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Mercredi cinéma : "Microbe et Gasoil" de Michel Gondry avec Ange Dargent, Théophile Baquet.

Publié le : 08-07-2015

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MICROBE ET GAZOIL DE Michel GondryZoom nouveauté : "Microbe et Gasoil" de Michel Gondry

L'histoire
Microbe est un enfant timide, souvent plongé dans ses dessins. Gasoil, garçon inventif et déluré, est parachuté en cours d’année dans sa classe. Immédiatement une amitié profonde se noue entre eux. Alors que les grandes vacances approchent, les deux amis n’ont aucune envie de passer deux mois avec leur famille. À l’aide d’un moteur de tondeuse et de quelques planches de bois, ils se mettent à fabriquer leur propre « voiture » et partent à l’aventure sur les routes de France…
Un film de Michael Gondry avec Ange Dargent, Théophile Baquet, Diane Besnier, Audrey Tautou, Vincent Lamoureux, Agathe Peigney…

 

Bonus : propos de Michel Gondry, réalisateur du film

Comment est né "Microbe et Gasoil" ?
Quand j’ai fini "L'écume des jours", j’étais un peu dans tous mes états, j’avais eu une pression énorme. Il était question que je reparte sur "Ubik", une autre adaptation d’un livre-culte réputé iMICROBE ET GASOIL DE Michel Gondrynadaptable… Et c’est Audrey Tautou qui m’a conseillé de faire un film plus personnel, plus contenu. J’avais quelques souvenirs que j’ai commencé à regrouper, et notamment cette amitié. On était une famille de hippies de Versailles, on a été très choyés par nos parents, pas du tout bourgeois, et j’ai toujours été ami avec les cas sociaux de l’école. Le Lycée Hoche, à Versailles, était très strict, il n’y avait pas d’équivalent à ce que j’étais. Les plus proches de moi, c’étaient ces ados rejetés par les autres, avec des parents un peu spéciaux. Je m’en rappelais un en particulier, qui était très bricoleur, dont le père sévère était antiquaire. J’ai commencé à additionner des souvenirs et ça a donné cette histoire d’amitié.

Microbe, c’est vous, et Gasoil cet ami ?
Les rapports entre les gamins sont assez fidèles à la réalité de mon adolescence : Gasoil est la combinaison de deux ou trois amis, dont celui dont j’ai parlé, que je n’ai jamais revu. Mais il y avait aussi ce cousin bricoleur, qui faisait des maquettes d’archi : ensemble, on a même inventé une machine à faire du dessin animé… Moi j’étais surtout fort en dessin, et en idées. Je bricolais un peu, mais les boulons n’étaient pas aussi serrés ! Et, c’est vrai, on me prenait pour une fille. J’étais peut-être un peu plus jeune que Microbe, mais je me rappelle un jour où la boulangère avait dit à ma mère : «Votre fille MICROBE ET GASOIL DE Michel Gondrya des cheveux magnifiques… » Cela m’arrivait souvent. Dans un cours d’anglais, en début d’année, je devais déplacer ma table, le professeur m’avait dit : «Demandez à une personne du sexe fort de vous aider… » J’avais pris aussi des cours de rattrapage et au bout d’une semaine, le prof pensait que j’étais toujours une fille. On n’était pourtant que quatre… J’avais tellement honte que je n’osais pas rectifier.

Avec cet ami bricoleur, vous avez vraiment construit une voiture ?
J’ai mélangé des souvenirs. Avec un autre ami, on s’était acheté un kart d’occasion, on allait sur les parkings des supermarchés le dimanche. On s’amusait bien, on se chronométrait, on faisait du soixante à l’heure ! Avec le copain qui a davantage inspiré Gasoil, on avait ce projet de fabriquer une voiture, mais c’est resté un projet.
C’est pour ça que le voyage lui-même est plus de l’ordre du fantasme. Je me suis dit que faire un film me permettait de concrétiser un rêve d’enfance…


La famille de Microbe ressemble-t-elle à votre famille ?
Tout à fait, j’ai pris personnage par personnage. J’ai deux frères, l’un plus âgé, l’autre plus jeune. Mon grand frère faisait du hard rock, puis ensuite du punk. Dans mon court métrage "La lettre", il a déjà le mauvais rôle, je ne vais pas en rajouter ! Mon petit frère était à la fois très sportif et très sensible. Je me rappelle qu’une fois il avait longtemps pleuré parce qu’il n’avait pas rendu la monnaie, une pièce de dix centimes, à mes parents. La culpabilité le traumatisait… Il y avait des failles dans cette famille. Mon père n’était pas très fidèle et ma mère était dépressive. On était très libres mais il n’y avait pas de structure forte, pas de solidité et c’était angoissant. Je voulais surtout montrer le contraste avec les parents plus contraignants de Gasoil. Ma famille était plus sympathique, mais aussi plus fragile, elle s’effritait, d’une certaine manière.

LMICROBE ET GASOIL DE Michel Gondrye personnage que campe Audrey Tautou est-il proche de votre mère ?
Audrey s’est vieillie, mais elle lui ressemble un peu. Sauf que ma mère était plutôt grande robe à fleurs, c’étaient les années 70. Je ne suis pas sûr que cette garde-robe serait bien passée à l’écran et je ne voulais pas, même s’il s’agit en partie de mes souvenirs, inscrire le film dans le passé. Audrey joue au piano une composition de ma mère… Ma mère était mélancolique mais elle avait aussi une certaine volonté : elle m’emmenait voir cette espèce de secte, qu’elle appelait une «fraternité ». Elle croyait à la réincarnation - c’est à cette époque que je suis devenu végétarien. Cela me rassurait par rapport à la mort, mais un jour elle m’a dit : « Toi, tu ne te réincarne ras pas parce que tu es un ange, tu n’as qu’une seule vie… » Elle ne se rendait pas compte de l’effet que ça avait sur moi. Elle avait aussi ce besoin de contact physique auquel j’étais réticent, je n’en voulais pas de cet amour, je le voyais surtout comme un manque, chez elle, qui ne me réconfortait pas du tout. C’est pour ça que tout au long du film, dès qu’elle veut l’approcher, Microbe recule…

Microbe souffre de se sentir différent, mais ne veut pas être comme les autres. Cette contradiction, était-ce la vôtre ?
Oui, je voulais avoir les cheveux longs, parce que tous les élèves du Lycée Hoche, dont beaucoup de fils de militaires, avaient des coupes très courtes. Je ne voulais pas être comme eux. Un jour, on avait eu des poux, il était question de se couper les cheveux courts, je regardais les garçons de l’école pour voir quelle tête j’aurais et cela me faisait peur. Secrètement, j’avais même peur qu’avec les cheveux courts, on me prenne quand même pour une fille. Là, je n’aurais plus eu d’excuse.
(extrait dossier de presse)

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MICROBE ET GAZOIL DE Michel GondryZoom nouveauté : "Microbe et Gasoil" de Michel Gondry

L'histoire
Microbe est un enfant timide, souvent plongé dans ses dessins. Gasoil, garçon inventif et déluré, est parachuté en cours d’année dans sa classe. Immédiatement une amitié profonde se noue entre eux. Alors que les grandes vacances approchent, les deux amis n’ont aucune envie de passer deux mois avec leur famille. À l’aide d’un moteur de tondeuse et de quelques planches de bois, ils se mettent à fabriquer leur propre « voiture » et partent à l’aventure sur les routes de France…
Un film de Michael Gondry avec Ange Dargent, Théophile Baquet, Diane Besnier, Audrey Tautou, Vincent Lamoureux, Agathe Peigney…

 

Bonus : propos de Michel Gondry, réalisateur du film

Comment est né "Microbe et Gasoil" ?
Quand j’ai fini "L'écume des jours", j’étais un peu dans tous mes états, j’avais eu une pression énorme. Il était question que je reparte sur "Ubik", une autre adaptation d’un livre-culte réputé iMICROBE ET GASOIL DE Michel Gondrynadaptable… Et c’est Audrey Tautou qui m’a conseillé de faire un film plus personnel, plus contenu. J’avais quelques souvenirs que j’ai commencé à regrouper, et notamment cette amitié. On était une famille de hippies de Versailles, on a été très choyés par nos parents, pas du tout bourgeois, et j’ai toujours été ami avec les cas sociaux de l’école. Le Lycée Hoche, à Versailles, était très strict, il n’y avait pas d’équivalent à ce que j’étais. Les plus proches de moi, c’étaient ces ados rejetés par les autres, avec des parents un peu spéciaux. Je m’en rappelais un en particulier, qui était très bricoleur, dont le père sévère était antiquaire. J’ai commencé à additionner des souvenirs et ça a donné cette histoire d’amitié.

Microbe, c’est vous, et Gasoil cet ami ?
Les rapports entre les gamins sont assez fidèles à la réalité de mon adolescence : Gasoil est la combinaison de deux ou trois amis, dont celui dont j’ai parlé, que je n’ai jamais revu. Mais il y avait aussi ce cousin bricoleur, qui faisait des maquettes d’archi : ensemble, on a même inventé une machine à faire du dessin animé… Moi j’étais surtout fort en dessin, et en idées. Je bricolais un peu, mais les boulons n’étaient pas aussi serrés ! Et, c’est vrai, on me prenait pour une fille. J’étais peut-être un peu plus jeune que Microbe, mais je me rappelle un jour où la boulangère avait dit à ma mère : «Votre fille MICROBE ET GASOIL DE Michel Gondrya des cheveux magnifiques… » Cela m’arrivait souvent. Dans un cours d’anglais, en début d’année, je devais déplacer ma table, le professeur m’avait dit : «Demandez à une personne du sexe fort de vous aider… » J’avais pris aussi des cours de rattrapage et au bout d’une semaine, le prof pensait que j’étais toujours une fille. On n’était pourtant que quatre… J’avais tellement honte que je n’osais pas rectifier.

Avec cet ami bricoleur, vous avez vraiment construit une voiture ?
J’ai mélangé des souvenirs. Avec un autre ami, on s’était acheté un kart d’occasion, on allait sur les parkings des supermarchés le dimanche. On s’amusait bien, on se chronométrait, on faisait du soixante à l’heure ! Avec le copain qui a davantage inspiré Gasoil, on avait ce projet de fabriquer une voiture, mais c’est resté un projet.
C’est pour ça que le voyage lui-même est plus de l’ordre du fantasme. Je me suis dit que faire un film me permettait de concrétiser un rêve d’enfance…


La famille de Microbe ressemble-t-elle à votre famille ?
Tout à fait, j’ai pris personnage par personnage. J’ai deux frères, l’un plus âgé, l’autre plus jeune. Mon grand frère faisait du hard rock, puis ensuite du punk. Dans mon court métrage "La lettre", il a déjà le mauvais rôle, je ne vais pas en rajouter ! Mon petit frère était à la fois très sportif et très sensible. Je me rappelle qu’une fois il avait longtemps pleuré parce qu’il n’avait pas rendu la monnaie, une pièce de dix centimes, à mes parents. La culpabilité le traumatisait… Il y avait des failles dans cette famille. Mon père n’était pas très fidèle et ma mère était dépressive. On était très libres mais il n’y avait pas de structure forte, pas de solidité et c’était angoissant. Je voulais surtout montrer le contraste avec les parents plus contraignants de Gasoil. Ma famille était plus sympathique, mais aussi plus fragile, elle s’effritait, d’une certaine manière.

LMICROBE ET GASOIL DE Michel Gondrye personnage que campe Audrey Tautou est-il proche de votre mère ?
Audrey s’est vieillie, mais elle lui ressemble un peu. Sauf que ma mère était plutôt grande robe à fleurs, c’étaient les années 70. Je ne suis pas sûr que cette garde-robe serait bien passée à l’écran et je ne voulais pas, même s’il s’agit en partie de mes souvenirs, inscrire le film dans le passé. Audrey joue au piano une composition de ma mère… Ma mère était mélancolique mais elle avait aussi une certaine volonté : elle m’emmenait voir cette espèce de secte, qu’elle appelait une «fraternité ». Elle croyait à la réincarnation - c’est à cette époque que je suis devenu végétarien. Cela me rassurait par rapport à la mort, mais un jour elle m’a dit : « Toi, tu ne te réincarne ras pas parce que tu es un ange, tu n’as qu’une seule vie… » Elle ne se rendait pas compte de l’effet que ça avait sur moi. Elle avait aussi ce besoin de contact physique auquel j’étais réticent, je n’en voulais pas de cet amour, je le voyais surtout comme un manque, chez elle, qui ne me réconfortait pas du tout. C’est pour ça que tout au long du film, dès qu’elle veut l’approcher, Microbe recule…

Microbe souffre de se sentir différent, mais ne veut pas être comme les autres. Cette contradiction, était-ce la vôtre ?
Oui, je voulais avoir les cheveux longs, parce que tous les élèves du Lycée Hoche, dont beaucoup de fils de militaires, avaient des coupes très courtes. Je ne voulais pas être comme eux. Un jour, on avait eu des poux, il était question de se couper les cheveux courts, je regardais les garçons de l’école pour voir quelle tête j’aurais et cela me faisait peur. Secrètement, j’avais même peur qu’avec les cheveux courts, on me prenne quand même pour une fille. Là, je n’aurais plus eu d’excuse.
(extrait dossier de presse)

 

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