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Mercredi cinéma : "La fête est finie" de Marie Garel-Weiss avec Zita Hanrot et Clémence Boisnard.

Publié le : 28-02-2018

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissSortie de la semaine (28 février 2018) : "La fête est finie" de Marie Garel-Weiss

L'histoire
"La fête est finie", c’est l’histoire d’une renaissance, celle de Céleste et Sihem. Arrivées le même jour dans un centre de désintoxication, elles vont sceller une amitié indestructible.
Celle-ci sera autant une force qu’un obstacle lorsque, virées du centre, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes, à l’épreuve du monde réel et de ses tentations.
Le vrai combat commence alors, celui de l’abstinence et de la liberté, celui vers la vie.
Un film de Marie Garel-Weiss avec Zita Hanrot, Clémence Boisnard, Michel Muller, Christine Citti, Marie Denarnaud, Pascal Rénéric, Inès Fehner, Martine Schambacher.

> Bande annonce du film

 

Bonus ; propos de Marie Garel-Weiss, réalisatrice du film (propos recueillis par Claire Vassé)

Comment avez-vous abordé le projet de "La Fête est finie", votre premier long métrage ?
J’ai réalisé des courts métrages et été scénariste. Écrire pour les autres me comblait et me permettait de gagner ma vie. J’étais quand même bien planquée à cette place et j’ai mis du temps à me consacrer à un projet de long métrage, à me l’autoriser.
Et pour mon premier long métrage, cette histoire personnelle que je raconte en partie dans "La Fête est finie" s’est imposée progressivement comme une évidence.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissComment s’est passée la collaboration avec le scénariste Salvatore Lista ?
Quand on part d’une matière personnelle, c’est difficile de la dénaturer, de décoller un peu du sol. Dans le scénario initial, trop d’éléments se télescopaient. Salvatore m’a aidée à faire le tri. Il m’a fait faire un travail sur moi. Il est clairement apparu que l’amitié entre Sihem et Céleste résistait à ce grand nettoyage. Travailler avec Salvatore m’a autorisé cette distance qui permet paradoxalement de ne plus en avoir, d’oser mettre vraiment les mains dans le pétrin.

L’amitié qui unit Céleste et Sihem est forte mais ambivalente car associée à une forme de dépendance aux yeux du personnel médical et social qui les entoure.
Cette idée a été un peu le pivot de l’écriture, avec ce thérapeute qui dit à Céleste et Sihem : « Si vous restez ensemble, vous allez rechuter ». Cette réplique est un élément narratif majeur car cet homme a raison et… il a tort. Nous avions envie que les événements contredisent les propos du thérapeute mais qu’à chaque fois qu’ils lui donnent apparemment raison, on le vive comme une petite torture.
De par son âge et son passé, Sihem pourrait être une grande soeur ou une mère de substitution pour Céleste mais les places ne sont jamais aussi clairement définies, tout est toujours en mouvement.
Dans les premières versions du scénario, Sihem était le personnage au caractère fort et Céleste était plus fragile, en creux. Sans doute parce que je m’étais projetée en elle et que je ne l’assumais pas totalement. Au fil de l’écriture, Céleste est devenue plus explosive, indomptable, comique aussi parfois. A l’inverse Sihem s’est complexifiée, elle semble solide mais vacille alors que Céleste parait inconséquente mais finit par prendre sa vie en main. Nous voulions que rien ne soit joué d’avance.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissLeur amitié est intime, presque charnelle…
Dans la vie, on flirte souvent avec le désir, de façon plus ou moins subliminale. Et il y a aussi ce que les autres projettent sur leur lien. C’est surtout leur entourage qui imagine que Céleste et Sihem couchent ensemble !
Céleste et Sihem ne sont pas en couple mais finalement il y a une intimité incroyable entre elles qui résistera aux garçons, au temps…

On découvre à leurs côtés les règles de fonctionnement du centre de désintoxication où elles arrivent.

Je me suis inspirée du centre APTE, ouvert notamment par Kate Barry. Ce centre m’a sauvé la vie à un moment très critique. Il privilégie la thérapie de groupe, l’identification entre patients, l’entraide, peu importe ses addictions ou son histoire.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissVotre film lance des pistes d’explications psychologiques mais ne réduit pas les personnages à l’une d’entre elles.
Pourquoi Sihem et Céleste sont-elles toxicomanes ? Je ne sais pas, personne ne sait jamais vraiment. Ça vous tombe dessus. La dépendance à la drogue est sans doute un faisceau de plusieurs éléments et pas toujours les mêmes pour tout le monde : les familles ne sont pas toujours dysfonctionnelles par exemple, les toxicomanes pas toujours destructeurs... Parfois la drogue ou l’alcool ne sont pas le symptôme d’une envie de mourir mais au contraire d’une telle envie de vivre que tu as du mal à la canaliser. Cette vitalité, j’avais envie qu’elle transpire dans le film. Malgré les difficultés, Sihem et Céleste sont très gaies, d’ailleurs j’ai moi-même énormément ri dans ce centre.

Comment s’est fait le choix de Clémence Boisnard pour jouer Céleste ?
Clémence a été repérée dans une boîte de nuit par l’assistante de la directrice de casting. Elle avait déjà joué dans "L’Age atomique" d’Helena Klotz, elle voulait être comédienne mais n’avait pas suivi de cursus classique.
Clémence m’a séduite par sa drôlerie, c’est la seule qui a fait une proposition comique aux premiers essais. Ensuite, les essais avec Zita ont été décisifs, elle l’a fait sortir de ses gonds, elles ont été magiques ! Nous avons vu beaucoup de jeunes filles, mais Clémence a été une évidence. Clémence est un sacré tempérament, et en même temps elle porte une charge émotionnelle qu’elle a beaucoup insufflée dans le film. Faire ce film était pour elle une expérience limite, comme celle de son personnage : elle pensait que le tournage ne serait que de la joie mais elle était sans cesse remuée par des émotions, elle trouvait ça difficile, et s’en voulait de trouver ça difficile. Elle a mené un vrai combat avec elle-même.

Et le choix de Zita Hanrot ?
J’avais vu "Fatima" de Philippe Faucon et malgré la beauté et la douceur que dégage Zita, j’avais repéré cette morgue, ce côté altier que je recherchais pour Sihem. Un peu comme dans le scénario, elle était plus mûre et plus canalisée que Clémence en apparence, elles se sont prises au jeu de l’amitié que raconte le film. Zita cherche sans cesse, questionne, propose puis lâche prise à force de travail. Elle s’implique énormément et donne beaucoup, comme Sihem finalement.
Le fait qu’elle et Clémence soient aussi différentes, que leurs énergies se cognent et se cherchent, fonctionnait très bien avec le récit, elles sont proches et très opposées à la fois. C’était important que ça fonctionne entre elles, c’est d’abord un binôme que je recherchais.
J’adore comme Clémence bouffe des yeux Zita tout au long du film.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissQuels étaient vos désirs de mise en scène ?
J’ai besoin de visualiser en amont les scènes, j’ai donc fait un découpage assez précis avec Samuel Lahu le chef opérateur. Nous sommes restés fidèles à cette géographie visuelle décidée en amont, nous avons privilégié une proximité avec les personnages, filmé de manière très libre, caméra à l’épaule.

La musique exprime une urgence vitale et joyeuse.
Elle a été composée par Ferdinand Berville et Pierre Allio. Très tôt, j’avais demandé à Ferdinand qu’il m’écrive un thème pour ces filles. J’imaginais une cavalcade, des sirènes de pompiers… J’ai tout de suite adoré ce thème, il me hantait et il m’a accompagnée pendant presque toute l’écriture du scénario.

Quel regard portez-vous sur cette première expérience de cinéaste ?
Réaliser un film demande une opiniâtreté et impose un état obsessionnel dans lequel je n’avais pas envie de me jeter avant. Il faut soutenir l’appétence et l’énergie jusqu’au bout. C’est aussi une question de rencontres. Sans Marie Masmonteil, la productrice, je pense que je n’aurais pas fait "La Fête est finie". Au final, ce film s’est imposé. Je ne suis pas arrivée à lui échapper !
(Extrait dossier de presse - Propos recueillis par Claire Vassé)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissSortie de la semaine (28 février 2018) : "La fête est finie" de Marie Garel-Weiss

L'histoire
"La fête est finie", c’est l’histoire d’une renaissance, celle de Céleste et Sihem. Arrivées le même jour dans un centre de désintoxication, elles vont sceller une amitié indestructible.
Celle-ci sera autant une force qu’un obstacle lorsque, virées du centre, elles se retrouvent livrées à elles-mêmes, à l’épreuve du monde réel et de ses tentations.
Le vrai combat commence alors, celui de l’abstinence et de la liberté, celui vers la vie.
Un film de Marie Garel-Weiss avec Zita Hanrot, Clémence Boisnard, Michel Muller, Christine Citti, Marie Denarnaud, Pascal Rénéric, Inès Fehner, Martine Schambacher.

> Bande annonce du film

 

Bonus ; propos de Marie Garel-Weiss, réalisatrice du film (propos recueillis par Claire Vassé)

Comment avez-vous abordé le projet de "La Fête est finie", votre premier long métrage ?
J’ai réalisé des courts métrages et été scénariste. Écrire pour les autres me comblait et me permettait de gagner ma vie. J’étais quand même bien planquée à cette place et j’ai mis du temps à me consacrer à un projet de long métrage, à me l’autoriser.
Et pour mon premier long métrage, cette histoire personnelle que je raconte en partie dans "La Fête est finie" s’est imposée progressivement comme une évidence.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissComment s’est passée la collaboration avec le scénariste Salvatore Lista ?
Quand on part d’une matière personnelle, c’est difficile de la dénaturer, de décoller un peu du sol. Dans le scénario initial, trop d’éléments se télescopaient. Salvatore m’a aidée à faire le tri. Il m’a fait faire un travail sur moi. Il est clairement apparu que l’amitié entre Sihem et Céleste résistait à ce grand nettoyage. Travailler avec Salvatore m’a autorisé cette distance qui permet paradoxalement de ne plus en avoir, d’oser mettre vraiment les mains dans le pétrin.

L’amitié qui unit Céleste et Sihem est forte mais ambivalente car associée à une forme de dépendance aux yeux du personnel médical et social qui les entoure.
Cette idée a été un peu le pivot de l’écriture, avec ce thérapeute qui dit à Céleste et Sihem : « Si vous restez ensemble, vous allez rechuter ». Cette réplique est un élément narratif majeur car cet homme a raison et… il a tort. Nous avions envie que les événements contredisent les propos du thérapeute mais qu’à chaque fois qu’ils lui donnent apparemment raison, on le vive comme une petite torture.
De par son âge et son passé, Sihem pourrait être une grande soeur ou une mère de substitution pour Céleste mais les places ne sont jamais aussi clairement définies, tout est toujours en mouvement.
Dans les premières versions du scénario, Sihem était le personnage au caractère fort et Céleste était plus fragile, en creux. Sans doute parce que je m’étais projetée en elle et que je ne l’assumais pas totalement. Au fil de l’écriture, Céleste est devenue plus explosive, indomptable, comique aussi parfois. A l’inverse Sihem s’est complexifiée, elle semble solide mais vacille alors que Céleste parait inconséquente mais finit par prendre sa vie en main. Nous voulions que rien ne soit joué d’avance.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissLeur amitié est intime, presque charnelle…
Dans la vie, on flirte souvent avec le désir, de façon plus ou moins subliminale. Et il y a aussi ce que les autres projettent sur leur lien. C’est surtout leur entourage qui imagine que Céleste et Sihem couchent ensemble !
Céleste et Sihem ne sont pas en couple mais finalement il y a une intimité incroyable entre elles qui résistera aux garçons, au temps…

On découvre à leurs côtés les règles de fonctionnement du centre de désintoxication où elles arrivent.

Je me suis inspirée du centre APTE, ouvert notamment par Kate Barry. Ce centre m’a sauvé la vie à un moment très critique. Il privilégie la thérapie de groupe, l’identification entre patients, l’entraide, peu importe ses addictions ou son histoire.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissVotre film lance des pistes d’explications psychologiques mais ne réduit pas les personnages à l’une d’entre elles.
Pourquoi Sihem et Céleste sont-elles toxicomanes ? Je ne sais pas, personne ne sait jamais vraiment. Ça vous tombe dessus. La dépendance à la drogue est sans doute un faisceau de plusieurs éléments et pas toujours les mêmes pour tout le monde : les familles ne sont pas toujours dysfonctionnelles par exemple, les toxicomanes pas toujours destructeurs... Parfois la drogue ou l’alcool ne sont pas le symptôme d’une envie de mourir mais au contraire d’une telle envie de vivre que tu as du mal à la canaliser. Cette vitalité, j’avais envie qu’elle transpire dans le film. Malgré les difficultés, Sihem et Céleste sont très gaies, d’ailleurs j’ai moi-même énormément ri dans ce centre.

Comment s’est fait le choix de Clémence Boisnard pour jouer Céleste ?
Clémence a été repérée dans une boîte de nuit par l’assistante de la directrice de casting. Elle avait déjà joué dans "L’Age atomique" d’Helena Klotz, elle voulait être comédienne mais n’avait pas suivi de cursus classique.
Clémence m’a séduite par sa drôlerie, c’est la seule qui a fait une proposition comique aux premiers essais. Ensuite, les essais avec Zita ont été décisifs, elle l’a fait sortir de ses gonds, elles ont été magiques ! Nous avons vu beaucoup de jeunes filles, mais Clémence a été une évidence. Clémence est un sacré tempérament, et en même temps elle porte une charge émotionnelle qu’elle a beaucoup insufflée dans le film. Faire ce film était pour elle une expérience limite, comme celle de son personnage : elle pensait que le tournage ne serait que de la joie mais elle était sans cesse remuée par des émotions, elle trouvait ça difficile, et s’en voulait de trouver ça difficile. Elle a mené un vrai combat avec elle-même.

Et le choix de Zita Hanrot ?
J’avais vu "Fatima" de Philippe Faucon et malgré la beauté et la douceur que dégage Zita, j’avais repéré cette morgue, ce côté altier que je recherchais pour Sihem. Un peu comme dans le scénario, elle était plus mûre et plus canalisée que Clémence en apparence, elles se sont prises au jeu de l’amitié que raconte le film. Zita cherche sans cesse, questionne, propose puis lâche prise à force de travail. Elle s’implique énormément et donne beaucoup, comme Sihem finalement.
Le fait qu’elle et Clémence soient aussi différentes, que leurs énergies se cognent et se cherchent, fonctionnait très bien avec le récit, elles sont proches et très opposées à la fois. C’était important que ça fonctionne entre elles, c’est d’abord un binôme que je recherchais.
J’adore comme Clémence bouffe des yeux Zita tout au long du film.

LA FETE EST FINIE de Marie Garel-WeissQuels étaient vos désirs de mise en scène ?
J’ai besoin de visualiser en amont les scènes, j’ai donc fait un découpage assez précis avec Samuel Lahu le chef opérateur. Nous sommes restés fidèles à cette géographie visuelle décidée en amont, nous avons privilégié une proximité avec les personnages, filmé de manière très libre, caméra à l’épaule.

La musique exprime une urgence vitale et joyeuse.
Elle a été composée par Ferdinand Berville et Pierre Allio. Très tôt, j’avais demandé à Ferdinand qu’il m’écrive un thème pour ces filles. J’imaginais une cavalcade, des sirènes de pompiers… J’ai tout de suite adoré ce thème, il me hantait et il m’a accompagnée pendant presque toute l’écriture du scénario.

Quel regard portez-vous sur cette première expérience de cinéaste ?
Réaliser un film demande une opiniâtreté et impose un état obsessionnel dans lequel je n’avais pas envie de me jeter avant. Il faut soutenir l’appétence et l’énergie jusqu’au bout. C’est aussi une question de rencontres. Sans Marie Masmonteil, la productrice, je pense que je n’aurais pas fait "La Fête est finie". Au final, ce film s’est imposé. Je ne suis pas arrivée à lui échapper !
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