Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : "Latifa, le cœur au combat" d'Olivier Peyon et Cyril Brody avec Latifa Ibn Ziaten
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "Latifa, le cœur au combat" d'Olivier Peyon et Cyril Brody avec Latifa Ibn Ziaten

Publié le : 04-10-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LATIFA LE COEUR AU COMBAT de Olivier Peyon et Cyril BrodySortie de la semaine (4 octobre 2017) : "Latifa, le cœur au combat" d'Olivier Peyon et Cyril Brody

L'histoire
L’histoire de Latifa Ibn Ziaten est celle d’une mère devenue activiste. Quand son fils Imad est assassiné par un terroriste, Mohamed Merah, son monde bascule. Pourtant elle refuse de perdre espoir, et parcourt les villes de France dans un seul but : défendre la jeunesse des quartiers et combattre la haine avec la tolérance et l’écoute.
Elle transforme ainsi chaque jour son destin singulier en un combat universel.
Un documentaire d'Olivier Peyon et Cyril Brody avec Latifa Ibn Ziaten.

>> Bande annonce

 

Latifa, le cœur au combatRepères à propos de Latifa Ibn Ziaten
Latifa Ibn Ziaten est née le 1er janvier 1960 à Tétouan, au nord du Maroc, ex-colonie espagnole. Elle passe les 9 premières années de sa vie à Ceuta, enclave espagnole, où sa mère s’est exilée pour épargner à sa famille la honte de son divorce. Sa mère meurt en décembre 1969, Latifa doit revenir à Tétouan avec ses frères et sœurs. Elle est élevée par son père qui lui refuse l’école, puis par sa tante qui lui offre deux années d’école coranique où elle apprend un peu d’arabe, et enfin par sa grand-mère, femme de caractère indépendante et chef de clan, un modèle pour elle.
En 1976, son frère veut marier Latifa à un homme plus vieux, mais elle s’enfuit, ayant déjà choisi Ahmed rencontré sur la plage de M’Diq, petite station balnéaire proche de Tétouan. Ahmed est ouvrier SNCF en France. En 1977, elle le rejoint à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Avant d’avoir des enfants, Latifa veut apprendre à lire et écrire en français. Cinq enfants naissent, quatre garçons et une fille (Hatim, Imad, Ikram, Naoufal et Ilyasse) mais Latifa ne cessera jamais de travailler (marchés, cantine scolaire).
En 1986, la famille quitte la cité et achète un pavillon. Les enfants grandissent paisiblement dans une double culture, comme dans de nombreuses familles françaises. L’un d’entre eux dans l’armée : Imad.
Le 11 mars 2012, au cours d’un voyage en Turquie, Latifa reçoit un appel : Imad a été assassiné par un tueur en scooter sur un parking à Toulouse. Ce tueur c’est Mohamed Merah, un jeune Français radicalisé passé par la prison et l’Afghanistan d’Al-Quaida. Il tuera encore deux autres militaires, puis trois enfants et un professeur dans une école juive. La France entre dans une nouvelle ère du terrorisme et la vie de Latifa bascule.

Latifa, le cœur au combatPropos d'Olivier Peyon et Cyril Brody, réalisateurs du film
Olivier Peyon : Le projet du film est né d'une discussion avec Carole Scotta, de "Haut et Court", qui avait notamment produit mon long-métrage documentaire "Comment j'ai détesté les maths".
C'était en mars 2015, quelques semaines après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo et l'hyper-cacher de la Porte de Vincennes. À l'époque, on voyait beaucoup Latifa Ibn Ziaten dans les médias. L'association qu'elle avait créée en 2012 après l'assassinat de son fils Imad par Mohamed Merah était constamment sollicitée depuis les attentats de janvier. Pour les politiques comme pour les journalistes, Latifa apparaissait comme un recours. Carole Scotta l'avait vue à la télévision et voulait faire quelque chose pour relayer son action. Lorsque j'ai rencontré Latifa, j'ai découvert une femme vivante, avec de l’humour, loin de l’image de mater dolorosa relayée dans les médias. Il y avait de la complexité dans ses sourires, du contraste entre la douleur du deuil et une vitalité plus forte que la mort. C’est cette complexité qui m’a donné envie de filmer Latifa, et à travers ses déplacements et rencontres de faire un portrait de la France de 2017, de sa jeunesse, de ses peurs et de ses espoirs.
Je savais que pour faire bouger la représentation figée qu’on pouvait avoir d’elle, il faudrait la suivre au long cours (le tournage a duré plus d’un an) sans se limiter à ses interventions publiques. Il faudrait pouvoir passer du temps avec elle, avec sa famille, se faire oublier, improviser, se glisser dans sa voiture, pouvoir partir au débotté en fonction de l’actualité pour la suivre partout. J’allais donc devoir trouver un dispositif de tournage souple et léger, et devoir me passer d’une équipe classique.
Lorsque j’ai fait rencontrer Latifa à Cyril Brody qui devait écrire le dossier du film pour les financements, une alchimie s’est installée naturellement entre nous trois et l’idée est venue lors de cette discussion de faire le film avec Cyril, qui est aussi réalisateur. Nous pouvions nous relayer derrière la caméra dans nos échanges avec Latifa, notre duo pouvait se révéler stimulant et permettait d’éviter les lourdeurs d’une équipe. J’ai ainsi proposé à Cyril de co-réaliser le film, et nous avons assumé tour à tour la prise de son et la prise de vue.

Latifa, le cœur au combatCyril Brody : Nous nous connaissons depuis dix-huit ans, j'ai été co-scénariste du premier film d'Olivier, "Les Petites Vacances". Il m'a effectivement d'abord sollicité pour l'écriture du film sur Latifa, qui m'intéressait pour ce qu'elle permettait d'attraper du présent. C’est vrai que quand nous sommes allés voir Latifa, elle s'adressait tantôt à Olivier, tantôt à moi. Nous avons senti l'intérêt d'être à deux sur le tournage : cela permettait d'éviter une adresse exclusivement frontale, de varier les points de vue, de capter des détails.
De fait, il est aussi arrivé à chacun d'entre nous d'accompagner seul Latifa dans ses déplacements.
Quand nous avons commencé à réfléchir au film, nous nous sommes demandés ce que le personnage de Latifa permettait de comprendre et de raconter de la France d'aujourd'hui. Ses interventions dans les écoles ou les prisons sont accueillies avec ferveur, les milieux politiques et médiatiques l'adorent : elle représente le chaînon manquant entre deux mondes. Dans une époque marquée par une défiance réciproque des institutions de la République et d'une partie de la jeunesse, musulmane ou non, elle parvient à renouer des liens qui semblaient défaits.

Olivier Peyon : Elle est musulmane et son discours est clairement républicain. En un sens, elle défend des valeurs de laïcité semblables à celles d'Élisabeth Badinter, sur laquelle j'ai réalisé il y a quelques années un documentaire. Mais là où Élisabeth Badinter est aujourd'hui inaudible pour la jeunesse des banlieues, Latifa Ibn Ziaten est écoutée. Elle porte un foulard ; elle dit, en une formule qui lui tient lieu de présentation de soi : "J'ai payé le prix le plus cher". Et les gamins l’écoutent.

Cyril Brody : Latifa est une femme qui vient du Maroc, qui a des enfants qui réussissent, et dont l'un devient soldat de la République française – la voie royale. Elle incarne le mythe de l'immigrée modèle – la "belle histoire", comme le lui dit dans le film une jeune fille de Tanger. Or cette histoire croise tragiquement celle de Mohamed Merah, qui aurait pu avoir le même type de parcours que ses enfants, mais dont la trajectoire est exactement inverse. Un versant de l'histoire de l'intégration française se retrouve brutalement confronté à un autre versant, qu'elle ignorait du reste pour une large part avant la mort de son fils. Et voilà qu'elle décide d'aller s'occuper de ces gamins qui sont de l'autre côté, de ces Français qui ne se sentent pas français, parce qu'ils ne s'estiment pas reconnus comme tels. En un sens, Mohamed Merah est à la fois très loin et très proche de Latifa. Quand elle va à la rencontre de jeunes qui ont côtoyé Merah, elle les connaît dans une certaine mesure, même si elle n'a jamais mis les pieds dans leur cité.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LATIFA LE COEUR AU COMBAT de Olivier Peyon et Cyril BrodySortie de la semaine (4 octobre 2017) : "Latifa, le cœur au combat" d'Olivier Peyon et Cyril Brody

L'histoire
L’histoire de Latifa Ibn Ziaten est celle d’une mère devenue activiste. Quand son fils Imad est assassiné par un terroriste, Mohamed Merah, son monde bascule. Pourtant elle refuse de perdre espoir, et parcourt les villes de France dans un seul but : défendre la jeunesse des quartiers et combattre la haine avec la tolérance et l’écoute.
Elle transforme ainsi chaque jour son destin singulier en un combat universel.
Un documentaire d'Olivier Peyon et Cyril Brody avec Latifa Ibn Ziaten.

>> Bande annonce

 

Latifa, le cœur au combatRepères à propos de Latifa Ibn Ziaten
Latifa Ibn Ziaten est née le 1er janvier 1960 à Tétouan, au nord du Maroc, ex-colonie espagnole. Elle passe les 9 premières années de sa vie à Ceuta, enclave espagnole, où sa mère s’est exilée pour épargner à sa famille la honte de son divorce. Sa mère meurt en décembre 1969, Latifa doit revenir à Tétouan avec ses frères et sœurs. Elle est élevée par son père qui lui refuse l’école, puis par sa tante qui lui offre deux années d’école coranique où elle apprend un peu d’arabe, et enfin par sa grand-mère, femme de caractère indépendante et chef de clan, un modèle pour elle.
En 1976, son frère veut marier Latifa à un homme plus vieux, mais elle s’enfuit, ayant déjà choisi Ahmed rencontré sur la plage de M’Diq, petite station balnéaire proche de Tétouan. Ahmed est ouvrier SNCF en France. En 1977, elle le rejoint à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen. Avant d’avoir des enfants, Latifa veut apprendre à lire et écrire en français. Cinq enfants naissent, quatre garçons et une fille (Hatim, Imad, Ikram, Naoufal et Ilyasse) mais Latifa ne cessera jamais de travailler (marchés, cantine scolaire).
En 1986, la famille quitte la cité et achète un pavillon. Les enfants grandissent paisiblement dans une double culture, comme dans de nombreuses familles françaises. L’un d’entre eux dans l’armée : Imad.
Le 11 mars 2012, au cours d’un voyage en Turquie, Latifa reçoit un appel : Imad a été assassiné par un tueur en scooter sur un parking à Toulouse. Ce tueur c’est Mohamed Merah, un jeune Français radicalisé passé par la prison et l’Afghanistan d’Al-Quaida. Il tuera encore deux autres militaires, puis trois enfants et un professeur dans une école juive. La France entre dans une nouvelle ère du terrorisme et la vie de Latifa bascule.

Latifa, le cœur au combatPropos d'Olivier Peyon et Cyril Brody, réalisateurs du film
Olivier Peyon : Le projet du film est né d'une discussion avec Carole Scotta, de "Haut et Court", qui avait notamment produit mon long-métrage documentaire "Comment j'ai détesté les maths".
C'était en mars 2015, quelques semaines après les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo et l'hyper-cacher de la Porte de Vincennes. À l'époque, on voyait beaucoup Latifa Ibn Ziaten dans les médias. L'association qu'elle avait créée en 2012 après l'assassinat de son fils Imad par Mohamed Merah était constamment sollicitée depuis les attentats de janvier. Pour les politiques comme pour les journalistes, Latifa apparaissait comme un recours. Carole Scotta l'avait vue à la télévision et voulait faire quelque chose pour relayer son action. Lorsque j'ai rencontré Latifa, j'ai découvert une femme vivante, avec de l’humour, loin de l’image de mater dolorosa relayée dans les médias. Il y avait de la complexité dans ses sourires, du contraste entre la douleur du deuil et une vitalité plus forte que la mort. C’est cette complexité qui m’a donné envie de filmer Latifa, et à travers ses déplacements et rencontres de faire un portrait de la France de 2017, de sa jeunesse, de ses peurs et de ses espoirs.
Je savais que pour faire bouger la représentation figée qu’on pouvait avoir d’elle, il faudrait la suivre au long cours (le tournage a duré plus d’un an) sans se limiter à ses interventions publiques. Il faudrait pouvoir passer du temps avec elle, avec sa famille, se faire oublier, improviser, se glisser dans sa voiture, pouvoir partir au débotté en fonction de l’actualité pour la suivre partout. J’allais donc devoir trouver un dispositif de tournage souple et léger, et devoir me passer d’une équipe classique.
Lorsque j’ai fait rencontrer Latifa à Cyril Brody qui devait écrire le dossier du film pour les financements, une alchimie s’est installée naturellement entre nous trois et l’idée est venue lors de cette discussion de faire le film avec Cyril, qui est aussi réalisateur. Nous pouvions nous relayer derrière la caméra dans nos échanges avec Latifa, notre duo pouvait se révéler stimulant et permettait d’éviter les lourdeurs d’une équipe. J’ai ainsi proposé à Cyril de co-réaliser le film, et nous avons assumé tour à tour la prise de son et la prise de vue.

Latifa, le cœur au combatCyril Brody : Nous nous connaissons depuis dix-huit ans, j'ai été co-scénariste du premier film d'Olivier, "Les Petites Vacances". Il m'a effectivement d'abord sollicité pour l'écriture du film sur Latifa, qui m'intéressait pour ce qu'elle permettait d'attraper du présent. C’est vrai que quand nous sommes allés voir Latifa, elle s'adressait tantôt à Olivier, tantôt à moi. Nous avons senti l'intérêt d'être à deux sur le tournage : cela permettait d'éviter une adresse exclusivement frontale, de varier les points de vue, de capter des détails.
De fait, il est aussi arrivé à chacun d'entre nous d'accompagner seul Latifa dans ses déplacements.
Quand nous avons commencé à réfléchir au film, nous nous sommes demandés ce que le personnage de Latifa permettait de comprendre et de raconter de la France d'aujourd'hui. Ses interventions dans les écoles ou les prisons sont accueillies avec ferveur, les milieux politiques et médiatiques l'adorent : elle représente le chaînon manquant entre deux mondes. Dans une époque marquée par une défiance réciproque des institutions de la République et d'une partie de la jeunesse, musulmane ou non, elle parvient à renouer des liens qui semblaient défaits.

Olivier Peyon : Elle est musulmane et son discours est clairement républicain. En un sens, elle défend des valeurs de laïcité semblables à celles d'Élisabeth Badinter, sur laquelle j'ai réalisé il y a quelques années un documentaire. Mais là où Élisabeth Badinter est aujourd'hui inaudible pour la jeunesse des banlieues, Latifa Ibn Ziaten est écoutée. Elle porte un foulard ; elle dit, en une formule qui lui tient lieu de présentation de soi : "J'ai payé le prix le plus cher". Et les gamins l’écoutent.

Cyril Brody : Latifa est une femme qui vient du Maroc, qui a des enfants qui réussissent, et dont l'un devient soldat de la République française – la voie royale. Elle incarne le mythe de l'immigrée modèle – la "belle histoire", comme le lui dit dans le film une jeune fille de Tanger. Or cette histoire croise tragiquement celle de Mohamed Merah, qui aurait pu avoir le même type de parcours que ses enfants, mais dont la trajectoire est exactement inverse. Un versant de l'histoire de l'intégration française se retrouve brutalement confronté à un autre versant, qu'elle ignorait du reste pour une large part avant la mort de son fils. Et voilà qu'elle décide d'aller s'occuper de ces gamins qui sont de l'autre côté, de ces Français qui ne se sentent pas français, parce qu'ils ne s'estiment pas reconnus comme tels. En un sens, Mohamed Merah est à la fois très loin et très proche de Latifa. Quand elle va à la rencontre de jeunes qui ont côtoyé Merah, elle les connaît dans une certaine mesure, même si elle n'a jamais mis les pieds dans leur cité.
(extrait dossier de presse)

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28