Les chroniques de Moritz : "Singapour... ou contre"

Notre cher Moritz suit l'actualité mondiale et apprécie philosopher... Grâce à Gérard Pouettre (écriture) et Jean-Marie Brochard (illustration) qui veillent sur lui, Moritz nous propose une nouvelle fois un regard original sur le monde des humains qui l'entoure.

Singapour… ou contre.

Un jour où il s’était aventuré jusqu’au trottoir, Moritz est revenu avec une substance collante sous la patte. Il ignorait ce que c’était jusqu’à ce qu’il entende un représentant de la CGT (Chewing Gum et Tradition) s’indigner qu’à Singapour il soit interdit d’acheter, de mâcher et a fortiori de jeter un chewing gum.
Sur le moment, Moritz aurait bien voulu être singapourien. D’autant plus que sur RFM (Rapatriement France Malabar) ils annoncent que le vénéré fabriquant de chewing gum et caramels Carambar relocalise ses usines en France. Ainsi tout ce qui colle sous les pattes va revenir chez nous : Malabar, Carambar, Krema…
Les enfants de Singapour se priveront donc de sucreries. Si l’on ajoute la stimulation du cerveau à laquelle ils sont soumis dès l’âge de 6 mois en leur montrant des images de sciences avec répétition des noms de scientifiques, leur enfance est fortement contrainte. Certes l’école de Singapour est une des meilleures des hit-parades scolaires mais à quel prix : le taux de suicide des jeunes est le plus élevé du monde !

Du coup, l’attrait de Moritz pour ce pays s’amoindrit fortement. Il n’est pas adepte des fortes stimulations. Il préférerait qu’on généralise les écoles où les chats sont les bienvenus comme à l’Isle sur Sorgue. Les effets de la zoothérapie sur les élèves sont très positifs : moins de stress, plus de concentration… donc de meilleurs résultats… et les chats progressent aussi sous les caresses.
Dans ce cadre Moritz est volontaire pour aller à l’école. Lui qui est plus philosophe que scientifique, est prêt à participer aux ateliers « Philosophes en culotte courte » où les petits écoliers apprennent à réfléchir sur des questions existentielles comme : Une planète sans chat serait-elle vivable ? Surtout qu’il connait la réponse.

A propos de culotte courte, a fortiori de sans culotte, la France vient d’interdire la fessée. Par contre, elle est toujours autorisée à Singapour. Bien que n’en ayant jamais reçue, Moritz se dit : « J’ai bien fait de revenir sur mes premières illusions pour ce pays».
Ceci dit, à Singapour, ils n’ont pas beaucoup de fessées à donner vu qu’il n’y a que 1,2 enfant par femme, un des plus bas taux de fécondité du monde, alors que chez nous le nombre de nouvelles fesses reste presque stable. Mais cela semble aussi poser un problème car ils ont annoncé sur CNN (Carbone et Nouveaux Nés) qu’un enfant de moins permettrait de réduire nettement notre empreinte carbone.

Moritz y voit une question philosophique importante à soumettre à son école : Vaut-il mieux une planète de vieux avec une faible empreinte carbone ou une planète de jeunes avec une forte empreinte ? Et la réponse est… Moritz la donnera la prochaine fois !