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Mercredi cinéma : "La ritournelle" de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin.

Publié le : 11-06-2014

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA RITOURNELLE de Marc FitoussiZoom nouveauté : "La ritournelle" de Marc Fitoussi

L'histoire
Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Normandie. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour son métier. Avec le départ des enfants, la routine de leur couple pèse de plus en plus à Brigitte. Un jour, sur un coup de tête, elle prend la clef des champs. Destination : Paris. Xavier réalise alors qu'il est peut-être en train de la perdre. Parviendront-ils à se retrouver ? Et comment se réinventer, après toutes ces années ? La reconquête emprunte parfois des chemins de traverse...
Un film de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist, Pio Marmaï, Jean-Charles Clichet, Marina Foïs, Audrey Dana, Anaïs Demoustier…

 

Bonus : propos de Marc Fitoussi, réalisateur du film

CLA RITOURNELLE de Marc Fitoussiomment est né le projet de "La Ritournelle" ?
Après mon dernier film, "Pauline détective", parenthèse sur le mode de la comédie légère et hommage appuyé à un cinéma qui m’est cher, qui faisait délibérément abstraction de tout fond social, j’éprouvais le besoin de revenir à un registre un peu plus grave. Et c’est à la faveur d’un séjour en Bourgogne chez les parents d’un ami, éleveurs de bovins charolais, que l’envie m’est venue de filmer le monde rural. En Parisien que je suis, ignorant des réalités paysannes, j’y suis arrivé plein de préjugés, naïvement convaincu que j’allais découvrir une ferme, avec tout le pittoresque qu’on peut y associer.
Et je me suis retrouvé face à des gens parfaitement modernes, qui ressemblaient plutôt à des chefs d’entreprise. À la tête d’un élevage d’une centaine de vaches et de taureaux reproducteurs, ils m’ont parlé de leur métier, de leurs contraintes et des concours auxquels ils participaient. En bref, ils géraient leur exploitation agricole comme une véritable PME. Il m’a alors semblé intéressant d’inscrire les personnages d’une histoire, que j’envisageais très quotidiens, dans cette réalité-là. Car je voulais raconter un couple, somme toute ordinaire, confronté aux mêmes aspirations et difficultés, l’usure et la routine, que bien d’autres. Qu’ils soient éleveurs me permettait ainsi de m’éloigner d’un contexte urbain un peu trop familier qu’en outre, j’avais déjà traité, notamment dans mon premier long métrage, "La vie d’artiste", lequel mettait en scène un couple aux prises avec une certaine lassitude, à travers les figures jouées par Valérie Benguigui et Denis Podalydès.

LA RITOURNELLE de Marc FitoussiPour autant, "La Ritournelle" n’est pas un film qui explore le monde rural sur le mode naturaliste...
Si la ruralité qu’il dépeint ne ressemble pas au monde paysan en déclin, crépusculaire, dont témoigne par exemple Raymond Depardon, il n’empêche que la chronique de l’univers agricole qu’il présente, est documentée. Il n’était pas question pour moi de faire ce film sans tenir compte des gestes, du rythme et de la saisonnalité du métier - la période des vêlages, des concours etc... Je voulais que la chronique sociale qu’il sous-tende, aussi discrète soit-elle, résonne avec justesse, en s’appuyant sur des réalités incontestables. Mais encore une fois, je me suis inspiré de ce que j’ai vu : dans l’exploitation moyenne qui y est montrée, les choses vont plutôt bien. Ses propriétaires ne se débattent pas dans
des dettes insurmontables. De la même manière, je tenais aussi à ce que Brigitte et Xavier, les protagonistes, ne soient pas repliés sur des traditions, ni encore scotchés à leur poste de télévision, leur travail terminé - d’ailleurs, ils n’en ont pas - , mais je les voulais curieux et ouverts au monde.
Comme d’autres, ce couple qui a été formé dans un lycée agricole, lit et écoute du jazz, etc... C’est un parti pris totalement assumé. Et je sais qu’il peut m’être reproché par ceux qui ne veulent voir dans le monde agricole qu’un monde d’hier, aujourd’hui en crise.
Cependant, "La Ritournelle" ne prétend pas, loin de là, au manifeste. C’est d’abord un film intimiste sur les sentiments, le couple et la vie conjugale. Et son environnement social ne devait surtout pas écraser ni brouiller cette histoire et ces émotions-là.

LA RITOURNELLE de Marc FitoussiAprès "Copacabana", et son héroïne Babou, incorrigiblement rétive à l’ordre social, vous retrouvez Isabelle Huppert, dans un rôle d’éleveuse bovine, où on ne l’attend pas forcément. Comment ce choix s’est-il imposé ?
Déjà, pour "Copacabana", certains s’étonnaient qu’Isabelle puisse incarner un personnage traversé par une telle légèreté, aussi fantaisiste, et désinvolte. De fait, a priori, Isabelle Huppert est plutôt associée à un certain parisianisme, et peut-être à un cinéma plus intellectuel ou cérébral. On préfère souvent l’imaginer dans des rôles assez froids, voire monstrueux. Mais en faisant à nouveau appel à elle, j’avais justement une confiance absolue dans sa capacité à se glisser dans la peau de cette agricultrice, sorte de Madame-tout-le-monde, aux antipodes de ses emplois supposés. Et ce qui me plaît surtout, c’est qu’au regard des premières séquences du film, elle donne le sentiment de s’inscrire un peu dans le prolongement de Babou : une femme, Brigitte donc, plutôt fantasque, qui affirme dès le début un grain de folie.
Mais assez vite, la plaque d’eczéma qu’elle dévoile, révèle chez elle une gravité plus grande qu’il n’y paraît. Personnage quotidien, Brigitte a un peu renoncé à ses rêves, contrairement à une Babou prête à tout, malgré les reproches de sa fille, pour les vivre jusqu’au bout. C’est une femme ancrée dans le concret, qui cuisine pour son mari et leur ouvrier agricole, sait coudre ou agir lors d’un vêlage. Je tenais à ces gestes, mais Isabelle Huppert raffole, elle aussi, de ces défis-là, et la scène de vêlage, authentique, par exemple, l’a ravie.
Enfin, après l’expérience "Copacabana" , qui s’était merveilleusement passée, elle et moi avions très envie de retravailler ensemble, et notre complicité, confirmée avec ce deuxième film, est - me semble-t-il perceptible à l’écran. Peut-être aussi grâce à cette fidélité, je l’ai trouvée particulièrement généreuse. Et je crois que le film rayonne de la sensualité qu’elle dégage, une part d’Isabelle Huppert qu’on ne montre peut-être pas si souvent.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA RITOURNELLE de Marc FitoussiZoom nouveauté : "La ritournelle" de Marc Fitoussi

L'histoire
Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Normandie. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour son métier. Avec le départ des enfants, la routine de leur couple pèse de plus en plus à Brigitte. Un jour, sur un coup de tête, elle prend la clef des champs. Destination : Paris. Xavier réalise alors qu'il est peut-être en train de la perdre. Parviendront-ils à se retrouver ? Et comment se réinventer, après toutes ces années ? La reconquête emprunte parfois des chemins de traverse...
Un film de Marc Fitoussi avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin, Michael Nyqvist, Pio Marmaï, Jean-Charles Clichet, Marina Foïs, Audrey Dana, Anaïs Demoustier…

 

Bonus : propos de Marc Fitoussi, réalisateur du film

CLA RITOURNELLE de Marc Fitoussiomment est né le projet de "La Ritournelle" ?
Après mon dernier film, "Pauline détective", parenthèse sur le mode de la comédie légère et hommage appuyé à un cinéma qui m’est cher, qui faisait délibérément abstraction de tout fond social, j’éprouvais le besoin de revenir à un registre un peu plus grave. Et c’est à la faveur d’un séjour en Bourgogne chez les parents d’un ami, éleveurs de bovins charolais, que l’envie m’est venue de filmer le monde rural. En Parisien que je suis, ignorant des réalités paysannes, j’y suis arrivé plein de préjugés, naïvement convaincu que j’allais découvrir une ferme, avec tout le pittoresque qu’on peut y associer.
Et je me suis retrouvé face à des gens parfaitement modernes, qui ressemblaient plutôt à des chefs d’entreprise. À la tête d’un élevage d’une centaine de vaches et de taureaux reproducteurs, ils m’ont parlé de leur métier, de leurs contraintes et des concours auxquels ils participaient. En bref, ils géraient leur exploitation agricole comme une véritable PME. Il m’a alors semblé intéressant d’inscrire les personnages d’une histoire, que j’envisageais très quotidiens, dans cette réalité-là. Car je voulais raconter un couple, somme toute ordinaire, confronté aux mêmes aspirations et difficultés, l’usure et la routine, que bien d’autres. Qu’ils soient éleveurs me permettait ainsi de m’éloigner d’un contexte urbain un peu trop familier qu’en outre, j’avais déjà traité, notamment dans mon premier long métrage, "La vie d’artiste", lequel mettait en scène un couple aux prises avec une certaine lassitude, à travers les figures jouées par Valérie Benguigui et Denis Podalydès.

LA RITOURNELLE de Marc FitoussiPour autant, "La Ritournelle" n’est pas un film qui explore le monde rural sur le mode naturaliste...
Si la ruralité qu’il dépeint ne ressemble pas au monde paysan en déclin, crépusculaire, dont témoigne par exemple Raymond Depardon, il n’empêche que la chronique de l’univers agricole qu’il présente, est documentée. Il n’était pas question pour moi de faire ce film sans tenir compte des gestes, du rythme et de la saisonnalité du métier - la période des vêlages, des concours etc... Je voulais que la chronique sociale qu’il sous-tende, aussi discrète soit-elle, résonne avec justesse, en s’appuyant sur des réalités incontestables. Mais encore une fois, je me suis inspiré de ce que j’ai vu : dans l’exploitation moyenne qui y est montrée, les choses vont plutôt bien. Ses propriétaires ne se débattent pas dans
des dettes insurmontables. De la même manière, je tenais aussi à ce que Brigitte et Xavier, les protagonistes, ne soient pas repliés sur des traditions, ni encore scotchés à leur poste de télévision, leur travail terminé - d’ailleurs, ils n’en ont pas - , mais je les voulais curieux et ouverts au monde.
Comme d’autres, ce couple qui a été formé dans un lycée agricole, lit et écoute du jazz, etc... C’est un parti pris totalement assumé. Et je sais qu’il peut m’être reproché par ceux qui ne veulent voir dans le monde agricole qu’un monde d’hier, aujourd’hui en crise.
Cependant, "La Ritournelle" ne prétend pas, loin de là, au manifeste. C’est d’abord un film intimiste sur les sentiments, le couple et la vie conjugale. Et son environnement social ne devait surtout pas écraser ni brouiller cette histoire et ces émotions-là.

LA RITOURNELLE de Marc FitoussiAprès "Copacabana", et son héroïne Babou, incorrigiblement rétive à l’ordre social, vous retrouvez Isabelle Huppert, dans un rôle d’éleveuse bovine, où on ne l’attend pas forcément. Comment ce choix s’est-il imposé ?
Déjà, pour "Copacabana", certains s’étonnaient qu’Isabelle puisse incarner un personnage traversé par une telle légèreté, aussi fantaisiste, et désinvolte. De fait, a priori, Isabelle Huppert est plutôt associée à un certain parisianisme, et peut-être à un cinéma plus intellectuel ou cérébral. On préfère souvent l’imaginer dans des rôles assez froids, voire monstrueux. Mais en faisant à nouveau appel à elle, j’avais justement une confiance absolue dans sa capacité à se glisser dans la peau de cette agricultrice, sorte de Madame-tout-le-monde, aux antipodes de ses emplois supposés. Et ce qui me plaît surtout, c’est qu’au regard des premières séquences du film, elle donne le sentiment de s’inscrire un peu dans le prolongement de Babou : une femme, Brigitte donc, plutôt fantasque, qui affirme dès le début un grain de folie.
Mais assez vite, la plaque d’eczéma qu’elle dévoile, révèle chez elle une gravité plus grande qu’il n’y paraît. Personnage quotidien, Brigitte a un peu renoncé à ses rêves, contrairement à une Babou prête à tout, malgré les reproches de sa fille, pour les vivre jusqu’au bout. C’est une femme ancrée dans le concret, qui cuisine pour son mari et leur ouvrier agricole, sait coudre ou agir lors d’un vêlage. Je tenais à ces gestes, mais Isabelle Huppert raffole, elle aussi, de ces défis-là, et la scène de vêlage, authentique, par exemple, l’a ravie.
Enfin, après l’expérience "Copacabana" , qui s’était merveilleusement passée, elle et moi avions très envie de retravailler ensemble, et notre complicité, confirmée avec ce deuxième film, est - me semble-t-il perceptible à l’écran. Peut-être aussi grâce à cette fidélité, je l’ai trouvée particulièrement généreuse. Et je crois que le film rayonne de la sensualité qu’elle dégage, une part d’Isabelle Huppert qu’on ne montre peut-être pas si souvent.
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