A Enghien, Yvonne Deltour a caché et sauvé une trentaine d'enfants pendant la Seconde Guerre mondiale !

Lorsque vous vous promenez à Enghien, vous avez peut-être remarqué la stèle située au 6 rue de Malleville. Elle a été inaugurée en avril 2018 et dédiée à Yvonne Deltour reconnue "Juste devant les nations" (titre décerné par l’État d’Israël). Souvenons-nous de son action lors de la Seconde guerre mondiale.

Avant la guerre, Yvonne Deltour dirigeait une colonie de vacances "Au peuplier" située à Enghien. Lorsque le deuxième conflit mondial a éclaté, Yvonne, alors âgée de 45 ans, a continué d'accueillir des enfants et notamment des enfants juifs, placés par leurs parents dès 1940 et en 1942, par un comité de protection, après la grande rafle du Vel’d’hiv. Elle a aussi accueilli des enfants juifs dont les parents ne pouvaient pas payer intégralement les frais de pension. Elle était guidée par le devoir d'aider, de sauver des enfants en danger.
C'est ainsi qu'elle se retrouve à s'occuper d'une trentaine d'enfants qui allait à l'école sous leur "vraie identité" afin de bénéficier des cartes d'alimentation. Elle a aussi appris aux enfants juifs des chants et prières catholiques et les a emmenés chaque dimanche à l'église afin qu'ils se sentent "comme les autres". Aidée par son mari, elle dirigeait l'établissement avec sévérité tout en portant une grande affection envers les enfants.
Vers 1943, le danger s'est accentué et les enfants n'allaient plus à l'école. Elle a décidé de ne garder que les enfants qui avaient un parent déporté.
Elle a dû faire preuve de discrétion car, ne l'oublions pas, les Allemands s'étaient installés dans les hôtels d'Enghien et au Casino et la Kommandantur était située avenue de la Division Leclerc.
Les enfants ont ainsi vécu, confinés jusqu'à la fin de la guerre. Ils ont ensuite retrouvé leurs deux parents ou seulement un, selon les cas. D'autres, devenus orphelins, ont été ensuite recueillis par l'association OSE (l'Organisation de Secours aux enfants). Au total, ce seront 31 enfants qui auront été sauvés grâce au dévouement d'une femme exceptionnelle.
En 1974, Yvonne Deltour est décédée et c'est à titre posthume qu'elle recevra le titre de "Juste parmi les Nations", la plus haute distinction civile de l'État d'Israël. Son nom est aussi inscrit sur le Mur des Justes situé au IVe arrondissement de Paris.