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Mercredi cinéma : "Marguerite" de Xavier Giannoli avec Catherine Frot

Publié le : 16-09-2015

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MARGUERITE de Xavier GiannoliZoom nouveauté : "Marguerite" de Xavier Giannoli

L'histoire
Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années, elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions.
Tout va se compliquer le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public, à l’Opéra.
Un film de Xavier Giannoli avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret…

>>Bande annonce

 

Bonus ; propos de Xavier Giannoli, réalisateur du film

Comment est né ce film ?
Il y a une dizaine d’années, j’ai entendu à la radio la voix d’une improbable chanteuse d’Opéra qui interprétait "La Reine de la Nuit", de Mozart, mais en chantant totalement faux. C’était très drôle, saisissant… L’enregistrement était grésillant, ancien et mystérieux, comme « venu d’ailleurs ».

MARGUERITE de Xavier GiannoliQui était cette chanteuse ?
J’ai découvert qu’elle s’appelait Florence Foster Jenkins et qu’elle avait vécu aux Etats-Unis dans les années 40. Elle était riche, passionnée de musique et d’Opéra et surtout parfaitement inconsciente de la splendide fausseté de sa voix. Elle avait l’habitude de chanter devant un cercle d’habitués et jamais personne de son entourage ne lui avait dit qu’elle chantait complètement faux, par hypocrisie sociale, intérêt financier ou simplement lâcheté… La situation était déjà très amusante, avec quelque chose de cruel que j’avais envie d’explorer.

Vous avez donc fait une enquête…
À New-York, j’ai trouvé beaucoup de coupures de presse évoquant son improbable "carrière", son excentricité. On évoquait même un grand concert à la fin de sa vie où elle a chanté devant la salle immense du « Carnegie Hall ». J’ai aussi trouvé un enregistrement où elle interprète plusieurs airs classiques, toujours avec la même maladresse hilarante. Sur ce disque, il y avait une photo d’elle avec des ailes d’ange dans le dos et un diadème de reine sur la tête. Elle offrait un sourire à la fois innocent et confiant à l’objectif.
MARGUERITE de Xavier GiannoliCette expression m’a longtemps intrigué… Alors, j’ai écouté ce disque en boucle pendant des années en pensant à ce sourire et en laissant mon imagination s’emparer des éléments de mon enquête. J’ai écrit une première version puis je suis parti faire d’autres films en gardant toujours cette photo sur moi et cette mystérieuse voix dans ma tête. Je sentais que cette voix brisée avait quelque chose à me dire, un secret.

Marguerite n’est donc pas un biopic…

Non, c’est une évocation libre d’un personnage qui a vraiment existé. C’est assez comparable avec le travail que j’avais fait pour "A l'origine" : je commence par une enquête fouillée, je me documente énormément, puis j’écris une histoire romanesque en en parlant avec ma complice Marcia Romano pour trouver les lignes de forces de l’histoire. L’important, c’est d’avoir un regard personnel, de proposer un point de vue sur la vérité humaine qui s’exprime dans un destin aussi original… et après de se sentir libre d’en faire du cinéma. Ma conviction, c’est qu’on a besoin de la fiction pour essayer de comprendre et sentir la réalité du monde et des êtres. Je ne pourrais pas me contenter d’une approche documentaire ni d’un pur travail de fiction. D’ailleurs quelque chose du personnage se cherche là : entre la vérité et le mensonge, la vie de l’acteur et ce qu’il joue, l’invention de soi-même.
Sur le tournage, j’ai appris qu’un biopic hollywoodien était en projet. Cette démarche n’aurait de toute façon jamais été la mienne.

Pourquoi avoir choisi de transposer l’histoire dans la France des années 20 ?
Pendant mes recherches, j’ai découvert à la bibliothèque de l’Opéra de Paris des photos de Divas du début du siècle. Des femmes magnifiques jouant dans un style très "expressionniste" des tableaux vivants d’Opéras célèbres. Je découvrais ces femmes sublimes en écoutant la voix disgracieuse de ma Diva qui chantait faux. Ce contraste était drôle et féroce, poétique aussi... Ma chanteuse se rêvait l’une d’elles mais n’en avait aucune des qualités MARGUERITE de Xavier Giannolivocales. C’est là que j’ai eu l’idée des photos et que le cœur du film s’est mis à battre.
On sait aussi que les années 20 sont un moment important dans l’aventure de la liberté, tant en art qu’en matière de mœurs. Je voulais que mon personnage s’arrache à quelque chose d’un ancien monde qui l’a empêché de s’accomplir et du nouveau qui va la perdre. Je cherchais un mouvement, à la fois ample et intime.

Qu’est-ce qui vous touche chez Marguerite ?
J’aime les personnages à idée fixe, les obsessionnels, car ils entraînent tout le film dans leur mouvement et lui donnent une tension, un rythme, un point de fuite. Marguerite vit une passion, dans tous les sens du terme : l’apprentissage de la souffrance et le bonheur de vivre pour la musique. Elle chante divinement faux mais on sent qu’elle exprime un besoin rageur de vivre. Marguerite nous ressemble car nous avons tous besoin d’illusions pour vivre.

Elle incarne aussi quelque chose d'unique, de perdu : la passion désintéressée pour l'Art.
Hélas, la passion ne valide pas le talent, cela n’a rien à voir. J’écris ce personnage après avoir passé 40 ans et vécu pas mal d’épreuves douloureuses ces dernières années. J’avais besoin de trouver par l’humour une distance avec ce que la vie peut avoir de difficile, avec le sentiment de trahison ou d’échec, les hypocrisies et les méchancetés de la vie sociale, le lointain écho de mon éducation chrétienne qui ne simplifie pas mon rapport à la souffrance, et puis ce doute qui grandit... J’avais besoin de rire de tout cela ! Quand Marguerite chante, c’est aussi pour moi un cri de vie libérateur.

Vous avez le sentiment d’avoir réalisé une comédie ?
Il y a quelque chose d’hilarant à la voir chanter faux des grands airs classiques ou risquer sa candeur désarmante au milieu des cyniques. Mais le film est d’abord une histoire d’amour entre un homme et une femme qui cherchent comment continuer à s’aimer. Alors oui, j’espère que l’on a envie de rire en suivant les aventures de Marguerite, mais j’espère également qu’entre deux rires, c’est aussi toute la vie humaine qui s’évalue : le désir et la mort. Marguerite finira dans les bras de l’homme qu’elle aime et qui l’aura aimée trop tard, comme dans un Opéra. C’est la cruauté qui empêche le mélodrame complaisant ou la comédie facile.

Quand avez-vous pensé à Catherine Frot pour interpréter Marguerite ?
Je voulais une actrice qui imposerait une évidence physique, comme dans le cinéma américain que j’aime, et qui pourrait incarner la naïveté tout en n’étant plus une jeune fille. Il y a chez Catherine un scintillement juvénile et honnête, une générosité offerte qui la met en danger au milieu des cyniques et donc met les scènes sous tension. Elle a aussi une aura populaire qui approfondit l’émotion du personnage en marquant sa différence avec lMARGUERITE de Xavier Giannolies dignes aristocrates de son milieu qui la méprisent et les Divas intouchables de ses passions. J’ai observé Catherine dans beaucoup de films mais le vrai déclic a été de la découvrir au théâtre dans "Oh les beaux jours" … de Samuel Beckett. Je me souviens d’une scène hilarante où elle parle avec une fourmi et d’un coup Marguerite était là, sans aucun doute. Soudain, en voyant la fourmi, elle dit : « Mais il y a de la vie, là ! » et c’était devenu une évidence.

Pour elle aussi ?
Elle a tout de suite accepté le rôle et nous avons combattu pendant de longs mois pour réussir à financer le film, en faisant beaucoup de sacrifices, en cherchant des solutions. Cela m’a touché qu’elle se réserve pour ce projet. Je crois que ce rôle est important pour elle mais je ne veux pas savoir exactement pourquoi. J’espère que le public pourra ainsi la redécouvrir au cinéma. Les acteurs ont un éclat particulier quand ils se font rares.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MARGUERITE de Xavier GiannoliZoom nouveauté : "Marguerite" de Xavier Giannoli

L'histoire
Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années, elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions.
Tout va se compliquer le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public, à l’Opéra.
Un film de Xavier Giannoli avec Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau, Christa Théret…

>>Bande annonce

 

Bonus ; propos de Xavier Giannoli, réalisateur du film

Comment est né ce film ?
Il y a une dizaine d’années, j’ai entendu à la radio la voix d’une improbable chanteuse d’Opéra qui interprétait "La Reine de la Nuit", de Mozart, mais en chantant totalement faux. C’était très drôle, saisissant… L’enregistrement était grésillant, ancien et mystérieux, comme « venu d’ailleurs ».

MARGUERITE de Xavier GiannoliQui était cette chanteuse ?
J’ai découvert qu’elle s’appelait Florence Foster Jenkins et qu’elle avait vécu aux Etats-Unis dans les années 40. Elle était riche, passionnée de musique et d’Opéra et surtout parfaitement inconsciente de la splendide fausseté de sa voix. Elle avait l’habitude de chanter devant un cercle d’habitués et jamais personne de son entourage ne lui avait dit qu’elle chantait complètement faux, par hypocrisie sociale, intérêt financier ou simplement lâcheté… La situation était déjà très amusante, avec quelque chose de cruel que j’avais envie d’explorer.

Vous avez donc fait une enquête…
À New-York, j’ai trouvé beaucoup de coupures de presse évoquant son improbable "carrière", son excentricité. On évoquait même un grand concert à la fin de sa vie où elle a chanté devant la salle immense du « Carnegie Hall ». J’ai aussi trouvé un enregistrement où elle interprète plusieurs airs classiques, toujours avec la même maladresse hilarante. Sur ce disque, il y avait une photo d’elle avec des ailes d’ange dans le dos et un diadème de reine sur la tête. Elle offrait un sourire à la fois innocent et confiant à l’objectif.
MARGUERITE de Xavier GiannoliCette expression m’a longtemps intrigué… Alors, j’ai écouté ce disque en boucle pendant des années en pensant à ce sourire et en laissant mon imagination s’emparer des éléments de mon enquête. J’ai écrit une première version puis je suis parti faire d’autres films en gardant toujours cette photo sur moi et cette mystérieuse voix dans ma tête. Je sentais que cette voix brisée avait quelque chose à me dire, un secret.

Marguerite n’est donc pas un biopic…

Non, c’est une évocation libre d’un personnage qui a vraiment existé. C’est assez comparable avec le travail que j’avais fait pour "A l'origine" : je commence par une enquête fouillée, je me documente énormément, puis j’écris une histoire romanesque en en parlant avec ma complice Marcia Romano pour trouver les lignes de forces de l’histoire. L’important, c’est d’avoir un regard personnel, de proposer un point de vue sur la vérité humaine qui s’exprime dans un destin aussi original… et après de se sentir libre d’en faire du cinéma. Ma conviction, c’est qu’on a besoin de la fiction pour essayer de comprendre et sentir la réalité du monde et des êtres. Je ne pourrais pas me contenter d’une approche documentaire ni d’un pur travail de fiction. D’ailleurs quelque chose du personnage se cherche là : entre la vérité et le mensonge, la vie de l’acteur et ce qu’il joue, l’invention de soi-même.
Sur le tournage, j’ai appris qu’un biopic hollywoodien était en projet. Cette démarche n’aurait de toute façon jamais été la mienne.

Pourquoi avoir choisi de transposer l’histoire dans la France des années 20 ?
Pendant mes recherches, j’ai découvert à la bibliothèque de l’Opéra de Paris des photos de Divas du début du siècle. Des femmes magnifiques jouant dans un style très "expressionniste" des tableaux vivants d’Opéras célèbres. Je découvrais ces femmes sublimes en écoutant la voix disgracieuse de ma Diva qui chantait faux. Ce contraste était drôle et féroce, poétique aussi... Ma chanteuse se rêvait l’une d’elles mais n’en avait aucune des qualités MARGUERITE de Xavier Giannolivocales. C’est là que j’ai eu l’idée des photos et que le cœur du film s’est mis à battre.
On sait aussi que les années 20 sont un moment important dans l’aventure de la liberté, tant en art qu’en matière de mœurs. Je voulais que mon personnage s’arrache à quelque chose d’un ancien monde qui l’a empêché de s’accomplir et du nouveau qui va la perdre. Je cherchais un mouvement, à la fois ample et intime.

Qu’est-ce qui vous touche chez Marguerite ?
J’aime les personnages à idée fixe, les obsessionnels, car ils entraînent tout le film dans leur mouvement et lui donnent une tension, un rythme, un point de fuite. Marguerite vit une passion, dans tous les sens du terme : l’apprentissage de la souffrance et le bonheur de vivre pour la musique. Elle chante divinement faux mais on sent qu’elle exprime un besoin rageur de vivre. Marguerite nous ressemble car nous avons tous besoin d’illusions pour vivre.

Elle incarne aussi quelque chose d'unique, de perdu : la passion désintéressée pour l'Art.
Hélas, la passion ne valide pas le talent, cela n’a rien à voir. J’écris ce personnage après avoir passé 40 ans et vécu pas mal d’épreuves douloureuses ces dernières années. J’avais besoin de trouver par l’humour une distance avec ce que la vie peut avoir de difficile, avec le sentiment de trahison ou d’échec, les hypocrisies et les méchancetés de la vie sociale, le lointain écho de mon éducation chrétienne qui ne simplifie pas mon rapport à la souffrance, et puis ce doute qui grandit... J’avais besoin de rire de tout cela ! Quand Marguerite chante, c’est aussi pour moi un cri de vie libérateur.

Vous avez le sentiment d’avoir réalisé une comédie ?
Il y a quelque chose d’hilarant à la voir chanter faux des grands airs classiques ou risquer sa candeur désarmante au milieu des cyniques. Mais le film est d’abord une histoire d’amour entre un homme et une femme qui cherchent comment continuer à s’aimer. Alors oui, j’espère que l’on a envie de rire en suivant les aventures de Marguerite, mais j’espère également qu’entre deux rires, c’est aussi toute la vie humaine qui s’évalue : le désir et la mort. Marguerite finira dans les bras de l’homme qu’elle aime et qui l’aura aimée trop tard, comme dans un Opéra. C’est la cruauté qui empêche le mélodrame complaisant ou la comédie facile.

Quand avez-vous pensé à Catherine Frot pour interpréter Marguerite ?
Je voulais une actrice qui imposerait une évidence physique, comme dans le cinéma américain que j’aime, et qui pourrait incarner la naïveté tout en n’étant plus une jeune fille. Il y a chez Catherine un scintillement juvénile et honnête, une générosité offerte qui la met en danger au milieu des cyniques et donc met les scènes sous tension. Elle a aussi une aura populaire qui approfondit l’émotion du personnage en marquant sa différence avec lMARGUERITE de Xavier Giannolies dignes aristocrates de son milieu qui la méprisent et les Divas intouchables de ses passions. J’ai observé Catherine dans beaucoup de films mais le vrai déclic a été de la découvrir au théâtre dans "Oh les beaux jours" … de Samuel Beckett. Je me souviens d’une scène hilarante où elle parle avec une fourmi et d’un coup Marguerite était là, sans aucun doute. Soudain, en voyant la fourmi, elle dit : « Mais il y a de la vie, là ! » et c’était devenu une évidence.

Pour elle aussi ?
Elle a tout de suite accepté le rôle et nous avons combattu pendant de longs mois pour réussir à financer le film, en faisant beaucoup de sacrifices, en cherchant des solutions. Cela m’a touché qu’elle se réserve pour ce projet. Je crois que ce rôle est important pour elle mais je ne veux pas savoir exactement pourquoi. J’espère que le public pourra ainsi la redécouvrir au cinéma. Les acteurs ont un éclat particulier quand ils se font rares.
(extrait dossier de presse)

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