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Mercredi cinéma : "La danseuse" de Stéphanie Di Giusto avec Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp.

Publié le : 28-09-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoSortie de la semaine : "La danseuse" de Stéphanie Di Giusto

L'histoire
Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ème siècle.
Un film de Stéphanie Di Giusto avec Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp, François Damiens, Louis-Do de Lencquesaing, Amanda Plummer, Denis Ménochet.

 

Bonus : propos de la réalisatrice Stéphanie Di Giusto

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoRacontez-nous la genèse du film.
Tout est parti d’une photo noir et blanc représentant une danseuse cachée dans un tourbillon de voile, en lévitation au-dessus du sol, avec une légende, au bas du cliché : « Loïe Fuller : l’icône de la Belle Epoque ». J’ai voulu savoir quelle femme se cachait derrière ces métrages de tissu et son histoire m’a bouleversée. J’aimais l’idée qu’elle soit devenue célèbre en se dissimulant ; son côté précurseur. Avec sa "Danse Serpentine", Loïe Fuller a littéralement révolutionné les arts scéniques à la fin du XIXe siècle. Et pourtant, personne ou presque ne se souvient d’elle.

Pourquoi, soudain, avoir eu le désir de vous jeter dans l’aventure d’un premier long métrage ?

Le cinéma me passionne depuis longtemps mais il me semblait impossible d’atteindre le niveau des réalisateurs que j’admirais. Ma rencontre avec Loïe m’a, en quelque sorte, désinhibée. Le combat de cette fille de fermiers du Grand Ouest américain pour s’imposer comme artiste m’en a donné le courage.

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoQu’est-ce qui vous touchait particulièrement chez elle ?
Elle ne possède aucun des canons de beauté en vogue à l’époque. Son physique est ingrat, elle a la robustesse et la puissance d’une fille de ferme et se sent prisonnière d’un corps qu’elle a déjà envie d’oublier. Mais d’instinct, elle s’invente un geste et va traverser le monde grâce à lui. La beauté naturelle qu’elle n’a pas, elle va la fabriquer à travers son spectacle, et, ainsi, se libérer grâce à l’art. Elle va réinventer son corps sur la scène. C’est une notion qui m’importe énormément. Il y a des gens qui trouvent les mots pour communiquer, elle, elle a trouvé son geste et elle empoigne son destin. Elle a fait de son inhibition un geste, de son mal être une énergie, une explosion de vie, un défi rageur. C’est aussi l’émotion de ce combat que je voulais capter. C’est un étrange mélange de force, de volonté et de fragilité.

Dès le début du film, vous la montrez en train de déclamer des textes classiques en pleine nature, de dessiner...
C’est une artiste avant d’être une actrice. L’art est, pour elle, une manière de s’échapper. Loïe ne s’aime pas mais aime le beau autour d’elle et ne veut finalement devenir comédienne que par passion des beaux textes. Il n’y a, chez elle, aucun désir de se montrer.

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoIronie du destin, le premier rôle qu’elle décroche est muet.
Et, à partir de là, elle choisit de se taire et d’agir. Elle ne s’exprime plus que par ce mouvement qu’elle a créé avec sa danse et qu’elle ne va plus cesser de chercher à magnifier. Elle s’envole littéralement, empoigne son destin et se laisse porter par sa foi en la beauté et sa singularité. Sa passion ne connaît plus aucun frein ; c’est comme une sorte course à la montre qui va la mener jusqu’à l’Opéra de Paris. Il est incroyable que Loïe Fuller ait réussi à y imposer ses ballets ; cela montre à quel point l’époque était ouverte à la création.

La danse qu’elle met au point fait appel à un nombre infini de disciplines scientifiques : mathématiques, scéniques, et même chimiques…
La confection de sa robe de scène, qui nécessite 350 mètres de soie, est déjà un énorme défi : je n’ai rien inventé en montrant la formule mathématique qui préside à sa création. Dès la première représentation de sa "Danse Serpentine" aux Etats-Unis, dans sa pauvre robe de coton, Loïe a conscience qu’il lui faut se donner les moyens de l’alléger et de lui donner de l’ampleur, et sait aussi que les simples effets de lumière ne lui suffisent pas.
Loïe Fuller s’est nourrie de tous les ouvrages qu’elle trouvait et de tous les gens qu’elle rencontrait, Edison, Flammarion l’astronome… Elle a étudié l’éclairage, maitrise parfaitement tous les dispositifs scéniques – d’où son exigence de faire appel à 25 techniciens - et a même inventé les sels phosphorescents qu’elle appliquait sur ses costumes en montant son propre laboratoire de chimie. Elle est vraiment à la base de l’abstraction et du spectacle multimédias. Lorsqu’elle se produit aux Folies Bergères, elle est quasiment devenue une chef d’entreprise.

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoA peine a-t-elle trouvé son geste qu’elle songe déjà à le faire breveter…
C’est là où elle est également avant-gardiste : lorsqu’elle découvre que le droit d’auteur ne couvre pas ce domaine en Amérique, son premier réflexe est de se rendre en France où, pense-t-elle, on pourra reconnaître son art et on le protégera. Elle a réussi à déposer dix brevets à son nom.

Paris, puis le monde entier, reconnaissent son talent mais elle est supplantée par Isadora Duncan.

Isadora Duncan incarne tout ce qu’elle ne peut pas être : la jeunesse, le génie et la grâce. C’est elle la danseuse. Il lui suffit d’apparaître quand Loïe doit s’entraîner durant des heures et user de mille artifices. Cette forme d’injustice m’intéressait : on est tous confrontés à ses limites un jour ou l’autre.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoSortie de la semaine : "La danseuse" de Stéphanie Di Giusto

L'histoire
Loïe Fuller est née dans le grand ouest américain. Rien ne destine cette fille de ferme à devenir la gloire des cabarets parisiens de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Cachée sous des mètres de soie, les bras prolongés de longues baguettes en bois, Loïe réinvente son corps sur scène et émerveille chaque soir un peu plus. Même si les efforts physiques doivent lui briser le dos, même si la puissance des éclairages doit lui brûler les yeux, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter la chute de cette icône du début du 20ème siècle.
Un film de Stéphanie Di Giusto avec Soko, Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp, François Damiens, Louis-Do de Lencquesaing, Amanda Plummer, Denis Ménochet.

 

Bonus : propos de la réalisatrice Stéphanie Di Giusto

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoRacontez-nous la genèse du film.
Tout est parti d’une photo noir et blanc représentant une danseuse cachée dans un tourbillon de voile, en lévitation au-dessus du sol, avec une légende, au bas du cliché : « Loïe Fuller : l’icône de la Belle Epoque ». J’ai voulu savoir quelle femme se cachait derrière ces métrages de tissu et son histoire m’a bouleversée. J’aimais l’idée qu’elle soit devenue célèbre en se dissimulant ; son côté précurseur. Avec sa "Danse Serpentine", Loïe Fuller a littéralement révolutionné les arts scéniques à la fin du XIXe siècle. Et pourtant, personne ou presque ne se souvient d’elle.

Pourquoi, soudain, avoir eu le désir de vous jeter dans l’aventure d’un premier long métrage ?

Le cinéma me passionne depuis longtemps mais il me semblait impossible d’atteindre le niveau des réalisateurs que j’admirais. Ma rencontre avec Loïe m’a, en quelque sorte, désinhibée. Le combat de cette fille de fermiers du Grand Ouest américain pour s’imposer comme artiste m’en a donné le courage.

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoQu’est-ce qui vous touchait particulièrement chez elle ?
Elle ne possède aucun des canons de beauté en vogue à l’époque. Son physique est ingrat, elle a la robustesse et la puissance d’une fille de ferme et se sent prisonnière d’un corps qu’elle a déjà envie d’oublier. Mais d’instinct, elle s’invente un geste et va traverser le monde grâce à lui. La beauté naturelle qu’elle n’a pas, elle va la fabriquer à travers son spectacle, et, ainsi, se libérer grâce à l’art. Elle va réinventer son corps sur la scène. C’est une notion qui m’importe énormément. Il y a des gens qui trouvent les mots pour communiquer, elle, elle a trouvé son geste et elle empoigne son destin. Elle a fait de son inhibition un geste, de son mal être une énergie, une explosion de vie, un défi rageur. C’est aussi l’émotion de ce combat que je voulais capter. C’est un étrange mélange de force, de volonté et de fragilité.

Dès le début du film, vous la montrez en train de déclamer des textes classiques en pleine nature, de dessiner...
C’est une artiste avant d’être une actrice. L’art est, pour elle, une manière de s’échapper. Loïe ne s’aime pas mais aime le beau autour d’elle et ne veut finalement devenir comédienne que par passion des beaux textes. Il n’y a, chez elle, aucun désir de se montrer.

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoIronie du destin, le premier rôle qu’elle décroche est muet.
Et, à partir de là, elle choisit de se taire et d’agir. Elle ne s’exprime plus que par ce mouvement qu’elle a créé avec sa danse et qu’elle ne va plus cesser de chercher à magnifier. Elle s’envole littéralement, empoigne son destin et se laisse porter par sa foi en la beauté et sa singularité. Sa passion ne connaît plus aucun frein ; c’est comme une sorte course à la montre qui va la mener jusqu’à l’Opéra de Paris. Il est incroyable que Loïe Fuller ait réussi à y imposer ses ballets ; cela montre à quel point l’époque était ouverte à la création.

La danse qu’elle met au point fait appel à un nombre infini de disciplines scientifiques : mathématiques, scéniques, et même chimiques…
La confection de sa robe de scène, qui nécessite 350 mètres de soie, est déjà un énorme défi : je n’ai rien inventé en montrant la formule mathématique qui préside à sa création. Dès la première représentation de sa "Danse Serpentine" aux Etats-Unis, dans sa pauvre robe de coton, Loïe a conscience qu’il lui faut se donner les moyens de l’alléger et de lui donner de l’ampleur, et sait aussi que les simples effets de lumière ne lui suffisent pas.
Loïe Fuller s’est nourrie de tous les ouvrages qu’elle trouvait et de tous les gens qu’elle rencontrait, Edison, Flammarion l’astronome… Elle a étudié l’éclairage, maitrise parfaitement tous les dispositifs scéniques – d’où son exigence de faire appel à 25 techniciens - et a même inventé les sels phosphorescents qu’elle appliquait sur ses costumes en montant son propre laboratoire de chimie. Elle est vraiment à la base de l’abstraction et du spectacle multimédias. Lorsqu’elle se produit aux Folies Bergères, elle est quasiment devenue une chef d’entreprise.

LA DANSEUSE de Stéphanie Di GiustoA peine a-t-elle trouvé son geste qu’elle songe déjà à le faire breveter…
C’est là où elle est également avant-gardiste : lorsqu’elle découvre que le droit d’auteur ne couvre pas ce domaine en Amérique, son premier réflexe est de se rendre en France où, pense-t-elle, on pourra reconnaître son art et on le protégera. Elle a réussi à déposer dix brevets à son nom.

Paris, puis le monde entier, reconnaissent son talent mais elle est supplantée par Isadora Duncan.

Isadora Duncan incarne tout ce qu’elle ne peut pas être : la jeunesse, le génie et la grâce. C’est elle la danseuse. Il lui suffit d’apparaître quand Loïe doit s’entraîner durant des heures et user de mille artifices. Cette forme d’injustice m’intéressait : on est tous confrontés à ses limites un jour ou l’autre.
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