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Mercredi cinéma : "La fête des mères" de Marie-Castille Mention-Schaar avec Audrey Fleurot, Clotilde Coureau…

Publié le : 23-05-2018

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Sortie de la semaine (23 mai 2018) : "La fête des mères" de Marie-Castille Mention-Schaar

L'histoire
Elles sont Présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste, sans emploi, pédiatre. Elles sont possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles, en pleine possession de leurs moyens ou perdant la tête. Bien vivantes ou déjà un souvenir... Fils ou fille, nous restons quoiqu'il arrive leur enfant avec l'envie qu'elles nous lâchent et la peur qu'elles nous quittent. Et puis nous devenons maman ... et ça va être notre fête !
Un film de Marie-Castille Mention-Schaar avec Audrey Fleurot, Clotilde Coureau, Olivia Côte, Pascale Arbillot, Jeanne Rosa, Carmen Maura, Nicole Garcia, Vincent Dedienne, Marie Christine Barrault, Pascal Demolon, Gustave Kervern, Noemie Merlant…

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarComment avez-vous eu l'idée de ce film choral ?
Le rapport à la maternité est une source intarissable d’histoires. Il y en a trop pour passer à côté d’un film choral. Je suis une grande amatrice du genre : ce sont des films que j’aime revoir pour découvrir à chaque fois des petits détails qui m’avaient parfois échappé. Ceux qui lient les personnages, qui lient une scène à l’autre.
Cette fois, j’avais envie d’imaginer, entre autres, une mère souffrant d’un baby-blues et qui est, accessoirement, présidente de la République. À l’autre bout du spectre, une prostituée chinoise qui fait le sacrifice de l’exil et de la séparation avec son fils pour lui assurer un meilleur avenir. Une fille qui n’a plus comme lien avec sa mère que celui d’imaginer le plus bel enterrement. Un fils qui vit avec le fantôme de sa mère. Un "fils juif" qui surprotège sa mère. Trois sœurs ayant chacune une relation différente à la maternité due à la relation complexe avec leur propre mère et qui vont finir par "l’abandonner" le jour de la Fête des Mères. Et puis, j’avais envie comme fil rouge, de raconter la genèse de la "Fête des Mères".

L'écriture a-t-elle été particulièrement complexe ?
Le processus a été à la fois plus long et plus amusant que pour mes précédents scénarios : Il fallait mettre en place ce puzzle, croiser ces trajectoires, imaginer la partition de cette "chorale". J'ai aussi dû m'y atteler à plusieurs reprises et modifier les personnages au fil des différentes réécritures. L'exemple le plus frappant est sans doute le personnage de la présidente. Entre la version sur laquelle Audrey Fleurot m'a dit oui et la définitive, j'ai changé trois fois tout le rapport du personnage à la maternité. Elle a eu son texte définitif une semaine avant le début du tournage. Le scénario naît aussi de mes rencontres et des histoires que j'entends et qui nourrissent mes personnages. Et sur ce sujet, il y en a beaucoup ! Et tout ça, c’était avant de tout recommencer au montage !

Quels visages de la maternité souhaitiez-vous représenter ?
Je ne voulais pas faire une ode à la mère et sous-estimer la relation compliquée qu'on peut avoir avec sa propre mère ou encore le rapport complexe qu'on peut avoir à la maternité. Je ne mets pas du tout sur un piédestal cette fonction reproductrice : je trouve que par son statut, la mère a un énorme pouvoir. Tout pouvoir peut être dommageable, toxique et destructeur et je voulais aussi aborder cette thématique. Très sincèrement, je ne sais pas ce que veut dire "l'instinct maternel" et je ne sais même pas s'il existe. Je crois qu'on découvre son lien maternel et sa maternité au moment où on a un enfant. Être une mère est bien plus complexe que mettre un enfant au monde…

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarOn ne rencontre pas de mère intrusive ou envahissante…
Si, il y en a une par petites touches. Celle qui dans le bus dit au téléphone : Je sais mieux parce que je suis SA mère. Quand je parle d’abus de pouvoir, c’est aussi de ça que je parle. Cette certitude qu’ont de nombreuses mères. Qu’elles savent mieux que les pères. Et la petite place que certaines d’entre elles leur laissent.
Dans le film, Thérèse, campée par Carmen Maura, est un peu la mère parfaite, ce qu'on perçoit à travers son histoire et sa relation à la maternité. Dans la scène de l'hôpital, elle raconte qu'à son époque, les femmes se mariaient très jeunes pour partir de chez leurs parents et tombaient enceintes très tôt. C'est en réalité l'histoire de Carmen : je lui ai demandé si elle accepterait d'en nourrir son personnage. D'ailleurs, Audrey ne savait pas ce que Carmen allait lui dire et je voulais capter la réaction de surprise d'Audrey. Au bout du compte, Thérèse est une mère qui a eu six enfants, qui est très aimante, mais pas envahissante, ni intrusive. Car elle a en elle cette qualité de générosité, de don de soi et d'abnégation : elle ne juge pas. Elle est là.

Vous avez eu l'audace de mettre en scène une présidente de la République…

D'abord, parce que s'il y a bien un espace où on peut imaginer des situations qui laissent une trace dans l'inconscient collectif, c'est le cinéma ou la télévision. Mais j'avais envie d'aller plus loin. Car si je suis convaincue qu'on aura un jour une femme présidente, je voulais voir comment les gens allaient réagir à une présidente qui devient mère ! Il n'y a qu'à constater, encore aujourd'hui, le choix que doivent souvent faire les femmes entre avoir des enfants et progresser dans leur carrière. Comment la société se positionne-t-elle par rapport à ça ? Comment fait-on pour accompagner ces choix-là ? J'avais envie d'avoir ce personnage de présidente qui, comme n'importe quelle femme, se retrouve mère et donc aller au-delà de la seule fonction. Car c'est la dualité entre la fonction et la maternité qui m'intéressait. On est loin d’avoir tout réglé sur cette question. On est loin d’offrir les conditions et les moyens pour qu’une femme puisse concilier maternité et carrière sans compromis ni d’un côté, ni de l’autre. Et on a encore beaucoup de progrès à faire sur le partage des rôles.

Ce sont aussi des mères qui aspirent à se réaliser en tant que femmes.
C'est vrai, parce que je pense que beaucoup de femmes oublient qu'elles sont femmes quand elles deviennent mères et que beaucoup d'enfants oublient que leurs mères sont aussi des femmes. À mon avis, quand on arrive à voir la femme derrière sa mère, on est plus en paix. C'est une autre manière, plus sereine, de dialoguer avec elle.

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarAvez-vous fait des lectures ?
On a fait des lectures par petits groupes de famille. Entre les trois sœurs et leur mère. Ou encore entre Nicole Garcia et Vincent Dedienne. Nicole m'a d'ailleurs très généreusement suggéré des choses que j'ai gardées. Et on a fait une lecture générale pour entendre l'ensemble du scénario et s'assurer à haute voix que la "musique" était fluide. C'était en fait la seule et unique fois où j’allais entendre les voix de cette chorale.

Y a-t-il eu des scènes improvisées ?
J'encourage souvent l'impro quand je pense qu'elle nourrit une scène d’énergie ou de véracité. C'était souvent le cas des "Héritiers" et du "Ciel attendra". Pour "La fêtes des mères", j'ai poussé les acteurs à improviser pour la scène à l'école où les institutrices annoncent aux mamans, choquées, qu'il n'y aura pas de cadeau pour la Fête des Mères.

Les hommes ont un rôle modeste, mais essentiel.
C'est le premier film de Vincent Dedienne. Comme tout le monde, j'ai découvert Vincent à travers ses chroniques dans l'émission "Quotidien". J'ai senti chez lui un talent pour le rythme, et l’incarnation de personnages.
Il y a quelque chose de très jouissif quand on est réalisateur, celle de "créer" des couples, des rencontres. Et le couple Garcia-Dedienne était un rêve qui est devenu réalité.
J'ai produit "le rire de ma mère" où Pascal Demolon tient le rôle principal et j’avais envie de creuser encore sa part de tendresse et de sensibilité avec la problématique de son personnage.
Sans connaître Gustave Kervern, je ne voyais personne d'autre que lui pour camper le Premier Homme de France. S'il m'avait dit non, j'aurais été désespérée. J'avais envie d'un roc rassurant, et il ne fallait pas que le "premier homme" soit transparent et ordinaire. Et je comprends, en le voyant, pourquoi cette femme est attirée par lui et ce qu'il lui apporte, sans avoir besoin de dire grand-chose. Rien que dans son attitude et dans ses regards sur elle.

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarOù avez-vous tourné les scènes se déroulant à l'Élysée ?
Pour les extérieurs, la cour et le hall de l'Élysée, le président de la République et l'Élysée ont accepté le tournage. Je crois que le président a regardé "Le ciel attendra" avant de donner son aval. Je savais que Brigitte Macron avait vu "Les héritiers".
François Hollande m'avait autorisée à visiter les appartements privés avant son départ de l’Elysée. C'était très instructif car il s'agit d'un appartement de type haussmannien qui n'a rien d'extraordinaire et qui n'est pas particulièrement immense. Du coup, cela m'a permis de tourner dans un appartement similaire d'une surface raisonnable. Pour les bureaux, on a tourné dans un hôtel particulier parisien où l'on retrouve le décorum élyséen.

Le film possède un vrai sens du rythme, essentiel dans un film choral. Comment l'avez-vous travaillé ?
Il y a des choses qu'on fantasme au scénario, comme ce désir de créer des liens entre les personnages et de donner le sentiment d'une chorégraphie ininterrompue. Il y en a d'autres qu'on imagine sur le tournage : il suffit d'un accident de parcours ou d'un simple accessoire qu'on vous propose pour vous donner l'idée de relier un personnage à un autre. Car, encore une fois, je voulais tisser des liens entre les personnages, même entre ceux qui ne se rencontrent pas, car c'est ce que je trouve jubilatoire en tant que spectatrice de film choral. Enfin, certaines correspondances entre des situations et des personnages se sont révélées au montage.

Parlez-moi de vos choix de mise en scène.
Je travaille depuis toujours avec la même directrice de la photo Myriam Vinocour qui cadre avec Aymeric Colas, et je tourne en permanence à deux caméras. C'est ce qui permet de construire une véritable architecture des plans, complexe à mettre en place. Et quand cela fonctionne, c'est un vrai plus. On a grandi ensemble, Myriam et moi, au fil des cinq films qu'on a tournés, et plus on avance, plus on se comprend sans même se parler. Concernant le cadre, même dans une fiction, j'essaie d'aller chercher la vie – le ressenti et le sensoriel. Ce qui m'importe avant tout, c'est la manière dont Myriam et Aymeric filment mes acteurs.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Sortie de la semaine (23 mai 2018) : "La fête des mères" de Marie-Castille Mention-Schaar

L'histoire
Elles sont Présidente de la République, nounou, boulangère, comédienne, prof, fleuriste, journaliste, sans emploi, pédiatre. Elles sont possessives, bienveillantes, maladroites, absentes, omniprésentes, débordées, culpabilisantes, indulgentes, aimantes, fragiles, en pleine possession de leurs moyens ou perdant la tête. Bien vivantes ou déjà un souvenir... Fils ou fille, nous restons quoiqu'il arrive leur enfant avec l'envie qu'elles nous lâchent et la peur qu'elles nous quittent. Et puis nous devenons maman ... et ça va être notre fête !
Un film de Marie-Castille Mention-Schaar avec Audrey Fleurot, Clotilde Coureau, Olivia Côte, Pascale Arbillot, Jeanne Rosa, Carmen Maura, Nicole Garcia, Vincent Dedienne, Marie Christine Barrault, Pascal Demolon, Gustave Kervern, Noemie Merlant…

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarComment avez-vous eu l'idée de ce film choral ?
Le rapport à la maternité est une source intarissable d’histoires. Il y en a trop pour passer à côté d’un film choral. Je suis une grande amatrice du genre : ce sont des films que j’aime revoir pour découvrir à chaque fois des petits détails qui m’avaient parfois échappé. Ceux qui lient les personnages, qui lient une scène à l’autre.
Cette fois, j’avais envie d’imaginer, entre autres, une mère souffrant d’un baby-blues et qui est, accessoirement, présidente de la République. À l’autre bout du spectre, une prostituée chinoise qui fait le sacrifice de l’exil et de la séparation avec son fils pour lui assurer un meilleur avenir. Une fille qui n’a plus comme lien avec sa mère que celui d’imaginer le plus bel enterrement. Un fils qui vit avec le fantôme de sa mère. Un "fils juif" qui surprotège sa mère. Trois sœurs ayant chacune une relation différente à la maternité due à la relation complexe avec leur propre mère et qui vont finir par "l’abandonner" le jour de la Fête des Mères. Et puis, j’avais envie comme fil rouge, de raconter la genèse de la "Fête des Mères".

L'écriture a-t-elle été particulièrement complexe ?
Le processus a été à la fois plus long et plus amusant que pour mes précédents scénarios : Il fallait mettre en place ce puzzle, croiser ces trajectoires, imaginer la partition de cette "chorale". J'ai aussi dû m'y atteler à plusieurs reprises et modifier les personnages au fil des différentes réécritures. L'exemple le plus frappant est sans doute le personnage de la présidente. Entre la version sur laquelle Audrey Fleurot m'a dit oui et la définitive, j'ai changé trois fois tout le rapport du personnage à la maternité. Elle a eu son texte définitif une semaine avant le début du tournage. Le scénario naît aussi de mes rencontres et des histoires que j'entends et qui nourrissent mes personnages. Et sur ce sujet, il y en a beaucoup ! Et tout ça, c’était avant de tout recommencer au montage !

Quels visages de la maternité souhaitiez-vous représenter ?
Je ne voulais pas faire une ode à la mère et sous-estimer la relation compliquée qu'on peut avoir avec sa propre mère ou encore le rapport complexe qu'on peut avoir à la maternité. Je ne mets pas du tout sur un piédestal cette fonction reproductrice : je trouve que par son statut, la mère a un énorme pouvoir. Tout pouvoir peut être dommageable, toxique et destructeur et je voulais aussi aborder cette thématique. Très sincèrement, je ne sais pas ce que veut dire "l'instinct maternel" et je ne sais même pas s'il existe. Je crois qu'on découvre son lien maternel et sa maternité au moment où on a un enfant. Être une mère est bien plus complexe que mettre un enfant au monde…

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarOn ne rencontre pas de mère intrusive ou envahissante…
Si, il y en a une par petites touches. Celle qui dans le bus dit au téléphone : Je sais mieux parce que je suis SA mère. Quand je parle d’abus de pouvoir, c’est aussi de ça que je parle. Cette certitude qu’ont de nombreuses mères. Qu’elles savent mieux que les pères. Et la petite place que certaines d’entre elles leur laissent.
Dans le film, Thérèse, campée par Carmen Maura, est un peu la mère parfaite, ce qu'on perçoit à travers son histoire et sa relation à la maternité. Dans la scène de l'hôpital, elle raconte qu'à son époque, les femmes se mariaient très jeunes pour partir de chez leurs parents et tombaient enceintes très tôt. C'est en réalité l'histoire de Carmen : je lui ai demandé si elle accepterait d'en nourrir son personnage. D'ailleurs, Audrey ne savait pas ce que Carmen allait lui dire et je voulais capter la réaction de surprise d'Audrey. Au bout du compte, Thérèse est une mère qui a eu six enfants, qui est très aimante, mais pas envahissante, ni intrusive. Car elle a en elle cette qualité de générosité, de don de soi et d'abnégation : elle ne juge pas. Elle est là.

Vous avez eu l'audace de mettre en scène une présidente de la République…

D'abord, parce que s'il y a bien un espace où on peut imaginer des situations qui laissent une trace dans l'inconscient collectif, c'est le cinéma ou la télévision. Mais j'avais envie d'aller plus loin. Car si je suis convaincue qu'on aura un jour une femme présidente, je voulais voir comment les gens allaient réagir à une présidente qui devient mère ! Il n'y a qu'à constater, encore aujourd'hui, le choix que doivent souvent faire les femmes entre avoir des enfants et progresser dans leur carrière. Comment la société se positionne-t-elle par rapport à ça ? Comment fait-on pour accompagner ces choix-là ? J'avais envie d'avoir ce personnage de présidente qui, comme n'importe quelle femme, se retrouve mère et donc aller au-delà de la seule fonction. Car c'est la dualité entre la fonction et la maternité qui m'intéressait. On est loin d’avoir tout réglé sur cette question. On est loin d’offrir les conditions et les moyens pour qu’une femme puisse concilier maternité et carrière sans compromis ni d’un côté, ni de l’autre. Et on a encore beaucoup de progrès à faire sur le partage des rôles.

Ce sont aussi des mères qui aspirent à se réaliser en tant que femmes.
C'est vrai, parce que je pense que beaucoup de femmes oublient qu'elles sont femmes quand elles deviennent mères et que beaucoup d'enfants oublient que leurs mères sont aussi des femmes. À mon avis, quand on arrive à voir la femme derrière sa mère, on est plus en paix. C'est une autre manière, plus sereine, de dialoguer avec elle.

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarAvez-vous fait des lectures ?
On a fait des lectures par petits groupes de famille. Entre les trois sœurs et leur mère. Ou encore entre Nicole Garcia et Vincent Dedienne. Nicole m'a d'ailleurs très généreusement suggéré des choses que j'ai gardées. Et on a fait une lecture générale pour entendre l'ensemble du scénario et s'assurer à haute voix que la "musique" était fluide. C'était en fait la seule et unique fois où j’allais entendre les voix de cette chorale.

Y a-t-il eu des scènes improvisées ?
J'encourage souvent l'impro quand je pense qu'elle nourrit une scène d’énergie ou de véracité. C'était souvent le cas des "Héritiers" et du "Ciel attendra". Pour "La fêtes des mères", j'ai poussé les acteurs à improviser pour la scène à l'école où les institutrices annoncent aux mamans, choquées, qu'il n'y aura pas de cadeau pour la Fête des Mères.

Les hommes ont un rôle modeste, mais essentiel.
C'est le premier film de Vincent Dedienne. Comme tout le monde, j'ai découvert Vincent à travers ses chroniques dans l'émission "Quotidien". J'ai senti chez lui un talent pour le rythme, et l’incarnation de personnages.
Il y a quelque chose de très jouissif quand on est réalisateur, celle de "créer" des couples, des rencontres. Et le couple Garcia-Dedienne était un rêve qui est devenu réalité.
J'ai produit "le rire de ma mère" où Pascal Demolon tient le rôle principal et j’avais envie de creuser encore sa part de tendresse et de sensibilité avec la problématique de son personnage.
Sans connaître Gustave Kervern, je ne voyais personne d'autre que lui pour camper le Premier Homme de France. S'il m'avait dit non, j'aurais été désespérée. J'avais envie d'un roc rassurant, et il ne fallait pas que le "premier homme" soit transparent et ordinaire. Et je comprends, en le voyant, pourquoi cette femme est attirée par lui et ce qu'il lui apporte, sans avoir besoin de dire grand-chose. Rien que dans son attitude et dans ses regards sur elle.

"La fête des mères" de Marie-Castille Mention-SchaarOù avez-vous tourné les scènes se déroulant à l'Élysée ?
Pour les extérieurs, la cour et le hall de l'Élysée, le président de la République et l'Élysée ont accepté le tournage. Je crois que le président a regardé "Le ciel attendra" avant de donner son aval. Je savais que Brigitte Macron avait vu "Les héritiers".
François Hollande m'avait autorisée à visiter les appartements privés avant son départ de l’Elysée. C'était très instructif car il s'agit d'un appartement de type haussmannien qui n'a rien d'extraordinaire et qui n'est pas particulièrement immense. Du coup, cela m'a permis de tourner dans un appartement similaire d'une surface raisonnable. Pour les bureaux, on a tourné dans un hôtel particulier parisien où l'on retrouve le décorum élyséen.

Le film possède un vrai sens du rythme, essentiel dans un film choral. Comment l'avez-vous travaillé ?
Il y a des choses qu'on fantasme au scénario, comme ce désir de créer des liens entre les personnages et de donner le sentiment d'une chorégraphie ininterrompue. Il y en a d'autres qu'on imagine sur le tournage : il suffit d'un accident de parcours ou d'un simple accessoire qu'on vous propose pour vous donner l'idée de relier un personnage à un autre. Car, encore une fois, je voulais tisser des liens entre les personnages, même entre ceux qui ne se rencontrent pas, car c'est ce que je trouve jubilatoire en tant que spectatrice de film choral. Enfin, certaines correspondances entre des situations et des personnages se sont révélées au montage.

Parlez-moi de vos choix de mise en scène.
Je travaille depuis toujours avec la même directrice de la photo Myriam Vinocour qui cadre avec Aymeric Colas, et je tourne en permanence à deux caméras. C'est ce qui permet de construire une véritable architecture des plans, complexe à mettre en place. Et quand cela fonctionne, c'est un vrai plus. On a grandi ensemble, Myriam et moi, au fil des cinq films qu'on a tournés, et plus on avance, plus on se comprend sans même se parler. Concernant le cadre, même dans une fiction, j'essaie d'aller chercher la vie – le ressenti et le sensoriel. Ce qui m'importe avant tout, c'est la manière dont Myriam et Aymeric filment mes acteurs.
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