Rencontre instructive avec Jean-Claude Gondard, un sculpteur ermontois passionné !

"Ici, c'est la maison des sculptures"  s'est exclamée un jour la petite-fille de Jean-Claude Gondard. Il parait que la vérité sort de la bouche des enfants… n'en doutez plus ! A 6 ans, elle est déjà prête à prendre la relève de son grand père, elle aime travailler avec lui ses premiers modelages. Et "notre" artiste ne se fait pas prier pour lui transmettre ses connaissances.
Partons donc à notre tour à la rencontre de Jean-Claude, sculpteur ermontois, qui ouvrira ses portes lors de la prochaine journée "Jardins en fête"  prévue en juin.

Jean-Claude, comment vous est venue l'envie de sculpter ?
Un peu par hasard !  Depuis la retraite, ça me manquait d'avoir une activité artistique.
Je me suis inscrit pour faire du dessin car je me suis toujours intéressé aux arts. A l'école je me débrouillais mais je n'ai jamais envisagé une carrière artistique. Puis j'ai fait du dessin, de l'aquarelle. Enfin, un jour, par l'intermédiaire d'une amie, j'ai participé à un cours de modelage et j'ai bien accroché tout de suite. Cela m'a plu et cela  fait maintenant cinq ou six ans que je ne fais que de la sculpture. Au départ j'ai réalisé des petits modèles puis j'ai pris de l'assurance.

Livrez-nous quelques petits conseils si l'on veut débuter ou progresser en sculpture ?
Pour ma part, j'ai acheté de nombreux livres qui expliquent comment faire du modelage. J'ai appris beaucoup par moi-même dans ces ouvrages qui sont très bien faits. Evidemment mes "séances" à la MJC m'ont aussi beaucoup aidé. C'est l'occasion de se retrouver, d'échanger. On donne des avis, on a besoin du regard des autres sur ce que l'on fait.

Comment procédez-vous donc pour réaliser vos sculptures ?
Je réalise essentiellement des corps de femmes. Je travaille d'après des photos artistiques qui me plaisent. Le problème des photos par rapport à un vrai modèle, c'est que l'on voit qu'un seul côté. Heureusement dans les livres, on peut retrouver les proportions du corps humain : tête : 1/7 du corps…etc
Je travaille à partir de la terre de potier, des pains de glaise que l'on trouve dans de nombreux magasins d'arts créatifs.
Au départ, la terre est humide, molle. On la travaille pendant une séance de 2 ou 3 heures, à raison de 5 à 6 séances par sculpture. Mais, étant à l'air pendant qu'on la travaille, celle-ci sèche, A la fin de la séance, on l'humidifie, on l'entoure dans les chiffons pour garder l'humidité. C'est pour cela qu'il ne faut trop multiplier les séances de travail. Une fois que c'est sec, on ne peut plus reprendre.
Une autre difficulté que rencontrent les sculpteurs : la terre est molle et avec le poids cela s'affaisse souvent. On est obligé de mettre des cales, des tiges pour éviter que cela ne s'effondre. Il faut donc surveiller la déformation lors du séchage.
Pour une œuvre, au début on commence par donner une forme générale puis, petit à petit, plus cela sèche, plus cela tient bien et on peut finir sa sculpture. A la fin on enlève toutes les cales et tiges. Pour ma part, je prends maintenant des baguettes en plastique (des baguettes chinoises). A chaque séance  il faut les tourner et il ne faut pas oublier de les enlever à la cuisson !
Enfin, à chaque fois qu'on rajoute un petit peu de terre pour donner des formes, il faut faire attention à ce qu'il n'y ait pas de bulles d'air emprisonnées, sinon, à la cuisson, la sculpture va s'éclater en morceaux.. Tous les sculpteurs le savent mais cela arrive parfois même aux plus expérimentés.

Merci pour tous ces détails fort intéressants. Place maintenant à la cuisson ?
Evidemment il faut un four spécial qui monte à plus de 1000 degrés. Pour ma part, j'ai la chance  d'utiliser celui de la MJC d'Ermont que je remercie vivement. La cuisson dure de nombreuses heures avec un cycle particulier de montées et descentes en températures.
Ensuite, la sculpture sort toute blanche et doit être poncée. Puis commencent les finitions !

Parlons-en ! Comment obtenez-vous la couleur et les effets souhaités pour votre œuvre ?
Je fais des finitions avec de la gomme-laque incolore à laquelle on ajoute des pigments  pour colorer. Cela vient d'Asie. Les Asiatiques sont les "maîtres" des gomme-laques  qui proviennent de sécrétions de cochenilles que l'on recueille.
Pour ma part, je mets deux couches de gomme-laque pour donner du brillant. Pour atténuer ensuite le brillant, je mets de la cire (avec ou sans pigments) et on peut donner ainsi un effet plus clair à certains endroits. Enfin je frotte avec un chiffon pour finaliser : donner un brillant avec des reflets clairs là où l'on enlève un peu moins de cire.

Après toutes ces explications précises, les lecteurs vont avoir envie de découvrir vos œuvres !
Contrairement à d'autres, je n'éprouve pas un besoin essentiel d'exposer.  Je suis amateur et pour moi cela reste un plaisir.  J'ai déjà exposé tout de même à "l'Estrade" à la MJC d'Ermont, au Salon du petit format à Sannois, au Salon des grandes écoles à Paris (SAGE). La prochaine occasion de rencontrer le public sera lors de la journée " Jardins en fête à Ermont" prévue en juin. Comme l'année dernière, je serai heureux de recevoir les visiteurs et d'exposer mes sculptures dans le jardin. 

Pour terminer, parcourez-vous les bonnes expositions de la Vallée de Montmorency ?
Avec ma femme, je fais le tour des expos dans la région comme celle du Plessis Bouchard ou bien évidemment "Sculpt'arts" à Margency. Il y a tellement de belles choses comme les œuvres de Caline Muller sans oublier celles de mon amie Martine Canillac que je vous invite à découvrir !

Grand merci pour votre disponibilité et cet éclairage précis sur votre passion. Rendez-vous est pris pour le mois de juin !