Mercredi cinéma : "Paris Willouby" d'Arthur Delaire et Quentin Reynaud avec Isabelle Carré, Stéphane De Groodt, Alex Lutz.

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

Zoom nouveauté : "Paris Willouby" d'Arthur Delaire et Quentin Reynaud

L'histoire
Les Guilby-Lacourt forment une famille recomposée typique de notre époque. Entre père, belle-mère, petite sœur, frère, demi-sœur, ou encore demi-oncle, ils ont parfois du mal à s’y retrouver !
Un soir, ils apprennent la mort d’un grand-père avec qui ils ont coupé les ponts depuis une dizaine d’années. Fatalement voués à cohabiter le temps d’un long voyage pour se rendre à son enterrement, ils vont tous très vite devoir s’adapter au concept du « vivre ensemble » dans l’espace exigu de la voiture familiale. Pour le meilleur et pour le pire !
Un film d'Arthur Delaire et Quentin Reynaud avec Isabelle Carré, Stéphane De Groodt, Alex Lutz, Joséphine Japy, Solal Forte, Aminthe Audiard…

Bonus : propos d'Isabelle Carré, actrice principale du film

Parlez-nous de Claire, la jeune femme que vous incarnez dans le film…
Je trouve qu’elle porte formidablement son prénom : elle est claire avec elle-même et les autres, même si finalement, le fait de porter sa famille sur ses épaules finit par lui peser un peu trop… Claire, c’est le point d’équilibre sur lequel tout le monde a pris l’habitude de se reposer. À force d’apaiser sa tribu, la moutarde lui monte au nez mais elle garde toujours l’espoir de pouvoir tout arranger car c’est aussi quelqu’un de très positif.

C’est un personnage qui vous a touché ?
Oui, ça m’a fait du bien de devenir cette mère de famille. Ça fait plusieurs fois ces derniers temps qu’on me le propose et ça me convient car c’est un registre qui accompagne mon évolution personnelle ! Je n’aimerais pas jouer les « vieilles petites filles » toute ma vie… J’ai des points communs avec Claire, ce côté pilier familial, même si elle est plus organisée que moi !

"Paris-Willouby" parle de ces familles où, à force de non-dits et de silences, il faut un jour exprimer les choses, quitte à les mettre brutalement au point !
Absolument, notamment avec Marc, (mon frère dans le film joué par Alex Lutz), qui est une sorte d’enfant supplémentaire à la maison ou celui de Maurice, (mon mari interprété par Stéphane de Groodt), qui se débat avec ses cachoteries de boulot ou les problèmes de sexualité au sein de son couple. Le voyage que la famille va devoir entamer est l’occasion d’une grande réorganisation et d’une série de « pétages de plombs » qui vont enfin permettre de dire les choses… Tout part du sentiment d’abandon que Claire et Marc ressentent depuis leur enfance. La mort de leur père va faire se soulever le couvercle qu’ils ont placé sur cette douleur…

C’est une histoire qui semble vous avoir touchée parce qu’il y a longtemps que ce projet vous accompagne…
Oui j’ai dû le recevoir il y a au moins quatre ans. Au départ, Arthur et Quentin avaient écrit un tout autre scénario qui s’appelait "Pariswilloughby" et qui se terminait en Angleterre. Il y avait déjà cette idée de voyage initiatique et familial… Pour des raisons financières, le film ne s’est finalement pas fait. Les garçons sont repartis en écriture de manière très courageuse, en conservant tout leur esprit et cette tendresse que j’aime beaucoup dans le film, ce côté "Little Miss Sunshine". Ils y ont ajouté une vraie mélancolie, une autre profondeur née du fait qu’Arthur a perdu son papa durant cette phase de réécriture. Nous ne nous sommes jamais quittés, je suivais l’évolution des choses de très près…

Un mot de vos camarades de jeu…
Je dois dire qu’il s’est vraiment passé quelque chose entre nous tous et j’espère que cela se voit à l’écran. Nous nous sommes trouvés les uns les autres et durant tout le tournage, nous avons beaucoup échangé en nous disant des choses assez personnelles… C’est une rencontre forte, joyeuse et d’ailleurs, ce lien existe toujours aujourd’hui. Stéphane est un mari et un ami formidable. Nous étions très complémentaires. J’aime son regard parfois noyé dans un absurde et une fragilité que je trouve très beaux mais également très drôles !

C’est la même chose avec Alex Lutz ?
Je l’appelle désormais mon frère ! Nous avons énormément de points communs dans la façon de travailler, d’envisager ce métier, de considérer notre famille… Pour tout vous dire, mon plus grand souvenir sur ce tournage, (et il y en a eu beaucoup d’excellents), c’est notre scène d’engueulade et de règlement de comptes dans la maison de notre père décédé… C’est un moment d’émotion intense où les larmes nous viennent aux yeux et avoir le regard bleu transparent d’Alex, sincère et désarmé, fixé dans le mien reste un moment merveilleux…

Vous avez aussi des enfants dans "Paris Willouby", les deux vôtres et la fille de votre mari…
Je retrouvais Joséphine Japy dont j’avais joué la maman dans "Respire" le film de Mélanie Laurent, une histoire assez lourde et un rôle important pour elle. C’était au final assez simple de jouer à nouveau ensemble et de faire croire à ce lien familial. Joséphine est une partenaire très simple, toujours partante, jamais inquiète ! Pour Solal Forte qui interprète mon fils, c’était autre chose car il étudiait au Conservatoire au moment du tournage et n’avait encore jamais tourné dans un film. Il se sentait plus fragile mais Stéphane et Alex l’ont pris en main et tout s’est très bien passé. Je trouve que Solal apporte quelque chose de très décalé à l’histoire… Je veux aussi parler d’Aminthe Audiard qui joue Prune, notre petite fille à Stéphane et moi. Je sais d’expérience que pour un enfant, tourner dans un film peut-être fatiguant et perturbant, parce que toute l’équipe est aux petits soins et qu’on leur passe tous leurs caprices, comme avec certains acteurs adultes d’ailleurs ! Aminthe m’a surprise car très vite, nous avons trouvé avec elle une complicité formidable. Jamais nous ne l’avons laissée à l’écart et j’ai une vraie tendresse pour elle…
(extrait dossier de presse)