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Mercredi cinéma : "Nos années folles" d'André Téchiné avec Pierre Deladonchamps, Céline Sallette.

Publié le : 13-09-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

NOS ANNES FOLLES de André TéchinéSortie de la semaine (13 septembre 2017) : "Nos années folles" d'André Téchiné

L'histoire
La véritable histoire de Paul qui, après deux années au front, se mutile et déserte.
Pour le cacher, son épouse Louise le travestit en femme. Dans le Paris des Années Folles, il devient Suzanne. En 1925, enfin amnistié, Suzanne tentera de redevenir Paul…
Un film d'André Téchiné avec Pierre Deladonchamps, Céline Sallette, Grégoire Leprince-Ringuet, Michel Fau…

>> Bande annonce

 

Bonus : propos d'André Téchiné, réalisateur du film

Quand avez-vous découvert l’histoire de Paul Grappe ?
Lorsque Michèle et Laurent Pétin m’ont fait passer le livre "La garçonne et l’assassin" c’est la folie de l’histoire qui m’a sidéré. À la lecture, c’est le caractère baroque de cette histoire extraordinaire qui m’a plu. C’était un récit d’une telle folie qu’il fallait inclure le mot « fou » dans le titre. Et en plus ça reposait sur des faits avérés. C’est tout à fait excitant pour un projet de cinéma. Après, c’est dans le travail avec Cédric Anger que j’ai essayé de dégager les lignes qui me paraissaient les plus intéressantes à partir de cette matière documentaire. Principalement, la création et la naissance de Suzanne, à partir du personnage de Paul le déserteur, qui se réfugie chez sa femme, Louise. La fabrication de Suzanne, ça va entièrement transformer leur existence et leur relation conjugale. Et là ce sont les chemins d’une aventure tout à fait inédite que ce couple va emprunter. Ils vont marcher vers l’inconnu. Il ne s’agissait pas du biopic de Paul Grappe, mais plutôt du biopic de ce couple, qui va donner naissance à Suzanne comme on donne naissance à un enfant. Car Suzanne c’est vraiment le troisième personnage. Au début elle apparaît comme un jouet, une créature de contes de fées, magique, iconique, enchantée. Mais peu à peu elle va devenir un personnage monstrueux. On a essayé avec Cédric de l’opposer au personnage du nouveau-né, lui bien réel, dans la toute dernière partie.

NOS ANNES FOLLES de André TéchinéL’arrivée de l’enfant dans le couple, c’est le retour du réel. La mystification entraînée par Suzanne marche tant qu’ils sont tous les deux…
Paul et Louise sont unis dans la création de Suzanne, une création qui dans un premier temps constitue entre eux un appel d’air et de liberté, une liberté tempétueuse. Puis le personnage de Louise va être très ébranlé par la conduite de Suzanne. Elle va assister à ce rêve d’émancipation qui passe par la débauche et débouche sur la prostitution, elle va en être profondément troublée, perturbée. Tout cela, j’avais vraiment envie de le faire sentir à l’intérieur des scènes : les métamorphoses de Suzanne vont métamorphoser leur amour.

NOS ANNES FOLLES de André TéchinéPour des raisons de financement, vos producteurs vous ont demandé de remanier le scénario. Pourquoi dans cette nouvelle version avoir fait éclater la temporalité du récit ?
Dès le départ, je voulais éviter le film d’époque, la reconstitution. Parce que c’était trop coûteux bien sûr, mais de toute façon ça ne m’intéressait pas. C’est ce que les personnages éprouvaient, vivaient, toute leur action intérieure, c’est ça que j’avais envie de montrer. Dans la création de Suzanne, qui au début est simplement destinée à cacher Paul le déserteur, il ne s’agit absolument pas d’un fantasme de féminité. Ce n’est pas un homme qui aurait soudain envie de devenir une femme, de se déguiser en femme, pas du tout. Le travestissement se fait même à son corps défendant. C’est Louise qui prend cette initiative, pour le cacher, pour l’aider, pour le sauver croit-elle. À partir de là, c’est la question du vrai, du faux, de l’illusion, du leurre, c’est tout ça qui se pose, et qui devient la chair même de ce que vivent les personnages. On se retrouve concrètement dans l’imaginaire de la mascarade. Et c’est de l’idée de cette LES ANNEES FOLLES de André Téchinémascarade qu’est né le spectacle de cabaret : il idéalise la vie et le destin de Paul Grappe en majesté c’est-à-dire en Suzanne. En même temps, ça me permettait d’éviter le naturalisme de la reconstitution. Parce que tout à coup, dans ce qui était lié historiquement à la matière de l’époque et crucialement à la guerre - car cette histoire arrive à cause de la guerre, tout explose à partir de la guerre - il y avait une espèce de structure un peu atomisée, éclatée, et morcelée. C’est à cause de la guerre que tout part dans tous les sens et se disloque. Avant la guerre, le film est chronologique, et puis bien après la guerre, avec la naissance de l’enfant tout redevient chronologique. Mais au milieu, ça déborde. Suzanne est une créature de la guerre. C’est pour ça que je tenais beaucoup à une scène presque fantastique, qui est une rencontre au Bois de Boulogne entre Suzanne et une gueule cassée. Là il y a un effet de miroir parce que ce sont deux personnages différemment défigurés par la guerre.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

NOS ANNES FOLLES de André TéchinéSortie de la semaine (13 septembre 2017) : "Nos années folles" d'André Téchiné

L'histoire
La véritable histoire de Paul qui, après deux années au front, se mutile et déserte.
Pour le cacher, son épouse Louise le travestit en femme. Dans le Paris des Années Folles, il devient Suzanne. En 1925, enfin amnistié, Suzanne tentera de redevenir Paul…
Un film d'André Téchiné avec Pierre Deladonchamps, Céline Sallette, Grégoire Leprince-Ringuet, Michel Fau…

>> Bande annonce

 

Bonus : propos d'André Téchiné, réalisateur du film

Quand avez-vous découvert l’histoire de Paul Grappe ?
Lorsque Michèle et Laurent Pétin m’ont fait passer le livre "La garçonne et l’assassin" c’est la folie de l’histoire qui m’a sidéré. À la lecture, c’est le caractère baroque de cette histoire extraordinaire qui m’a plu. C’était un récit d’une telle folie qu’il fallait inclure le mot « fou » dans le titre. Et en plus ça reposait sur des faits avérés. C’est tout à fait excitant pour un projet de cinéma. Après, c’est dans le travail avec Cédric Anger que j’ai essayé de dégager les lignes qui me paraissaient les plus intéressantes à partir de cette matière documentaire. Principalement, la création et la naissance de Suzanne, à partir du personnage de Paul le déserteur, qui se réfugie chez sa femme, Louise. La fabrication de Suzanne, ça va entièrement transformer leur existence et leur relation conjugale. Et là ce sont les chemins d’une aventure tout à fait inédite que ce couple va emprunter. Ils vont marcher vers l’inconnu. Il ne s’agissait pas du biopic de Paul Grappe, mais plutôt du biopic de ce couple, qui va donner naissance à Suzanne comme on donne naissance à un enfant. Car Suzanne c’est vraiment le troisième personnage. Au début elle apparaît comme un jouet, une créature de contes de fées, magique, iconique, enchantée. Mais peu à peu elle va devenir un personnage monstrueux. On a essayé avec Cédric de l’opposer au personnage du nouveau-né, lui bien réel, dans la toute dernière partie.

NOS ANNES FOLLES de André TéchinéL’arrivée de l’enfant dans le couple, c’est le retour du réel. La mystification entraînée par Suzanne marche tant qu’ils sont tous les deux…
Paul et Louise sont unis dans la création de Suzanne, une création qui dans un premier temps constitue entre eux un appel d’air et de liberté, une liberté tempétueuse. Puis le personnage de Louise va être très ébranlé par la conduite de Suzanne. Elle va assister à ce rêve d’émancipation qui passe par la débauche et débouche sur la prostitution, elle va en être profondément troublée, perturbée. Tout cela, j’avais vraiment envie de le faire sentir à l’intérieur des scènes : les métamorphoses de Suzanne vont métamorphoser leur amour.

NOS ANNES FOLLES de André TéchinéPour des raisons de financement, vos producteurs vous ont demandé de remanier le scénario. Pourquoi dans cette nouvelle version avoir fait éclater la temporalité du récit ?
Dès le départ, je voulais éviter le film d’époque, la reconstitution. Parce que c’était trop coûteux bien sûr, mais de toute façon ça ne m’intéressait pas. C’est ce que les personnages éprouvaient, vivaient, toute leur action intérieure, c’est ça que j’avais envie de montrer. Dans la création de Suzanne, qui au début est simplement destinée à cacher Paul le déserteur, il ne s’agit absolument pas d’un fantasme de féminité. Ce n’est pas un homme qui aurait soudain envie de devenir une femme, de se déguiser en femme, pas du tout. Le travestissement se fait même à son corps défendant. C’est Louise qui prend cette initiative, pour le cacher, pour l’aider, pour le sauver croit-elle. À partir de là, c’est la question du vrai, du faux, de l’illusion, du leurre, c’est tout ça qui se pose, et qui devient la chair même de ce que vivent les personnages. On se retrouve concrètement dans l’imaginaire de la mascarade. Et c’est de l’idée de cette LES ANNEES FOLLES de André Téchinémascarade qu’est né le spectacle de cabaret : il idéalise la vie et le destin de Paul Grappe en majesté c’est-à-dire en Suzanne. En même temps, ça me permettait d’éviter le naturalisme de la reconstitution. Parce que tout à coup, dans ce qui était lié historiquement à la matière de l’époque et crucialement à la guerre - car cette histoire arrive à cause de la guerre, tout explose à partir de la guerre - il y avait une espèce de structure un peu atomisée, éclatée, et morcelée. C’est à cause de la guerre que tout part dans tous les sens et se disloque. Avant la guerre, le film est chronologique, et puis bien après la guerre, avec la naissance de l’enfant tout redevient chronologique. Mais au milieu, ça déborde. Suzanne est une créature de la guerre. C’est pour ça que je tenais beaucoup à une scène presque fantastique, qui est une rencontre au Bois de Boulogne entre Suzanne et une gueule cassée. Là il y a un effet de miroir parce que ce sont deux personnages différemment défigurés par la guerre.
(extrait dossier de presse)

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