Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : "Journal d'une femme de chambre" de Benoit Jacquot avec Léa Seydoux et Vincent Lindon.
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "Journal d'une femme de chambre" de Benoit Jacquot avec Léa Seydoux et Vincent Lindon.

Publié le : 01-04-2015

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotZoom nouveauté : "Journal d'une femme de chambre" de Benoit Jacquot

L'histoire
Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.
Un film de Benoit Jacquot avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Mélodie Valemberg, Patrick D’Assumçao, Vincent Lacoste.

 

Bonus : propos de Léa Seydoux, actrice principale du film.


journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotAprès "Les adieux à la reine", "Journal d'une femme de chambre" marque vos retrouvailles avec Benoit Jacquot.
Il y a beaucoup de plaisir à trouver une continuité avec un cinéaste. On renoue avec une forme de complicité, une façon de travailler qui, dans le cas de Benoit, se passe de mots. Mais on peut aussi s’étonner, se surprendre : depuis "Les adieux à la reine", j’ai tourné avec d’autres metteurs en scène et vécu d’autres expériences. J’ai grandi.

Qu’est-ce qui vous séduisait dans ce film ?
Son originalité, sa modernité, son rythme particulier – un contre rythme, en fait, que l’on devinait déjà à l’écriture. J’aime les films qui sortent du rang.

Parlez-nous de Célestine.
C’est une fille pragmatique, en permanence dans la survie. Elle ne se laisse pas abattre. S’il faut qu’elle se place en province, elle y va. Célestine n’est pas dans la victimisation, elle a un certain orgueil et même un certain snobisme. De la culture aussi. Elle sait voir au travers des apparences, déceler la petitesse et les ridicules des gens qui l’entourent, mais n’est pas meilleure que les autres. Ce n’est pas la gentille et les méchants. Ses patrons l’exploitent mais elle réussit parfois à les exploiter en retour. Sa condition l’a endurcie. Elle est le miroir de la brutalité ambiante et n’a pas d’autre choix que de l’appliquer à elle-même : elle ne veut plus de maître, partir avec Joseph est la seule possibilité qui s’offre.

Comment définiriez-vous son attirance pour lui ?
Il exerce sur elle un magnétisme un peu morbide. Célestine désire Joseph mais ne se cache pas la vérité. Elle ne partage pas son antisémitisme – elle est bien plus intelligente et évoluée que lui – et envisage qu’il puisse être un criminel. Mais elle l’accepte. Pour se libérer du joug des Lanlaire, elle est prête à admettre une autre forme de violence. Tous ses actes sont liés à la notion de survie.

journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotC’est un rôle écrasant. Comment l’avez-vous préparé ?
Je voulais que Célestine ait de la tenue. J’essaie toujours de trouver une posture particulière à mes personnages. Une fois celle-ci déterminée, j’ai le sentiment d’en posséder les clés. Dans ses robes, très corsetées, Célestine se tient droite. Je me suis aussi servie des doutes que j’éprouvais alors. C’était une période où j’avais perdu confiance en moi et en mes capacités d’actrice. J’ai beaucoup travaillé. Avec Benoit, on peut dire que j’ai retrouvé le plaisir de jouer.

Comment utilise-t-on le doute ?

Comme une fragilité qu’on peut changer en force. On parle toujours de soi à travers un rôle, on joue avec ses contradictions. C’est assez fantastique pour un acteur ou une actrice de pouvoir inventer quelqu’un, lui donner des couleurs comme les peintres créent un tableau, à partir d’émotions et d’obsessions personnelles. L’inconfort peut se révéler précieux.

Vous donnez une dimension très physique au personnage.
Quand Célestine lave le carrelage, elle le fait vraiment. Lorsqu’elle mange, elle mange vraiment. Son corps exprime quelque chose. C’est d’autant plus important qu’elle est constamment dans la retenue. Elle comprime en permanence le sentiment d’injustice qui la mine mais, à l’intérieur, elle bouillonne. Ce tumulte devait se traduire de manière quasi physiologique.

Célestine s’exprime dans une langue qui n’est plus la nôtre, habite des vêtements d’un autre siècle mais vous la rendez très contemporaine.
Je la voulais vivante, naturelle. Ses mots et ses atours ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Mais elle parle et bouge comme nous le faisons. C’est tout l’enjeu d’un film qui se situe dans une autre époque : ne pas rester figée dans l’illustration, en respecter les codes tout en leur insufflant une énergie actuelle, une vraie modernité. La combativité de Célestine m’y aidait : elle résonne avec la période que nous vivons.

Comment travaille-t-on avec Benoit Jacquot ?
On fait peu de répétitions. Benoit aime que les choses émergent d’elles-mêmes sur le plateau. C’était un atout pour les scènes que j’avais avec Vincent journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotLindon. Lui et moi nous connaissons bien mais n’avions jamais joué ensemble et j’éprouvais de l’appréhension à tourner une histoire d’amour avec lui. On livre quelque chose de très intime, c’est embarrassant. Le fait de peu répéter créait un effet de surprise. Je me suis parfois sentie déstabilisée et c’était bénéfique pour Célestine. La peur est définitivement une chose que j’aime utiliser dans mon jeu.

Vous semblez avoir été étroitement associée au film. Benoit Jacquot dit vous l’avoir confié… y compris au moment du montage.
Benoit Jacquot est très à l’écoute de ses acteurs. Il les aime – peu de cinéastes éprouvent cet amour pour leurs interprètes. Il m’est arrivé de lui donner mon point de vue – sur certaines scènes que je trouvais trop bavardes, certaines séquences au montage, où je trouvais que mon personnage manquait d’intensité. C’est important pour un acteur d’avoir sa propre subjectivité, de sentir que le metteur en scène est à son écoute. Mais mes interventions sont infimes. "Journal d'une femme de chambre" est vraiment son film ; un film singulier, hors des modes.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotZoom nouveauté : "Journal d'une femme de chambre" de Benoit Jacquot

L'histoire
Début du XXème siècle, en province. Très courtisée pour sa beauté, Célestine est une jeune femme de chambre nouvellement arrivée de Paris au service de la famille Lanlaire. Repoussant les avances de Monsieur, Célestine doit également faire face à la très stricte Madame Lanlaire qui régit la maison d’une main de fer. Elle y fait la rencontre de Joseph, l’énigmatique jardinier de la propriété, pour lequel elle éprouve une véritable fascination.
Un film de Benoit Jacquot avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Mélodie Valemberg, Patrick D’Assumçao, Vincent Lacoste.

 

Bonus : propos de Léa Seydoux, actrice principale du film.


journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotAprès "Les adieux à la reine", "Journal d'une femme de chambre" marque vos retrouvailles avec Benoit Jacquot.
Il y a beaucoup de plaisir à trouver une continuité avec un cinéaste. On renoue avec une forme de complicité, une façon de travailler qui, dans le cas de Benoit, se passe de mots. Mais on peut aussi s’étonner, se surprendre : depuis "Les adieux à la reine", j’ai tourné avec d’autres metteurs en scène et vécu d’autres expériences. J’ai grandi.

Qu’est-ce qui vous séduisait dans ce film ?
Son originalité, sa modernité, son rythme particulier – un contre rythme, en fait, que l’on devinait déjà à l’écriture. J’aime les films qui sortent du rang.

Parlez-nous de Célestine.
C’est une fille pragmatique, en permanence dans la survie. Elle ne se laisse pas abattre. S’il faut qu’elle se place en province, elle y va. Célestine n’est pas dans la victimisation, elle a un certain orgueil et même un certain snobisme. De la culture aussi. Elle sait voir au travers des apparences, déceler la petitesse et les ridicules des gens qui l’entourent, mais n’est pas meilleure que les autres. Ce n’est pas la gentille et les méchants. Ses patrons l’exploitent mais elle réussit parfois à les exploiter en retour. Sa condition l’a endurcie. Elle est le miroir de la brutalité ambiante et n’a pas d’autre choix que de l’appliquer à elle-même : elle ne veut plus de maître, partir avec Joseph est la seule possibilité qui s’offre.

Comment définiriez-vous son attirance pour lui ?
Il exerce sur elle un magnétisme un peu morbide. Célestine désire Joseph mais ne se cache pas la vérité. Elle ne partage pas son antisémitisme – elle est bien plus intelligente et évoluée que lui – et envisage qu’il puisse être un criminel. Mais elle l’accepte. Pour se libérer du joug des Lanlaire, elle est prête à admettre une autre forme de violence. Tous ses actes sont liés à la notion de survie.

journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotC’est un rôle écrasant. Comment l’avez-vous préparé ?
Je voulais que Célestine ait de la tenue. J’essaie toujours de trouver une posture particulière à mes personnages. Une fois celle-ci déterminée, j’ai le sentiment d’en posséder les clés. Dans ses robes, très corsetées, Célestine se tient droite. Je me suis aussi servie des doutes que j’éprouvais alors. C’était une période où j’avais perdu confiance en moi et en mes capacités d’actrice. J’ai beaucoup travaillé. Avec Benoit, on peut dire que j’ai retrouvé le plaisir de jouer.

Comment utilise-t-on le doute ?

Comme une fragilité qu’on peut changer en force. On parle toujours de soi à travers un rôle, on joue avec ses contradictions. C’est assez fantastique pour un acteur ou une actrice de pouvoir inventer quelqu’un, lui donner des couleurs comme les peintres créent un tableau, à partir d’émotions et d’obsessions personnelles. L’inconfort peut se révéler précieux.

Vous donnez une dimension très physique au personnage.
Quand Célestine lave le carrelage, elle le fait vraiment. Lorsqu’elle mange, elle mange vraiment. Son corps exprime quelque chose. C’est d’autant plus important qu’elle est constamment dans la retenue. Elle comprime en permanence le sentiment d’injustice qui la mine mais, à l’intérieur, elle bouillonne. Ce tumulte devait se traduire de manière quasi physiologique.

Célestine s’exprime dans une langue qui n’est plus la nôtre, habite des vêtements d’un autre siècle mais vous la rendez très contemporaine.
Je la voulais vivante, naturelle. Ses mots et ses atours ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Mais elle parle et bouge comme nous le faisons. C’est tout l’enjeu d’un film qui se situe dans une autre époque : ne pas rester figée dans l’illustration, en respecter les codes tout en leur insufflant une énergie actuelle, une vraie modernité. La combativité de Célestine m’y aidait : elle résonne avec la période que nous vivons.

Comment travaille-t-on avec Benoit Jacquot ?
On fait peu de répétitions. Benoit aime que les choses émergent d’elles-mêmes sur le plateau. C’était un atout pour les scènes que j’avais avec Vincent journal d'une femme de chambre de Benoit JacquotLindon. Lui et moi nous connaissons bien mais n’avions jamais joué ensemble et j’éprouvais de l’appréhension à tourner une histoire d’amour avec lui. On livre quelque chose de très intime, c’est embarrassant. Le fait de peu répéter créait un effet de surprise. Je me suis parfois sentie déstabilisée et c’était bénéfique pour Célestine. La peur est définitivement une chose que j’aime utiliser dans mon jeu.

Vous semblez avoir été étroitement associée au film. Benoit Jacquot dit vous l’avoir confié… y compris au moment du montage.
Benoit Jacquot est très à l’écoute de ses acteurs. Il les aime – peu de cinéastes éprouvent cet amour pour leurs interprètes. Il m’est arrivé de lui donner mon point de vue – sur certaines scènes que je trouvais trop bavardes, certaines séquences au montage, où je trouvais que mon personnage manquait d’intensité. C’est important pour un acteur d’avoir sa propre subjectivité, de sentir que le metteur en scène est à son écoute. Mais mes interventions sont infimes. "Journal d'une femme de chambre" est vraiment son film ; un film singulier, hors des modes.
(extrait dossier de presse)

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28