"Quatre années" : titre d'un roman qui se déroule pendant la première guerre mondiale.
Son auteur : Naïma Soudani-Bailleux, habitante de Soisy et âgée seulement de 18 ans !
Avouez qu'il y a de quoi éveiller la curiosité d'un journaliste de proximité ! Partons donc à la rencontre de cette étudiante de droit français et russe et… ancienne pensionnaire du lycée militaire de Saint-Cyr.
Naima, avant d'évoquer ton livre, j'aimerais que tu te présentes aux lecteurs du Journal. J'ai appris que tu étudiais le droit… en russe !
C'est vrai ! J'avais déjà fait du russe au lycée, c'était ma langue vivante III. Après le bac, j'ai opté pour des études de droit et à Nanterre un cursus droit en français et en russe était proposé ! Je n'ai pas hésité, cette spécificité peut m'aider par la suite. Mais j'avoue que ce début d'année est difficile !
En parallèle de tes études tu viens de publier un e-book intitulé "Quatre années" qui raconte l'histoire de Louis pendant la première guerre mondiale. Ce n'est pas banal pour une fille de 18 ans de plonger dans cet univers historique pas très gai. D'où vient cette envie de raconter cette histoire ?
Deux éléments m'ont poussé à publier ce roman. Tout d'abord, j'écris de nombreuses nouvelles et ce livre est, en quelque sorte, le prolongement d'une d'entre elles. D'autre part, j'ai fait mes études au lycée militaire de Saint-Cyr dans les Yvelines. Une sensibilisation peut-être plus forte à l'Histoire et à l'armée.
"Quatre années"
Louis Giron raconte sa guerre au quotidien, avant de partir au front puis dans les tranchées… Naïma Soudani-Bailleux met en lumière les sentiments ressentis par le héros pendant toutes ces épreuves. Même si ce livre évoque et raconte les horreurs de la guerre, cela reste un roman intimiste et très attachant. "Quatre années", ce sont 70 pages d'émotions sincères !
>> "Quatre années" – e- book disponible sur la boutique Amazon – 2,76 €.
Arrêtons-nous sur le premier point : depuis quand écris-tu des nouvelles ?
Quand j'étais en 3e, j'ai commencé à écrire des nouvelles mais je n'avais aucune confiance en moi. Seuls ma mère et mes frères et sœurs le savaient, je n'en parlais pas jusqu'à cette année où j'ai remporté le premier prix d'un concours de nouvelles sur le thème "le couple autrefois". Je me suis rendu compte que d'autres personnes que ma famille pouvaient apprécier mon travail. Je dirais que ce prix m'a donné de l'assurance.
Puis j'ai écrit une nouvelle sur la guerre de 14-18 mais je souhaitais en raconter plus… et j'ai franchi le cap. J'ai ajouté de nombreux éléments à ma nouvelle qui était focalisée sur le passage du héros à Verdun. Ma grande crainte a été de faire des erreurs historiques, des anachronismes, donc j'ai réalisé un important travail de documentation pour connaître par exemple le modèle de fusil utilisé en 1916 car ils ont changé au cours de la guerre, même chose pour les uniformes qui ont évolué après Verdun.
L'autre élément déclencheur pour l'écriture de "Quatre années", c'est donc tes études au lycée de Saint-Cyr ?
C'est difficile à expliquer. Saint-Cyr est un lycée militaire donc on est peut-être plus sensibilisé à l'Histoire. Nous sommes encadrés par des militaires en tenue. Mais, dans la vie quotidienne, à part le rassemblement vers 7h30 -7h40 pour l'appel et les informations et le lever des couleurs en fin de semaine, on mène une vie classique à l'internat centrée sur nos études. Il n'y pas internet ! Ma sœur avait ouvert la voie et après moi, deux autres frères et sœurs sont présents au lycée.
Et comment sont perçues les filles dans cet univers militaire ?
Dans l'ensemble cela se passe bien. Nous ne sommes pas nombreuses et il ne faut pas se laisser faire. Il faut affirmer rapidement ses principes et ne pas se laisser marcher sur les pieds. En réagissant ainsi, on indique bien que les filles ont aussi leur place à Saint-Cyr !
Pour ma part, étant une jeune fille musulmane, je cumulais les "handicaps" !! Il a fallu aussi que je me justifie, que j'explique les valeurs de l'islam souvent méconnues. Par exemple, l'islam prône le respect des règles du pays où l'on vit. Si la législation impose de ne pas porter le voile dans les établissements publics, il faut respecter la loi. Après, j'ai remarqué qu'en discutant, de nombreuses personnes découvrent beaucoup de choses sur l'islam que la télévision ne relaie pas. Mais je dois dire qu'à Saint-Cyr, ma grande sœur avait ouvert le chemin et que cela a été plus facile pour moi !
Revenons à ton roman "Quatre années" : comment as-tu procédé pour écrire cette histoire ?
Dès que j'ai mes personnages en tête, ils ne me lâchent pas. J'y pense tout le temps… même pendant les cours ! Ils grandissent, ils évoluent dans ma tête. En parallèle, je fais des recherches et c'est seulement après ce "mûrissement" que je me mets à écrire ! Pour la nouvelle "Une nuit dans les tranchées" qui est à l'origine du roman, je l'ai écrite en deux après-midis : je savais où j'allais, tout était construit. Ensuite je passe par la "case maman" qui est ma première lectrice ! C'est elle qui a donné à tous ses enfants le goût de la lecture !
Alors quels sont les premiers retours de tes lecteurs ?
Pour l'instant, les personnes apprécient le style fluide et mettent en avant les émotions ressenties à la lecture du livre. J'ai fait exprès de faire des phrases simples sans mots compliqués et que le roman soit court et épuré. Pour ceux qui ne se sont jamais plongés dans des livres d'histoire, le destin de Louis peut les toucher. Le personnage a 18 ans : c'était atroce pour tout le monde. Dans la France d'aujourd'hui, on ne peut se rendre compte ce qu'était vraiment cette guerre… Mon petit frère a 17 ans et je ne l'imagine pas partir pour se battre…
Pour moi ce livre c'est une manière de rendre hommage aux Anciens. Quand il y a des cérémonies du souvenir comme chaque 11 novembre il n'y a pas beaucoup de monde (à part cette année car c'était le centenaire) : c'est triste… On doit montrer notre gratitude. Pour notre part, toute ma famille y participe et ceux qui sont à Saint-Cyr viennent en uniforme pour représenter le lycée militaire. Au début on nous regardait bizarrement mais plus maintenant. Les gens prennent même des photos de nos uniformes de cérémonie !
D'autre part, la fanfare du lycée de Saint-Cyr connaît un grand succès et participe à de nombreuses cérémonies de souvenirs comme le ravivage de la flamme à l'Arc de Triomphe. Trois de mes frères et sœurs font partie de cette fanfare ! Pour ma part, j'ai préféré l'écriture à la musique !
Espères-tu que ton e-book soit un jour publié en livre et as-tu d'autres projets ?
C'est vrai que j'espère pouvoir, un jour, éditer "Quatre années" en livre classique mais il est facilement accessible sur la plate-forme Amazon et vous pouvez le lire sur tous les supports numériques (tablettes, ordinateurs, liseuses…, l'application de lecture Kindle étant gratuite). Et le prix est modique. (moins de 3 € !)
Concernant les projets, changement d'univers en vue : j'ai envie d'écrire une histoire d'adolescents mais il faut que mes personnages prennent forme dans ma tête ! Enfin, ma sœur de 12 ans vient de gagner aussi un concours de nouvelles. Je suis très contente pour elle et cela va nous stimuler toutes les deux ! J'aime partager cette passion de l'écriture avec elle !
Très grand merci à Naïma pour cette rencontre très enrichissante et souhaitons à "Quatre années" un large succès.
"Quatre années" : titre d'un roman qui se déroule pendant la première guerre mondiale.
Son auteur : Naïma Soudani-Bailleux, habitante de Soisy et âgée seulement de 18 ans !
Avouez qu'il y a de quoi éveiller la curiosité d'un journaliste de proximité ! Partons donc à la rencontre de cette étudiante de droit français et russe et… ancienne pensionnaire du lycée militaire de Saint-Cyr.
Naima, avant d'évoquer ton livre, j'aimerais que tu te présentes aux lecteurs du Journal. J'ai appris que tu étudiais le droit… en russe !
C'est vrai ! J'avais déjà fait du russe au lycée, c'était ma langue vivante III. Après le bac, j'ai opté pour des études de droit et à Nanterre un cursus droit en français et en russe était proposé ! Je n'ai pas hésité, cette spécificité peut m'aider par la suite. Mais j'avoue que ce début d'année est difficile !
En parallèle de tes études tu viens de publier un e-book intitulé "Quatre années" qui raconte l'histoire de Louis pendant la première guerre mondiale. Ce n'est pas banal pour une fille de 18 ans de plonger dans cet univers historique pas très gai. D'où vient cette envie de raconter cette histoire ?
Deux éléments m'ont poussé à publier ce roman. Tout d'abord, j'écris de nombreuses nouvelles et ce livre est, en quelque sorte, le prolongement d'une d'entre elles. D'autre part, j'ai fait mes études au lycée militaire de Saint-Cyr dans les Yvelines. Une sensibilisation peut-être plus forte à l'Histoire et à l'armée.
"Quatre années"
Louis Giron raconte sa guerre au quotidien, avant de partir au front puis dans les tranchées… Naïma Soudani-Bailleux met en lumière les sentiments ressentis par le héros pendant toutes ces épreuves. Même si ce livre évoque et raconte les horreurs de la guerre, cela reste un roman intimiste et très attachant. "Quatre années", ce sont 70 pages d'émotions sincères !
>> "Quatre années" – e- book disponible sur la boutique Amazon – 2,76 €.
Arrêtons-nous sur le premier point : depuis quand écris-tu des nouvelles ?
Quand j'étais en 3e, j'ai commencé à écrire des nouvelles mais je n'avais aucune confiance en moi. Seuls ma mère et mes frères et sœurs le savaient, je n'en parlais pas jusqu'à cette année où j'ai remporté le premier prix d'un concours de nouvelles sur le thème "le couple autrefois". Je me suis rendu compte que d'autres personnes que ma famille pouvaient apprécier mon travail. Je dirais que ce prix m'a donné de l'assurance.
Puis j'ai écrit une nouvelle sur la guerre de 14-18 mais je souhaitais en raconter plus… et j'ai franchi le cap. J'ai ajouté de nombreux éléments à ma nouvelle qui était focalisée sur le passage du héros à Verdun. Ma grande crainte a été de faire des erreurs historiques, des anachronismes, donc j'ai réalisé un important travail de documentation pour connaître par exemple le modèle de fusil utilisé en 1916 car ils ont changé au cours de la guerre, même chose pour les uniformes qui ont évolué après Verdun.
L'autre élément déclencheur pour l'écriture de "Quatre années", c'est donc tes études au lycée de Saint-Cyr ?
C'est difficile à expliquer. Saint-Cyr est un lycée militaire donc on est peut-être plus sensibilisé à l'Histoire. Nous sommes encadrés par des militaires en tenue. Mais, dans la vie quotidienne, à part le rassemblement vers 7h30 -7h40 pour l'appel et les informations et le lever des couleurs en fin de semaine, on mène une vie classique à l'internat centrée sur nos études. Il n'y pas internet ! Ma sœur avait ouvert la voie et après moi, deux autres frères et sœurs sont présents au lycée.
Et comment sont perçues les filles dans cet univers militaire ?
Dans l'ensemble cela se passe bien. Nous ne sommes pas nombreuses et il ne faut pas se laisser faire. Il faut affirmer rapidement ses principes et ne pas se laisser marcher sur les pieds. En réagissant ainsi, on indique bien que les filles ont aussi leur place à Saint-Cyr !
Pour ma part, étant une jeune fille musulmane, je cumulais les "handicaps" !! Il a fallu aussi que je me justifie, que j'explique les valeurs de l'islam souvent méconnues. Par exemple, l'islam prône le respect des règles du pays où l'on vit. Si la législation impose de ne pas porter le voile dans les établissements publics, il faut respecter la loi. Après, j'ai remarqué qu'en discutant, de nombreuses personnes découvrent beaucoup de choses sur l'islam que la télévision ne relaie pas. Mais je dois dire qu'à Saint-Cyr, ma grande sœur avait ouvert le chemin et que cela a été plus facile pour moi !
Revenons à ton roman "Quatre années" : comment as-tu procédé pour écrire cette histoire ?
Dès que j'ai mes personnages en tête, ils ne me lâchent pas. J'y pense tout le temps… même pendant les cours ! Ils grandissent, ils évoluent dans ma tête. En parallèle, je fais des recherches et c'est seulement après ce "mûrissement" que je me mets à écrire ! Pour la nouvelle "Une nuit dans les tranchées" qui est à l'origine du roman, je l'ai écrite en deux après-midis : je savais où j'allais, tout était construit. Ensuite je passe par la "case maman" qui est ma première lectrice ! C'est elle qui a donné à tous ses enfants le goût de la lecture !
Alors quels sont les premiers retours de tes lecteurs ?
Pour l'instant, les personnes apprécient le style fluide et mettent en avant les émotions ressenties à la lecture du livre. J'ai fait exprès de faire des phrases simples sans mots compliqués et que le roman soit court et épuré. Pour ceux qui ne se sont jamais plongés dans des livres d'histoire, le destin de Louis peut les toucher. Le personnage a 18 ans : c'était atroce pour tout le monde. Dans la France d'aujourd'hui, on ne peut se rendre compte ce qu'était vraiment cette guerre… Mon petit frère a 17 ans et je ne l'imagine pas partir pour se battre…
Pour moi ce livre c'est une manière de rendre hommage aux Anciens. Quand il y a des cérémonies du souvenir comme chaque 11 novembre il n'y a pas beaucoup de monde (à part cette année car c'était le centenaire) : c'est triste… On doit montrer notre gratitude. Pour notre part, toute ma famille y participe et ceux qui sont à Saint-Cyr viennent en uniforme pour représenter le lycée militaire. Au début on nous regardait bizarrement mais plus maintenant. Les gens prennent même des photos de nos uniformes de cérémonie !
D'autre part, la fanfare du lycée de Saint-Cyr connaît un grand succès et participe à de nombreuses cérémonies de souvenirs comme le ravivage de la flamme à l'Arc de Triomphe. Trois de mes frères et sœurs font partie de cette fanfare ! Pour ma part, j'ai préféré l'écriture à la musique !
Espères-tu que ton e-book soit un jour publié en livre et as-tu d'autres projets ?
C'est vrai que j'espère pouvoir, un jour, éditer "Quatre années" en livre classique mais il est facilement accessible sur la plate-forme Amazon et vous pouvez le lire sur tous les supports numériques (tablettes, ordinateurs, liseuses…, l'application de lecture Kindle étant gratuite). Et le prix est modique. (moins de 3 € !)
Concernant les projets, changement d'univers en vue : j'ai envie d'écrire une histoire d'adolescents mais il faut que mes personnages prennent forme dans ma tête ! Enfin, ma sœur de 12 ans vient de gagner aussi un concours de nouvelles. Je suis très contente pour elle et cela va nous stimuler toutes les deux ! J'aime partager cette passion de l'écriture avec elle !
Très grand merci à Naïma pour cette rencontre très enrichissante et souhaitons à "Quatre années" un large succès.
Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.
Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Littérature"
Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.
Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Littérature"