Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : "Une nouvelle amie" de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "Une nouvelle amie" de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier

Publié le : 05-11-2014

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

UNE NOUVELLE AMIE de François OzonZoom nouveauté : "Une nouvelle amie" de François Ozon

L'histoire
À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.
Un film de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz, Isild le Besco, Aurore Clément…

>> Bande annonce du film

 

Bonus : propos de François Ozon, réalisateur du film

D’où vient l’idée d’une nouvelle amie ?
Le film est librement inspiré d’une nouvelle de Ruth Rendell, « The New Girlfriend », une histoire de quinze pages dans l’esprit de la série télé « Hitchcock présente » : une femme découvre que le mari de son amie se travestit en cachette. Il devient sa nouvelle amie, mais lorsque ce dernier lui déclare sa flamme et essaye de faire l’amour avec elle, elle le tue. J’avais lu cette nouvelle à l’époque d’une "robe d’été", il y a une vingtaine d’années et j’en avais écrit une adaptation très fidèle pour un court UNE NOUVELLE AMIE de François Ozonmétrage, mais je n’avais trouvé ni le financement, ni le casting idéal et j’avais donc abandonné ce projet.
Souvent, j’ai repensé à cette histoire, qui me hantait et je me suis rendu compte que les grands films sur le travestissement qui me plaisaient étaient ceux où le personnage se travestit au départ non pas par désir personnel mais sous une contrainte extérieure : des musiciens poursuivis par la mafia obligés de se déguiser en femmes dans "Certains l’aiment chaud", un acteur au chômage qui devient actrice pour obtenir un rôle dans "Tootsie", ou une autre actrice sans le sou dans "Victor Victoria"… Ces circonstances extérieures permettent aux spectateurs de s’identifier aux personnages et de jouir du travestissement sans culpabilité ou malaise, Billy Wilder étant pour moi la référence parfaite pour traiter un tel sujet. Sauf que dans le cas de mon histoire le personnage avait ce désir en lui avant son véritable passage à l’acte…

D’où l’idée du deuil pour permettre au spectateur de s’identifier malgré tout à David/Virginia ?
Cette idée du deuil, qui n’existait pas dans la nouvelle, permet au spectateur et à Claire de comprendre le comportement de David avant de l’accepter. D’où l’importance du flash back avec la scène où David réussit à calmer et à nourrir son enfant grâce à l’odeur du chemisier de sa femme morte.
J’ai eu cette idée grâce à une conversation avec Chantal Poupaud, qui a réalisé "crossdresser", un documentaire sur les transgenres (passionnant sur le rituel concret de la transformation : s’épiler, se maquiller, mettre un cache barbe…). Elle connaît très bien ce milieu, et je lui ai donc demandé de me parler des travestis qu’elle connaissait et elle m’a parlé de l’un d’eux, dont l’épouse était très malade, elle savait qu’elle allait mourir et avait choisi de disparaître de la vie de son mari. Pour la faire revivre, il avait alors eu le désir de s’habiller avec les vêtements de sa femme et avait commencé à se travestir régulièrement. Cette idée m’a tout de suite fasciné et ému. J’avais enfin la clef pour pouvoir adapter et écrire mon histoire.

Cette origine morbide est néanmoins assez vite éclipsée : Laura morte cède peu à peu la place au tiers libérateur incarné par Virginia…
Tout le début du film est assez dramatique, autour de Laura et de sa mort, mais petit à petit, dès que la nouvelle amitié se scelle, la légèreté, le plaisir, la joie surgissent avec le shopping, le cinéma, la boîte de nuit… Les deux personnages se font du bien, se consolent mutuellement. Le film rUNE NOUVELLE AMIE de François Ozonetourne vers la vie, David/Virginia ne s’est jamais sentie aussi heureuse et Claire s’épanouit complètement. À un moment, j’avais écrit une note d’intention un peu ironique : « Mon projet est que chaque homme en sortant de la projection de ce film se précipite pour acheter des collants, du maquillage ou des robes, non pas pour sa femme mais pour lui-même ! » Mais les producteurs ont craint que ça ne fasse peur aux financiers… Mon but était vraiment de faire découvrir et partager les artifices féminins aux hommes, les faire pénétrer l’univers du travestissement en douceur, avec tendresse et humour. Avec l’idée de ne jamais se moquer des personnages, de les accompagner et d’être toujours en empathie avec eux.

Quand on rit, ce n’est pas contre le personnage de David/Virginia mais parce que son plaisir de se travestir est communicatif, notamment lors de la scène de shopping…

La comédie vient du plaisir que vit le personnage. On est à sa hauteur, à la hauteur de son innocence. Le désir de David est assez limpide. À partir de la moitié du film, il l’a accepté et a trouvé son identité : il veut être Virginia. C’est lui qui, le premier, demande à Claire de dire la vérité à Gilles, d’arrêter de mentir… Claire est davantage perturbée, elle se pose beaucoup de questions, avance, recule. Paradoxalement, c’est elle le personnage le plus torturé et névrotique. Elle est d’abord choquée, dit à David qu’il est malade, pervers. Puis elle opère un vrai cheminement et finit par accepter entièrement le désir de David et son propre désir pour Virginia.

Comment s’est fait le choix de Romain Duris ?
J’ai vu plusieurs acteurs, avec lesquels j’ai fait des essais de maquillage et de perruques, pour voir à quoi ils ressemblaient en femme, si ça fonctionnait. C’était un moyen de tester leur désir de féminité. Romain s’est imposé, non pas parce qu’il était « la plus belle femme », mais parce qu’il émanait de lui une grande joie à se travestir. Il y avait une évidence, une incarnation, un plaisir fétichiste d’enfiler les bas, les robes, sans ironie ou distance. J’avais déjà repéré dans "17 fois Cécile Cassard" de Christophe Honoré, sa manière gracieuse et ludique de chanter la chanson de Lola de Jacques Demy. Son désir pour le rôle de David/Virginia était tellement fort que le choisir est devenu une évidence pour moi.

UNE NOUVELLE AMIE de François OzonEt le choix d’Anaïs Demoustier ?
Claire est un personnage compliqué dont nous suivons le point de vue, mais qui est avant tout en réaction, spectatrice de la métamorphose de David/Virginia. Elle a très peu de dialogues, c’est davantage sur son visage qu’on suit son évolution : ses désirs, ses peurs, ses mensonges à Gilles mais aussi à elle-même. J’ai vu beaucoup d’actrices pour le rôle, mais très vite, j’ai trouvé qu’Anaïs était la plus intéressante à filmer en position d’observatrice. Il se passe toujours quelque chose sur son visage, dans ses yeux et aux essais avec Romain, elle s’est définitivement imposée. Pour le film, je lui ai demandé de changer sa couleur de cheveux. Pour moi, elle a une vraie carnation de rousse, je tenais à mettre en valeur ses taches de rousseur et à la magnifier.

Et le choix de Raphaël Personnaz ?
Je l’avais rencontré pour le rôle de Virginia. A priori, physiquement, on peut l’imaginer plus facilement en femme que Romain, mais finalement ça ne marchait pas. Quand je l’ai appelé pour lui dire que je ne le prenais pas pour le rôle de Virginia mais que par contre, je voulais lui proposer celui de Gilles, il m’a répondu aussitôt : « Génial, je préfère Gilles, je ne me sentais pas à l’aise dans l’autre rôle ! »

Et Isild Le Besco ?
Isild incarne vraiment la blondeur, quelque chose d’étincelant. Comme pour le personnage de Claire, il était important de prendre une actrice juvénile qui puisse passer de seize ans à trente ans… Et qui ait un visage lumineux, suffisamment singulier pour qu’elle puisse hanter tout le film.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

UNE NOUVELLE AMIE de François OzonZoom nouveauté : "Une nouvelle amie" de François Ozon

L'histoire
À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.
Un film de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier, Raphaël Personnaz, Isild le Besco, Aurore Clément…

>> Bande annonce du film

 

Bonus : propos de François Ozon, réalisateur du film

D’où vient l’idée d’une nouvelle amie ?
Le film est librement inspiré d’une nouvelle de Ruth Rendell, « The New Girlfriend », une histoire de quinze pages dans l’esprit de la série télé « Hitchcock présente » : une femme découvre que le mari de son amie se travestit en cachette. Il devient sa nouvelle amie, mais lorsque ce dernier lui déclare sa flamme et essaye de faire l’amour avec elle, elle le tue. J’avais lu cette nouvelle à l’époque d’une "robe d’été", il y a une vingtaine d’années et j’en avais écrit une adaptation très fidèle pour un court UNE NOUVELLE AMIE de François Ozonmétrage, mais je n’avais trouvé ni le financement, ni le casting idéal et j’avais donc abandonné ce projet.
Souvent, j’ai repensé à cette histoire, qui me hantait et je me suis rendu compte que les grands films sur le travestissement qui me plaisaient étaient ceux où le personnage se travestit au départ non pas par désir personnel mais sous une contrainte extérieure : des musiciens poursuivis par la mafia obligés de se déguiser en femmes dans "Certains l’aiment chaud", un acteur au chômage qui devient actrice pour obtenir un rôle dans "Tootsie", ou une autre actrice sans le sou dans "Victor Victoria"… Ces circonstances extérieures permettent aux spectateurs de s’identifier aux personnages et de jouir du travestissement sans culpabilité ou malaise, Billy Wilder étant pour moi la référence parfaite pour traiter un tel sujet. Sauf que dans le cas de mon histoire le personnage avait ce désir en lui avant son véritable passage à l’acte…

D’où l’idée du deuil pour permettre au spectateur de s’identifier malgré tout à David/Virginia ?
Cette idée du deuil, qui n’existait pas dans la nouvelle, permet au spectateur et à Claire de comprendre le comportement de David avant de l’accepter. D’où l’importance du flash back avec la scène où David réussit à calmer et à nourrir son enfant grâce à l’odeur du chemisier de sa femme morte.
J’ai eu cette idée grâce à une conversation avec Chantal Poupaud, qui a réalisé "crossdresser", un documentaire sur les transgenres (passionnant sur le rituel concret de la transformation : s’épiler, se maquiller, mettre un cache barbe…). Elle connaît très bien ce milieu, et je lui ai donc demandé de me parler des travestis qu’elle connaissait et elle m’a parlé de l’un d’eux, dont l’épouse était très malade, elle savait qu’elle allait mourir et avait choisi de disparaître de la vie de son mari. Pour la faire revivre, il avait alors eu le désir de s’habiller avec les vêtements de sa femme et avait commencé à se travestir régulièrement. Cette idée m’a tout de suite fasciné et ému. J’avais enfin la clef pour pouvoir adapter et écrire mon histoire.

Cette origine morbide est néanmoins assez vite éclipsée : Laura morte cède peu à peu la place au tiers libérateur incarné par Virginia…
Tout le début du film est assez dramatique, autour de Laura et de sa mort, mais petit à petit, dès que la nouvelle amitié se scelle, la légèreté, le plaisir, la joie surgissent avec le shopping, le cinéma, la boîte de nuit… Les deux personnages se font du bien, se consolent mutuellement. Le film rUNE NOUVELLE AMIE de François Ozonetourne vers la vie, David/Virginia ne s’est jamais sentie aussi heureuse et Claire s’épanouit complètement. À un moment, j’avais écrit une note d’intention un peu ironique : « Mon projet est que chaque homme en sortant de la projection de ce film se précipite pour acheter des collants, du maquillage ou des robes, non pas pour sa femme mais pour lui-même ! » Mais les producteurs ont craint que ça ne fasse peur aux financiers… Mon but était vraiment de faire découvrir et partager les artifices féminins aux hommes, les faire pénétrer l’univers du travestissement en douceur, avec tendresse et humour. Avec l’idée de ne jamais se moquer des personnages, de les accompagner et d’être toujours en empathie avec eux.

Quand on rit, ce n’est pas contre le personnage de David/Virginia mais parce que son plaisir de se travestir est communicatif, notamment lors de la scène de shopping…

La comédie vient du plaisir que vit le personnage. On est à sa hauteur, à la hauteur de son innocence. Le désir de David est assez limpide. À partir de la moitié du film, il l’a accepté et a trouvé son identité : il veut être Virginia. C’est lui qui, le premier, demande à Claire de dire la vérité à Gilles, d’arrêter de mentir… Claire est davantage perturbée, elle se pose beaucoup de questions, avance, recule. Paradoxalement, c’est elle le personnage le plus torturé et névrotique. Elle est d’abord choquée, dit à David qu’il est malade, pervers. Puis elle opère un vrai cheminement et finit par accepter entièrement le désir de David et son propre désir pour Virginia.

Comment s’est fait le choix de Romain Duris ?
J’ai vu plusieurs acteurs, avec lesquels j’ai fait des essais de maquillage et de perruques, pour voir à quoi ils ressemblaient en femme, si ça fonctionnait. C’était un moyen de tester leur désir de féminité. Romain s’est imposé, non pas parce qu’il était « la plus belle femme », mais parce qu’il émanait de lui une grande joie à se travestir. Il y avait une évidence, une incarnation, un plaisir fétichiste d’enfiler les bas, les robes, sans ironie ou distance. J’avais déjà repéré dans "17 fois Cécile Cassard" de Christophe Honoré, sa manière gracieuse et ludique de chanter la chanson de Lola de Jacques Demy. Son désir pour le rôle de David/Virginia était tellement fort que le choisir est devenu une évidence pour moi.

UNE NOUVELLE AMIE de François OzonEt le choix d’Anaïs Demoustier ?
Claire est un personnage compliqué dont nous suivons le point de vue, mais qui est avant tout en réaction, spectatrice de la métamorphose de David/Virginia. Elle a très peu de dialogues, c’est davantage sur son visage qu’on suit son évolution : ses désirs, ses peurs, ses mensonges à Gilles mais aussi à elle-même. J’ai vu beaucoup d’actrices pour le rôle, mais très vite, j’ai trouvé qu’Anaïs était la plus intéressante à filmer en position d’observatrice. Il se passe toujours quelque chose sur son visage, dans ses yeux et aux essais avec Romain, elle s’est définitivement imposée. Pour le film, je lui ai demandé de changer sa couleur de cheveux. Pour moi, elle a une vraie carnation de rousse, je tenais à mettre en valeur ses taches de rousseur et à la magnifier.

Et le choix de Raphaël Personnaz ?
Je l’avais rencontré pour le rôle de Virginia. A priori, physiquement, on peut l’imaginer plus facilement en femme que Romain, mais finalement ça ne marchait pas. Quand je l’ai appelé pour lui dire que je ne le prenais pas pour le rôle de Virginia mais que par contre, je voulais lui proposer celui de Gilles, il m’a répondu aussitôt : « Génial, je préfère Gilles, je ne me sentais pas à l’aise dans l’autre rôle ! »

Et Isild Le Besco ?
Isild incarne vraiment la blondeur, quelque chose d’étincelant. Comme pour le personnage de Claire, il était important de prendre une actrice juvénile qui puisse passer de seize ans à trente ans… Et qui ait un visage lumineux, suffisamment singulier pour qu’elle puisse hanter tout le film.
(extrait dossier de presse)

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28