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Rencontre avec Isabelle Mercat Maheu, Ermontoise qui signe son premier roman "Son père". C'est aussi le coup de coeur de Sophie !

Publié le : 11-05-2012

Son père d'Isabelle Mercat-MaheuA l'automne 2010, je vous conviais à découvrir Isabelle Mercat-Maheu, une Ermontoise qui venait de publier son premier livre, une autobiographie professionnelle : "Histoires d’écritures, voyage en ateliers d’écriture". Nous avions ainsi la possibilité de connaître le métier d'animatrice d'atelier d'écriture et d'apprécier déjà le très beau style littéraire d'Isabelle Mercat-Maheu. (voir article)
Aujourd'hui, elle nous revient avec un premier roman intitulé "Son père". Je laisse le soin à Sophie, notre "célèbre chroniqueuse de livres" qui a beaucoup apprécié ce livre de vous décrire le sujet du livre qui met en scène une enfant et un père incarcéré à la prison de Grenoble. (voir encadré)
Pour ma part, je suis allé une nouvelle fois à la rencontre d'Isabelle pour un entretien chaleureux et toujours très intéressant.

Isabelle, après votre "autobiographie professionnelle" qui a reçu un très bon accueil, avez-vous hésité à franchir le cap de l'écriture d'un roman de fiction ?
A vrai dire, j''ai déjà écrit quelques romans et des nouvelles qui ne sont pas encore publiées. J'hésitais beaucoup car je ne souhaitais pas d'interférence avec mon métier d'animatrice d'atelier d'écriture. Après la sortie de mon premier livre, la réaction des collègues et des participants aux ateliers d'écriture a été positive et m'a encouragée à franchir le pas. Disons que mon premier livre autobiographique représente "ma carte de visite" qui m'aide aujourd'hui dans mon travail et dans mes contacts.
Puis j'ai eu la chance de trouver une jeune maison d'éditions (Editions Kirographaires) qui a apprécié mon manuscrit et qui a décidé de le publier.

Comment avez-vous choisi votre  sujet ? Les ateliers d'écriture aux maisons d'arrêt d'Osny et Fleury Mérogis vous ont-ils servi pour votre histoire ?
Tout d'abord, je dois dire que tout est fictif au niveau des personnages et de l'histoire mais c'est vrai que je me suis appuyé sur mon expérience.
J'ai pensé à cette histoire en étant dans le TGV en direction de Grenoble, j'y allais pour assister à une conférence. Je me suis mis à imaginer cette histoire entre une petite fille et son père, incarcéré à la prison de Grenoble. Ce qui m'importait, c'était de mettre en avant une relation entre un père et son enfant. J'avais animé un atelier d'écriture sur le thème "père-enfant" à la maison d'arrêt d'Osny et je me rappelle bien des échanges qui avaient lieu avant ou après les ateliers : les détenus parlaient avec sensibilité de leur situation envers leurs enfants, de l'image qu'ils renvoient. Ce sont souvent des rapports psychologiques complexes. Dans les livres, on aborde souvent les relations mère-enfant mais plus rarement les liens père-enfant.
En ce qui concerne la partie documentaire du livre (le parloir, le quotidien des détenus) je m'attache à être précise. Pour l'anecdote, je vous avoue que j'ai même appelé la prison de Grenoble pour des détails concernant la situation géographique des cellules des détenus.
Pour la trame de l'histoire, je ne souhaitais pas insérer d'éléments extraordinaires, des rebondissements à chaque page. C'était un parti pris important pour moi. On parle souvent de la prison, de l'hyper violence qui y règne. Je souhaitais plutôt mettre en avant la solitude humaine, le manque de rapport tactile que connaissent les détenus.

Isabelle Mercat-MaheuOn retrouve votre écriture bien structurée et une construction de roman très accessible pour le lecteur ? Comment procédez-vous ?
Contrairement à un précédent roman non publié où je ne m'y retrouvais pas, j'ai tout de suite opté pour ce roman pour un schéma narratif équilibré avec une alternance dans les chapitres, l'un consacré au père et l'autre à sa fille. Au bout d'un moment, j'ai fini par mettre fin à ce huis clos entre les deux protagonistes d’où des chapitres écrits du point de vue de la mère et de la tante. Ce sont elles qui révèlent le prénom  du père et de la fille et racontent ce qui a entrainé la détention du père. J'avais besoin d'arrêter le zoom sur mes deux personnages et de passer à un plan large !

Qu'est-ce qui vous a posé le plus de difficultés ? Transposer les sentiments du père ou bien transcrire les réflexions de la fille ?
C'est l'écriture des réflexions de la fille qui a été le plus difficile car il fallait que je m'adapte à l'âge de l'enfant et que je trouve le bon niveau de langage. Je dois dire que mon fils âgé de 9 ans lors de l'écriture du livre m'a bien aidé : je l'ai sollicité à plusieurs reprises et son avis m'a permis de modifier et d'affiner mon expression.

Pourquoi ce titre "Son père" ?
J'ai hésité. J'évoque les relations père-enfant et le titre "Son père" met le père en avant mais…du point de vue de la fille ! C'est vrai que les enfants doivent toujours s'adapter aux événements, je souhaitais donc mettre en avant cet état de fait et ce titre contrebalance cette constatation: "Son père" montre bien l'importance de la place et de l'image du père pour l'enfant.

 

COUP DE CŒUR DE SOPHIE

"Son père" d'isabelle Mercat Maheu

Nous sommes le samedi 22 janvier 2005. Un homme est dans le quartier d'extraction de la prison de Grenoble et attend sa levée d'écrou, il a le temps de repenser à ces trois années écoulées, son quotidien à l’intérieur de sa cellule, ses codétenus, ses parloirs, ses occupations comme les échecs mais surtout il s'interroge sur son avenir avec sa fille qu'il n'a pas revu depuis son incarcération…
Parallèlement, nous sommes dans le TGV Paris Grenoble, une petite fille âgée de neuf ans trompe son ennui en se remémorant sa  vie protégée par sa maman et sa tante mais  sans ce papa qui a refusé de la voir...
Isabelle Mercat-Maheu nous propose un roman sensible et réaliste. Par sa construction et son écriture adaptée aux personnages, l'auteur a su nous transmettre leurs cheminements, leurs vérités, leurs sentiments, leurs doutes et surtout  la  terrible souffrance qu'ils ont ressentie pendant cette longue séparation.
J'ai vraiment été bouleversée par ce récit  qui, avec une grande sincérité et un ton juste, nous propose une émouvante histoire entre un père et sa fille.
Editions Kirographaires

Son père d'Isabelle Mercat-MaheuA l'automne 2010, je vous conviais à découvrir Isabelle Mercat-Maheu, une Ermontoise qui venait de publier son premier livre, une autobiographie professionnelle : "Histoires d’écritures, voyage en ateliers d’écriture". Nous avions ainsi la possibilité de connaître le métier d'animatrice d'atelier d'écriture et d'apprécier déjà le très beau style littéraire d'Isabelle Mercat-Maheu. (voir article)
Aujourd'hui, elle nous revient avec un premier roman intitulé "Son père". Je laisse le soin à Sophie, notre "célèbre chroniqueuse de livres" qui a beaucoup apprécié ce livre de vous décrire le sujet du livre qui met en scène une enfant et un père incarcéré à la prison de Grenoble. (voir encadré)
Pour ma part, je suis allé une nouvelle fois à la rencontre d'Isabelle pour un entretien chaleureux et toujours très intéressant.

Isabelle, après votre "autobiographie professionnelle" qui a reçu un très bon accueil, avez-vous hésité à franchir le cap de l'écriture d'un roman de fiction ?
A vrai dire, j''ai déjà écrit quelques romans et des nouvelles qui ne sont pas encore publiées. J'hésitais beaucoup car je ne souhaitais pas d'interférence avec mon métier d'animatrice d'atelier d'écriture. Après la sortie de mon premier livre, la réaction des collègues et des participants aux ateliers d'écriture a été positive et m'a encouragée à franchir le pas. Disons que mon premier livre autobiographique représente "ma carte de visite" qui m'aide aujourd'hui dans mon travail et dans mes contacts.
Puis j'ai eu la chance de trouver une jeune maison d'éditions (Editions Kirographaires) qui a apprécié mon manuscrit et qui a décidé de le publier.

Comment avez-vous choisi votre  sujet ? Les ateliers d'écriture aux maisons d'arrêt d'Osny et Fleury Mérogis vous ont-ils servi pour votre histoire ?
Tout d'abord, je dois dire que tout est fictif au niveau des personnages et de l'histoire mais c'est vrai que je me suis appuyé sur mon expérience.
J'ai pensé à cette histoire en étant dans le TGV en direction de Grenoble, j'y allais pour assister à une conférence. Je me suis mis à imaginer cette histoire entre une petite fille et son père, incarcéré à la prison de Grenoble. Ce qui m'importait, c'était de mettre en avant une relation entre un père et son enfant. J'avais animé un atelier d'écriture sur le thème "père-enfant" à la maison d'arrêt d'Osny et je me rappelle bien des échanges qui avaient lieu avant ou après les ateliers : les détenus parlaient avec sensibilité de leur situation envers leurs enfants, de l'image qu'ils renvoient. Ce sont souvent des rapports psychologiques complexes. Dans les livres, on aborde souvent les relations mère-enfant mais plus rarement les liens père-enfant.
En ce qui concerne la partie documentaire du livre (le parloir, le quotidien des détenus) je m'attache à être précise. Pour l'anecdote, je vous avoue que j'ai même appelé la prison de Grenoble pour des détails concernant la situation géographique des cellules des détenus.
Pour la trame de l'histoire, je ne souhaitais pas insérer d'éléments extraordinaires, des rebondissements à chaque page. C'était un parti pris important pour moi. On parle souvent de la prison, de l'hyper violence qui y règne. Je souhaitais plutôt mettre en avant la solitude humaine, le manque de rapport tactile que connaissent les détenus.

Isabelle Mercat-MaheuOn retrouve votre écriture bien structurée et une construction de roman très accessible pour le lecteur ? Comment procédez-vous ?
Contrairement à un précédent roman non publié où je ne m'y retrouvais pas, j'ai tout de suite opté pour ce roman pour un schéma narratif équilibré avec une alternance dans les chapitres, l'un consacré au père et l'autre à sa fille. Au bout d'un moment, j'ai fini par mettre fin à ce huis clos entre les deux protagonistes d’où des chapitres écrits du point de vue de la mère et de la tante. Ce sont elles qui révèlent le prénom  du père et de la fille et racontent ce qui a entrainé la détention du père. J'avais besoin d'arrêter le zoom sur mes deux personnages et de passer à un plan large !

Qu'est-ce qui vous a posé le plus de difficultés ? Transposer les sentiments du père ou bien transcrire les réflexions de la fille ?
C'est l'écriture des réflexions de la fille qui a été le plus difficile car il fallait que je m'adapte à l'âge de l'enfant et que je trouve le bon niveau de langage. Je dois dire que mon fils âgé de 9 ans lors de l'écriture du livre m'a bien aidé : je l'ai sollicité à plusieurs reprises et son avis m'a permis de modifier et d'affiner mon expression.

Pourquoi ce titre "Son père" ?
J'ai hésité. J'évoque les relations père-enfant et le titre "Son père" met le père en avant mais…du point de vue de la fille ! C'est vrai que les enfants doivent toujours s'adapter aux événements, je souhaitais donc mettre en avant cet état de fait et ce titre contrebalance cette constatation: "Son père" montre bien l'importance de la place et de l'image du père pour l'enfant.

 

COUP DE CŒUR DE SOPHIE

"Son père" d'isabelle Mercat Maheu

Nous sommes le samedi 22 janvier 2005. Un homme est dans le quartier d'extraction de la prison de Grenoble et attend sa levée d'écrou, il a le temps de repenser à ces trois années écoulées, son quotidien à l’intérieur de sa cellule, ses codétenus, ses parloirs, ses occupations comme les échecs mais surtout il s'interroge sur son avenir avec sa fille qu'il n'a pas revu depuis son incarcération…
Parallèlement, nous sommes dans le TGV Paris Grenoble, une petite fille âgée de neuf ans trompe son ennui en se remémorant sa  vie protégée par sa maman et sa tante mais  sans ce papa qui a refusé de la voir...
Isabelle Mercat-Maheu nous propose un roman sensible et réaliste. Par sa construction et son écriture adaptée aux personnages, l'auteur a su nous transmettre leurs cheminements, leurs vérités, leurs sentiments, leurs doutes et surtout  la  terrible souffrance qu'ils ont ressentie pendant cette longue séparation.
J'ai vraiment été bouleversée par ce récit  qui, avec une grande sincérité et un ton juste, nous propose une émouvante histoire entre un père et sa fille.
Editions Kirographaires

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