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Mercredi cinéma : "L'Opéra" de Jean-Stéphane Bron

Publié le : 05-04-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône - Cormeilles-en-Parisis (dimanche)

 

L'OPERA de Jean-Stéphane BronSortie de la semaine (5 avril 2017) : "L'Opéra" de Jean-Stéphane Bron

L'histoire
Une saison dans les coulisses de L’Opéra de Paris. Passant de la danse à la musique, tour à tour ironique, léger et cruel, "L’Opéra" met en scène des passions humaines, et raconte des tranches de vie, au coeur d’une des plus prestigieuses institutions lyriques du monde.
Un documentaire de Jean-Stéphane Bron.

 

Bonus : propos de Jean-Stéphane Bron, réalisateur du documentaire

Racontez-nous la genèse du film.
Après "L’Expérience Blocher", portrait du leader de l’extrême-droite en Suisse, j’avais envie de tourner un documentaire sur une institution, avec un foisonnement de personnages, de filmer du collectif.
Philippe Martin, mon producteur, m’a parlé des bouleversements qui intervenaient à l’Opéra de Paris : un nouveau directeur venait d’y être nommé, une nouvelle équipe allait y être mise en place. Cela m’a paru une situation intéressante. D’autant que je ne connaissais rien à l’opéra. Ni au fonctionnement d’une telle institution, ni au ballet, ni à l’art lyrique en général... Tout était à découvrir et c’est toujours un bon point de départ : l’envie d’en savoir plus. Nous avons demandé à rencontrer Stéphane Lissner, le futur directeur.

L'OPERA de Jean-Stéphane BronEst-ce cette rencontre qui vous a décidé à tenter l’aventure ?
Oui, parce qu’au départ, le directeur lui-même ne souhaitait pas faire ce film. Il trouvait que ce n’était pas le bon moment, il n’avait pas envie de se sentir observé durant cette première année d’exercice qu’il savait pleine d’enjeux et de risques. Le simple fait qu’il résiste, que ce ne soit pas une évidence pour lui, m’a plu.

Il vous adressait pourtant une fin de non-recevoir.

C’est mieux de sentir une forme de résistance chez les gens qu’on va filmer. En documentaire, le corps qui s’offre, la parole qui se donne facilement, ce n’est jamais très bon signe. Le cinéma a besoin que quelque chose résiste.

Vous avez néanmoins réussi à le convaincre…

Cela nous a demandé un peu de persévérance. Et, même une fois le principe acquis de pouvoir filmer à l’Opéra, j’ai toujours pensé qu’arriverait peut-être le moment où on allait me dire en plein tournage : « On arrête, ça suffit comme ça !» Jusqu’au bout, j’ai eu le sentiment d’une matière qui résistait à notre présence.

L'OPERA de Jean-Stéphane BronC’est-à-dire ?
L’Opéra de Paris est un lieu d’excellence où seul le résultat final compte, c’est-à-dire la représentation, ce qui va être vu et entendu par le public. Bien sûr ce n’est pas ce qui m’intéressait. Moi, je voulais montrer le travail, ce moment où s’expriment la difficulté et parfois les conflits. Au fond, ma quête s’arrêtait là où le spectacle commençait.

Comment avez-vous abordé cette maison ?
Comme c’est un univers qui m’était inconnu, il fallait bien dans un premier temps essayer d’en saisir l’esprit, comprendre ses grandes lignes de force. Mais je tenais surtout à garder une sorte de fraîcheur du regard pour me laisser sans cesse surprendre. Le cadre formel du film s’est assez vite imposé : ne pas filmer les spectacles, m’attacher au travail qui les précède, choisir un certain nombre de personnages, les suivre. Et, à travers eux, essayer de sonder l’institution un peu comme on sonderait une société, en étudiant sa hiérarchie et ses composantes…

Aviez-vous vu "La Danse", le film que Frederick Wiseman a réalisé en 2009 ?
Bien sûr, ne serait-ce que pour cette phrase d’Alain Tanner qui dit : « Un film dévore toujours un territoire ». Wiseman avait dévoré le territoire de la danse, à Garnier, et brillamment ; je savais que je me dirigerai moins sur ce terrain déjà si souvent représenté, que j’irai plutôt vers l’opéra et la musique, du côté de Bastille.

L'OPERA de Jean-Stéphane BronDu "Génie Helvétique" à "L’Expérience Blocher", vous avez l’habitude de déterminer un dispositif de tournage précis…
J’essaie de m’inspirer du monde que j’investis pour trouver la forme. Si je fais un film sur l’Opéra, alors j’essaie de tendre à ce que le film devienne lui-même « opéra ». Avec l’idée que le film soit porté par la musique, par son énergie, tout en suivant le cheminement de personnages, comme différents tableaux d’un récit plus large. Sans suivre la chronologie de la saison, mais selon une temporalité propre à l’opéra, avec ses ellipses, ses contractions, ses « effets de montage » nets, par tableaux successifs.

A quel moment avez-vous commencé à tourner ?
Dès janvier 2015. Mais jusqu’en août de la même année, j’ai peu filmé, c’était surtout une manière de rencontrer les gens ; de faire le « casting » pendant quelques mois, avant le démarrage de la saison. Et surtout de chercher, parmi les personnages que j’allais retenir, une figure qui me ressemble un peu, qui débarque, elle aussi, dans l’institution. Sans venir d’un petit village russe comme Micha Timoshenko, le jeune baryton-basse sélectionné pour entrer à l’Académie, il m’était facile de m’identifier à lui et de découvrir l’institution à travers ses yeux.

Vous le filmez alors qu’il passe une audition : comment pouviez-vous savoir qu’il serait retenu parmi tous les candidats ?
Je n’avais pas la moindre garantie qu’il soit pris mais je pensais qu’il avait de bonnes chances de l’être. Et c’est ce qui s’est produit, il faut aussi un peu de chance… Il était jeune, j’imaginais qu’il allait évoluer durant l’année ; qu’il allait grandir, qu’il se passerait des choses.

Dès la première séquence, on entre directement dans les coulisses du pouvoir avec cette réunion préparatoire à la conférence de presse qui marque l’ouverture de la saison.
C’était une manière de faire connaissance avec un certain nombre de personnages, dont Stéphane Lissner, le directeur, et son équipe administrative. Pour le non-initié, comme moi, l’Opéra peut avoir quelque chose d’impressionnant. Il y a comme une barrière de corail à franchir. Montrer l’équipe dirigeante en train de discuter de ces préparatifs permettait d’ouvrir le récit en marquant un peu de distance et de légèreté.

C’est presque une scène de comédie dans laquelle les intervenants passent en revue les choses à mettre en avant ou à taire : il faut glisser un mot sur les mécènes, ne plus parler de tel ou tel point...
C’est surtout une façon de donner des clés de lecture au spectateur en lui suggérant qu’il n’aura pas accès à tout - que certaines choses ne seront pas dites - mais surtout que c’est du point de vue des coulisses que les choses seront vues, que l’histoire sera racontée. C’est ce rapport qui m’intéressait avant tout. Qui est sur scène ? Qui est dans les coulisses et qu’est-ce qui s’y trame. Le comment l’a toujours emporté sur le résultat.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône - Cormeilles-en-Parisis (dimanche)

 

L'OPERA de Jean-Stéphane BronSortie de la semaine (5 avril 2017) : "L'Opéra" de Jean-Stéphane Bron

L'histoire
Une saison dans les coulisses de L’Opéra de Paris. Passant de la danse à la musique, tour à tour ironique, léger et cruel, "L’Opéra" met en scène des passions humaines, et raconte des tranches de vie, au coeur d’une des plus prestigieuses institutions lyriques du monde.
Un documentaire de Jean-Stéphane Bron.

 

Bonus : propos de Jean-Stéphane Bron, réalisateur du documentaire

Racontez-nous la genèse du film.
Après "L’Expérience Blocher", portrait du leader de l’extrême-droite en Suisse, j’avais envie de tourner un documentaire sur une institution, avec un foisonnement de personnages, de filmer du collectif.
Philippe Martin, mon producteur, m’a parlé des bouleversements qui intervenaient à l’Opéra de Paris : un nouveau directeur venait d’y être nommé, une nouvelle équipe allait y être mise en place. Cela m’a paru une situation intéressante. D’autant que je ne connaissais rien à l’opéra. Ni au fonctionnement d’une telle institution, ni au ballet, ni à l’art lyrique en général... Tout était à découvrir et c’est toujours un bon point de départ : l’envie d’en savoir plus. Nous avons demandé à rencontrer Stéphane Lissner, le futur directeur.

L'OPERA de Jean-Stéphane BronEst-ce cette rencontre qui vous a décidé à tenter l’aventure ?
Oui, parce qu’au départ, le directeur lui-même ne souhaitait pas faire ce film. Il trouvait que ce n’était pas le bon moment, il n’avait pas envie de se sentir observé durant cette première année d’exercice qu’il savait pleine d’enjeux et de risques. Le simple fait qu’il résiste, que ce ne soit pas une évidence pour lui, m’a plu.

Il vous adressait pourtant une fin de non-recevoir.

C’est mieux de sentir une forme de résistance chez les gens qu’on va filmer. En documentaire, le corps qui s’offre, la parole qui se donne facilement, ce n’est jamais très bon signe. Le cinéma a besoin que quelque chose résiste.

Vous avez néanmoins réussi à le convaincre…

Cela nous a demandé un peu de persévérance. Et, même une fois le principe acquis de pouvoir filmer à l’Opéra, j’ai toujours pensé qu’arriverait peut-être le moment où on allait me dire en plein tournage : « On arrête, ça suffit comme ça !» Jusqu’au bout, j’ai eu le sentiment d’une matière qui résistait à notre présence.

L'OPERA de Jean-Stéphane BronC’est-à-dire ?
L’Opéra de Paris est un lieu d’excellence où seul le résultat final compte, c’est-à-dire la représentation, ce qui va être vu et entendu par le public. Bien sûr ce n’est pas ce qui m’intéressait. Moi, je voulais montrer le travail, ce moment où s’expriment la difficulté et parfois les conflits. Au fond, ma quête s’arrêtait là où le spectacle commençait.

Comment avez-vous abordé cette maison ?
Comme c’est un univers qui m’était inconnu, il fallait bien dans un premier temps essayer d’en saisir l’esprit, comprendre ses grandes lignes de force. Mais je tenais surtout à garder une sorte de fraîcheur du regard pour me laisser sans cesse surprendre. Le cadre formel du film s’est assez vite imposé : ne pas filmer les spectacles, m’attacher au travail qui les précède, choisir un certain nombre de personnages, les suivre. Et, à travers eux, essayer de sonder l’institution un peu comme on sonderait une société, en étudiant sa hiérarchie et ses composantes…

Aviez-vous vu "La Danse", le film que Frederick Wiseman a réalisé en 2009 ?
Bien sûr, ne serait-ce que pour cette phrase d’Alain Tanner qui dit : « Un film dévore toujours un territoire ». Wiseman avait dévoré le territoire de la danse, à Garnier, et brillamment ; je savais que je me dirigerai moins sur ce terrain déjà si souvent représenté, que j’irai plutôt vers l’opéra et la musique, du côté de Bastille.

L'OPERA de Jean-Stéphane BronDu "Génie Helvétique" à "L’Expérience Blocher", vous avez l’habitude de déterminer un dispositif de tournage précis…
J’essaie de m’inspirer du monde que j’investis pour trouver la forme. Si je fais un film sur l’Opéra, alors j’essaie de tendre à ce que le film devienne lui-même « opéra ». Avec l’idée que le film soit porté par la musique, par son énergie, tout en suivant le cheminement de personnages, comme différents tableaux d’un récit plus large. Sans suivre la chronologie de la saison, mais selon une temporalité propre à l’opéra, avec ses ellipses, ses contractions, ses « effets de montage » nets, par tableaux successifs.

A quel moment avez-vous commencé à tourner ?
Dès janvier 2015. Mais jusqu’en août de la même année, j’ai peu filmé, c’était surtout une manière de rencontrer les gens ; de faire le « casting » pendant quelques mois, avant le démarrage de la saison. Et surtout de chercher, parmi les personnages que j’allais retenir, une figure qui me ressemble un peu, qui débarque, elle aussi, dans l’institution. Sans venir d’un petit village russe comme Micha Timoshenko, le jeune baryton-basse sélectionné pour entrer à l’Académie, il m’était facile de m’identifier à lui et de découvrir l’institution à travers ses yeux.

Vous le filmez alors qu’il passe une audition : comment pouviez-vous savoir qu’il serait retenu parmi tous les candidats ?
Je n’avais pas la moindre garantie qu’il soit pris mais je pensais qu’il avait de bonnes chances de l’être. Et c’est ce qui s’est produit, il faut aussi un peu de chance… Il était jeune, j’imaginais qu’il allait évoluer durant l’année ; qu’il allait grandir, qu’il se passerait des choses.

Dès la première séquence, on entre directement dans les coulisses du pouvoir avec cette réunion préparatoire à la conférence de presse qui marque l’ouverture de la saison.
C’était une manière de faire connaissance avec un certain nombre de personnages, dont Stéphane Lissner, le directeur, et son équipe administrative. Pour le non-initié, comme moi, l’Opéra peut avoir quelque chose d’impressionnant. Il y a comme une barrière de corail à franchir. Montrer l’équipe dirigeante en train de discuter de ces préparatifs permettait d’ouvrir le récit en marquant un peu de distance et de légèreté.

C’est presque une scène de comédie dans laquelle les intervenants passent en revue les choses à mettre en avant ou à taire : il faut glisser un mot sur les mécènes, ne plus parler de tel ou tel point...
C’est surtout une façon de donner des clés de lecture au spectateur en lui suggérant qu’il n’aura pas accès à tout - que certaines choses ne seront pas dites - mais surtout que c’est du point de vue des coulisses que les choses seront vues, que l’histoire sera racontée. C’est ce rapport qui m’intéressait avant tout. Qui est sur scène ? Qui est dans les coulisses et qu’est-ce qui s’y trame. Le comment l’a toujours emporté sur le résultat.
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