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Mercredi cinéma : "Montanha, un adolescent à Lisbonne" de João Salaviza

Publié le : 04-05-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MONTANHA de Joaz SalavizaZoom nouveauté : "Montanha, un adolescent à Lisbonne"

L'histoire
Un été brûlant à Lisbonne. David, 14 ans, sait que son grand-père va mourir mais refuse de lui rendre visite de peur de le perdre. Sa mère, elle, passe des nuits entières à son chevet. Le vide que laisse déjà son grand-père oblige David à devenir l’homme de la maison.
Il sent qu’il n’est pas prêt à endosser ce nouveau rôle, mais sans s’en rendre compte, plus il cherche à éviter la vie d’adulte, plus il s’en rapproche...
Un film de João Salaviza avec David Mourato, Maria João Pinho, Rodrigo Perdigão, Cheyenne Domingues, Ema Araújo…

 

Bonus : propos de João Salaviza, réalisateur du film.

À bien des égards, la parenté est évidente entre votre premier long métrage, "Montanha", et les courts métrages qui l’ont précédé, "Arena" (2009), "Cerro Negro" (2011) et "Rafa" (2012).
Quand je tourne un film, je suis toujours habité par le sentiment que ce sera peut-être le dernier. Que ce soit pour des raisons matérielles, à cause des circonstances, ou parce qu’un jour je n’aurai peut-être plus envie de regarder le monde à travers le prisme du cinéma.
Mes courts métrages, et encore plus mon long, ont été réalisés à des instants très particuliers de la vie de mes protagonistes et n’auraient pas pu être tournés à un autre moment. Mes films sont nés MONTANHA de Joaz Salavizade la rencontre entre ma vie et celles des gens que j’ai filmés, ils sont uniques. C’est un miracle incroyable quand le cinéma parvient à immortaliser ces instants qui ne se reproduiront jamais.
Je pense toujours à cette idée assez tchékhovienne selon laquelle les objets et les souvenirs nous poursuivent jusqu’à la fin de nos jours. J’ai le même sentiment au sujet de ma filmographie. D’une certaine façon, quelque chose d’invisible se transmet d’un film à l’autre. Pour "Montanha", j’ai en effet hérité de choses de mes œuvres précédentes.

Allez-vous poursuivre dans cette continuité ?
"Montanha" constitue une sorte de tournant dans ma vie de cinéaste. D’une certaine façon, ce film marque la fin de mon adolescence de cinéma, parallèlement à la fin de la véritable enfance de David, mon protagoniste.

Le film témoigne de votre désir d’explorer les espaces urbains : la ville invisible qui se présente en même temps comme une ville monumentale.
J’ignore si la ville sera réellement invisible. J’essaye seulement de faire en sorte que la caméra ne voit pas plus de choses que mon personnage. Je MONTANHA de Joaz Salavizatrouve que les adolescents dessinent une cartographie urbaine soumise à des élans bien éloignés de nos préoccupations pratiques d’adultes. Nous nous asseyons sur des bancs au parc, nous prenons l’ascenseur plutôt que les escaliers, et ainsi de suite. Les adolescents, eux, montent sur le toit d’un garage pour jouer au ballon, grimpent sur des poteaux électriques plutôt qu’aux arbres, investissent des terrains vagues pour faire de la moto ou jouer au football... Ils sont attirés par des endroits secrets qui n’appartiennent qu’à eux. Ces lieux sont en quelque sorte invisibles, car ce sont de petits espaces d’intimité, nichés dans des recoins de l’espace public.

Le film est une exploration de ce que l’on pourrait appeler une société de la fatigue. "Montanha" parle de la fatigue et d’un personnage prisonnier de cet environnement : une société amorphe, qui n’offre aucune solution et qui n’est animée par aucun changement.
L’histoire se concentre sur les trois ou quatre jours où tout bascule. L’ombre d’une catastrophe imminente - la mort du grand-père, même si on ne voit jamais ce dernier - plane sur tout le film. Principalement parce que je voulais filmer la sensation grisante d’un temps et d’un espace suspendus pendant ces quelques jours, une sensation typique de l’adolescence. C’est très lié aux nuits blanches, à cette impression d’épuisement qui s’intensifie jusqu’au dernier soupir. C’est comme si la mort du grand-père ramenait la sérénité, d’une certaine façon. Pour moi le film a une dimension historique, car il montre une génération qui grandit à l’écart de la réalité, même si la technologie donne l’illusion d’être connecté en permanence. Les adolescents d’aujourd’hui sont complètement seuls, et personne n’a conscience des épreuves qu’ils traversent. L’adolescence est un temps où l’on s’épanouit en luttant contre des ennemis, qui sont bien souvent intérieurs ou spirituels.
AMONTANHA de Joaz Salavizavec le recul je pense que mon film parle aussi d’un perdant. J’ai filmé un « perdant magnifique », comme dans "La fureur de vivre", un jeune homme qui ne cesse de perdre pendant tout le film. Il perd sa petite amie, sa relation avec sa mère, son meilleur ami, son grand-père, et son année scolaire. Il perd tout. Je me suis rendu compte au montage que mon film va à l’encontre de l’idée selon laquelle il faut toujours ajouter une scène pour enrichir la scène précédente, comme on bâtirait une pyramide. "Montanha" est en quelque sorte une pyramide inversée. Chaque nouvelle scène vole quelque chose à David. Il devient de plus en plus démuni, mis à nu, avec de moins en moins de choses auxquelles se raccrocher.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MONTANHA de Joaz SalavizaZoom nouveauté : "Montanha, un adolescent à Lisbonne"

L'histoire
Un été brûlant à Lisbonne. David, 14 ans, sait que son grand-père va mourir mais refuse de lui rendre visite de peur de le perdre. Sa mère, elle, passe des nuits entières à son chevet. Le vide que laisse déjà son grand-père oblige David à devenir l’homme de la maison.
Il sent qu’il n’est pas prêt à endosser ce nouveau rôle, mais sans s’en rendre compte, plus il cherche à éviter la vie d’adulte, plus il s’en rapproche...
Un film de João Salaviza avec David Mourato, Maria João Pinho, Rodrigo Perdigão, Cheyenne Domingues, Ema Araújo…

 

Bonus : propos de João Salaviza, réalisateur du film.

À bien des égards, la parenté est évidente entre votre premier long métrage, "Montanha", et les courts métrages qui l’ont précédé, "Arena" (2009), "Cerro Negro" (2011) et "Rafa" (2012).
Quand je tourne un film, je suis toujours habité par le sentiment que ce sera peut-être le dernier. Que ce soit pour des raisons matérielles, à cause des circonstances, ou parce qu’un jour je n’aurai peut-être plus envie de regarder le monde à travers le prisme du cinéma.
Mes courts métrages, et encore plus mon long, ont été réalisés à des instants très particuliers de la vie de mes protagonistes et n’auraient pas pu être tournés à un autre moment. Mes films sont nés MONTANHA de Joaz Salavizade la rencontre entre ma vie et celles des gens que j’ai filmés, ils sont uniques. C’est un miracle incroyable quand le cinéma parvient à immortaliser ces instants qui ne se reproduiront jamais.
Je pense toujours à cette idée assez tchékhovienne selon laquelle les objets et les souvenirs nous poursuivent jusqu’à la fin de nos jours. J’ai le même sentiment au sujet de ma filmographie. D’une certaine façon, quelque chose d’invisible se transmet d’un film à l’autre. Pour "Montanha", j’ai en effet hérité de choses de mes œuvres précédentes.

Allez-vous poursuivre dans cette continuité ?
"Montanha" constitue une sorte de tournant dans ma vie de cinéaste. D’une certaine façon, ce film marque la fin de mon adolescence de cinéma, parallèlement à la fin de la véritable enfance de David, mon protagoniste.

Le film témoigne de votre désir d’explorer les espaces urbains : la ville invisible qui se présente en même temps comme une ville monumentale.
J’ignore si la ville sera réellement invisible. J’essaye seulement de faire en sorte que la caméra ne voit pas plus de choses que mon personnage. Je MONTANHA de Joaz Salavizatrouve que les adolescents dessinent une cartographie urbaine soumise à des élans bien éloignés de nos préoccupations pratiques d’adultes. Nous nous asseyons sur des bancs au parc, nous prenons l’ascenseur plutôt que les escaliers, et ainsi de suite. Les adolescents, eux, montent sur le toit d’un garage pour jouer au ballon, grimpent sur des poteaux électriques plutôt qu’aux arbres, investissent des terrains vagues pour faire de la moto ou jouer au football... Ils sont attirés par des endroits secrets qui n’appartiennent qu’à eux. Ces lieux sont en quelque sorte invisibles, car ce sont de petits espaces d’intimité, nichés dans des recoins de l’espace public.

Le film est une exploration de ce que l’on pourrait appeler une société de la fatigue. "Montanha" parle de la fatigue et d’un personnage prisonnier de cet environnement : une société amorphe, qui n’offre aucune solution et qui n’est animée par aucun changement.
L’histoire se concentre sur les trois ou quatre jours où tout bascule. L’ombre d’une catastrophe imminente - la mort du grand-père, même si on ne voit jamais ce dernier - plane sur tout le film. Principalement parce que je voulais filmer la sensation grisante d’un temps et d’un espace suspendus pendant ces quelques jours, une sensation typique de l’adolescence. C’est très lié aux nuits blanches, à cette impression d’épuisement qui s’intensifie jusqu’au dernier soupir. C’est comme si la mort du grand-père ramenait la sérénité, d’une certaine façon. Pour moi le film a une dimension historique, car il montre une génération qui grandit à l’écart de la réalité, même si la technologie donne l’illusion d’être connecté en permanence. Les adolescents d’aujourd’hui sont complètement seuls, et personne n’a conscience des épreuves qu’ils traversent. L’adolescence est un temps où l’on s’épanouit en luttant contre des ennemis, qui sont bien souvent intérieurs ou spirituels.
AMONTANHA de Joaz Salavizavec le recul je pense que mon film parle aussi d’un perdant. J’ai filmé un « perdant magnifique », comme dans "La fureur de vivre", un jeune homme qui ne cesse de perdre pendant tout le film. Il perd sa petite amie, sa relation avec sa mère, son meilleur ami, son grand-père, et son année scolaire. Il perd tout. Je me suis rendu compte au montage que mon film va à l’encontre de l’idée selon laquelle il faut toujours ajouter une scène pour enrichir la scène précédente, comme on bâtirait une pyramide. "Montanha" est en quelque sorte une pyramide inversée. Chaque nouvelle scène vole quelque chose à David. Il devient de plus en plus démuni, mis à nu, avec de moins en moins de choses auxquelles se raccrocher.
(extrait dossier de presse)

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