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MERCREDI CINEMA
"Dheepan" de Jacques Audiard

Publié le : 26-08-2015

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

DHEEPAN de Jacques AudiardZoom nouveauté : "Dheepan" de Jacques Audiard

L'histoire
Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.
Un film de Jacques Audiard avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan…

 

Bonus : propos de Jacques Audiard et Thomas Bidegain, réalisateur et scénariste du film.

D’où vient ce personnage de Dheepan ?
Jacques Audiard : C'est Noé Debré qui un jour est venu nous voir avec cette idée d'étrangers très étrangers, cette idée de personnages Tamouls fuyant le conflit Sri Lankais.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : Une communauté pour laquelle il n'existe pas de représentation de la violence.
Jacques Audiard: Pas de représentation cinématographique du tout ! Que savions-nous du conflit tamoul ? Noé nous a présenté un documentaire de la BBC, "No Fire Zone", qui est d’ailleurs d’une violence parfois à la limite du soutenable mais qui racontait cette particularité du conflit : les forces gouvernementales négociaient des "No Fire Zones", dans lesquelles les populations tamoules se réfugiaient. Puis cette zone était bombardée et les poches de résistance se sont ainsi réduites jusqu'à ce que les tamouls se retrouvent les pieds dans l'eau.

Le film s’appelle "Dheepan", mais le personnage principal est tout autant la famille qu’il forme lui-même avec cette fausse femme et cette fausse fille. Aviez-vous conscience que celles-ci prendraient autant de place au final ?
Thomas Bidegain: Comme pour "De Rouille et d'Os" et "Un Prophète", le sujet du film –l'objectif primaire des personnages– est inscrit, presque de manière inconsciente, dans la première séquence.
Jacques Audiard: Oui bien sûr, mais il n'est pas perçu comme un objectif lorsqu'il est exposé. On découvre une fausse famille, l'objectif, qui serait en devenir une vraie, est sous-jacent.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : Tout comme dans "De Rouille et d'Os"… Devenir un père est un objectif primaire désigné en creux dès la première séquence.
Jacques Audiard : Je crois qu'au tout début du projet nous n'étions pas du tout conscients de cet objectif : former un couple, une famille. C'est pourtant quelque chose qui m'est apparu très clairement en cours de route et que le tournage n'a cessé de renforcer. Ce sont des personnages qui ne s'aiment pas. Et qui ne s'aiment pas sur une base très claire : lui était guerrier et elle était civile. Le guerrier révolté a le plus grand mépris pour la civile. Parfois, je me dis que "Dheepan" est vraiment une comédie de remariage. Il y a un thème au fond du fond du film qui est un thème typiquement de comédie : on a besoin d'être une famille, un couple, dans un but utilitaire, pour rentrer dans une société, et à la fin on se prend sauvagement sur le canapé.
Thomas Bidegain : Je me souviens pourtant de débats sur la nécessité de ce prologue. Le film aurait pu s'ouvrir directement sur un vendeur à la sauvette.
Jacques Audiard : Il y a eu des versions de montage du début du film extrêmement cursives, où la recherche de l'enfant n'était pas montrée, où l'on ne découvrait que le résultat, mais ce n'était jamais satisfaisant. Il fallait avoir la patience de désigner la fausseté, le mensonge, tout ce qui allait devenir le sujet.

Yalini apporte à Dheepan ce qu’il avait perdu : avoir un but dans sa vie. À partir du moment où il tombe amoureux d’elle, l’objectif de cette femme devient le sien. L’épilogue a fait couler beaucoup d’encre, mais n’était-ce pas précisément cette idée qu’il souligne, la victoire de Yalini sur Dheepan ?
Thomas Bidegain : Oui, il nous a toujours semblé que c'était un des rares objectifs personnels clairement désigné dans le scénario : elle veut aller à Londres. C'est son seul objectif. Aller un jour en Angleterre parce qu'elle a une cousine là-bas. D'ailleurs si sa cousine vivait au Danemark, l'épilogue se situerait à Copenhague sans que cela soit un commentaire sur le modèle d'intégration danois.
Jacques Audiard : Ce qu'il y a d'intéressant pour nous là dedans, c'est qu'en allant en Angleterre, Dheepan qui a jusqu'à présent imposé son désir aux autres, va s'abandonner dans le désir de la femme. Il se soumet et ça c'était une chose intéressante. C'est finalement très doux.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : On pourrait pratiquement dire que "Dheepan" est l'histoire d'une femme qui veut aller en Angleterre.
Jacques Audiard : Le film est en tout cas assez proche de l'ambition initiale, reptilienne, du projet qui était celle d'un immense chemin parcouru entre la première et la dernière image. Et qu'est-ce qui va faire que ces personnages vont pouvoir parcourir cette chose là extérieurement comme intérieurement.
Thomas Bidegain : La mécanique scénaristique était aussi bien plus légère que sur tes deux précédents films…
Jacques Audiard : Là il n'y avait pas de mécanique. Il ne fallait pas s'étonner de retrouver au montage les caractéristiques de ce qu'à été l'écriture du projet. On peut toujours trouver des problèmes au montage, moi je n'appellerais pas ça des "problèmes" mais plutôt des caractéristiques d'un certain type de matériel. Ici le tournage a été très évolutif. C'était nécessaire et je ne voulais pas mettre les comédiens dans des dispositifs trop serrés. Des choses arrivaient que j'inventais le matin pour l'après midi. Tu dis que le film est personnel. S'il est personnel, c'est à la hauteur du risque, de la peur, que j'ai eu très régulièrement pendant le tournage. Un mélange de peur et d'exaltation.

Quel a été l’apport des comédiens et de leur vécu sur cette histoire ?
Thomas Bidegain : Tout au long de l'écriture j'ai le souvenir que nous évoquions l'arrivée des comédiens comme une inconnue qui allait de toute façon bousculer le scénario.
Jacques Audiard : J'ai hésité à faire le film, sur la simple foi du scénario. Ce n'était pas un reniement mais je m'interrogeais. Le matériau scénaristique était-il suffisamment renouvelé ? Est-ce que c'était simplement un film de "vigilante" ? Je trouvais aussi que pour des raisons de thèmes et de milieu, il pouvait y avoir quelques ressemblances avec "Un Prophète". Je me suis interrogé pendant un certain temps mais ce qui a été pour moi décisif, ça a été de voir les comédiens. Avec eux je retrouvais ce qui était à l’origine même du projet : faire un film de genre avec des acteurs complètement étrangers, et que cette altérité entre dans le genre. Cette espèce d’altérité que nous cherchions pour le film, je la retrouvais assez naturellement avec eux. J'ai eu de longs moments d'immersion avec les trois comédiens. C'était assez singulier. Peu à peu la Coudraie devenait réellement une terre étrangère. Et puis, le film ne pouvait pas s'articuler trop sur la fiction, la chose la plus importante était l'intériorisation de tout ça par les personnages. Leur évolution de l'intérieur et les uns vis à vis des autres. C'était primordial.
Thomas Bidegain : Je crois que c'est le jeu remarquable de Shoba qui maintient cette tension, et par là l'unité formelle du film. Quelque chose gronde en lui d'un bout à l'autre.
Jacques Audiard : Si c'est ça, tant mieux et je pense que c'est quelque chose que Shoba a appris en cours de route. Au départ, il n'est pas acteur, on ne parle pas la même langue, et il était un peu lui même. Ce qu'il m'avait montré aux essais. Ce qui d'ailleurs me l'avait fait choisir : une espèce de charme, de nonchalance, dans un corps meurtri. Mais je me suis rapidement aperçu qu'il fallait absolument qu'il trouve autre chose, que le personnage ce n'était pas lui, c'était Dheepan. A moi donc à ce moment là de lui faire comprendre qui était Dheepan, quelqu'un qui se tient différemment, qui regarde différemment, quelqu'un de plus posé.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : Un héros avec une silhouette.
Jacques Audiard : Ce que je voulais c'est qu'il puisse pousser une poubelle comme un guerrier. Pas comme un gardien.
Thomas Bidegain : Kalie, elle, était déjà comédienne.
Jacques Audiard : Elle n'avait jamais fait de film, mais elle vient du théâtre et travaille dans une troupe de Chennaï. Assez régulièrement, elle venait me trouver pour me demander où en était le personnage à ce moment là du film. Des questions que ne posait jamais Shoba. Avec lui je travaillais scène à scène sur ses mouvements, ses positions. Avec Kali, on était dans un questionnement de comédienne, elle était une force de proposition et se révélait très différente selon la conscience qu'elle avait de la scène.
D'une scène à l'autre, même physiquement, elle n'était pas la même personne. Il y a des scènes difficiles à faire. Quand elle regarde la télé en silence avec Brahim, il règne une espèce d'émotion sexuelle et ça elle l'amenait avec beaucoup de simplicité, elle l’intègre très naturellement dans son jeu. Elle est fine et c'est une séductrice mais je l'ai aussi beaucoup choisi pour sa voix. Elle a une voix formidable.
Thomas Bidegain : Il est fascinant de voir comment dans le cours du film, elle passe d'objet à sujet.
Jacques Audiard : Absolument. Et lui aussi.
(extrait dossier de presse)

 

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

DHEEPAN de Jacques AudiardZoom nouveauté : "Dheepan" de Jacques Audiard

L'histoire
Fuyant la guerre civile au Sri Lanka, un ancien soldat, une jeune femme et une petite fille se font passer pour une famille. Réfugiés en France dans une cité sensible, se connaissant à peine, ils tentent de se construire un foyer.
Un film de Jacques Audiard avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan…

 

Bonus : propos de Jacques Audiard et Thomas Bidegain, réalisateur et scénariste du film.

D’où vient ce personnage de Dheepan ?
Jacques Audiard : C'est Noé Debré qui un jour est venu nous voir avec cette idée d'étrangers très étrangers, cette idée de personnages Tamouls fuyant le conflit Sri Lankais.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : Une communauté pour laquelle il n'existe pas de représentation de la violence.
Jacques Audiard: Pas de représentation cinématographique du tout ! Que savions-nous du conflit tamoul ? Noé nous a présenté un documentaire de la BBC, "No Fire Zone", qui est d’ailleurs d’une violence parfois à la limite du soutenable mais qui racontait cette particularité du conflit : les forces gouvernementales négociaient des "No Fire Zones", dans lesquelles les populations tamoules se réfugiaient. Puis cette zone était bombardée et les poches de résistance se sont ainsi réduites jusqu'à ce que les tamouls se retrouvent les pieds dans l'eau.

Le film s’appelle "Dheepan", mais le personnage principal est tout autant la famille qu’il forme lui-même avec cette fausse femme et cette fausse fille. Aviez-vous conscience que celles-ci prendraient autant de place au final ?
Thomas Bidegain: Comme pour "De Rouille et d'Os" et "Un Prophète", le sujet du film –l'objectif primaire des personnages– est inscrit, presque de manière inconsciente, dans la première séquence.
Jacques Audiard: Oui bien sûr, mais il n'est pas perçu comme un objectif lorsqu'il est exposé. On découvre une fausse famille, l'objectif, qui serait en devenir une vraie, est sous-jacent.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : Tout comme dans "De Rouille et d'Os"… Devenir un père est un objectif primaire désigné en creux dès la première séquence.
Jacques Audiard : Je crois qu'au tout début du projet nous n'étions pas du tout conscients de cet objectif : former un couple, une famille. C'est pourtant quelque chose qui m'est apparu très clairement en cours de route et que le tournage n'a cessé de renforcer. Ce sont des personnages qui ne s'aiment pas. Et qui ne s'aiment pas sur une base très claire : lui était guerrier et elle était civile. Le guerrier révolté a le plus grand mépris pour la civile. Parfois, je me dis que "Dheepan" est vraiment une comédie de remariage. Il y a un thème au fond du fond du film qui est un thème typiquement de comédie : on a besoin d'être une famille, un couple, dans un but utilitaire, pour rentrer dans une société, et à la fin on se prend sauvagement sur le canapé.
Thomas Bidegain : Je me souviens pourtant de débats sur la nécessité de ce prologue. Le film aurait pu s'ouvrir directement sur un vendeur à la sauvette.
Jacques Audiard : Il y a eu des versions de montage du début du film extrêmement cursives, où la recherche de l'enfant n'était pas montrée, où l'on ne découvrait que le résultat, mais ce n'était jamais satisfaisant. Il fallait avoir la patience de désigner la fausseté, le mensonge, tout ce qui allait devenir le sujet.

Yalini apporte à Dheepan ce qu’il avait perdu : avoir un but dans sa vie. À partir du moment où il tombe amoureux d’elle, l’objectif de cette femme devient le sien. L’épilogue a fait couler beaucoup d’encre, mais n’était-ce pas précisément cette idée qu’il souligne, la victoire de Yalini sur Dheepan ?
Thomas Bidegain : Oui, il nous a toujours semblé que c'était un des rares objectifs personnels clairement désigné dans le scénario : elle veut aller à Londres. C'est son seul objectif. Aller un jour en Angleterre parce qu'elle a une cousine là-bas. D'ailleurs si sa cousine vivait au Danemark, l'épilogue se situerait à Copenhague sans que cela soit un commentaire sur le modèle d'intégration danois.
Jacques Audiard : Ce qu'il y a d'intéressant pour nous là dedans, c'est qu'en allant en Angleterre, Dheepan qui a jusqu'à présent imposé son désir aux autres, va s'abandonner dans le désir de la femme. Il se soumet et ça c'était une chose intéressante. C'est finalement très doux.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : On pourrait pratiquement dire que "Dheepan" est l'histoire d'une femme qui veut aller en Angleterre.
Jacques Audiard : Le film est en tout cas assez proche de l'ambition initiale, reptilienne, du projet qui était celle d'un immense chemin parcouru entre la première et la dernière image. Et qu'est-ce qui va faire que ces personnages vont pouvoir parcourir cette chose là extérieurement comme intérieurement.
Thomas Bidegain : La mécanique scénaristique était aussi bien plus légère que sur tes deux précédents films…
Jacques Audiard : Là il n'y avait pas de mécanique. Il ne fallait pas s'étonner de retrouver au montage les caractéristiques de ce qu'à été l'écriture du projet. On peut toujours trouver des problèmes au montage, moi je n'appellerais pas ça des "problèmes" mais plutôt des caractéristiques d'un certain type de matériel. Ici le tournage a été très évolutif. C'était nécessaire et je ne voulais pas mettre les comédiens dans des dispositifs trop serrés. Des choses arrivaient que j'inventais le matin pour l'après midi. Tu dis que le film est personnel. S'il est personnel, c'est à la hauteur du risque, de la peur, que j'ai eu très régulièrement pendant le tournage. Un mélange de peur et d'exaltation.

Quel a été l’apport des comédiens et de leur vécu sur cette histoire ?
Thomas Bidegain : Tout au long de l'écriture j'ai le souvenir que nous évoquions l'arrivée des comédiens comme une inconnue qui allait de toute façon bousculer le scénario.
Jacques Audiard : J'ai hésité à faire le film, sur la simple foi du scénario. Ce n'était pas un reniement mais je m'interrogeais. Le matériau scénaristique était-il suffisamment renouvelé ? Est-ce que c'était simplement un film de "vigilante" ? Je trouvais aussi que pour des raisons de thèmes et de milieu, il pouvait y avoir quelques ressemblances avec "Un Prophète". Je me suis interrogé pendant un certain temps mais ce qui a été pour moi décisif, ça a été de voir les comédiens. Avec eux je retrouvais ce qui était à l’origine même du projet : faire un film de genre avec des acteurs complètement étrangers, et que cette altérité entre dans le genre. Cette espèce d’altérité que nous cherchions pour le film, je la retrouvais assez naturellement avec eux. J'ai eu de longs moments d'immersion avec les trois comédiens. C'était assez singulier. Peu à peu la Coudraie devenait réellement une terre étrangère. Et puis, le film ne pouvait pas s'articuler trop sur la fiction, la chose la plus importante était l'intériorisation de tout ça par les personnages. Leur évolution de l'intérieur et les uns vis à vis des autres. C'était primordial.
Thomas Bidegain : Je crois que c'est le jeu remarquable de Shoba qui maintient cette tension, et par là l'unité formelle du film. Quelque chose gronde en lui d'un bout à l'autre.
Jacques Audiard : Si c'est ça, tant mieux et je pense que c'est quelque chose que Shoba a appris en cours de route. Au départ, il n'est pas acteur, on ne parle pas la même langue, et il était un peu lui même. Ce qu'il m'avait montré aux essais. Ce qui d'ailleurs me l'avait fait choisir : une espèce de charme, de nonchalance, dans un corps meurtri. Mais je me suis rapidement aperçu qu'il fallait absolument qu'il trouve autre chose, que le personnage ce n'était pas lui, c'était Dheepan. A moi donc à ce moment là de lui faire comprendre qui était Dheepan, quelqu'un qui se tient différemment, qui regarde différemment, quelqu'un de plus posé.
DHEEPAN de Jacques AudiardThomas Bidegain : Un héros avec une silhouette.
Jacques Audiard : Ce que je voulais c'est qu'il puisse pousser une poubelle comme un guerrier. Pas comme un gardien.
Thomas Bidegain : Kalie, elle, était déjà comédienne.
Jacques Audiard : Elle n'avait jamais fait de film, mais elle vient du théâtre et travaille dans une troupe de Chennaï. Assez régulièrement, elle venait me trouver pour me demander où en était le personnage à ce moment là du film. Des questions que ne posait jamais Shoba. Avec lui je travaillais scène à scène sur ses mouvements, ses positions. Avec Kali, on était dans un questionnement de comédienne, elle était une force de proposition et se révélait très différente selon la conscience qu'elle avait de la scène.
D'une scène à l'autre, même physiquement, elle n'était pas la même personne. Il y a des scènes difficiles à faire. Quand elle regarde la télé en silence avec Brahim, il règne une espèce d'émotion sexuelle et ça elle l'amenait avec beaucoup de simplicité, elle l’intègre très naturellement dans son jeu. Elle est fine et c'est une séductrice mais je l'ai aussi beaucoup choisi pour sa voix. Elle a une voix formidable.
Thomas Bidegain : Il est fascinant de voir comment dans le cours du film, elle passe d'objet à sujet.
Jacques Audiard : Absolument. Et lui aussi.
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