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Vendredi ciné : "Numéro une" de Tonie Marshall avec Emmanuelle Devos

Vendredi 31 août 2018
Taverny 

NUMERO UNE de Tonie Marshall"Numéro une" de Tonie Marshall

L'histoire
Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l’énergie, jusqu’au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d’influence lui propose de l’aider à prendre la tête d’une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d’ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s’annonçait exaltante, mais c’est d’une guerre qu’il s’agit.
Un film de Tonie Marshall avec Emmanuelle Devos, Suzanne Clément, Richard Berry, Sami Frey, Benjamin Biolay, Francine Bergé, Anne Azoulay, John Lynch.

> Bande annonce

Vendredi 31 août 2018 à 15h30 – Médiathèque 7, rue du Chemin-Vert de Boissy Taverny- Entrée libre mais réservation indispensable au 01 30 40 55 00.

 

Bonus : propos de Tonie Marshall, réalisatrice du film

D’où vous est venue l’envie d’imaginer le parcours d’Emmanuelle Blachey, première femme qui accèderait enfin à la tête d’une entreprise du CAC 40 ?
Il y a six ou sept ans, j’ai eu l’idée d’une série, "Le Club", sur un réseau de femmes d’influence. Cette série interrogeait la difficulté pour les femmes d’accéder à des postes importants dans le milieu de la politique, de l’industrie, de la presse... J’ai proposé le projet à diverses chaînes. Seule Arte avait ouvert un œil mais ils diffusaient "Borgen", sur un sujet assez proche. Je continuais à penser à ce sujet et je me suis dit qu’il y avait là matière à un film si je réduisais le nombre de personnages et me concentrais sur un seul lieu de pouvoir.
A l’abstraction de la politique, qui repose sur des compromis et des tractations, j’ai préféré le concret

NUMERO UNE de Tonie MarshallComment avez-vous appréhendé ce milieu des affaires ?
Raphaëlle Bacqué, qui a collaboré au scénario et que j’ai consultée régulièrement pendant l’écriture pour veiller à la crédibilité de l’histoire, m’a aidée à enquêter et permis de rencontrer des femmes qui occupent des hauts postes dans de grandes entreprises comme Anne Lauvergeon, Laurence Parisot, Claire Pedini, Pascale Sourisse...
Elles m’ont confié beaucoup d’anecdotes, dont ces petites humiliations subies au quotidien dans ce milieu essentiellement masculin. Leurs témoignages ont beaucoup nourri le parcours de mon héroïne. Vers la fin, j’emmenais Emmanuelle Devos avec moi pour qu’elle s’imprègne de la gestuelle de ces femmes, de leur façon de s’habiller ou de parler. L’une d’entre-elles m’avait dit : « N’hésitez pas à les faire parler cru ces hommes ! ». Ce n’était pas si facile et j’ai tenté d’être vigilante afin d’éviter la caricature même si toutes les réflexions que j’ai intégrées à mon film, je les ai la plupart du temps recueillies de la bouche même des intéressées.

NUMERO UNE de Tonie MarshallVous pointez tout de même le système et son sexisme ambiant...
Oui, j’ai tenté au mieux de retranscrire cette espèce d’ordre naturel, cette « misogynie bienveillante », que je dirais « d’ADN », organisée et gagnante à chaque fois car elle est plus que culturelle : elle est inconsciente, et au final inscrite dans le système. Je voulais montrer cet apartheid. Je me souviens d’un déjeuner avec un haut dirigeant d’une grande entreprise, très  charmant, jusqu’au moment où il a compris le sujet de mon film. Il s’est brusquement mis à crier : « Des femmes à des postes de pouvoir, on voudrait bien en mettre mais y’en a pas ! Y’EN A PAS !  ». Sa réaction démesurée démontrait bien que cette problématique l’avait touché et traduisait peut-être aussi une certaine culpabilité.
Il est vrai que les grandes entreprises ont du mal à recruter des femmes à de hautes fonctions. Non pas parce qu’il n’y en a pas, mais parce qu’elles ne s’autorisent pas à postuler à ces postes et qu’on ne les y encourage pas. Ou encore certaines renoncent, parce qu’elles imaginent (ou elles savent) qu’ayant pris un poste convoité par des hommes, leur vie va devenir un enfer. Et pendant ce temps-là, les hommes grimpent, grimpent, même les moins bons !
 Cela dit, "Numéro Une" se veut un film positif, et le contraire d’un film victimaire. Le discours victimaire me met souvent mal à l’aise. Je sais que le « doute » est un sentiment partagé par presque toutes les femmes, mais, même atteintes ou blessées, nous devons essayer d’être dans l’avancée, toujours croire que les choses peuvent changer.

NUMERO UNE de Tonie MarshallComment s’est passée la collaboration avec votre coscénariste Marion Doussot ?
Je suis ravie d’avoir travaillé avec Marion, d’autant plus que nous ne sommes pas de la même génération. Moi, je suis d’une génération heureuse. Quand j’avais vingt ans, j’avais la certitude que rien ne me serait interdit. Des filles avaient déjà entrepris des tas de choses, la route était ouverte.
Hélas, l’espace des femmes s’est depuis curieusement rétréci, on est en pleine régression. Quand j’ai rencontré des jeunes féministes de l’âge de Marion, j’ai senti un clivage entre nous. Ces femmes de trente ans sont remontées comme des pendules et elles ont raison ! Certes, il y a davantage de parité mais les femmes subissent la recrudescence d’une forme de pruderie, doublée de l’agressivité sexuelle qu’entraîne toute frustration. La morale et la religion, quelles qu’elles soient, ne sont jamais favorables aux femmes.

Après "Tontaine et Tonton", c’est la deuxième fois que vous travaillez avec Emmanuelle Devos.
J’avais appelé mon personnage Emmanuelle avant de penser à elle, je ne pourrais vous dire pourquoi...
Emmanuelle est quelqu’un que j’aime beaucoup, avec laquelle je me sens très libre, dans un rapport de vérité et de travail.
Pour ce rôle, nous avons beaucoup travaillé sur son maintien, sa démarche, ses vêtements ou ses chaussures. Il fallait qu’elle attrape une assise, une tenue de corps et de langage propre aux fonctions de dirigeante d’entreprise.
Il fallait aussi qu’elle apprenne le chinois ! Li Song, qui joue l’interprète dans le film, l’a coachée pendant des mois, c’est une langue difficile.
(extrait dossier de presse)

Vendredi 31 août 2018
Taverny 

NUMERO UNE de Tonie Marshall"Numéro une" de Tonie Marshall

L'histoire
Emmanuelle Blachey est une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l’énergie, jusqu’au comité exécutif. Un jour, un réseau de femmes d’influence lui propose de l’aider à prendre la tête d’une entreprise du CAC 40. Elle serait la première femme à occuper une telle fonction. Mais dans des sphères encore largement dominées par les hommes, les obstacles d’ordre professionnel et intime se multiplient. La conquête s’annonçait exaltante, mais c’est d’une guerre qu’il s’agit.
Un film de Tonie Marshall avec Emmanuelle Devos, Suzanne Clément, Richard Berry, Sami Frey, Benjamin Biolay, Francine Bergé, Anne Azoulay, John Lynch.

> Bande annonce

Vendredi 31 août 2018 à 15h30 – Médiathèque 7, rue du Chemin-Vert de Boissy Taverny- Entrée libre mais réservation indispensable au 01 30 40 55 00.

 

Bonus : propos de Tonie Marshall, réalisatrice du film

D’où vous est venue l’envie d’imaginer le parcours d’Emmanuelle Blachey, première femme qui accèderait enfin à la tête d’une entreprise du CAC 40 ?
Il y a six ou sept ans, j’ai eu l’idée d’une série, "Le Club", sur un réseau de femmes d’influence. Cette série interrogeait la difficulté pour les femmes d’accéder à des postes importants dans le milieu de la politique, de l’industrie, de la presse... J’ai proposé le projet à diverses chaînes. Seule Arte avait ouvert un œil mais ils diffusaient "Borgen", sur un sujet assez proche. Je continuais à penser à ce sujet et je me suis dit qu’il y avait là matière à un film si je réduisais le nombre de personnages et me concentrais sur un seul lieu de pouvoir.
A l’abstraction de la politique, qui repose sur des compromis et des tractations, j’ai préféré le concret

NUMERO UNE de Tonie MarshallComment avez-vous appréhendé ce milieu des affaires ?
Raphaëlle Bacqué, qui a collaboré au scénario et que j’ai consultée régulièrement pendant l’écriture pour veiller à la crédibilité de l’histoire, m’a aidée à enquêter et permis de rencontrer des femmes qui occupent des hauts postes dans de grandes entreprises comme Anne Lauvergeon, Laurence Parisot, Claire Pedini, Pascale Sourisse...
Elles m’ont confié beaucoup d’anecdotes, dont ces petites humiliations subies au quotidien dans ce milieu essentiellement masculin. Leurs témoignages ont beaucoup nourri le parcours de mon héroïne. Vers la fin, j’emmenais Emmanuelle Devos avec moi pour qu’elle s’imprègne de la gestuelle de ces femmes, de leur façon de s’habiller ou de parler. L’une d’entre-elles m’avait dit : « N’hésitez pas à les faire parler cru ces hommes ! ». Ce n’était pas si facile et j’ai tenté d’être vigilante afin d’éviter la caricature même si toutes les réflexions que j’ai intégrées à mon film, je les ai la plupart du temps recueillies de la bouche même des intéressées.

NUMERO UNE de Tonie MarshallVous pointez tout de même le système et son sexisme ambiant...
Oui, j’ai tenté au mieux de retranscrire cette espèce d’ordre naturel, cette « misogynie bienveillante », que je dirais « d’ADN », organisée et gagnante à chaque fois car elle est plus que culturelle : elle est inconsciente, et au final inscrite dans le système. Je voulais montrer cet apartheid. Je me souviens d’un déjeuner avec un haut dirigeant d’une grande entreprise, très  charmant, jusqu’au moment où il a compris le sujet de mon film. Il s’est brusquement mis à crier : « Des femmes à des postes de pouvoir, on voudrait bien en mettre mais y’en a pas ! Y’EN A PAS !  ». Sa réaction démesurée démontrait bien que cette problématique l’avait touché et traduisait peut-être aussi une certaine culpabilité.
Il est vrai que les grandes entreprises ont du mal à recruter des femmes à de hautes fonctions. Non pas parce qu’il n’y en a pas, mais parce qu’elles ne s’autorisent pas à postuler à ces postes et qu’on ne les y encourage pas. Ou encore certaines renoncent, parce qu’elles imaginent (ou elles savent) qu’ayant pris un poste convoité par des hommes, leur vie va devenir un enfer. Et pendant ce temps-là, les hommes grimpent, grimpent, même les moins bons !
 Cela dit, "Numéro Une" se veut un film positif, et le contraire d’un film victimaire. Le discours victimaire me met souvent mal à l’aise. Je sais que le « doute » est un sentiment partagé par presque toutes les femmes, mais, même atteintes ou blessées, nous devons essayer d’être dans l’avancée, toujours croire que les choses peuvent changer.

NUMERO UNE de Tonie MarshallComment s’est passée la collaboration avec votre coscénariste Marion Doussot ?
Je suis ravie d’avoir travaillé avec Marion, d’autant plus que nous ne sommes pas de la même génération. Moi, je suis d’une génération heureuse. Quand j’avais vingt ans, j’avais la certitude que rien ne me serait interdit. Des filles avaient déjà entrepris des tas de choses, la route était ouverte.
Hélas, l’espace des femmes s’est depuis curieusement rétréci, on est en pleine régression. Quand j’ai rencontré des jeunes féministes de l’âge de Marion, j’ai senti un clivage entre nous. Ces femmes de trente ans sont remontées comme des pendules et elles ont raison ! Certes, il y a davantage de parité mais les femmes subissent la recrudescence d’une forme de pruderie, doublée de l’agressivité sexuelle qu’entraîne toute frustration. La morale et la religion, quelles qu’elles soient, ne sont jamais favorables aux femmes.

Après "Tontaine et Tonton", c’est la deuxième fois que vous travaillez avec Emmanuelle Devos.
J’avais appelé mon personnage Emmanuelle avant de penser à elle, je ne pourrais vous dire pourquoi...
Emmanuelle est quelqu’un que j’aime beaucoup, avec laquelle je me sens très libre, dans un rapport de vérité et de travail.
Pour ce rôle, nous avons beaucoup travaillé sur son maintien, sa démarche, ses vêtements ou ses chaussures. Il fallait qu’elle attrape une assise, une tenue de corps et de langage propre aux fonctions de dirigeante d’entreprise.
Il fallait aussi qu’elle apprenne le chinois ! Li Song, qui joue l’interprète dans le film, l’a coachée pendant des mois, c’est une langue difficile.
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