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Mercredi cinéma : "La fille du patron" de et avec Olivier Loustau et avec Christa Théret.

Publié le : 06-01-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauZoom nouveauté : "La fille du patron" d'Olivier Loustau

L'histoire
Vital, 40 ans, travaille comme chef d’atelier dans une usine textile.
Il est choisi comme « cobaye » par Alix, 25 ans, venue réaliser une étude ergonomique dans l’entreprise de son père sous couvert d’anonymat.
La fille du patron est rapidement sous le charme de cet ouvrier réservé et secret qui s’ouvre peu à peu à son contact et se met à rêver d’une autre vie...
Un film de et avec Olivier Loustau et avec Christa Théret, Florence Thomassin, Patrick Descamps, Stéphane Rideau…

 

Bonus : propos d'Olivier Loustau, réalisateur et acteur du film

D’où est partie l’envie de raconter "La Fille du patron" ?
"La Fille du patron" a plusieurs résonances avec ma propre histoire. Fils d’ouvrier, j’ai voulu situer l’action de mon premier film au cœur d’une usine et faire de cet univers industriel en déclin, le cadre d’une comédie sociale.
LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauDès l’écriture, j’étais motivé par la question de représenter les classes populaires de manière vivante, sans pathos, ni misérabilisme. J’avais envie de montrer ces héros ordinaires, avec leurs forces et leurs faiblesses.

… avec au centre du film, une histoire d’amour entre un ouvrier et la « fille du patron ».…

Oui, ce qui m’intéressait était de raconter les conséquences de cet amour sur l’entreprise et sur l’équipe de rugby, la « famille » au sens large, pas seulement la famille biologique, mais aussi le groupe social auquel on appartient…

La famille d’Alix, c’est avant tout son père…
Oui, un père veuf, ancien ouvrier qui considère comme une déchéance que sa fille surdiplômée tombe amoureuse d’un de ses employés. Dès lors, il perd sa lucidité de chef d’entreprise. Ce n’est plus le patron mais le père en colère qui parle et agit. Patrick Descamps incarne parfaitement cette ambivalence. J’aime sa force physique apparente alors qu’il est, par ailleurs, plein de tendresse et de failles.

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauAlix n’est pas seulement un objet de désir pour Vital. Elle est la perspective d’une autre vie possible.
Alix et Vital n’ont aucune volonté délibérée de se séduire. Mais il y a, entre eux, une attraction, un trouble, une curiosité de l’autre contre lesquels ils ne peuvent pas lutter. C’est la force de l’évidence. Un élan qui les précipite l’un vers l’autre. Alix voit en Vital des choses que personne n’a jamais vues. Elle lui donne la force de croire qu’il peut avoir une autre vie que celle qu’il a eue jusqu’à présent. Qu’elle soit conjugale ou professionnelle.
Grâce à sa vitalité et son optimisme, Alix lui ouvre une autre porte sur le monde, une possibilité d’un ailleurs à laquelle il a envie de goûter. D’un seul coup, Vital « respire », comme il le dit à son ami. De son côté, Alix prend son envol, elle coupe le cordon avec son père.

Comment avez-vous choisi Christa Théret pour jouer Alix ?
Christa, c’est sa voix qui m’a plu en premier mais aussi le mélange d’assurance et de fragilité qu’elle dégage. Dans cet espace, il y avait une palette de jeu très large, l’expression à la fois d’une grande détermination et d’une blessure profonde. Christa réussit à incarner qu’Alix a perdu sa mère, il y a une dizaine d’années et qu’elle a enfoui ce deuil. C’était un bonheur de travailler avec elle. Elle est très sincère, spontanée, sans artifices. J’adore la retenue de ses sentiments, sa subtilité et… sa photogénie.

Et vous dans le rôle de Vital ?
Ce n’était pas du tout mon idée initiale. Le premier à m’avoir encouragé à jouer Vital, est Patrick Grandperret, qui avait produit mon court métrage "Face à la mer". Il m’a dit que ce serait beaucoup plus facile de tout faire ! C’était un défi de taille mais il avait raison, c’est cohérent, en particulier, pour filmer et faire vivre le groupe, l’animer de l’intérieur. Etre au four et au moulin amène une forme d’humilité vis à vis des autres acteurs, qui les encourage à se lâcher encore plus puisqu’on est tous dans le même bateau. Et puis, en termes de mise en scène, ça m’a incité à vraiment noyer Vital dans ce groupe.

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauVous mettez en scène la vie de couple marié de Vital avec dureté mais sans cynisme, notamment pour ce qui est de Mado.
Trop charger Mado aurait épargné Vital. Or, lui aussi est responsable de leur situation, de ce couple qui ronronne et n’ose pas s’avouer qu’ils ne partagent plus rien, hormis l’amour pour leur enfant. Vital s’est réfugié dans le rugby, pour lequel il vit en permanence. Il n’a plus de place dans sa vie pour sa femme, ne la regarde plus. Mado est certes la femme trompée, mais j’avais envie d’une actrice qui incarne du glamour et de la gravité. D’où le choix de Florence Thomassin, pour tout le off qu’elle est capable de véhiculer au service d’un personnage. Pour moi, ce film est l’histoire d’une fin de cycle : pour Vital et Mado, mais aussi pour Alix et son père, pour cette entreprise, pour le groupe... Plus globalement, le film s’inscrit dans le processus de disparition d’une industrie française dont le textile a été le fleuron.

…et la disparition de la classe ouvrière ?
Oui, à partir du moment où l’outil industriel disparaît, la classe ouvrière aussi. Il n’empêche, elle n’est pas encore éteinte et constitue toujours 22% de la population active ! On ne la voit plus que lors des fermetures d’usine, en grève, drapeaux rouges à la main... Je voulais aller à l’encontre de ces clichés – même s’ils ont une part de réalité – et traduire autrement le conflit social.
Comme le disent les femmes des ouvriers dans le film : « Une grève, ça ne sert plus à rien». C’est malheureux mais c’est souvent vrai et j’ai préféré que leur contestation passe par le sport, en refusant de jouer la finale de rugby sous les couleurs du patron, par exemple.

Quand ils jouent au rugby, on sent qu’ils font cause commune, qu’il y a nécessité à être ensemble, à faire groupe…
C’est le sport collectif par excellence, où l’individu n’est rien sans les autres, aussi talentueux soit-il. Le rugby véhicule des valeurs de sacrifice, de solidarité et de courage que je trouvais très appropriées pour représenter le milieu ouvrier et exprimer son combat pour la dignité. Ce sport me passionne aussi parce c’est l’un des seuls endroits aujourd’hui où il reste de la mixité sociale. Des dentistes, des plombiers ou des ouvriers s’y côtoient, quelle que soit leur origine ethnique, ou religieuse. Il m’importait de représenter des cadres et des ouvriers réunis sur un terrain de rugby, même s’ils ont été capables de s’engueuler la veille dans le contexte professionnel.

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauComment avez-vous choisi l’entreprise où vous avez tourné ?
Je voulais éviter les visions archaïques accolées au monde ouvrier et je voulais trouver une usine moderne, avec des machines puissantes et graphiques.
Ironie cruelle du sort, entre le moment où cette entreprise, déjà en situation fragile, m’a accueillie et celui où on a tourné le film, ses difficultés se sont accentuées et ont conduit à sa liquidation. Il y avait quelque chose de fort dans ce parallélisme qui nous emmenait au-delà du cinéma.

Et le désir de faire jouer des ouvriers de l’usine ?

J’ai moi-même joué dans quatre films d’Abdellatif Kechiche, un immense metteur en scène, avec lequel j’ai beaucoup appris, notamment à quel point le mélange acteurs-non acteurs peut être explosif. Il amène de la véracité, de l’authenticité, une immersion dans le réel. Il ne permet pas de trouver la vérité - on ne la trouve jamais - mais de s’en approcher le plus possible.
D’une certaine façon, les acteurs non professionnels donnent le la et c’est aux professionnels de s’ajuster. Et non pas l’inverse.
Je voulais créer un groupe hétéroclite, sans chercher à être exhaustif mais en essayant de refléter la réalité de la France telle que je la vois.

Non seulement il fallait donc trouver l’usine qui vous inspire mais que ses ouvriers soient d’accord pour jouer…
Dans un contexte social déjà tendu, il a fallu que je mouille la chemise pour qu’ils comprennent ma volonté de les faire jouer. Je leur ai notamment expliqué d’où venait mon désir de cinéma : rendre hommage à la classe ouvrière, à mon père…
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauZoom nouveauté : "La fille du patron" d'Olivier Loustau

L'histoire
Vital, 40 ans, travaille comme chef d’atelier dans une usine textile.
Il est choisi comme « cobaye » par Alix, 25 ans, venue réaliser une étude ergonomique dans l’entreprise de son père sous couvert d’anonymat.
La fille du patron est rapidement sous le charme de cet ouvrier réservé et secret qui s’ouvre peu à peu à son contact et se met à rêver d’une autre vie...
Un film de et avec Olivier Loustau et avec Christa Théret, Florence Thomassin, Patrick Descamps, Stéphane Rideau…

 

Bonus : propos d'Olivier Loustau, réalisateur et acteur du film

D’où est partie l’envie de raconter "La Fille du patron" ?
"La Fille du patron" a plusieurs résonances avec ma propre histoire. Fils d’ouvrier, j’ai voulu situer l’action de mon premier film au cœur d’une usine et faire de cet univers industriel en déclin, le cadre d’une comédie sociale.
LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauDès l’écriture, j’étais motivé par la question de représenter les classes populaires de manière vivante, sans pathos, ni misérabilisme. J’avais envie de montrer ces héros ordinaires, avec leurs forces et leurs faiblesses.

… avec au centre du film, une histoire d’amour entre un ouvrier et la « fille du patron ».…

Oui, ce qui m’intéressait était de raconter les conséquences de cet amour sur l’entreprise et sur l’équipe de rugby, la « famille » au sens large, pas seulement la famille biologique, mais aussi le groupe social auquel on appartient…

La famille d’Alix, c’est avant tout son père…
Oui, un père veuf, ancien ouvrier qui considère comme une déchéance que sa fille surdiplômée tombe amoureuse d’un de ses employés. Dès lors, il perd sa lucidité de chef d’entreprise. Ce n’est plus le patron mais le père en colère qui parle et agit. Patrick Descamps incarne parfaitement cette ambivalence. J’aime sa force physique apparente alors qu’il est, par ailleurs, plein de tendresse et de failles.

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauAlix n’est pas seulement un objet de désir pour Vital. Elle est la perspective d’une autre vie possible.
Alix et Vital n’ont aucune volonté délibérée de se séduire. Mais il y a, entre eux, une attraction, un trouble, une curiosité de l’autre contre lesquels ils ne peuvent pas lutter. C’est la force de l’évidence. Un élan qui les précipite l’un vers l’autre. Alix voit en Vital des choses que personne n’a jamais vues. Elle lui donne la force de croire qu’il peut avoir une autre vie que celle qu’il a eue jusqu’à présent. Qu’elle soit conjugale ou professionnelle.
Grâce à sa vitalité et son optimisme, Alix lui ouvre une autre porte sur le monde, une possibilité d’un ailleurs à laquelle il a envie de goûter. D’un seul coup, Vital « respire », comme il le dit à son ami. De son côté, Alix prend son envol, elle coupe le cordon avec son père.

Comment avez-vous choisi Christa Théret pour jouer Alix ?
Christa, c’est sa voix qui m’a plu en premier mais aussi le mélange d’assurance et de fragilité qu’elle dégage. Dans cet espace, il y avait une palette de jeu très large, l’expression à la fois d’une grande détermination et d’une blessure profonde. Christa réussit à incarner qu’Alix a perdu sa mère, il y a une dizaine d’années et qu’elle a enfoui ce deuil. C’était un bonheur de travailler avec elle. Elle est très sincère, spontanée, sans artifices. J’adore la retenue de ses sentiments, sa subtilité et… sa photogénie.

Et vous dans le rôle de Vital ?
Ce n’était pas du tout mon idée initiale. Le premier à m’avoir encouragé à jouer Vital, est Patrick Grandperret, qui avait produit mon court métrage "Face à la mer". Il m’a dit que ce serait beaucoup plus facile de tout faire ! C’était un défi de taille mais il avait raison, c’est cohérent, en particulier, pour filmer et faire vivre le groupe, l’animer de l’intérieur. Etre au four et au moulin amène une forme d’humilité vis à vis des autres acteurs, qui les encourage à se lâcher encore plus puisqu’on est tous dans le même bateau. Et puis, en termes de mise en scène, ça m’a incité à vraiment noyer Vital dans ce groupe.

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauVous mettez en scène la vie de couple marié de Vital avec dureté mais sans cynisme, notamment pour ce qui est de Mado.
Trop charger Mado aurait épargné Vital. Or, lui aussi est responsable de leur situation, de ce couple qui ronronne et n’ose pas s’avouer qu’ils ne partagent plus rien, hormis l’amour pour leur enfant. Vital s’est réfugié dans le rugby, pour lequel il vit en permanence. Il n’a plus de place dans sa vie pour sa femme, ne la regarde plus. Mado est certes la femme trompée, mais j’avais envie d’une actrice qui incarne du glamour et de la gravité. D’où le choix de Florence Thomassin, pour tout le off qu’elle est capable de véhiculer au service d’un personnage. Pour moi, ce film est l’histoire d’une fin de cycle : pour Vital et Mado, mais aussi pour Alix et son père, pour cette entreprise, pour le groupe... Plus globalement, le film s’inscrit dans le processus de disparition d’une industrie française dont le textile a été le fleuron.

…et la disparition de la classe ouvrière ?
Oui, à partir du moment où l’outil industriel disparaît, la classe ouvrière aussi. Il n’empêche, elle n’est pas encore éteinte et constitue toujours 22% de la population active ! On ne la voit plus que lors des fermetures d’usine, en grève, drapeaux rouges à la main... Je voulais aller à l’encontre de ces clichés – même s’ils ont une part de réalité – et traduire autrement le conflit social.
Comme le disent les femmes des ouvriers dans le film : « Une grève, ça ne sert plus à rien». C’est malheureux mais c’est souvent vrai et j’ai préféré que leur contestation passe par le sport, en refusant de jouer la finale de rugby sous les couleurs du patron, par exemple.

Quand ils jouent au rugby, on sent qu’ils font cause commune, qu’il y a nécessité à être ensemble, à faire groupe…
C’est le sport collectif par excellence, où l’individu n’est rien sans les autres, aussi talentueux soit-il. Le rugby véhicule des valeurs de sacrifice, de solidarité et de courage que je trouvais très appropriées pour représenter le milieu ouvrier et exprimer son combat pour la dignité. Ce sport me passionne aussi parce c’est l’un des seuls endroits aujourd’hui où il reste de la mixité sociale. Des dentistes, des plombiers ou des ouvriers s’y côtoient, quelle que soit leur origine ethnique, ou religieuse. Il m’importait de représenter des cadres et des ouvriers réunis sur un terrain de rugby, même s’ils ont été capables de s’engueuler la veille dans le contexte professionnel.

LA FILLE DU PATRON d'Olivier LoustauComment avez-vous choisi l’entreprise où vous avez tourné ?
Je voulais éviter les visions archaïques accolées au monde ouvrier et je voulais trouver une usine moderne, avec des machines puissantes et graphiques.
Ironie cruelle du sort, entre le moment où cette entreprise, déjà en situation fragile, m’a accueillie et celui où on a tourné le film, ses difficultés se sont accentuées et ont conduit à sa liquidation. Il y avait quelque chose de fort dans ce parallélisme qui nous emmenait au-delà du cinéma.

Et le désir de faire jouer des ouvriers de l’usine ?

J’ai moi-même joué dans quatre films d’Abdellatif Kechiche, un immense metteur en scène, avec lequel j’ai beaucoup appris, notamment à quel point le mélange acteurs-non acteurs peut être explosif. Il amène de la véracité, de l’authenticité, une immersion dans le réel. Il ne permet pas de trouver la vérité - on ne la trouve jamais - mais de s’en approcher le plus possible.
D’une certaine façon, les acteurs non professionnels donnent le la et c’est aux professionnels de s’ajuster. Et non pas l’inverse.
Je voulais créer un groupe hétéroclite, sans chercher à être exhaustif mais en essayant de refléter la réalité de la France telle que je la vois.

Non seulement il fallait donc trouver l’usine qui vous inspire mais que ses ouvriers soient d’accord pour jouer…
Dans un contexte social déjà tendu, il a fallu que je mouille la chemise pour qu’ils comprennent ma volonté de les faire jouer. Je leur ai notamment expliqué d’où venait mon désir de cinéma : rendre hommage à la classe ouvrière, à mon père…
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