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Mercredi cinéma : "La fille de Brest" d'Emmanuelle Bercot avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel.

Publié le : 23-11-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation

 

SLA FILLE DE BREST de Sidse Babett Knudsenortie de la semaine : "La fille de Brest" d'Emmanuelle Bercot

L'histoire
Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité
Un film d'Emmanuelle Bercot avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel, Isabelle de Hertogh…
Le film est réalisé d'après le livre d’Irène Frachon "Mediator 150 Mg" (Editions Dialogues)

>> Bande annonce du film.

 

Bonus : propos d'Emmanuelle Bercot, réalisatrice du film.

Comment vous est venue l’idée de faire ce film ?
J’avais entendu parler de l’affaire du Mediator comme tout le monde, mais sans y prêter une attention aiguë. Je me souviens avoir été frappée par une déclaration du député Gérard Bapt à la radio, mais l’affaire ne me passionnait pas plus que ça. Ce sont les productrices d’Haut et Court, Caroline Benjo et Carole Scotta, qui se sont intéressées au livre d’Irène Frachon et qui m’ont demandé de le lire.
LA FILLE DE BREST de Sidse Babett KnudsenDans la mesure où c’était à Irène Frachon de décider à qui elle préférait confier l’adaptation de son livre, j’ai déjeuné avec elle, à Paris, quelques mois après la sortie du livre, c’est-à-dire il y a près de six ans. J’ai tout de suite compris que cette femme haute en couleurs pouvait être un extraordinaire personnage de fiction. Racontée par elle, avec toute sa passion, avec toute son émotivité, l’affaire prenait un tout autre relief. Ce n’était plus l’histoire du Mediator, mais le combat de cette femme hors du commun.

Comment avez-vous travaillé avec Irène Frachon ?
Les choses se sont faites en plusieurs temps.
Quand je me suis engagée dans ce projet, j’avais deux autres films à faire : "Elle s’en va" et "La tête haute". Dans un premier temps, je n’ai pas voulu écrire le scénario. Non seulement, je n’avais pas le temps, mais en plus je ne me sentais pas les épaules pour appréhender une histoire aussi complexe.
L’écriture du scénario a été confiée à Séverine Bosschem. Très vite, nous sommes parties toutes les deux pour Brest. Durant notre séjour, nous avons beaucoup côtoyé Irène, chez elle et à l’hôpital. Nous avons en outre rencontré tous les protagonistes brestois de l’affaire. Pendant des heures, devant notre dictaphone, Irène nous a raconté toute l’histoire.
En gros, un peu moins de la moitié du film est constituée par l’adaptation du livre. L’autre moitié, c’est tout ce que l’on nous a raconté de vive voix, les confidences que les uns et les autres ont bien voulu nous faire.
De retour à Paris, nous avons ensuite rencontré les protagonistes parisiens de l’affaire, en particulier l’épidémiologiste de Gustave Roussy, « la taupe » de la CNAM, Anne Jouan, Gérard Bapt …
Pendant plus d’un an, Séverine Bosschem a travaillé de son côté. Elle a compilé les tonnes de documents qu’Irène lui avait confiés et a fini par parfaitement maîtriser l’aspect technique de l’histoire.
Ensuite, mais cette fois ensemble, nous avons défini les grandes lignes de la narration. Au total, l’écriture du film a duré environ trois ans : j’intervenais à chaque étape de manière à redéfinir la construction, circonscrire le récit, développer les différents personnages. Tout ça en faisant mes films à côté.
Enfin, quelques mois avant le tournage, j’ai réécrit le scénario pour me l’approprier. Pendant tout ce temps, oreille constamment attentive, Irène a toujours été disponible pour nous conseiller ou nous aider à corriger telle ou telle erreur. Tout comme Antoine, ce chercheur qui a beaucoup aidé Irène durant toute l’affaire, ou encore Anne Jouan, la journaliste du Figaro, qui nous ont, eux aussi, aidé, elle était très vigilante sur l’aspect factuel des choses.

ALA FILLE DE BREST de Sidse Babett Knudsen un moment s’est donc posée la question redoutable de savoir qui allait interpréter le rôle d’Irène Frachon.
Cette question, je me la suis posée immédiatement, avant même d’écrire le scénario. J’étais incapable d’y apporter une réponse. Je ne voyais aucune actrice française susceptible d’interpréter ce rôle. Vous imaginez le souci : pendant environ trois ans, à mesure que j’écrivais le scénario, je ne voyais pas qui allait être Irène Frachon.
La solution, c’est Catherine Deneuve qui l’a trouvée. Un soir qu’on dînait toutes les deux - on venait de finir "La Tête haute" – elle m’a parlé de l’actrice danoise qui joue dans "Borgen". « Vous devriez regarder cette série, cette actrice serait formidable pour ce rôle, et je crois qu’elle parle français », ajouta-t-elle.
Dès le lendemain, je me suis précipitée sur "Borgen". Et j’ai aussi trouvé une interview de Sidse Babett Knudsen dans laquelle, effectivement, elle s’exprimait, certes avec un accent, mais dans un relativement bon français.
Ensuite, tout est allé très vite. Avec Caroline Benjo, nous sommes parties pour Copenhague. La rencontre s’est très bien passée. Sidse a lu le scénario qui, à l’époque, était encore un "work in progress". Et, très vite, elle a accepté. Très franchement, si Catherine Deneuve n’avait pas eu cette idée, je pense que personne n’aurait pensé à Sidse pour ce rôle !
Restait à en informer Irène Frachon, qui était depuis le début très curieuse de savoir qui allait l’incarner. Nouveau déjeuner. Nous étions à vrai dire très inquiètes. N’allait-elle pas trouver ça bizarre que nous ayons choisi une actrice danoise dont elle n’avait jamais entendu parler ?
C’est tout l’inverse qui s’est produit. A peine avions-nous prononcé le nom de Sidse, qu’elle s’est mise à crier. Elle était…extatique ! Nous ne le savions pas, évidemment, mais toute la famille Frachon est fan de "Borgen". Pour Irène, être incarnée par Sidse relevait du rêve absolu.

Vous vous souvenez de la première fois où Irène Frachon et Sidse Babett Knudsen se sont rencontrées ?
Bien sûr, même si je n’ai pas assisté au premier instant de leur rencontre.
J’avais fait exprès d’arriver un quart d’heure plus tard. C’était dans un restaurant, près de la production, à Paris. Quand je suis arrivée, je les ai trouvées toutes les deux déjà en grande complicité. L’une et l’autre sont très chaleureuses, dotées d’une énergie exceptionnelle.
Leurs énergies ont donc immédiatement connecté. Sidse évidemment ne connaissait ni Irène Frachon, ni l’affaire du Mediator. Elle était totalement en découverte et en absorption du personnage qu’elle allait jouer.

Vous trouvez qu’elles se ressemblent physiquement toutes les deux ?
Non (rires). J’ai très vite abandonné l’idée de trouver une actrice ressemblante, d’abord parce qu’il n’y en a pas. La ressemblance entre Sidse et Irène réside dans l’énergie qu’elles sont capables toutes les deux de déployer, et leurs natures très « clownesques ».

LA FILLE DE BREST de Sidse Babett KnudsenAvant le tournage, avez-vous regardé des films ou des séries traitant de ce genre d’enquête ?
Je regarde peu de séries. En revanche, j’ai regardé beaucoup de films d’enquête. Pour moi, "Erin Brockovich" est le repère absolu. Dans le genre, c’est un film parfait. J’ai aussi vu ou revu des films comme "Les Hommes du président", "Norma Rae", "Le Stratège", "L’Idéaliste", "Le Verdict"…

L’écriture et le découpage de La Fille de Brest sont très serrés. Résolument « à l’américaine » …
J’ai essayé en tout cas de tendre vers cette capacité qu’ont les Américains à raconter ce type d’histoire. La mise en scène tranche sans doute un peu avec celle de mes autres films. J’avais un souci d’efficacité que je n’ai pas habituellement.

Dans le film, un personnage dit : « On ne trouve que ce qu’on cherche ». On pourrait ajouter : « On ne filme bien que ce que l’on ressent fortement ».
J’ai besoin d’être passionnée par ce que je raconte. Plus qu’avec l’affaire du Mediator, c’est avec le personnage d’Irène Frachon que j’ai trouvé un lien très fort.
Le film est, aussi, une charge terrible contre l’administration sanitaire. En ce sens, c’est, aussi, un film politique, très dénonciateur, qui va au-delà du portrait de cette Erin Brockovich brestoise.
Je me cache derrière Irène. C’est elle qui dénonce, je ne fais que suivre son parcours. Je ne dénonce rien qu’elle ne dénonce pas elle-même. Tous les faits rapportés dans le film sont avérés.

Jacques Servier, le tout puissant patron du laboratoire qui porte son nom, n’apparaît pas dans le film. Pour quelles raisons ?
Nous nous sommes tenus au point de vue d’Irène Frachon. Elle ne s’est jamais rendue au laboratoire Servier. Elle n’a jamais rencontré Jacques Servier. Alors, évidemment, j’aurais pu tout de même montrer le « méchant » comme cela se fait souvent dans ce genre de film d’affrontement. J’ai un peu hésité mais finalement s’est imposé le fait qu’on allait raconter l’histoire uniquement du point de vue d’Irène. Et, qu’en conséquence, on ne verrait rien qu’elle n’a pas vu.

Après "La Tête Haute", vous retrouvez Benoît Magimel.
C’est un peu mon acteur fétiche ! Je voulais qu’il incarne Antoine, la main forte d’Irène, celui qui lui a apporté les compétences scientifiques qu’elle n’avait pas. Je savais qu’il pouvait avoir la bonhommie, la douceur, l’humanité, la trace d’enfance de ce personnage d’Antoine.
Irène a eu aussi beaucoup de chance, dans la qualité des gens qu’elle a rencontrés sur son chemin tout au long de cette histoire. Elle a été chef de guerre mais elle a eu de magnifiques soldats à ses côtés. Le film c’est aussi ça, une histoire d’équipe. Comme le dit un dialogue du film : « Sans eux elle n’aurait rien fait. Mais eux n’auraient pas fait ce qu’elle a fait. »

"La Tête haute", "La Fille de Brest", ces deux films sont en quelques sortes hantés par l’idée de justice.
Absolument. Depuis l’enfance, je suis obsédée par l’idée de la justice.

Vous vous considérez comme une cinéaste engagée ?
Non, pas si engagée, pas si militante que ça, honnêtement. J’ai mes opinions, mes idées et mes révoltes, mais elles sont peu suivies d’action. Il n’y a que derrière la caméra que je m’engage vraiment. Et si là je fais le portrait d’une femme engagée, ça ne dit pas que je le suis moi-même.

Vos films ont pourtant un vrai contenu politique.
Tant mieux si mes films me permettent de m’investir et de m’exprimer un peu plus que je ne le fais en tant que citoyenne. Je ne suis pas extérieure à ce que je raconte, et j’en assume entièrement le point de vue.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation

 

SLA FILLE DE BREST de Sidse Babett Knudsenortie de la semaine : "La fille de Brest" d'Emmanuelle Bercot

L'histoire
Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité
Un film d'Emmanuelle Bercot avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel, Isabelle de Hertogh…
Le film est réalisé d'après le livre d’Irène Frachon "Mediator 150 Mg" (Editions Dialogues)

>> Bande annonce du film.

 

Bonus : propos d'Emmanuelle Bercot, réalisatrice du film.

Comment vous est venue l’idée de faire ce film ?
J’avais entendu parler de l’affaire du Mediator comme tout le monde, mais sans y prêter une attention aiguë. Je me souviens avoir été frappée par une déclaration du député Gérard Bapt à la radio, mais l’affaire ne me passionnait pas plus que ça. Ce sont les productrices d’Haut et Court, Caroline Benjo et Carole Scotta, qui se sont intéressées au livre d’Irène Frachon et qui m’ont demandé de le lire.
LA FILLE DE BREST de Sidse Babett KnudsenDans la mesure où c’était à Irène Frachon de décider à qui elle préférait confier l’adaptation de son livre, j’ai déjeuné avec elle, à Paris, quelques mois après la sortie du livre, c’est-à-dire il y a près de six ans. J’ai tout de suite compris que cette femme haute en couleurs pouvait être un extraordinaire personnage de fiction. Racontée par elle, avec toute sa passion, avec toute son émotivité, l’affaire prenait un tout autre relief. Ce n’était plus l’histoire du Mediator, mais le combat de cette femme hors du commun.

Comment avez-vous travaillé avec Irène Frachon ?
Les choses se sont faites en plusieurs temps.
Quand je me suis engagée dans ce projet, j’avais deux autres films à faire : "Elle s’en va" et "La tête haute". Dans un premier temps, je n’ai pas voulu écrire le scénario. Non seulement, je n’avais pas le temps, mais en plus je ne me sentais pas les épaules pour appréhender une histoire aussi complexe.
L’écriture du scénario a été confiée à Séverine Bosschem. Très vite, nous sommes parties toutes les deux pour Brest. Durant notre séjour, nous avons beaucoup côtoyé Irène, chez elle et à l’hôpital. Nous avons en outre rencontré tous les protagonistes brestois de l’affaire. Pendant des heures, devant notre dictaphone, Irène nous a raconté toute l’histoire.
En gros, un peu moins de la moitié du film est constituée par l’adaptation du livre. L’autre moitié, c’est tout ce que l’on nous a raconté de vive voix, les confidences que les uns et les autres ont bien voulu nous faire.
De retour à Paris, nous avons ensuite rencontré les protagonistes parisiens de l’affaire, en particulier l’épidémiologiste de Gustave Roussy, « la taupe » de la CNAM, Anne Jouan, Gérard Bapt …
Pendant plus d’un an, Séverine Bosschem a travaillé de son côté. Elle a compilé les tonnes de documents qu’Irène lui avait confiés et a fini par parfaitement maîtriser l’aspect technique de l’histoire.
Ensuite, mais cette fois ensemble, nous avons défini les grandes lignes de la narration. Au total, l’écriture du film a duré environ trois ans : j’intervenais à chaque étape de manière à redéfinir la construction, circonscrire le récit, développer les différents personnages. Tout ça en faisant mes films à côté.
Enfin, quelques mois avant le tournage, j’ai réécrit le scénario pour me l’approprier. Pendant tout ce temps, oreille constamment attentive, Irène a toujours été disponible pour nous conseiller ou nous aider à corriger telle ou telle erreur. Tout comme Antoine, ce chercheur qui a beaucoup aidé Irène durant toute l’affaire, ou encore Anne Jouan, la journaliste du Figaro, qui nous ont, eux aussi, aidé, elle était très vigilante sur l’aspect factuel des choses.

ALA FILLE DE BREST de Sidse Babett Knudsen un moment s’est donc posée la question redoutable de savoir qui allait interpréter le rôle d’Irène Frachon.
Cette question, je me la suis posée immédiatement, avant même d’écrire le scénario. J’étais incapable d’y apporter une réponse. Je ne voyais aucune actrice française susceptible d’interpréter ce rôle. Vous imaginez le souci : pendant environ trois ans, à mesure que j’écrivais le scénario, je ne voyais pas qui allait être Irène Frachon.
La solution, c’est Catherine Deneuve qui l’a trouvée. Un soir qu’on dînait toutes les deux - on venait de finir "La Tête haute" – elle m’a parlé de l’actrice danoise qui joue dans "Borgen". « Vous devriez regarder cette série, cette actrice serait formidable pour ce rôle, et je crois qu’elle parle français », ajouta-t-elle.
Dès le lendemain, je me suis précipitée sur "Borgen". Et j’ai aussi trouvé une interview de Sidse Babett Knudsen dans laquelle, effectivement, elle s’exprimait, certes avec un accent, mais dans un relativement bon français.
Ensuite, tout est allé très vite. Avec Caroline Benjo, nous sommes parties pour Copenhague. La rencontre s’est très bien passée. Sidse a lu le scénario qui, à l’époque, était encore un "work in progress". Et, très vite, elle a accepté. Très franchement, si Catherine Deneuve n’avait pas eu cette idée, je pense que personne n’aurait pensé à Sidse pour ce rôle !
Restait à en informer Irène Frachon, qui était depuis le début très curieuse de savoir qui allait l’incarner. Nouveau déjeuner. Nous étions à vrai dire très inquiètes. N’allait-elle pas trouver ça bizarre que nous ayons choisi une actrice danoise dont elle n’avait jamais entendu parler ?
C’est tout l’inverse qui s’est produit. A peine avions-nous prononcé le nom de Sidse, qu’elle s’est mise à crier. Elle était…extatique ! Nous ne le savions pas, évidemment, mais toute la famille Frachon est fan de "Borgen". Pour Irène, être incarnée par Sidse relevait du rêve absolu.

Vous vous souvenez de la première fois où Irène Frachon et Sidse Babett Knudsen se sont rencontrées ?
Bien sûr, même si je n’ai pas assisté au premier instant de leur rencontre.
J’avais fait exprès d’arriver un quart d’heure plus tard. C’était dans un restaurant, près de la production, à Paris. Quand je suis arrivée, je les ai trouvées toutes les deux déjà en grande complicité. L’une et l’autre sont très chaleureuses, dotées d’une énergie exceptionnelle.
Leurs énergies ont donc immédiatement connecté. Sidse évidemment ne connaissait ni Irène Frachon, ni l’affaire du Mediator. Elle était totalement en découverte et en absorption du personnage qu’elle allait jouer.

Vous trouvez qu’elles se ressemblent physiquement toutes les deux ?
Non (rires). J’ai très vite abandonné l’idée de trouver une actrice ressemblante, d’abord parce qu’il n’y en a pas. La ressemblance entre Sidse et Irène réside dans l’énergie qu’elles sont capables toutes les deux de déployer, et leurs natures très « clownesques ».

LA FILLE DE BREST de Sidse Babett KnudsenAvant le tournage, avez-vous regardé des films ou des séries traitant de ce genre d’enquête ?
Je regarde peu de séries. En revanche, j’ai regardé beaucoup de films d’enquête. Pour moi, "Erin Brockovich" est le repère absolu. Dans le genre, c’est un film parfait. J’ai aussi vu ou revu des films comme "Les Hommes du président", "Norma Rae", "Le Stratège", "L’Idéaliste", "Le Verdict"…

L’écriture et le découpage de La Fille de Brest sont très serrés. Résolument « à l’américaine » …
J’ai essayé en tout cas de tendre vers cette capacité qu’ont les Américains à raconter ce type d’histoire. La mise en scène tranche sans doute un peu avec celle de mes autres films. J’avais un souci d’efficacité que je n’ai pas habituellement.

Dans le film, un personnage dit : « On ne trouve que ce qu’on cherche ». On pourrait ajouter : « On ne filme bien que ce que l’on ressent fortement ».
J’ai besoin d’être passionnée par ce que je raconte. Plus qu’avec l’affaire du Mediator, c’est avec le personnage d’Irène Frachon que j’ai trouvé un lien très fort.
Le film est, aussi, une charge terrible contre l’administration sanitaire. En ce sens, c’est, aussi, un film politique, très dénonciateur, qui va au-delà du portrait de cette Erin Brockovich brestoise.
Je me cache derrière Irène. C’est elle qui dénonce, je ne fais que suivre son parcours. Je ne dénonce rien qu’elle ne dénonce pas elle-même. Tous les faits rapportés dans le film sont avérés.

Jacques Servier, le tout puissant patron du laboratoire qui porte son nom, n’apparaît pas dans le film. Pour quelles raisons ?
Nous nous sommes tenus au point de vue d’Irène Frachon. Elle ne s’est jamais rendue au laboratoire Servier. Elle n’a jamais rencontré Jacques Servier. Alors, évidemment, j’aurais pu tout de même montrer le « méchant » comme cela se fait souvent dans ce genre de film d’affrontement. J’ai un peu hésité mais finalement s’est imposé le fait qu’on allait raconter l’histoire uniquement du point de vue d’Irène. Et, qu’en conséquence, on ne verrait rien qu’elle n’a pas vu.

Après "La Tête Haute", vous retrouvez Benoît Magimel.
C’est un peu mon acteur fétiche ! Je voulais qu’il incarne Antoine, la main forte d’Irène, celui qui lui a apporté les compétences scientifiques qu’elle n’avait pas. Je savais qu’il pouvait avoir la bonhommie, la douceur, l’humanité, la trace d’enfance de ce personnage d’Antoine.
Irène a eu aussi beaucoup de chance, dans la qualité des gens qu’elle a rencontrés sur son chemin tout au long de cette histoire. Elle a été chef de guerre mais elle a eu de magnifiques soldats à ses côtés. Le film c’est aussi ça, une histoire d’équipe. Comme le dit un dialogue du film : « Sans eux elle n’aurait rien fait. Mais eux n’auraient pas fait ce qu’elle a fait. »

"La Tête haute", "La Fille de Brest", ces deux films sont en quelques sortes hantés par l’idée de justice.
Absolument. Depuis l’enfance, je suis obsédée par l’idée de la justice.

Vous vous considérez comme une cinéaste engagée ?
Non, pas si engagée, pas si militante que ça, honnêtement. J’ai mes opinions, mes idées et mes révoltes, mais elles sont peu suivies d’action. Il n’y a que derrière la caméra que je m’engage vraiment. Et si là je fais le portrait d’une femme engagée, ça ne dit pas que je le suis moi-même.

Vos films ont pourtant un vrai contenu politique.
Tant mieux si mes films me permettent de m’investir et de m’exprimer un peu plus que je ne le fais en tant que citoyenne. Je ne suis pas extérieure à ce que je raconte, et j’en assume entièrement le point de vue.
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