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Mercredi cinéma : "Les deux amis" de Louis Garrel avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel…

Publié le : 23-09-2015

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LES DEUX AMIS de Louis GarrelZoom nouveauté : "Les deux amis" de Louis Garrel

L'histoire
Clément, figurant de cinéma, est fou amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la Gare du Nord. Mais Mona a un secret, qui la rend insaisissable. Quand Clément désespère d’obtenir ses faveurs, son seul et meilleur ami, Abel, vient l’aider. Ensemble, les deux amis se lancent à la conquête de Mona...
Un film de et avec Louis Garrel et avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Mahaut Adam, Pierre Maillet.

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de Louis Garrel, réalisateur et acteur du film (propos recueillis par Olivier Père)

Trois jours, trois nuits, une fille, deux garçons et de nombreuses péripéties tragicomiques, c’est ainsi que l’on pourrait présenter votre premier long métrage.
J’ai réalisé un moyen métrage qui s’appelle "La Règle de trois" et tourné dans un film de Jacques Doillon qui s’appelle "Le Mariage à trois" (encore plus extrême). Je ne sais plus qui me disait que c’est à partir du moment où l’on est trois que les choses se dérèglent. À deux c’est bien mais c’est en faisant entrer un troisième personnage qu’on commence à s’amuser. C’est une méthode narrative plutôt classique…

Le film est une adaptation libre des Caprices de Marianne de Musset.
Oui. Un jour je suis allé voir une chorégraphie de Roland Petit présentée ainsi : musique Bach, chorégraphie Roland Petit et argument Jean Cocteau. On pourrait dire à propos des "Deux Amis" argument Musset. C’est le même point de départ que "Les Caprices de Marianne", une pièce dont j’ai joué une scène à l’âge de quinze ans et qui m’a accompagné tout au long de mon parcours au tLES DEUX AMIS de Louis Garrelhéâtre. C’est avec cette scène que je suis entré au Conservatoire et que j’ai rencontré un de mes grands amis. Plus tard j’ai découvert que cette pièce avant inspiré un des plus beaux films français, "La Règle du jeu" de Jean Renoir. C’est l’histoire d’un homme qui demande de l’aide dans une situation amoureuse compliquée à un ami, et ce dernier va se retrouver piégé par ses propres sentiments et par le sentiment adverse (si on peut l’appeler ainsi) de la femme. C’est un point de départ qui peut mener à plein d’endroits différents. À la fin de la pièce il y a un malentendu qui débouche sur une tragédie, comme dans le film de Jean Renoir. Avec Christophe Honoré nous avons éteint la tragédie pour traiter l’argument de manière plus légère.

Vous avez coécrit le film avec Christophe Honoré, comment avez-vous travaillé ensemble ?
J’aime beaucoup quand Christophe traite les rapports affectifs. Je trouvais qu’il n’y avait rien de plus difficile que de raconter une histoire d’amitié entre deux hommes. Il y a une ligne jaune à ne pas franchir qui est la camaraderie, qui ne me donne plus du tout envie d’avoir des amis. J’avais envie que le film donne envie aux gens de se réconcilier avec un ami, de le garder ou de s’en faire d’autres. J’ai pensé à Christophe pour ses qualités de pudeur. Il peut aller très profondément dans le sentiment tout en restant très pudique. Comme j’avais aussi l’idée dès le départ de jouer dans le film, j’avais besoin qu’une autre personne écrive les dialogues, pour avoir la musique de quelqu’un d’autre à jouer pendant le tournage. J’aime les dialogues de Christophe car ils sont toujours simples de prime abord, toujours tendres mais à double tranchant, et toujours un peu sophistiqués. C’est un défi de les jouer.
J’ai d’abord fourni un traitement à Christophe, qui m’a proposé une autre structure que j’ai acceptée assez rapidement, puis nous avons travaillé par emails en nous envoyant des scènes. Fabriquer un objet cinématographique nécessite de prendre de la distance et il est très agréable d’avoir un coscénariste avec qui échanger et discuter du film.

La mise en scène opte pour la stylisation et la vitesse dès les premières images du film.
Je savais que le scénario avait un prologue assez long avant que l’action ne commence vraiment. J’ai parlé avec la directrice de la photographie du film Claire Mathon - qui a été une grande alliée pendant le tournage - et à ses machinistes pour que l’on soit tout le temps en mouvement. Dans "Jules et Jim", entre le début du film, l’histoire de l’amitié entre les deux garçons, et la rencontre avec le personnage que joue Jeanne Moreau, il n’y a que cinq LES DEUX AMIS de Louis Garrelminutes. Dans le cinéma américain l’action arrive aussi très rapidement. Dans le théâtre classique aussi. Un défaut contemporain est de faire des introductions de plus en plus longues. Par rapport aux idées de mise en scène, je pensais tout le temps au dynamisme du début du film. Après avoir fait trois courts métrages, j’ai appris à davantage déléguer aux différents collaborateurs du film. Jean Rabasse - grand décorateur de cinéma - en me proposant des lieux ou des objets apportait beaucoup d’idées de mise en scène.

Pourquoi avez-vous décidé de tourner en 35mm ?
Je voulais tourner en 35mm depuis le départ. Pas par fétichisme, mais parce que cela me permet de me concentrer davantage. Il y a l’idée que quelque chose de précieux se déroule pendant la prise. Il y a des très beaux films tournés en numérique, souvent naturalistes mais pas seulement puisque le dernier Jim Jarmusch "Only Lovers Left Alive" était très poétique et parvenait à transcender la réalité. Pour des gens qui accordent une place importante à l’improvisation comme Maïwenn ou Abdellatif Kechiche le numérique doit être un outil génial.
En ce qui me concerne j’ai pris l’habitude dans mes courts métrages de délimiter le temps de la prise. J’ai besoin que tout le monde soit très concentré, que tout le plateau soit tendu vers la même chose. Avec la pellicule les gens sont plus attentifs parce que cela coûte cher !

Parlez-nous de votre travail avec vos partenaires acteurs, Golshifteh Farahani et Vincent Macaigne…
Je leur ai demandé assez rapidement de travailler en amont avec moi. À un moment donné il faut que l’acteur s’approprie un film, qu’il n’ait pas l’impression d’interpréter le film d’un autre, et qu’il raconte quelque chose de lui-même. C’est important de répéter avec les acteurs, de parler du film avec eux. Les acteurs peuvent exercer une influence sur la mise en scène au moment du tournage. Benoit Jacquot dit qu’il prend la météo des acteurs quand il arrive sur le plateau le premier jour du tournage. C’est fondamental quand on fait un film. On a d’abord une idée fixe, et on veut absolument qu’elle fonctionne, même lorsque quelque chose coince. On pense que c’est de la faute des autres si ça ne marche pas, mais cela veut souvent dire que c’est l’idée qui est fausse. Si la météo n’est pas bonne, il faut changer son fusil d’épaule. Les répétitions sont très importantes car elles mettent les dialogues à l’épreuve du jeu, et donc de la mise en scène aussi.

Par ses thèmes, ses ambiances et ses ruptures de tons, du lyrisme au burlesque, votre film embrasse plusieurs familles du cinéma français, celle des auteurs romantiques mais aussi de la comédie populaire.
Avant le tournage, j’ai revu "Marche à l’ombre" réalisé et interprété par Michel Blanc, avec Gérard Lanvin, et j’y ai trouvé des similitudes avec "Les Deux Amis". C’est aussi l’histoire d’un duo masculin comique. C’est un super film. Ensuite j’ai rencontré Joëlle Hache, la monteuse de "Marche à l’ombre", qui m’a beaucoup parlé de son travail sur le film de Michel Blanc. "Les Deux Amis" est en effet un film typiquement français, dans la mesure où il est sentimental. On revient toujours à l’exploration du sentiment amoureux.

Philippe Sarde a composé la musique des "Deux Amis".
J’adore les films de Claude Sautet. Je pensais tout le temps à "César et Rosalie", un modèle sur le thème du triangle amoureux. J’aime beaucoup les mélodies au cinéma, c’est la raison pour laquelle j’ai appelé Philippe Sarde. Il s’est pointé à une projection de mon film en me prévenant qu’il allait peut-être s’endormir. « Cela ne voudra pas dire que je n’aime pas, mais que je vois les images et que j’en rêve » m’a-t-il dit. En sortant de la salle il a trouvé que c’était un film sur la culpabilité, et cela l’a inspiré.

C’est un film sur la culpabilité, et également sur la rupture entre deux amis.
Cela a toujours été le but du film. Dans "La Règle de trois", mon précédent moyen métrage, le personnage que j’interprétais et celui de Vincent Macaigne étaient deux potes. Là ce sont deux amis qui s’aiment d’amour. L’amitié est un sentiment aussi profond, et qui provoque autant de jalousie et de désir que l’amour. Avec Christophe Honoré nous avons eu envie d’écrire une scène de rupture comme si les deux amis formaient un couple.

Les trois personnages du film sont des marginaux ou des déclassés : une jeune femme en prison, un écrivain qui n’écrit pas et un acteur figurant que personne ne remarque…
Ce sont des désaxés pour reprendre le titre du film de John Huston. Ils n’ont que les sentiments auxquels se raccrocher puisqu’ils ne sont pas intégrés socialement. Cela les rend plus touchants, et les trahisons ou les ruptures qu’ils vont vivre sont d’autant plus douloureuses que les relations entre eux sont les seules choses tangibles qu’ils possèdent vraiment.
C’est peut-être un film pour personnes très sensibles, car il décrit des oscillations du cœur extrêmement précises. Il n’y a pas beaucoup de suspense, le film n’a pas d’autre structure narrative que celle du sentiment intime. Je voulais faire un film de chambre, au plus près de l’intimité.
(Extrait dossier de presse - propos recueillis par Olivier Père)

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LES DEUX AMIS de Louis GarrelZoom nouveauté : "Les deux amis" de Louis Garrel

L'histoire
Clément, figurant de cinéma, est fou amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la Gare du Nord. Mais Mona a un secret, qui la rend insaisissable. Quand Clément désespère d’obtenir ses faveurs, son seul et meilleur ami, Abel, vient l’aider. Ensemble, les deux amis se lancent à la conquête de Mona...
Un film de et avec Louis Garrel et avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Mahaut Adam, Pierre Maillet.

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de Louis Garrel, réalisateur et acteur du film (propos recueillis par Olivier Père)

Trois jours, trois nuits, une fille, deux garçons et de nombreuses péripéties tragicomiques, c’est ainsi que l’on pourrait présenter votre premier long métrage.
J’ai réalisé un moyen métrage qui s’appelle "La Règle de trois" et tourné dans un film de Jacques Doillon qui s’appelle "Le Mariage à trois" (encore plus extrême). Je ne sais plus qui me disait que c’est à partir du moment où l’on est trois que les choses se dérèglent. À deux c’est bien mais c’est en faisant entrer un troisième personnage qu’on commence à s’amuser. C’est une méthode narrative plutôt classique…

Le film est une adaptation libre des Caprices de Marianne de Musset.
Oui. Un jour je suis allé voir une chorégraphie de Roland Petit présentée ainsi : musique Bach, chorégraphie Roland Petit et argument Jean Cocteau. On pourrait dire à propos des "Deux Amis" argument Musset. C’est le même point de départ que "Les Caprices de Marianne", une pièce dont j’ai joué une scène à l’âge de quinze ans et qui m’a accompagné tout au long de mon parcours au tLES DEUX AMIS de Louis Garrelhéâtre. C’est avec cette scène que je suis entré au Conservatoire et que j’ai rencontré un de mes grands amis. Plus tard j’ai découvert que cette pièce avant inspiré un des plus beaux films français, "La Règle du jeu" de Jean Renoir. C’est l’histoire d’un homme qui demande de l’aide dans une situation amoureuse compliquée à un ami, et ce dernier va se retrouver piégé par ses propres sentiments et par le sentiment adverse (si on peut l’appeler ainsi) de la femme. C’est un point de départ qui peut mener à plein d’endroits différents. À la fin de la pièce il y a un malentendu qui débouche sur une tragédie, comme dans le film de Jean Renoir. Avec Christophe Honoré nous avons éteint la tragédie pour traiter l’argument de manière plus légère.

Vous avez coécrit le film avec Christophe Honoré, comment avez-vous travaillé ensemble ?
J’aime beaucoup quand Christophe traite les rapports affectifs. Je trouvais qu’il n’y avait rien de plus difficile que de raconter une histoire d’amitié entre deux hommes. Il y a une ligne jaune à ne pas franchir qui est la camaraderie, qui ne me donne plus du tout envie d’avoir des amis. J’avais envie que le film donne envie aux gens de se réconcilier avec un ami, de le garder ou de s’en faire d’autres. J’ai pensé à Christophe pour ses qualités de pudeur. Il peut aller très profondément dans le sentiment tout en restant très pudique. Comme j’avais aussi l’idée dès le départ de jouer dans le film, j’avais besoin qu’une autre personne écrive les dialogues, pour avoir la musique de quelqu’un d’autre à jouer pendant le tournage. J’aime les dialogues de Christophe car ils sont toujours simples de prime abord, toujours tendres mais à double tranchant, et toujours un peu sophistiqués. C’est un défi de les jouer.
J’ai d’abord fourni un traitement à Christophe, qui m’a proposé une autre structure que j’ai acceptée assez rapidement, puis nous avons travaillé par emails en nous envoyant des scènes. Fabriquer un objet cinématographique nécessite de prendre de la distance et il est très agréable d’avoir un coscénariste avec qui échanger et discuter du film.

La mise en scène opte pour la stylisation et la vitesse dès les premières images du film.
Je savais que le scénario avait un prologue assez long avant que l’action ne commence vraiment. J’ai parlé avec la directrice de la photographie du film Claire Mathon - qui a été une grande alliée pendant le tournage - et à ses machinistes pour que l’on soit tout le temps en mouvement. Dans "Jules et Jim", entre le début du film, l’histoire de l’amitié entre les deux garçons, et la rencontre avec le personnage que joue Jeanne Moreau, il n’y a que cinq LES DEUX AMIS de Louis Garrelminutes. Dans le cinéma américain l’action arrive aussi très rapidement. Dans le théâtre classique aussi. Un défaut contemporain est de faire des introductions de plus en plus longues. Par rapport aux idées de mise en scène, je pensais tout le temps au dynamisme du début du film. Après avoir fait trois courts métrages, j’ai appris à davantage déléguer aux différents collaborateurs du film. Jean Rabasse - grand décorateur de cinéma - en me proposant des lieux ou des objets apportait beaucoup d’idées de mise en scène.

Pourquoi avez-vous décidé de tourner en 35mm ?
Je voulais tourner en 35mm depuis le départ. Pas par fétichisme, mais parce que cela me permet de me concentrer davantage. Il y a l’idée que quelque chose de précieux se déroule pendant la prise. Il y a des très beaux films tournés en numérique, souvent naturalistes mais pas seulement puisque le dernier Jim Jarmusch "Only Lovers Left Alive" était très poétique et parvenait à transcender la réalité. Pour des gens qui accordent une place importante à l’improvisation comme Maïwenn ou Abdellatif Kechiche le numérique doit être un outil génial.
En ce qui me concerne j’ai pris l’habitude dans mes courts métrages de délimiter le temps de la prise. J’ai besoin que tout le monde soit très concentré, que tout le plateau soit tendu vers la même chose. Avec la pellicule les gens sont plus attentifs parce que cela coûte cher !

Parlez-nous de votre travail avec vos partenaires acteurs, Golshifteh Farahani et Vincent Macaigne…
Je leur ai demandé assez rapidement de travailler en amont avec moi. À un moment donné il faut que l’acteur s’approprie un film, qu’il n’ait pas l’impression d’interpréter le film d’un autre, et qu’il raconte quelque chose de lui-même. C’est important de répéter avec les acteurs, de parler du film avec eux. Les acteurs peuvent exercer une influence sur la mise en scène au moment du tournage. Benoit Jacquot dit qu’il prend la météo des acteurs quand il arrive sur le plateau le premier jour du tournage. C’est fondamental quand on fait un film. On a d’abord une idée fixe, et on veut absolument qu’elle fonctionne, même lorsque quelque chose coince. On pense que c’est de la faute des autres si ça ne marche pas, mais cela veut souvent dire que c’est l’idée qui est fausse. Si la météo n’est pas bonne, il faut changer son fusil d’épaule. Les répétitions sont très importantes car elles mettent les dialogues à l’épreuve du jeu, et donc de la mise en scène aussi.

Par ses thèmes, ses ambiances et ses ruptures de tons, du lyrisme au burlesque, votre film embrasse plusieurs familles du cinéma français, celle des auteurs romantiques mais aussi de la comédie populaire.
Avant le tournage, j’ai revu "Marche à l’ombre" réalisé et interprété par Michel Blanc, avec Gérard Lanvin, et j’y ai trouvé des similitudes avec "Les Deux Amis". C’est aussi l’histoire d’un duo masculin comique. C’est un super film. Ensuite j’ai rencontré Joëlle Hache, la monteuse de "Marche à l’ombre", qui m’a beaucoup parlé de son travail sur le film de Michel Blanc. "Les Deux Amis" est en effet un film typiquement français, dans la mesure où il est sentimental. On revient toujours à l’exploration du sentiment amoureux.

Philippe Sarde a composé la musique des "Deux Amis".
J’adore les films de Claude Sautet. Je pensais tout le temps à "César et Rosalie", un modèle sur le thème du triangle amoureux. J’aime beaucoup les mélodies au cinéma, c’est la raison pour laquelle j’ai appelé Philippe Sarde. Il s’est pointé à une projection de mon film en me prévenant qu’il allait peut-être s’endormir. « Cela ne voudra pas dire que je n’aime pas, mais que je vois les images et que j’en rêve » m’a-t-il dit. En sortant de la salle il a trouvé que c’était un film sur la culpabilité, et cela l’a inspiré.

C’est un film sur la culpabilité, et également sur la rupture entre deux amis.
Cela a toujours été le but du film. Dans "La Règle de trois", mon précédent moyen métrage, le personnage que j’interprétais et celui de Vincent Macaigne étaient deux potes. Là ce sont deux amis qui s’aiment d’amour. L’amitié est un sentiment aussi profond, et qui provoque autant de jalousie et de désir que l’amour. Avec Christophe Honoré nous avons eu envie d’écrire une scène de rupture comme si les deux amis formaient un couple.

Les trois personnages du film sont des marginaux ou des déclassés : une jeune femme en prison, un écrivain qui n’écrit pas et un acteur figurant que personne ne remarque…
Ce sont des désaxés pour reprendre le titre du film de John Huston. Ils n’ont que les sentiments auxquels se raccrocher puisqu’ils ne sont pas intégrés socialement. Cela les rend plus touchants, et les trahisons ou les ruptures qu’ils vont vivre sont d’autant plus douloureuses que les relations entre eux sont les seules choses tangibles qu’ils possèdent vraiment.
C’est peut-être un film pour personnes très sensibles, car il décrit des oscillations du cœur extrêmement précises. Il n’y a pas beaucoup de suspense, le film n’a pas d’autre structure narrative que celle du sentiment intime. Je voulais faire un film de chambre, au plus près de l’intimité.
(Extrait dossier de presse - propos recueillis par Olivier Père)

 

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