Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts), Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Sortie de la semaine (19/12/17) : "La promesse de l'aube" d'Eric Barbier
L'histoire
De son enfance difficile en Pologne en passant par son adolescence sous le soleil de Nice, jusqu’à ses exploits d’aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre Mondiale… Romain Gary a vécu une vie extraordinaire.
Mais cet acharnement à vivre mille vies, à devenir un grand homme et un écrivain célèbre, c’est à Nina, sa mère, qu’il le doit. C’est l’amour fou de cette mère attachante et excentrique qui fera de lui un des romanciers majeurs du XXème siècle, à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères. Mais cet amour maternel sans bornes sera aussi son fardeau pour la vie…
Le film "La promesse de l'aube" est l’adaptation cinématographique du roman culte de Romain Gary.
Un film d'Eric Barbier avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Mc Cormack, Finnegan Oldfield, Pawel Puchalski, Nemo Schiffman.
Bonus : propos de Pierre Niney, acteur principal du film.
Connaissiez-vous "La Promesse de l’Aube" de Romain Gary avant de participer au film d’Eric Barbier ?
J’avais lu "La Promesse de l’Aube" et quelques autres de ses livres. Mais j’ai totalement redécouvert l’oeuvre de Romain Gary en commençant à préparer le film. "Chien Blanc" et "Éducation Européenne" ont eu, notamment, un écho tout particulier pour moi. Alors qu’elles sont toutes deux autobiographiques, elles sont très différentes, inventives chacune à sa manière, produisant deux émotions fortes et une intelligence commune évidente qui impressionne le lecteur. Ce que j’adore chez Gary, c’est son humour. Sa façon de ne jamais parvenir à « être totalement désespéré » comme il le dit. C’est le drame de sa vie, et en même temps l’origine de beaucoup de ses écrits. Il y a toujours, chez Gary, la générosité de rire, du drame et du désespoir. Surtout quand il s’agit du sien. J’ai redécouvert, à travers "La Promesse de l’Aube", l’amour inconditionnel et magnifique que Gary et sa mère avaient pour la France, pays de la liberté et des droits de l’homme. En cela le livre est aussi résolument moderne et d’actualité, racontant comment un juif polonais persécuté et fuyant son pays, rêve de toutes ses forces de devenir Français. Il se battra littéralement pour réaliser ce rêve et devient à jamais un des plus grands auteurs français du XXème siècle.
Quelle fut votre première pensée quand Eric Barbier vous a proposé de jouer le rôle de Romain Gary ? Comment vous êtes-vous représenté cet homme, le personnage qu’il se construit de lui-même dans son roman ?
Je me souvenais d’images fortes de "La Promesse de l’Aube". J’avais déjà trouvé ce livre très cinématographique à ma première lecture, lorsque j’étais adolescent. Mais ce qui m’a surtout convaincu, c’est la passion avec laquelle Eric Barbier portait ce projet. C’est un fou de Gary, il connait des centaines d’histoires sur lui, sa vie, l’écriture de ce livre. Il voulait faire ce film depuis des années. Avec le désir de dessiner ces deux portraits, celui de cette mère et celui de son fils, qui sont tenus par un lien si singulier et en même temps tellement universel.
Je n’avais pas d’idée préconçue en abordant le rôle. Mais en me penchant sur la vie de Romain Gary, j’ai immédiatement aimé le dédoublement d’identité qui parcourt son œuvre et sa vie. Il y avait un parallèle évident pour moi avec le métier d’acteur. Et même au-delà, avec la condition de l’artiste en général. D’un autre côté je savais que j’allais jouer une version fictionnelle et romancée du personnage de Gary. "La Promesse de l’Aube" est évidemment autobiographique mais avec une importante part d’invention et de transformation, petite ou grande, de la réalité. C’est donc une version de Gary par le prisme d’une adaptation et du regard du réalisateur que j’allais créer ce rôle. Il s’agissait moins de jouer Romain Gary que de trouver, avec Eric, une version du personnage.
Ce n’est pas la première fois que vous interprétez le rôle d’une personnalité ayant réellement existée : comment abordez-vous ce type de rôle ? Est-ce un travail spécifique ?
Je n’ai pas de recette toute faite. Il y a quelques constantes que je garde, depuis que j’ai appris ce métier au théâtre : apprendre le scénario par cœur plusieurs mois avant le tournage, afin de me préparer comme pour une grande traversée ininterrompue. Répéter certaines scènes importantes du film. Me nourrir un maximum de la vie et de l’œuvre du personnage s’il est réel. Mais ensuite, ce qui est essentiel je pense, c’est la capacité à s’adapter - mais sans prévoir - au projet, au réalisateur et à sa vision.
Une question ne quitte pas le spectateur, à la lecture du livre comme à la vision du film : est-ce une bénédiction ou une malédiction d’avoir une mère comme celle de Romain Gary ? Comment y répondriez-vous ?
C’est une question tellement difficile. Ce serait faire un résumé bien trop succinct que d’essayer d’y répondre ici. Ce lien si fort, fou, passionné, destructeur et constructeur en même temps, est l’essence même de Gary. C’est en cela que "La Promesse de l’Aube" est un livre crucial et si révélateur. Il raconte justement d’où vient le désir profond d’écrivain de Romain. Son énergie vitale, même. Ce qui est sûr c’est que cette mère a fait de lui quelqu’un d’extraordinaire, au sens fort du terme. D’un point de vue plus universel, je pense que cette histoire raconte que l’on hérite tous de nos parents. Et de nos mères en particulier. Certains aspects que l’on aime comme d’autres qui sont parfois plus lourds à porter.
Comment avez-vous travaillé avec les deux autres acteurs jouant Gary enfant et adolescent ?
Nous nous sommes rencontrés tous les trois et le tournage a débuté avec la partie sur l’enfance de Romain à Wilno, tournée à Budapest. J’étais alors encore en France à préparer le film, mais très tôt Eric m’a envoyé des images de toutes les scènes avec Pawel Puchalski, qui joue le personnage dans cette période de sa vie. Cela m’a été très utile pour m’imprégner de ce qu’il faisait, physiquement et dans le jeu, afin de prendre le relais au mieux quelques semaines plus tard. C’était la première fois que je faisais cela : un travail passionnant !
Eric Barbier m’a dit que vous aviez fait des suggestions décisives dès la lecture du scénario sur l’orientation générale du récit : je pense notamment au sentiment qui a été le vôtre de conclure le film avec un passage du texte qui arrive très tôt dans le livre. Est-ce important pour vous de travailler sur votre personnage dès le stade de l’écriture ?
Bien sûr. Plus tôt je peux être intégré à un projet, plus cela m’inspire. Je trouvais l’adaptation d’Eric magnifique. Ses choix de mises en valeurs et de coupes étaient très bien pensés, car il fallait évidemment couper des choses afin de pouvoir porter le livre à l’écran.
« Avec l’amour maternel, la vie vous fait, à l’aube, une promesse qu’elle ne tient jamais… » Cette citation contient toute l’histoire. J’ai en effet demandé très tôt à Eric s’il pouvait envisager de mettre cette voix off à la toute fin du film. J’ai aimé pouvoir échanger avec lui sur ce genre de sujet. Et de continuer à créer et à envisager le scénario comme une matière libre et vivante. Je pense que c’est très important d’avoir cette philosophie surtout sur un projet comme celui-ci. Respecter l’œuvre sans être écrasé par cette dernière.
Quelles ont été vos réactions quand vous avez découvert le film ? Avez-vous eu des surprises ? Des émotions inattendues en découvrant certaines scènes ?
J’ai aimé la façon dont Eric a encore recentré l’histoire sur ce lien mère-fils, qui est l’essence de l’œuvre. J’ai vu pour la première fois les scènes montées entre Charlotte et Pawel, durant l’enfance de Romain. Ce qui était une découverte très émouvante et une façon agréable de rentrer dans le film pour moi. J’ai aussi trouvé que la lumière jouait un vrai rôle dans le film. Elle apporte une émotion très forte aux scènes. Une nostalgie parfois, une chaleur à d’autres moment… Il y a une vraie écriture de la lumière de la part de Glynn Speeckaert tout au long de l’histoire. C’est quelque chose que l’on ne perçoit pas forcément en tant qu’acteur sur le plateau lorsqu’on est concentré sur notre travail. Et j’ai beaucoup aimé découvrir cet aspect en voyant le film terminé.
(extrait dossier de presse)
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts), Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Sortie de la semaine (19/12/17) : "La promesse de l'aube" d'Eric Barbier
L'histoire
De son enfance difficile en Pologne en passant par son adolescence sous le soleil de Nice, jusqu’à ses exploits d’aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre Mondiale… Romain Gary a vécu une vie extraordinaire.
Mais cet acharnement à vivre mille vies, à devenir un grand homme et un écrivain célèbre, c’est à Nina, sa mère, qu’il le doit. C’est l’amour fou de cette mère attachante et excentrique qui fera de lui un des romanciers majeurs du XXème siècle, à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères. Mais cet amour maternel sans bornes sera aussi son fardeau pour la vie…
Le film "La promesse de l'aube" est l’adaptation cinématographique du roman culte de Romain Gary.
Un film d'Eric Barbier avec Charlotte Gainsbourg, Pierre Niney, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Mc Cormack, Finnegan Oldfield, Pawel Puchalski, Nemo Schiffman.
Bonus : propos de Pierre Niney, acteur principal du film.
Connaissiez-vous "La Promesse de l’Aube" de Romain Gary avant de participer au film d’Eric Barbier ?
J’avais lu "La Promesse de l’Aube" et quelques autres de ses livres. Mais j’ai totalement redécouvert l’oeuvre de Romain Gary en commençant à préparer le film. "Chien Blanc" et "Éducation Européenne" ont eu, notamment, un écho tout particulier pour moi. Alors qu’elles sont toutes deux autobiographiques, elles sont très différentes, inventives chacune à sa manière, produisant deux émotions fortes et une intelligence commune évidente qui impressionne le lecteur. Ce que j’adore chez Gary, c’est son humour. Sa façon de ne jamais parvenir à « être totalement désespéré » comme il le dit. C’est le drame de sa vie, et en même temps l’origine de beaucoup de ses écrits. Il y a toujours, chez Gary, la générosité de rire, du drame et du désespoir. Surtout quand il s’agit du sien. J’ai redécouvert, à travers "La Promesse de l’Aube", l’amour inconditionnel et magnifique que Gary et sa mère avaient pour la France, pays de la liberté et des droits de l’homme. En cela le livre est aussi résolument moderne et d’actualité, racontant comment un juif polonais persécuté et fuyant son pays, rêve de toutes ses forces de devenir Français. Il se battra littéralement pour réaliser ce rêve et devient à jamais un des plus grands auteurs français du XXème siècle.
Quelle fut votre première pensée quand Eric Barbier vous a proposé de jouer le rôle de Romain Gary ? Comment vous êtes-vous représenté cet homme, le personnage qu’il se construit de lui-même dans son roman ?
Je me souvenais d’images fortes de "La Promesse de l’Aube". J’avais déjà trouvé ce livre très cinématographique à ma première lecture, lorsque j’étais adolescent. Mais ce qui m’a surtout convaincu, c’est la passion avec laquelle Eric Barbier portait ce projet. C’est un fou de Gary, il connait des centaines d’histoires sur lui, sa vie, l’écriture de ce livre. Il voulait faire ce film depuis des années. Avec le désir de dessiner ces deux portraits, celui de cette mère et celui de son fils, qui sont tenus par un lien si singulier et en même temps tellement universel.
Je n’avais pas d’idée préconçue en abordant le rôle. Mais en me penchant sur la vie de Romain Gary, j’ai immédiatement aimé le dédoublement d’identité qui parcourt son œuvre et sa vie. Il y avait un parallèle évident pour moi avec le métier d’acteur. Et même au-delà, avec la condition de l’artiste en général. D’un autre côté je savais que j’allais jouer une version fictionnelle et romancée du personnage de Gary. "La Promesse de l’Aube" est évidemment autobiographique mais avec une importante part d’invention et de transformation, petite ou grande, de la réalité. C’est donc une version de Gary par le prisme d’une adaptation et du regard du réalisateur que j’allais créer ce rôle. Il s’agissait moins de jouer Romain Gary que de trouver, avec Eric, une version du personnage.
Ce n’est pas la première fois que vous interprétez le rôle d’une personnalité ayant réellement existée : comment abordez-vous ce type de rôle ? Est-ce un travail spécifique ?
Je n’ai pas de recette toute faite. Il y a quelques constantes que je garde, depuis que j’ai appris ce métier au théâtre : apprendre le scénario par cœur plusieurs mois avant le tournage, afin de me préparer comme pour une grande traversée ininterrompue. Répéter certaines scènes importantes du film. Me nourrir un maximum de la vie et de l’œuvre du personnage s’il est réel. Mais ensuite, ce qui est essentiel je pense, c’est la capacité à s’adapter - mais sans prévoir - au projet, au réalisateur et à sa vision.
Une question ne quitte pas le spectateur, à la lecture du livre comme à la vision du film : est-ce une bénédiction ou une malédiction d’avoir une mère comme celle de Romain Gary ? Comment y répondriez-vous ?
C’est une question tellement difficile. Ce serait faire un résumé bien trop succinct que d’essayer d’y répondre ici. Ce lien si fort, fou, passionné, destructeur et constructeur en même temps, est l’essence même de Gary. C’est en cela que "La Promesse de l’Aube" est un livre crucial et si révélateur. Il raconte justement d’où vient le désir profond d’écrivain de Romain. Son énergie vitale, même. Ce qui est sûr c’est que cette mère a fait de lui quelqu’un d’extraordinaire, au sens fort du terme. D’un point de vue plus universel, je pense que cette histoire raconte que l’on hérite tous de nos parents. Et de nos mères en particulier. Certains aspects que l’on aime comme d’autres qui sont parfois plus lourds à porter.
Comment avez-vous travaillé avec les deux autres acteurs jouant Gary enfant et adolescent ?
Nous nous sommes rencontrés tous les trois et le tournage a débuté avec la partie sur l’enfance de Romain à Wilno, tournée à Budapest. J’étais alors encore en France à préparer le film, mais très tôt Eric m’a envoyé des images de toutes les scènes avec Pawel Puchalski, qui joue le personnage dans cette période de sa vie. Cela m’a été très utile pour m’imprégner de ce qu’il faisait, physiquement et dans le jeu, afin de prendre le relais au mieux quelques semaines plus tard. C’était la première fois que je faisais cela : un travail passionnant !
Eric Barbier m’a dit que vous aviez fait des suggestions décisives dès la lecture du scénario sur l’orientation générale du récit : je pense notamment au sentiment qui a été le vôtre de conclure le film avec un passage du texte qui arrive très tôt dans le livre. Est-ce important pour vous de travailler sur votre personnage dès le stade de l’écriture ?
Bien sûr. Plus tôt je peux être intégré à un projet, plus cela m’inspire. Je trouvais l’adaptation d’Eric magnifique. Ses choix de mises en valeurs et de coupes étaient très bien pensés, car il fallait évidemment couper des choses afin de pouvoir porter le livre à l’écran.
« Avec l’amour maternel, la vie vous fait, à l’aube, une promesse qu’elle ne tient jamais… » Cette citation contient toute l’histoire. J’ai en effet demandé très tôt à Eric s’il pouvait envisager de mettre cette voix off à la toute fin du film. J’ai aimé pouvoir échanger avec lui sur ce genre de sujet. Et de continuer à créer et à envisager le scénario comme une matière libre et vivante. Je pense que c’est très important d’avoir cette philosophie surtout sur un projet comme celui-ci. Respecter l’œuvre sans être écrasé par cette dernière.
Quelles ont été vos réactions quand vous avez découvert le film ? Avez-vous eu des surprises ? Des émotions inattendues en découvrant certaines scènes ?
J’ai aimé la façon dont Eric a encore recentré l’histoire sur ce lien mère-fils, qui est l’essence de l’œuvre. J’ai vu pour la première fois les scènes montées entre Charlotte et Pawel, durant l’enfance de Romain. Ce qui était une découverte très émouvante et une façon agréable de rentrer dans le film pour moi. J’ai aussi trouvé que la lumière jouait un vrai rôle dans le film. Elle apporte une émotion très forte aux scènes. Une nostalgie parfois, une chaleur à d’autres moment… Il y a une vraie écriture de la lumière de la part de Glynn Speeckaert tout au long de l’histoire. C’est quelque chose que l’on ne perçoit pas forcément en tant qu’acteur sur le plateau lorsqu’on est concentré sur notre travail. Et j’ai beaucoup aimé découvrir cet aspect en voyant le film terminé.
(extrait dossier de presse)
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