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Mercredi cinéma : "La taularde" d'Audrey Estrougo avec Sophie Marceau.

Publié le : 14-09-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc),  Franconville - Montmorency - Taverny. Pas de séance programmée à Ermont et Eaubonne. 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

LA TAULARDE de Audrey EstrougoSortie de la semaine : "La taularde" d'Audrey Estrougo

L'histoire
Pour sauver l’homme qu’elle aime de la prison, Mathilde prend sa place en lui permettant de s’évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n’en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, elle répond désormais au numéro d’écrou 383205-B. Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme une autre ?
Un film d'Audrey Estrougo avec Sophie Marceau, Suzanne Clément, Anne Le Ny, Eye Haïdara, Marie-Sohna Condé, Carole Franck, Marie Denarnaud…

>> Bande annonce

 

Bonus : propos d'Audrey Estrougo, réalisatrice du film (propos recueillis par Claire Vassé)

"La taularde" est votre quatrième long métrage. Pourquoi cette envie de mettre en scène l'univers carcéral féminin ?
Le projet de "La taularde" est directement lié à l’expérience de mon deuxième long métrage "Toi, moi et les autres", que j’ai été présenter dans des prisons d’hommes et de femmes. J’avais vraiment envie de rentrer en contact avec cet univers, aller à la rencontre de ceux qu’on oublie. En me retrouvant ainsi immergée dans cette rLA TAULARDE de Audrey Estrougoéalité, je me suis dit qu’il y avait un film à faire de l’intérieur d’une prison de femmes. D’autant plus que c’est un sujet peu abordé au cinéma. À part si ces détenues sont mineures ou enceintes… Ou si ce n’est qu’un moment du film.
À la suite de cette première expérience, j’ai monté un atelier d’écriture pendant un an et demi, à Fleury-Mérogis, toujours avec des hommes et des femmes pour bien distinguer les deux univers.

En quoi sont-ils si différents ?
Une prison d’hommes correspond en grande partie à l’imagerie véhiculée par le cinéma : un univers très viril, plein de testostérone… J’en suis sortie avec cette certitude que même si je faisais une grosse bêtise dans ma vie, j’avais la chance d’être née du bon côté de la barrière et que je pourrais toujours éviter la prison. En revanche, quand je suis entrée dans une prison de femmes, je me suis dit : « En fait, je pourrais moi aussi me retrouver en prison. Il suffirait juste d’une mauvaise rencontre, d’un moment d’égarement, d’un accident de parcours. » Socialement, culturellement, il n’y avait pas d’écart entre ces détenues que j’avais rencontrées et moi.
La manière dont les femmes vivent l’enfermement est très intéressante. On est tout de suite dans l’émotion, le psychologique. Alors que les hommes ont un côté plus pragmatique, brutal. Une part d’eux se moque d’être en prison. Ils sont là avec leurs potes de cité, ils fument du chite, jouent sur leur PlayStation avec leurs Nike aux pieds…

LA TAULARDE de Audrey EstrougoComment avez-vous imaginé le personnage de Mathilde Leroy (Sophie Marceau), incarcérée pour avoir aidé son mari à s'évader ?
Ce qui m’a aussi marquée dans l’univers carcéral féminin, c’est l’omniprésence des hommes malgré leur absence physique : les femmes y pensent, elles en parlent, elles sont là à cause d’eux, parce qu’elles les ont suivis, les ont aidés, se sont sacrifiées pour eux - alors que les hommes, eux, ne se sacrifient absolument pas pour les femmes.
Mathilde m’a ainsi été inspirée par une détenue que j’ai rencontrée – mais dans la vraie vie, son mari s’est fait rattraper au bout de 36 heures de cavale, j’ai juste gardé le principe de l’évasion.

Ce point de départ permet de plonger dans la réalité de la prison en gardant toujours un pied dans la fiction : Mathilde n'est pas n'importe quelle femme mais une héroïne qui croit en son amour envers et contre tout.
Dans l’atelier d’écriture que j’ai fait en prison, je laissais les filles se raconter sans intervenir pour ne pas imposer ma vision dans leur récit. La vie de ces détenues est devenue pour moi comme une matière première brute –j’ai aussi beaucoup lu – dont le plus dur a justement été de la fictionner. C’est un exercice très compliqué quand on fait ce genre de cinéma très ancré dans le réel : à quel moment raconte-t-on une histoire et à quel moment ne fait-on que retranscrire la réalité ? Dans "La taularde", l’unique élément de fiction est donc le LA TAULARDE de Audrey Estrougopersonnage de Mathilde, c’est elle dont on suit l’histoire – et encore, de manière très particulière, en marchant sur un fil car je n’en filme pas l’essentiel : ce qui concerne son mari et qui se passe en dehors de la prison.

Vous nous faîtes pénétrer dans le monde spécifique de la prison mais la violation de l'intimité et la promiscuité insoutenable que vous mettez en scène renvoient à un sentiment universel…
Ce qui est fascinant dans la prison de manière générale, c’est qu’elle nous raconte entre quatre murs tout ce qui vrille dans la société. La prison, ça s’entend, ça se regarde, ça se vit, c’est très intense. Il se passe toujours des choses, on est toujours en interaction avec quelqu’un ou quelque chose, il n’y a pas de moment de silence ou de répit. À la fin d’une journée là-bas, quand je rentrais chez moi, j’avais l’impression d’y être restée quatre ans. J’ai retenu la phrase d’une détenue : « Que tu passes une journée, dix jours, dix mois ou dix ans en prison, c’est pareil. » À partir du moment où l’on te donne un numéro d’écrou, que l’on te retire ton identité et ce qui te caractérise, le processus de destruction lente est enclenché.
(extrait dossier de presse - Propos recueillis par Claire Vassé)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc),  Franconville - Montmorency - Taverny. Pas de séance programmée à Ermont et Eaubonne. 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

LA TAULARDE de Audrey EstrougoSortie de la semaine : "La taularde" d'Audrey Estrougo

L'histoire
Pour sauver l’homme qu’elle aime de la prison, Mathilde prend sa place en lui permettant de s’évader. Alors que sa survie en milieu carcéral ne dépend que de lui, Mathilde n’en reçoit plus aucune nouvelle. Isolée, soutenue uniquement par son fils, elle répond désormais au numéro d’écrou 383205-B. Mathilde deviendra-t-elle une taularde comme une autre ?
Un film d'Audrey Estrougo avec Sophie Marceau, Suzanne Clément, Anne Le Ny, Eye Haïdara, Marie-Sohna Condé, Carole Franck, Marie Denarnaud…

>> Bande annonce

 

Bonus : propos d'Audrey Estrougo, réalisatrice du film (propos recueillis par Claire Vassé)

"La taularde" est votre quatrième long métrage. Pourquoi cette envie de mettre en scène l'univers carcéral féminin ?
Le projet de "La taularde" est directement lié à l’expérience de mon deuxième long métrage "Toi, moi et les autres", que j’ai été présenter dans des prisons d’hommes et de femmes. J’avais vraiment envie de rentrer en contact avec cet univers, aller à la rencontre de ceux qu’on oublie. En me retrouvant ainsi immergée dans cette rLA TAULARDE de Audrey Estrougoéalité, je me suis dit qu’il y avait un film à faire de l’intérieur d’une prison de femmes. D’autant plus que c’est un sujet peu abordé au cinéma. À part si ces détenues sont mineures ou enceintes… Ou si ce n’est qu’un moment du film.
À la suite de cette première expérience, j’ai monté un atelier d’écriture pendant un an et demi, à Fleury-Mérogis, toujours avec des hommes et des femmes pour bien distinguer les deux univers.

En quoi sont-ils si différents ?
Une prison d’hommes correspond en grande partie à l’imagerie véhiculée par le cinéma : un univers très viril, plein de testostérone… J’en suis sortie avec cette certitude que même si je faisais une grosse bêtise dans ma vie, j’avais la chance d’être née du bon côté de la barrière et que je pourrais toujours éviter la prison. En revanche, quand je suis entrée dans une prison de femmes, je me suis dit : « En fait, je pourrais moi aussi me retrouver en prison. Il suffirait juste d’une mauvaise rencontre, d’un moment d’égarement, d’un accident de parcours. » Socialement, culturellement, il n’y avait pas d’écart entre ces détenues que j’avais rencontrées et moi.
La manière dont les femmes vivent l’enfermement est très intéressante. On est tout de suite dans l’émotion, le psychologique. Alors que les hommes ont un côté plus pragmatique, brutal. Une part d’eux se moque d’être en prison. Ils sont là avec leurs potes de cité, ils fument du chite, jouent sur leur PlayStation avec leurs Nike aux pieds…

LA TAULARDE de Audrey EstrougoComment avez-vous imaginé le personnage de Mathilde Leroy (Sophie Marceau), incarcérée pour avoir aidé son mari à s'évader ?
Ce qui m’a aussi marquée dans l’univers carcéral féminin, c’est l’omniprésence des hommes malgré leur absence physique : les femmes y pensent, elles en parlent, elles sont là à cause d’eux, parce qu’elles les ont suivis, les ont aidés, se sont sacrifiées pour eux - alors que les hommes, eux, ne se sacrifient absolument pas pour les femmes.
Mathilde m’a ainsi été inspirée par une détenue que j’ai rencontrée – mais dans la vraie vie, son mari s’est fait rattraper au bout de 36 heures de cavale, j’ai juste gardé le principe de l’évasion.

Ce point de départ permet de plonger dans la réalité de la prison en gardant toujours un pied dans la fiction : Mathilde n'est pas n'importe quelle femme mais une héroïne qui croit en son amour envers et contre tout.
Dans l’atelier d’écriture que j’ai fait en prison, je laissais les filles se raconter sans intervenir pour ne pas imposer ma vision dans leur récit. La vie de ces détenues est devenue pour moi comme une matière première brute –j’ai aussi beaucoup lu – dont le plus dur a justement été de la fictionner. C’est un exercice très compliqué quand on fait ce genre de cinéma très ancré dans le réel : à quel moment raconte-t-on une histoire et à quel moment ne fait-on que retranscrire la réalité ? Dans "La taularde", l’unique élément de fiction est donc le LA TAULARDE de Audrey Estrougopersonnage de Mathilde, c’est elle dont on suit l’histoire – et encore, de manière très particulière, en marchant sur un fil car je n’en filme pas l’essentiel : ce qui concerne son mari et qui se passe en dehors de la prison.

Vous nous faîtes pénétrer dans le monde spécifique de la prison mais la violation de l'intimité et la promiscuité insoutenable que vous mettez en scène renvoient à un sentiment universel…
Ce qui est fascinant dans la prison de manière générale, c’est qu’elle nous raconte entre quatre murs tout ce qui vrille dans la société. La prison, ça s’entend, ça se regarde, ça se vit, c’est très intense. Il se passe toujours des choses, on est toujours en interaction avec quelqu’un ou quelque chose, il n’y a pas de moment de silence ou de répit. À la fin d’une journée là-bas, quand je rentrais chez moi, j’avais l’impression d’y être restée quatre ans. J’ai retenu la phrase d’une détenue : « Que tu passes une journée, dix jours, dix mois ou dix ans en prison, c’est pareil. » À partir du moment où l’on te donne un numéro d’écrou, que l’on te retire ton identité et ce qui te caractérise, le processus de destruction lente est enclenché.
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