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Mercredi cinéma : "La prière" de Cédric Kahn avec Anthony Bajon, Damien Chapelle

Publié le : 21-03-2018

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA PRIERE de Cédric KahnSortie de la semaine (21 mars 2018) : "La prière" de Cédric Kahn

L'histoire
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière et le travail. Il va y découvrir l’amitié, la règle, l’amour et la foi...
Un film de Cédric Kahn avec Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl, Louise Grinberg, Antoine Amblard, Maïté Maillé, Magne-Havard Brekke, Hanna Schygulla.

> Bande annonce

 

Bonus : propos du réalisateur Cédric Kahn, réalisateur du film

Quel a été le point de départ du film ?
Ce projet est né de trois rencontres décisives. En tout premier lieu, Aude Walker, une jeune écrivain qui m’a mis sur la piste du sujet, ayant elle-même beaucoup enquêté en vue d’un livre sur des expériences religieuses tentées avec des toxicomanes. De Fanny Burdino et Samuel Doux, un duo de scénaristes, qui ont relevé le défi de l’écriture qui par certains aspects comportait pour moi beaucoup de défis et, enfin, de Sylvie Pialat, la productrice, qui a immédiatement adhéré au projet et à l’idée de le faire sans acteurs connus, dans l’esprit de mes premiers films.

LA PRIERE de Cédric KahnVous n’aviez encore jamais travaillé avec Fanny Burdino et Samuel Doux. Quel a été leur apport ?
Il a été déterminant. J’avais tenté une première fois d’écrire le scénario, sans succès. N’étant ni croyant, ni chrétien, ni ex-toxicomane, il fallait que je trouve ma propre porte d’entrée vers le sujet. Nous avons tout repris ensemble : la lecture des psaumes, la documentation, les rencontres avec des jeunes gens qui ont vécu ce genre d’expériences. On a parlé avec des « anciens », des types sortis d’affaires depuis longtemps qui nous ont parlé de leur rapport persistant à la foi. Samuel est allé à la rencontre de jeunes gens en pleine expérience, observé leurs rituels et leurs disciplines de vie, recueilli leurs témoignages.
L’écriture a pris corps à partir de ce moment-là. Et nous avons d’emblée pris quelques décisions fortes, comme de centrer le récit sur la trajectoire d’un seul garçon dont on ne saurait rien et qui deviendrait au fil du récit le symbole de tous les autres, une figure emblématique. Que le film commencerait à son arrivée et finirait à son départ, l’avant et l’après devenant le hors-champ du récit. Et de créer ce lieu isolé, en pleine montagne, consacré à la prière, avec ses propres règles et son propre temps, hors des contingences du monde.

LA PRIERE de Cédric KahnLes rapports entre les jeunes pensionnaires sont très forts : on est entre la camaraderie, la fraternité, voire parfois la relation filiale...
C’est probablement le vrai sujet du film, en tout cas celui qui me touche le plus : la reconstruction du lien. Les individus arrivent dans une solitude absolue, une grande détresse affective. Ce qu’ils apprennent au-delà de la prière, ce sont les règles, le partage, la vie en communauté. Et c’est probablement ce qui les sauve. L’amitié est d’ailleurs l’un des trois préceptes de la communauté, énoncés dès qu’ils arrivent, avec le travail et la prière. Et ce qui est encore plus étonnant dans ce lien, c’est que les garçons viennent de tous horizons et de toutes sortes de pays. Je tenais à ce qu’on retrouve dans le film ce côté melting-pot : le brassage des milieux sociaux et des diverses nationalités, des enfants de bonne famille comme des gamins de la rue, des Espagnols comme des Américains... Tous unis par les épreuves et dans la prière.

D’ailleurs, vous montrez une grande diversité de parcours par rapport à la religion...
Quand ils arrivent, certains sont très loin de la religion, voire totalement récalcitrants. D’autres, au contraire, sont très éduqués, très croyants. Il n’y a pas d’obligation de prier, juste de respecter le temps de la prière, qui peut être vécu comme une simple pause ou une méditation. La religion et la vie communautaire les protègent ; ils sont coupés du monde, dans une bulle où ils se réparent de leurs blessures. Et au bout de quelque temps, ce qui devient finalement le plus inquiétant pour eux, c’est le monde du dehors, synonyme de danger et de tentation. L’apaisement advient, mais la fragilité demeure.

LA PRIERE de Cédric KahnLe film s’ouvre sur l’arrivée de Thomas, dont le regard perdu accroche le spectateur dès les premiers plans...
C’est devenu un regard vers le spectateur au montage. Au départ, c’était un champ contre-champ classique et plus narratif. Il regardait le curé qui l’avait ramassé dans la rue après une overdose et convaincu de rejoindre la communauté. Au final, on s’est dit que ce simple visage pris dans cette situation suffirait à nous accrocher à lui. J’aimais bien cette idée de commencer le film sur un simple visage, quelqu’un dont on ne saurait rien mais dont on peut ressentir toute la détresse, un loup solitaire, presque un personnage de western.

Les chants sont très présents dans le film...
Le chant et les témoignages sont les piliers de la thérapie. Dans la maison, les garçons chantent tout le temps, en chapelle, après le repas, au coin du feu... Ils n’ont droit à aucune distraction : ni musique, ni télé, ni journaux. L’esprit ne doit jamais être oisif pour éviter de penser à la drogue. En dehors du travail, ils prient et ils chantent...

LA PRIERE de Cédric KahnFilmer la foi ne va pas forcément de soi. Comment avez-vous résolu cette question ?
Par le doute. Rien n’est imposé au spectateur, il a toujours la possibilité de forger sa propre conviction, même dans la scène de miracle. Je tenais à ce que tout reste rationnel... Et que les images créent cette subjectivité, cette illusion. Les chants en chapelle, les marches dans la montagne, l’écho dans le brouillard : avec les moyens du cinéma, je pensais qu’on pouvait faire ressentir la présence, l’invisible...

Quel est votre propre rapport à la foi ?
Je me définirais comme agnostique. Je n’ai aucune certitude. Je respecte les gens qui sont croyants et, par certains aspects, je peux même les envier. La foi est une affaire intime qui, par beaucoup d’aspects, dépasse largement le cadre des religions. Si on y pense, tout est question de foi dans la vie, l’amour, la passion, l’engagement. Moi par exemple, je crois en la mystique du cinéma. Une séquence réussie, c’est toujours un miracle, la conjonction un peu magique des éléments.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA PRIERE de Cédric KahnSortie de la semaine (21 mars 2018) : "La prière" de Cédric Kahn

L'histoire
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière et le travail. Il va y découvrir l’amitié, la règle, l’amour et la foi...
Un film de Cédric Kahn avec Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl, Louise Grinberg, Antoine Amblard, Maïté Maillé, Magne-Havard Brekke, Hanna Schygulla.

> Bande annonce

 

Bonus : propos du réalisateur Cédric Kahn, réalisateur du film

Quel a été le point de départ du film ?
Ce projet est né de trois rencontres décisives. En tout premier lieu, Aude Walker, une jeune écrivain qui m’a mis sur la piste du sujet, ayant elle-même beaucoup enquêté en vue d’un livre sur des expériences religieuses tentées avec des toxicomanes. De Fanny Burdino et Samuel Doux, un duo de scénaristes, qui ont relevé le défi de l’écriture qui par certains aspects comportait pour moi beaucoup de défis et, enfin, de Sylvie Pialat, la productrice, qui a immédiatement adhéré au projet et à l’idée de le faire sans acteurs connus, dans l’esprit de mes premiers films.

LA PRIERE de Cédric KahnVous n’aviez encore jamais travaillé avec Fanny Burdino et Samuel Doux. Quel a été leur apport ?
Il a été déterminant. J’avais tenté une première fois d’écrire le scénario, sans succès. N’étant ni croyant, ni chrétien, ni ex-toxicomane, il fallait que je trouve ma propre porte d’entrée vers le sujet. Nous avons tout repris ensemble : la lecture des psaumes, la documentation, les rencontres avec des jeunes gens qui ont vécu ce genre d’expériences. On a parlé avec des « anciens », des types sortis d’affaires depuis longtemps qui nous ont parlé de leur rapport persistant à la foi. Samuel est allé à la rencontre de jeunes gens en pleine expérience, observé leurs rituels et leurs disciplines de vie, recueilli leurs témoignages.
L’écriture a pris corps à partir de ce moment-là. Et nous avons d’emblée pris quelques décisions fortes, comme de centrer le récit sur la trajectoire d’un seul garçon dont on ne saurait rien et qui deviendrait au fil du récit le symbole de tous les autres, une figure emblématique. Que le film commencerait à son arrivée et finirait à son départ, l’avant et l’après devenant le hors-champ du récit. Et de créer ce lieu isolé, en pleine montagne, consacré à la prière, avec ses propres règles et son propre temps, hors des contingences du monde.

LA PRIERE de Cédric KahnLes rapports entre les jeunes pensionnaires sont très forts : on est entre la camaraderie, la fraternité, voire parfois la relation filiale...
C’est probablement le vrai sujet du film, en tout cas celui qui me touche le plus : la reconstruction du lien. Les individus arrivent dans une solitude absolue, une grande détresse affective. Ce qu’ils apprennent au-delà de la prière, ce sont les règles, le partage, la vie en communauté. Et c’est probablement ce qui les sauve. L’amitié est d’ailleurs l’un des trois préceptes de la communauté, énoncés dès qu’ils arrivent, avec le travail et la prière. Et ce qui est encore plus étonnant dans ce lien, c’est que les garçons viennent de tous horizons et de toutes sortes de pays. Je tenais à ce qu’on retrouve dans le film ce côté melting-pot : le brassage des milieux sociaux et des diverses nationalités, des enfants de bonne famille comme des gamins de la rue, des Espagnols comme des Américains... Tous unis par les épreuves et dans la prière.

D’ailleurs, vous montrez une grande diversité de parcours par rapport à la religion...
Quand ils arrivent, certains sont très loin de la religion, voire totalement récalcitrants. D’autres, au contraire, sont très éduqués, très croyants. Il n’y a pas d’obligation de prier, juste de respecter le temps de la prière, qui peut être vécu comme une simple pause ou une méditation. La religion et la vie communautaire les protègent ; ils sont coupés du monde, dans une bulle où ils se réparent de leurs blessures. Et au bout de quelque temps, ce qui devient finalement le plus inquiétant pour eux, c’est le monde du dehors, synonyme de danger et de tentation. L’apaisement advient, mais la fragilité demeure.

LA PRIERE de Cédric KahnLe film s’ouvre sur l’arrivée de Thomas, dont le regard perdu accroche le spectateur dès les premiers plans...
C’est devenu un regard vers le spectateur au montage. Au départ, c’était un champ contre-champ classique et plus narratif. Il regardait le curé qui l’avait ramassé dans la rue après une overdose et convaincu de rejoindre la communauté. Au final, on s’est dit que ce simple visage pris dans cette situation suffirait à nous accrocher à lui. J’aimais bien cette idée de commencer le film sur un simple visage, quelqu’un dont on ne saurait rien mais dont on peut ressentir toute la détresse, un loup solitaire, presque un personnage de western.

Les chants sont très présents dans le film...
Le chant et les témoignages sont les piliers de la thérapie. Dans la maison, les garçons chantent tout le temps, en chapelle, après le repas, au coin du feu... Ils n’ont droit à aucune distraction : ni musique, ni télé, ni journaux. L’esprit ne doit jamais être oisif pour éviter de penser à la drogue. En dehors du travail, ils prient et ils chantent...

LA PRIERE de Cédric KahnFilmer la foi ne va pas forcément de soi. Comment avez-vous résolu cette question ?
Par le doute. Rien n’est imposé au spectateur, il a toujours la possibilité de forger sa propre conviction, même dans la scène de miracle. Je tenais à ce que tout reste rationnel... Et que les images créent cette subjectivité, cette illusion. Les chants en chapelle, les marches dans la montagne, l’écho dans le brouillard : avec les moyens du cinéma, je pensais qu’on pouvait faire ressentir la présence, l’invisible...

Quel est votre propre rapport à la foi ?
Je me définirais comme agnostique. Je n’ai aucune certitude. Je respecte les gens qui sont croyants et, par certains aspects, je peux même les envier. La foi est une affaire intime qui, par beaucoup d’aspects, dépasse largement le cadre des religions. Si on y pense, tout est question de foi dans la vie, l’amour, la passion, l’engagement. Moi par exemple, je crois en la mystique du cinéma. Une séquence réussie, c’est toujours un miracle, la conjonction un peu magique des éléments.
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