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Rencontre à Enghien avec l'inclassable Roger Brégou : « A chacun de se laisser guider par son imaginaire ! »

Publié le : 11-05-2015

Il y a deux ans et pendant trois mois, la ville d'Enghien a mis les murs de sa médiathèque à la disposition de Roger Brégou afin de lui permettre d'exposer ses fameuses "phot'oniriques". Nous avons alors découvert des oeuvres étranges laissant vagabonder l'imaginaire de chacun.
Mais Roger Brégou a d'autres cordes à son arc : il peint pour le plaisir, écrit de nombreux romans truculents dont "Imagin'air" qui vient de paraître. L'occasion de rencontrer cet Enghienois de 82 ans, amoureux de la vie et artiste aux multiples facettes, était trop belle.

 

Roger Brégou devant son triptiqueIl y a deux ans, le grand public vous a découvert avec cette exposition personnelle organisée par la médiathèque d'Enghien présentant vos oeuvres "phot'oniriques". Mais évoquons tout d'abord votre longue carrière…
Pendant la carrière que vous évoquez (elle a débuté en 1951), j'ai successivement exercé les fonctions de maquettiste, de concepteur, de directeur d'atelier de création, de directeur artistique dans le cadre de plusieurs agences de publicité parisienne. En 1965, décidé à reprendre ma liberté, j'ai créé ma propre société de création publicitaire me mettant au service d'activités commerciales diverses : l'industrie, la grande consommation, la mode etc...et cela a bien fonctionné. Mes créations devaient être bonnes sinon je n'aurais pu gagner ma croûte... et si longtemps !
Le service assumé à mes clients comprenait : la conception, la réalisation de maquettes pour visualiser, la direction artistique des prises de vues photographiques, les illustrations, l'exécution des documents techniques et la concrétisation des fichiers destinés à l'imprimeur. Entre autres, parmi mes réalisations de l'époque, j'ai conçu des catalogue pour Prénatal, Vilmorin, l'Air Liquide, des plaquettes de prestige pour l'Aérospatiale, des affiches pour le Crédit Foncier de France, des créations pour Playtex, les tissus Corot. Une seule recette pour réussir : un client content en amène un autre ! Et tout cela pendant 45 ans ! J'ai cessé mon activité, il n'y a pas si longtemps, après avoir honoré jusqu'à 75 ans mon dernier contrat. Une grande fierté pour moi.

Vous avez dû vous adapter seul aux évolutions techniques durant votre carrière ?
Oui ! Au départ mes outils étaient le tire-ligne et le pinceau. Puis est survenu le Rotring (les traits, il fallait les tirer en apnée). L'arrivée de l'ordinateur a tout révolutionné.

C'est à la retraite que vous avez abordé la peinture ?
Pas exactement. A 15 ans, j'ai débuté sous la férule d'un peintre flamand, un artiste qui peignait "comme dans le temps". Ensuite, absorbé par mon activité professionnelle, je n'ai pu pratiquer que de façon très intermittente réalisant malgré cela une peinture sur bois, un triptyque de 8 m2 (vingt ans de labeur avant son achèvement). A la retraite j'ai repris plus assidument. Je peins sur bois "à la manière" de Bruegel avec de tout petits pinceaux. Ce style est démodé mais je m'en moque ! Je mets deux mois pour peindre un tableau de petite taille et ne me soucie guère d'être dans le vent de ce qui se fait. L'essentiel n'est-il pas d'y prendre du plaisir ? Je n'ai jamais exposé mes oeuvres peintes. Un jour peut-être ! Qui sait ?

Au céfé du Foirail de Roger BrégouLa peinture n'est pas votre seul centre d'intérêt. J'ai découvert que vous aviez publié de nombreux romans.
Oui et pour moi c'est la même chose ! Je peins comme dans le temps passé et raconte des histoires comme jadis ! J'ai écrit mon premier roman, "Au Café du Foirail" en 2006. Ce sont de petites histoires vécues dans un village perdu, écrites dans l'esprit de "Clochemerle". Le public a apprécié la truculence du roman. Cela m'a encouragé à en écrire d'autres. Le dernier "Imagin'air" est composé de récits la plupart surréalistes. Je ne fais aucune recherche historique, je me contente modestement de raconter les histoires qui sortent de ma tête. Je vous l'ai dit, c'est naturel ! Je suis comme un arbre au printemps, je pars dans tous les sens. Ensuite, c'est important, je canalise !
Je n'ai pas de problème avec mon imaginaire mais la mise en forme de mes écrits prennent tout de même beaucoup de mon temps, c'est un gros travail. "L'écriture c'est 10% d'inspiration et 90% de transpiration !" a dit un écrivain dont je n'ai plus le souvenir du nom et qui avait bien raison.

Onirique 233Abordons maintenant ces fameuses phot'oniriques. Comment faite-vous ?
C'est la question que l'on me pose d'entrée. A chaque fois je réponds que, vu mon grand âge, ma mémoire défaille et que je ne me souviens plus.

Mais comprenez-vous notre souhait d'en savoir plus sur le cheminement technique de vos oeuvres originales ?
Oui ! Je le comprends mais ne peux que vous dire qu'il s'agit d'un travail de recherche, de mise en scène, d'une technique de Onirique 152transformation des apparences. Entre-temps une prise de vue intervient. L'oeuvre finale, un tirage limité et numéroté de 1 à 5 contrecollé sur Dibond 3 mm, porte ma signature. A la différence de l'art numérique qui part dans tous les sens au bon gré des logiciels complices de l'artiste, ma technique contrôle ma recherche, rien de ma créations n'est laissé au hasard. J'ai réalisé plus de 300 "oniriques". Elles constituent une oeuvre cohérente. Le public voyage en les regardant et je m'en félicite. A vrai dire, mon seul souci, je le rencontre avec les organisateurs d'exposition : ils ne savent pas dans quelle catégorie d'artistes me placer !onirique 92

D'où vient votre inspiration ?
Mes images sont le fruit d'une quête poétique, la recherche d'un ailleurs, d'un monde parallèle. Elles sont autant de fenêtres ouvertes sur des paysages insolites, oniriques, parfois peuplés d’êtres immatériels fluides et dansants. Pour aborder et cheminer sur les rivages de ce royaume de l'étrange, à chacun de se laisse guider par son imaginaire.

Vous ne donnez aucun titre à vos oeuvres ? Est-ce volontaire ?
Totalement. Si je donnais un titre à mes "oniriques", j'orienterais votre imagination. Je ne veux surtout pas cela ! Chacun doit rester libre de voir ce qu'il souhaite voir !

Quelles sont les réactions du public lors de vos expositions ?
Mes images surprennent et intriguent les visiteurs qui me confient parfois ce qu'ils "voient" : des paysages surréalistes, des monstres qui se diluent, des montagnes qui se disloquent. Et même, dans un cas précis, une situation érotique que j'aurais pu intituler "l'origine du monde" (allusion à l'oeuvre de Gustave Courbet)… A chacun de choisir sa vérité !

Enfin, pour finir, avez-vous des projets en cours ?
Je peins, j'écris, je réalise des images oniriques par période. Jamais simultanément. Ces trois dernières années, j'ai conçu plus de 300 "Oniriques" et dernièrement écrit un livre intitulé "Imagin'air" (352 pages). Je comptais me reposer un peu, mais la rédaction d'un nouveau livre intitulé "Propos de paille et de laine" est venue me titiller l'imaginaire !

A n'en pas douter, nous retrouverons prochainement Roger Brégou pour de nouvelles créations. Merci à lui pour sa disponibilité et son accueil convivial.

Contact Roger Brégou : site internet et email

 

Roger Brégou fait aussi son entrée dans la "Petite Boutique" du Journal de François.
Vous retrouvez dans la "petite boutique" les romans de Roger Brégou ainsi que le recueil des "phot'oniriques" paru à l'occasion de l'exposition réalisée à Enghien.
Rappel : livraison gratuuite pour tous les habitants de la Vallée de Montmorency

AU CAFE DU FOIRAIL de Roger Brégou DEUX FIAT VOLUNTAS TUA   QUI A ASSASSINE LES FEES ? de Roger Brégou Imagin'air de Roger Brégou

 

 

Il y a deux ans et pendant trois mois, la ville d'Enghien a mis les murs de sa médiathèque à la disposition de Roger Brégou afin de lui permettre d'exposer ses fameuses "phot'oniriques". Nous avons alors découvert des oeuvres étranges laissant vagabonder l'imaginaire de chacun.
Mais Roger Brégou a d'autres cordes à son arc : il peint pour le plaisir, écrit de nombreux romans truculents dont "Imagin'air" qui vient de paraître. L'occasion de rencontrer cet Enghienois de 82 ans, amoureux de la vie et artiste aux multiples facettes, était trop belle.

 

Roger Brégou devant son triptiqueIl y a deux ans, le grand public vous a découvert avec cette exposition personnelle organisée par la médiathèque d'Enghien présentant vos oeuvres "phot'oniriques". Mais évoquons tout d'abord votre longue carrière…
Pendant la carrière que vous évoquez (elle a débuté en 1951), j'ai successivement exercé les fonctions de maquettiste, de concepteur, de directeur d'atelier de création, de directeur artistique dans le cadre de plusieurs agences de publicité parisienne. En 1965, décidé à reprendre ma liberté, j'ai créé ma propre société de création publicitaire me mettant au service d'activités commerciales diverses : l'industrie, la grande consommation, la mode etc...et cela a bien fonctionné. Mes créations devaient être bonnes sinon je n'aurais pu gagner ma croûte... et si longtemps !
Le service assumé à mes clients comprenait : la conception, la réalisation de maquettes pour visualiser, la direction artistique des prises de vues photographiques, les illustrations, l'exécution des documents techniques et la concrétisation des fichiers destinés à l'imprimeur. Entre autres, parmi mes réalisations de l'époque, j'ai conçu des catalogue pour Prénatal, Vilmorin, l'Air Liquide, des plaquettes de prestige pour l'Aérospatiale, des affiches pour le Crédit Foncier de France, des créations pour Playtex, les tissus Corot. Une seule recette pour réussir : un client content en amène un autre ! Et tout cela pendant 45 ans ! J'ai cessé mon activité, il n'y a pas si longtemps, après avoir honoré jusqu'à 75 ans mon dernier contrat. Une grande fierté pour moi.

Vous avez dû vous adapter seul aux évolutions techniques durant votre carrière ?
Oui ! Au départ mes outils étaient le tire-ligne et le pinceau. Puis est survenu le Rotring (les traits, il fallait les tirer en apnée). L'arrivée de l'ordinateur a tout révolutionné.

C'est à la retraite que vous avez abordé la peinture ?
Pas exactement. A 15 ans, j'ai débuté sous la férule d'un peintre flamand, un artiste qui peignait "comme dans le temps". Ensuite, absorbé par mon activité professionnelle, je n'ai pu pratiquer que de façon très intermittente réalisant malgré cela une peinture sur bois, un triptyque de 8 m2 (vingt ans de labeur avant son achèvement). A la retraite j'ai repris plus assidument. Je peins sur bois "à la manière" de Bruegel avec de tout petits pinceaux. Ce style est démodé mais je m'en moque ! Je mets deux mois pour peindre un tableau de petite taille et ne me soucie guère d'être dans le vent de ce qui se fait. L'essentiel n'est-il pas d'y prendre du plaisir ? Je n'ai jamais exposé mes oeuvres peintes. Un jour peut-être ! Qui sait ?

Au céfé du Foirail de Roger BrégouLa peinture n'est pas votre seul centre d'intérêt. J'ai découvert que vous aviez publié de nombreux romans.
Oui et pour moi c'est la même chose ! Je peins comme dans le temps passé et raconte des histoires comme jadis ! J'ai écrit mon premier roman, "Au Café du Foirail" en 2006. Ce sont de petites histoires vécues dans un village perdu, écrites dans l'esprit de "Clochemerle". Le public a apprécié la truculence du roman. Cela m'a encouragé à en écrire d'autres. Le dernier "Imagin'air" est composé de récits la plupart surréalistes. Je ne fais aucune recherche historique, je me contente modestement de raconter les histoires qui sortent de ma tête. Je vous l'ai dit, c'est naturel ! Je suis comme un arbre au printemps, je pars dans tous les sens. Ensuite, c'est important, je canalise !
Je n'ai pas de problème avec mon imaginaire mais la mise en forme de mes écrits prennent tout de même beaucoup de mon temps, c'est un gros travail. "L'écriture c'est 10% d'inspiration et 90% de transpiration !" a dit un écrivain dont je n'ai plus le souvenir du nom et qui avait bien raison.

Onirique 233Abordons maintenant ces fameuses phot'oniriques. Comment faite-vous ?
C'est la question que l'on me pose d'entrée. A chaque fois je réponds que, vu mon grand âge, ma mémoire défaille et que je ne me souviens plus.

Mais comprenez-vous notre souhait d'en savoir plus sur le cheminement technique de vos oeuvres originales ?
Oui ! Je le comprends mais ne peux que vous dire qu'il s'agit d'un travail de recherche, de mise en scène, d'une technique de Onirique 152transformation des apparences. Entre-temps une prise de vue intervient. L'oeuvre finale, un tirage limité et numéroté de 1 à 5 contrecollé sur Dibond 3 mm, porte ma signature. A la différence de l'art numérique qui part dans tous les sens au bon gré des logiciels complices de l'artiste, ma technique contrôle ma recherche, rien de ma créations n'est laissé au hasard. J'ai réalisé plus de 300 "oniriques". Elles constituent une oeuvre cohérente. Le public voyage en les regardant et je m'en félicite. A vrai dire, mon seul souci, je le rencontre avec les organisateurs d'exposition : ils ne savent pas dans quelle catégorie d'artistes me placer !onirique 92

D'où vient votre inspiration ?
Mes images sont le fruit d'une quête poétique, la recherche d'un ailleurs, d'un monde parallèle. Elles sont autant de fenêtres ouvertes sur des paysages insolites, oniriques, parfois peuplés d’êtres immatériels fluides et dansants. Pour aborder et cheminer sur les rivages de ce royaume de l'étrange, à chacun de se laisse guider par son imaginaire.

Vous ne donnez aucun titre à vos oeuvres ? Est-ce volontaire ?
Totalement. Si je donnais un titre à mes "oniriques", j'orienterais votre imagination. Je ne veux surtout pas cela ! Chacun doit rester libre de voir ce qu'il souhaite voir !

Quelles sont les réactions du public lors de vos expositions ?
Mes images surprennent et intriguent les visiteurs qui me confient parfois ce qu'ils "voient" : des paysages surréalistes, des monstres qui se diluent, des montagnes qui se disloquent. Et même, dans un cas précis, une situation érotique que j'aurais pu intituler "l'origine du monde" (allusion à l'oeuvre de Gustave Courbet)… A chacun de choisir sa vérité !

Enfin, pour finir, avez-vous des projets en cours ?
Je peins, j'écris, je réalise des images oniriques par période. Jamais simultanément. Ces trois dernières années, j'ai conçu plus de 300 "Oniriques" et dernièrement écrit un livre intitulé "Imagin'air" (352 pages). Je comptais me reposer un peu, mais la rédaction d'un nouveau livre intitulé "Propos de paille et de laine" est venue me titiller l'imaginaire !

A n'en pas douter, nous retrouverons prochainement Roger Brégou pour de nouvelles créations. Merci à lui pour sa disponibilité et son accueil convivial.

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