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Mercredi cinéma : "Une histoire banale" d'Audrey Estrougo avec Marie Denarnaud.

Publié le : 09-04-2014

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

une histoire banale d'Audrey EstrougoZoom nouveauté : "Une histoire banale" d'Audrey Estrougo

L'histoire
Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot.
Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces.
Un film d'Audrey Estrougo avec Marie Denarnaud, Marie-Sohna Condé, Oumar Diaw, Renaud Astegiani…

 

Bonus : propos d'Audrey Estrougo, réalisatrice du film

Le projet du film
Ce film est né à la suite de refus concernant un autre projet de film. Ce qui revient à dire que ce film est né parce que je refuse d’abdiquer et que rien ne pourra m’empêcher de faire et défendre mon cinéma, CE cinéma. Celui qui s’affranchit des contraintes économico-commerciales et qui veut une histoire banale d'Audrey Estrougopartager une véritable conscience avec les spectateurs, pas uniquement les distraire. C’est un film très réac’ en fait, qui conjugue à la fois mes désirs de cinéaste, de femme et de citoyenne. Un film libre et qui fait du bien. En tout cas à moi, il m’a fait beaucoup de bien puisqu’il m’a réconciliée avec le cinéma.
Du coup, on était quelque part fin 2012 et je me suis dit qu’il était hors de question de rester les bras croisés à me prendre des refus sous prétexte que je ne suis pas dans l’air du temps. Autant créer ma propre vague pour surfer dessus. Alors j’ai écrit. Une semaine plus tard, j’ai proposé le texte à Marie qui a dit «oui», et 1 mois plus tard, nous tournions.
Je pensais que fabriquer ce film serait plus difficile : pas de moyens techniques, ni financiers… Pas question de faire la charité à droite ou à gauche non plus. Du coup, j’ai appréhendé les choses comme elles se présentaient :
1. J’ai réuni mon équipe de fidèles. Les conditions étaient claires, que du bénévolat. Tous, ou presque, ont répondu présent.
2. J’ai démarché les loueurs pour obtenir le matériel nécessaire, car même si c’est un film fauché, ça reste un film de cinéma. J’ai eu la chance de tomber sur des interlocuteurs de grande intelligence, de grande écoute et profondément amoureux du cinéma, ou en tout cas désireux de faire exister tous les cinémas : TSF, Tapages, PolySon, Studio L’Equipe et La Puce à l’Oreille ont été des partenaires hors pairs, d’une humanité incroyable.
3. Pour nourrir tout ce monde et régler les impératifs, j’ai organisé une cagnotte sur le web. 8000€ et 3 semaines plus tard, le film était dans la boite. Et le plus dur a commencé…

une histoire banale d'Audrey EstrougoCar, j’insiste, le faire n’a été que du bonheur. Finalement, dans ce flot de contraintes, j’ai trouvé une liberté de création extraordinaire. Nous tournions majoritairement dans mon appartement. Imaginez donc 8 à 10 personnes dans moins de 40m², plus une caméra, plus des projecteurs, plus une comédienne, soit à poil, soit en forte intensité émotionnelle ! Tout le monde venait avec le sourire. La gravité du sujet n’a pas du tout atteint le moral des troupes, bien au contraire et c’est important de le souligner… Après tout ce qu’on a pu entendre sur les techniciens de cinéma et la convention collective. Sans leur générosité et leur passion, ce film n’aurait jamais existé. Nous formions un tout, équipe et acteurs réunis avec pour seule envie : faire ce film et rien d’autre. Quelle osmose.
Une image me restera, celle des fins de journée où dans ma salle de bains (de 4m²), Marie se rhabillait tandis que moi, je nettoyais mes toilettes. En même temps, nous débriefions de notre journée. Voilà c’était aussi simple que ça. Aussi simple que d’emprunter l’appartement d’une de mes meilleures amies et aussi voisine pour déjeuner tous les jours. Aussi simple que de se sentir libre de dire ou faire ce que j’avais envie parce que ce tournage-là, il m’appartenait entièrement. Et aujourd’hui, même si je sais combien le temps m’aura fait défaut par moment, je n’ai aucun regret et je sais qu’en 3 semaines, je suis capable de beaucoup de choses.

Un sujet tabou
Là encore, le sujet du film vient des stigmates hérités des refus sur le film précédent. "Taulardes", qui sera donc finalement (et normalement) le film suivant, est un huis clos qui se déroule dans le milieu carcéral féminin. Non pas que j’aime les sujets invendables, mais je suis avant tout persuadée que le cinéma est aussi un art de dénonciation qui peut servir à faire bouger les choses. J’aime être bousculée, j’aime quand un film me une histoire banale d'Audrey Estrougorenverse. Donc logiquement, je vais vers ce cinéma et, si on excepte la comédie musicale "Toi, moi les autres" qui était un exercice de style particulier, dès "Regarde moi", j’ai clairement positionné ma caméra. J’aime l’idée de confronter mes personnages à des milieux hostiles, à créer chez eux une dualité profonde et invisible.
Avec le sujet du viol, j’ai voulu pousser cette idée un peu plus loin. J’ai voulu filmer le mal invisible qui ronge et qui détruit, donner une caisse de résonance à toutes ces fractures sourdes. J’ai aussi eu envie de taper une gueulante, mais avant tout en tant que femme et avec un regard féminin, ce qui est très difficile puisque même nous les femmes, avons l’habitude de nous juger à travers le regard des hommes. Notre manière de penser est aussi influencée par la pensée de l’homme, c’est ainsi que la société est faite. Pour ce faire, j’ai décidé de traiter mon sujet de manière frontale avec sans cesse ce questionnement féminin.
Je sais que c’est d’ailleurs ce qui déroute souvent les spectateurs hommes du film qui rejettent une telle froideur ou qui n’ont plus leurs repères habituels auxquels se raccrocher et qui refusent un tel dépouillement de soi de la part du personnage principal.
Du coup, si j’ai choisi de parler du viol et de le traiter comme tel, c’est pour parler de la femme, de la place qu’on lui accorde et qu’elle s’accorde. Pour dénoncer un crime qui ne devrait plus exister de nos jours et encore moins en France. Si le viol est tabou, c’est parce que c’est un acte qui repose essentiellement sur la suprématie de l’homme sur la femme, et le reconnaître comme un crime (ce qui n’est toujours pas le cas, puisque c’est un fait qui se juge en correctionnelle et non aux assises !) reviendrait à remettre en  question les fondements de notre société. Si ce n’est pas mission impossible, c’est de toute évidence embarrassant. Et comme je n’ai pas envie de me taire sur ce sujet, je dis que ça m’emmerde, je dénonce, à ma façon.

une histoire banale d'Audrey EstrougoMarie Danarnaud
Marie, je l’ai rencontrée lors du casting de "Taulardes". Depuis "Les corps impatients", je la suis. Elle m’intéresse dans ses choix de comédienne, dans sa façon à elle de (re)définir le métier d’actrice, qui correspond à ma vision. Et puis un jour, on s’est rencontrées et on ne s’est plus lâchées. Ça a été immédiat, une évidence. Elle a dans son énergie un truc qui donne tellement envie, en tout cas à moi, ça me fait envie ! Et puis elle sait jouer, elle peut tout jouer, c’est un stradivarius. Avec elle, j’ai appris, beaucoup. Elle m’a appris à être plus exigeante, plus à l’écoute. Elle m’a redonné confiance aussi parce qu’elle est saine et simple, donc très facile à diriger finalement. Avec Marie, on sait qu’on est dans le même bateau et qu’on rame dans le même sens. De fait, on peut tout se dire et pas toujours en bien. Quoiqu’il en soit, pour "Une histoire banale", c’était la partenaire de jeu rêvée, la meilleure alliée possible. Elle ne faisait qu’un avec l’équipe, d’une implication totale. Elle s’amusait à dire « je sais pas ce que je fais, je saute dans le vide et je te fais confiance », son plus beau cadeau.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

une histoire banale d'Audrey EstrougoZoom nouveauté : "Une histoire banale" d'Audrey Estrougo

L'histoire
Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot.
Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces.
Un film d'Audrey Estrougo avec Marie Denarnaud, Marie-Sohna Condé, Oumar Diaw, Renaud Astegiani…

 

Bonus : propos d'Audrey Estrougo, réalisatrice du film

Le projet du film
Ce film est né à la suite de refus concernant un autre projet de film. Ce qui revient à dire que ce film est né parce que je refuse d’abdiquer et que rien ne pourra m’empêcher de faire et défendre mon cinéma, CE cinéma. Celui qui s’affranchit des contraintes économico-commerciales et qui veut une histoire banale d'Audrey Estrougopartager une véritable conscience avec les spectateurs, pas uniquement les distraire. C’est un film très réac’ en fait, qui conjugue à la fois mes désirs de cinéaste, de femme et de citoyenne. Un film libre et qui fait du bien. En tout cas à moi, il m’a fait beaucoup de bien puisqu’il m’a réconciliée avec le cinéma.
Du coup, on était quelque part fin 2012 et je me suis dit qu’il était hors de question de rester les bras croisés à me prendre des refus sous prétexte que je ne suis pas dans l’air du temps. Autant créer ma propre vague pour surfer dessus. Alors j’ai écrit. Une semaine plus tard, j’ai proposé le texte à Marie qui a dit «oui», et 1 mois plus tard, nous tournions.
Je pensais que fabriquer ce film serait plus difficile : pas de moyens techniques, ni financiers… Pas question de faire la charité à droite ou à gauche non plus. Du coup, j’ai appréhendé les choses comme elles se présentaient :
1. J’ai réuni mon équipe de fidèles. Les conditions étaient claires, que du bénévolat. Tous, ou presque, ont répondu présent.
2. J’ai démarché les loueurs pour obtenir le matériel nécessaire, car même si c’est un film fauché, ça reste un film de cinéma. J’ai eu la chance de tomber sur des interlocuteurs de grande intelligence, de grande écoute et profondément amoureux du cinéma, ou en tout cas désireux de faire exister tous les cinémas : TSF, Tapages, PolySon, Studio L’Equipe et La Puce à l’Oreille ont été des partenaires hors pairs, d’une humanité incroyable.
3. Pour nourrir tout ce monde et régler les impératifs, j’ai organisé une cagnotte sur le web. 8000€ et 3 semaines plus tard, le film était dans la boite. Et le plus dur a commencé…

une histoire banale d'Audrey EstrougoCar, j’insiste, le faire n’a été que du bonheur. Finalement, dans ce flot de contraintes, j’ai trouvé une liberté de création extraordinaire. Nous tournions majoritairement dans mon appartement. Imaginez donc 8 à 10 personnes dans moins de 40m², plus une caméra, plus des projecteurs, plus une comédienne, soit à poil, soit en forte intensité émotionnelle ! Tout le monde venait avec le sourire. La gravité du sujet n’a pas du tout atteint le moral des troupes, bien au contraire et c’est important de le souligner… Après tout ce qu’on a pu entendre sur les techniciens de cinéma et la convention collective. Sans leur générosité et leur passion, ce film n’aurait jamais existé. Nous formions un tout, équipe et acteurs réunis avec pour seule envie : faire ce film et rien d’autre. Quelle osmose.
Une image me restera, celle des fins de journée où dans ma salle de bains (de 4m²), Marie se rhabillait tandis que moi, je nettoyais mes toilettes. En même temps, nous débriefions de notre journée. Voilà c’était aussi simple que ça. Aussi simple que d’emprunter l’appartement d’une de mes meilleures amies et aussi voisine pour déjeuner tous les jours. Aussi simple que de se sentir libre de dire ou faire ce que j’avais envie parce que ce tournage-là, il m’appartenait entièrement. Et aujourd’hui, même si je sais combien le temps m’aura fait défaut par moment, je n’ai aucun regret et je sais qu’en 3 semaines, je suis capable de beaucoup de choses.

Un sujet tabou
Là encore, le sujet du film vient des stigmates hérités des refus sur le film précédent. "Taulardes", qui sera donc finalement (et normalement) le film suivant, est un huis clos qui se déroule dans le milieu carcéral féminin. Non pas que j’aime les sujets invendables, mais je suis avant tout persuadée que le cinéma est aussi un art de dénonciation qui peut servir à faire bouger les choses. J’aime être bousculée, j’aime quand un film me une histoire banale d'Audrey Estrougorenverse. Donc logiquement, je vais vers ce cinéma et, si on excepte la comédie musicale "Toi, moi les autres" qui était un exercice de style particulier, dès "Regarde moi", j’ai clairement positionné ma caméra. J’aime l’idée de confronter mes personnages à des milieux hostiles, à créer chez eux une dualité profonde et invisible.
Avec le sujet du viol, j’ai voulu pousser cette idée un peu plus loin. J’ai voulu filmer le mal invisible qui ronge et qui détruit, donner une caisse de résonance à toutes ces fractures sourdes. J’ai aussi eu envie de taper une gueulante, mais avant tout en tant que femme et avec un regard féminin, ce qui est très difficile puisque même nous les femmes, avons l’habitude de nous juger à travers le regard des hommes. Notre manière de penser est aussi influencée par la pensée de l’homme, c’est ainsi que la société est faite. Pour ce faire, j’ai décidé de traiter mon sujet de manière frontale avec sans cesse ce questionnement féminin.
Je sais que c’est d’ailleurs ce qui déroute souvent les spectateurs hommes du film qui rejettent une telle froideur ou qui n’ont plus leurs repères habituels auxquels se raccrocher et qui refusent un tel dépouillement de soi de la part du personnage principal.
Du coup, si j’ai choisi de parler du viol et de le traiter comme tel, c’est pour parler de la femme, de la place qu’on lui accorde et qu’elle s’accorde. Pour dénoncer un crime qui ne devrait plus exister de nos jours et encore moins en France. Si le viol est tabou, c’est parce que c’est un acte qui repose essentiellement sur la suprématie de l’homme sur la femme, et le reconnaître comme un crime (ce qui n’est toujours pas le cas, puisque c’est un fait qui se juge en correctionnelle et non aux assises !) reviendrait à remettre en  question les fondements de notre société. Si ce n’est pas mission impossible, c’est de toute évidence embarrassant. Et comme je n’ai pas envie de me taire sur ce sujet, je dis que ça m’emmerde, je dénonce, à ma façon.

une histoire banale d'Audrey EstrougoMarie Danarnaud
Marie, je l’ai rencontrée lors du casting de "Taulardes". Depuis "Les corps impatients", je la suis. Elle m’intéresse dans ses choix de comédienne, dans sa façon à elle de (re)définir le métier d’actrice, qui correspond à ma vision. Et puis un jour, on s’est rencontrées et on ne s’est plus lâchées. Ça a été immédiat, une évidence. Elle a dans son énergie un truc qui donne tellement envie, en tout cas à moi, ça me fait envie ! Et puis elle sait jouer, elle peut tout jouer, c’est un stradivarius. Avec elle, j’ai appris, beaucoup. Elle m’a appris à être plus exigeante, plus à l’écoute. Elle m’a redonné confiance aussi parce qu’elle est saine et simple, donc très facile à diriger finalement. Avec Marie, on sait qu’on est dans le même bateau et qu’on rame dans le même sens. De fait, on peut tout se dire et pas toujours en bien. Quoiqu’il en soit, pour "Une histoire banale", c’était la partenaire de jeu rêvée, la meilleure alliée possible. Elle ne faisait qu’un avec l’équipe, d’une implication totale. Elle s’amusait à dire « je sais pas ce que je fais, je saute dans le vide et je te fais confiance », son plus beau cadeau.
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