bref, elle est plus heureuse que ses filles. D’ailleurs, elle aime ses enfants tout en tenant à préserver sa vie privée. D’où des malentendus multiples. J’ai aussi été sensible à l’écriture des dialogues et à certaines scènes hilarantes comme le repas, très drôle dès la lecture. Tout à coup, tout ce chaos met des bâtons dans les roues du train-train de mon personnage…

Est-elle contente de voir revenir sa fille ou le vit-elle comme une contrainte ?
C’est un peu difficile pour elle : elle comprend qu’il va falloir la jouer fin pour éviter de se faire surprendre avec son amant et du coup ses enfants pensent qu’elle a de graves problèmes de mémoire. C’est la première fois que je joue une dame aussi différente de moi : elle a ses petites habitudes, elle joue au Scrabble avec ses amies, elle est minutieuse, voire maniaque – autant de traits de caractère qui me sont étrangers et qui étaient intéressants à jouer. C’est ce que j’aime faire : explorer des facettes différentes et aller dans des registres différents. Et Éric Lavaine connaît bien sa « musique » et il sait la transmettre.

Pourquoi est-elle réticente à l'idée de parler de son amant à sa fille ?
Parce qu’elle est avec lui depuis longtemps ! Elle ne l’a pas rencontré par hasard dans les six derniers mois. Ils sont amants depuis au moins vingt ans : elle a réussi à préserver sa vie de famille tout en ayant une vie amoureuse romanesque. Elle a envie d’en parler bien sûr. D’ailleurs le jour du repas, elle est tentée d’évoquer sa vie amoureuse à ses enfants – ce qui donne lieu à une séquence très drôle – mais elle se ravise face à l’hostilité entre ses filles.

S'attend-elle à ce que sa fille aînée, campée par Mathilde Seigner, se fâche autant ?
Je pense que Stéphanie a été la chouchoute. Et on en a l’explication par la suite. C’est un phénomène fréquent dans les fratries. Et c’est ce qui explique le côté dur de Carole – qu’on appelle d’ailleurs «Caca» dans la famille : elle s’est caparaçonnée et elle a accumulé une frustration permanente qu’elle reporte sur son mari au point de le faire fuir. Au cours de ce week-end, la famille va imploser puisque le mari de Carole va partir et que mes enfants vont s’engueuler comme pas permis. Ce genre de conflits, qui est très bien vu par Éric Lavaine, me fait penser aux problèmes d’héritage, où on s’entredéchire pour un vélo d’appartement ou des petites cuillères ! Dès l’instant où on touche à ce que frères et sœurs semblent vouloir posséder, cela devient sanglant.

Parlez-moi de vos partenaires.
Alexandra Lamy a un sens du timing extraordinaire, et c’est une grande pro. Elle est constamment de bonne humeur, elle est solaire, rayonnante. C’est vraiment plus facile de travailler avec des gens comme ça. On s’admirait mutuellement depuis longtemps, et cela a été une rencontre au sens fort du terme.
Mathilde Seigner avait déjà joué ma fille et on s’était giflées mutuellement (rires) ! Elle m’appelle d’ailleurs maman maintenant. Dans "Maman" – au titre prophétique –, je l’avais déjà trouvée agréable, très professionnelle et super drôle.
J’aime aussi beaucoup Cécile Rebboah, qui joue la copine de Stéphanie, et qui campait ma secrétaire souffre-douleur dans le téléfilm "La loi de Barbara"

Et les rôles masculins ?
Pour Didier, j’ai dit à Éric Lavaine que je souhaitais travailler avec un vieux complice à moi, que je connais depuis 40 ans : Didier Flamand. Et il a accepté car nous jouons deux vieux amoureux extrêmement passionnés. On peut tout à faire comprendre que mon personnage soit folle de lui : il est beau gosse, il a encore du charme, et il est drôle même si elle ne lui en laisse pas placer une !
Jérôme Commandeur, qui avait déjà tourné avec Éric Lavaine, est un type délicieux. Il peut jouer parfaitement les chiens battus et les gaffeurs, ce qui est formidable. C’était la première fois que je tournais avec Philippe Lefebvre et nous nous sommes très bien entendus. Au final, on a vraiment reconstitué une famille dans laquelle les enfants ne sont pas négligents : ils aiment sincèrement leur mère.

Vous avez tourné quasi intégralement dans le décor de l'appartement.
En général, le problème quand on tourne dans un appartement, c’est qu’on se retrouve vite à cinquante dedans. Dans le cas de "Retour chez ma mère", on avait les loges et la cantine dans l’immeuble. C’était comme un mini-studio. On s’est vraiment approprié l’immeuble et on y faisait même des fêtes le samedi !

Qu'avez-vous pensé de la direction d'acteur d'Eric Lavaine ?
On a fait des lectures en amont parce qu’il y avait de longues scènes. Par exemple, la séquence du repas s’est tournée sur deux ou trois jours et a nécessité d’importantes répétitions. Mais on tournait assez vite. Avec l’équipe dont s’entoure Éric Lavaine on n’avait pas le temps de faire des mots croisés ! Je dois dire que c’était agréable d’avoir un rythme soutenu tout en répétant et en reprenant les scènes qui n’allaient pas. Éric Lavaine est exigeant dans la bonne humeur. Ce n’est jamais stressant de travailler avec lui, et s’il est stressé, il ne le laisse pas paraître. On a l’impression de s’amuser tout le temps. Il est ouvert et nous encourage à faire des propositions.
(extrait dossier de presse)