Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : L'économie du couple" de Joachim Lafosse.avec Bérénice Béjo et Cédric Kahn.
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "L'économie du couple" de Joachim Lafosse avec Bérénice Béjo et Cédric Kahn.

Publié le : 10-08-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc),  Franconville - Montmorency - Taverny. Pas de séance programmée à Ermont et Eaubonne. 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

ZoL'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafosseom nouveauté : "L'économie du couple" de Joachim Lafosse.

L'histoire
Après 15 ans de vie commune, Marie et Boris se séparent. Or, c’est elle qui a acheté la maison dans laquelle ils vivent avec leurs deux enfants, mais c’est lui qui l’a entièrement rénovée.
À présent, ils sont obligés d’y cohabiter, Boris n’ayant pas les moyens de se reloger. À l’heure des comptes, aucun des deux ne veut lâcher sur ce qu’il juge avoir apporté.
Un film de Joachim Lafosse avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller, Jade Soentjens, Margaux Soentjens.

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de Joachim Lafosse, réalisateur du film.

D’où est née l’idée du film ? Comment l’avez-vous écrit ?
L’idée est venue d’une rencontre avec Mazarine Pingeot et d’une envie de filmer le couple. Nous avions tous les L'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafossedeux le désir de montrer les émotions, très fortes, qui sous-tendent les conflits conjugaux et dont l’argent est très souvent le symptôme. Mazarine a l’habitude d’écrire en binôme avec une autre scénariste, Fanny Burdino. Je travaillais de mon côté avec Thomas van Zuylen. Elles faisaient une version et nous l’envoyaient. Nous la retravaillions et la leur renvoyions. Et ainsi jusqu’à la préparation du film. À partir de là, je n’ai plus travaillé qu’avec Thomas et les comédiens. En ce qui me concerne, l’écriture n’est vraiment terminée qu’une fois le film tourné. Pour être juste, il faut chercher et essayer en permanence ; et, surtout, réussir à se débarrasser des idées pour permettre l’incarnation. L’écriture doit aussi appartenir aux acteurs pour qu’ils puissent s’emparer du jeu avec justesse et le film ne serait pas ce qu’il est sans leur apport.

L'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim LafosseL’argent est-il le symptôme ou la cause de leurs conflits ?
Boris, issu d’un milieu moins favorisé, n’a pas d’argent. Marie en a. Dans un couple, l’argent représente ce sur quoi on peut se disputer : il n’en est pas la cause. Ce n’est pas à cause de lui que Boris et Marie n’arrivent plus à s’aimer. Derrière le sujet de discorde qu’il représente, il y a la manière dont l’un est reconnu ou ne l’est pas, celle dont il a envie que l’on reconnaisse ce qu’il a fait ou ce qu’il n’a pas fait. Il n’y a pas d’effort uniquement économique ou financier. Boris et Marie ne parviennent pas à s’entendre sur la manière dont ils auraient à reconnaître ce qu’ils se sont apportés l’un l’autre parce qu’ils n’ont pas eu la lucidité d’aborder concrètement et dès le début l’investissement de chacun dans leur couple. Les bons comptes font aussi les grandes histoires d’amour.

Pas de lecture politique, donc, derrière ce titre – "L’économie du couple" ?

C’est une lecture possible. Un metteur en scène est là pour rendre son film le plus multiple possible, avec le plus d’identifications possibles. Mais je n’ai pas voulu le prendre sous cet angle-là. Je suis parti de l’idée simple qu’a priori, quand on a des enfants avec quelqu’un, ce n’est jamais parce qu’on a imaginé que ça n’allait pas durer. Ce qui oblige à constater qu’il y a toujours une émotion à observer la tristesse de la séparation… de ce qu’on n’avait pas imaginé.

Parlez-nous du choix des comédiens.
Le casting est toujours un moment compliqué : je passe par beaucoup de doutes et peux souvent faire marche arrière ; il n’est vraiment terminé que lorsque les acteurs sont sur le plateau et que l’on tourne le film. Une fois-là, je n’ai jamais regretté mes choix. Est-ce parce qu’elle a un père et un mari réalisateur ? Bérénice Béjo est une complice incroyable : elle est vraiment avec l’auteur. C’est une grande actrice - touchante, très impressionnante. Bérénice n’est pas une star et c’est pour ça qu’elle est aussi juste dans le film ; elle est « dans la vie ». Cédric Kahn a apporté toute sa finesse et son intelligence au personnage de Boris - pas seulement grâce à son jeu, mais L'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafosseaussi grâce à sa réflexion sur ce couple.  Nous n’étions pas toujours d’accord, nous avons parfois lutté, mais cette lutte a porté le film. Comme je l’ai souligné, j’écris toujours mes films avec mes acteurs.

De quelle manière cela se traduit-il sur un plateau ?
Je vois le metteur en scène comme une éponge : il n’est pas là pour que les personnages lui ressemblent mais pour rendre le film le plus complexe possible. Pour aller vers cette complexité et la faire vivre, mon travail est d’entendre les gens, de reconnaître leurs points de vue différents sur une histoire et de les pousser à être les plus proches d’eux-mêmes, les plus subjectifs. Ensuite, la balle est dans mon camp et je dois essayer de faire ma cuisine avec ça. Dans "L'économie du couple", j’ai construit et déconstruit de nombreuses scènes pour finalement parvenir à un résultat très proche de ce que j’avais imaginé mais peut-être avec un ton plus juste : sur le plateau, je faisais part de mes doutes aux acteurs. Je n’hésitais pas à leur dire que je cherchais et je leur demandais de me faire des propositions. C’était assez compliqué pour eux puisque, dans un premier temps, je leur faisais croire qu’ils étaient libres et que, dans un second, ils comprenaient que je ne leur laisserais pas la responsabilité du choix. C’est très frustrant ; il leur a fallu beaucoup de générosité pour accepter cela. J’espère qu’ils savent et qu’ils sentent tout ce qu’ils ont apporté au film. On n’est jamais fertile tout seul…

Aviez-vous demandé aux acteurs de visionner des films en particulier ?
Un seul – "Qui a peur de Virginia Woolf ?", de Mike Nichols. Je leur ai dit : « Nous sommes dans un lieu unique qui nous oblige à trouver le cinéma. Mon rêve serait que vous soyez aussi libres que ce que Mike Nichols a réussi à faire avec Elizabeth Taylor et Richard Burton ». Ce film est pour moi une référence magnifique.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc),  Franconville - Montmorency - Taverny. Pas de séance programmée à Ermont et Eaubonne. 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

ZoL'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafosseom nouveauté : "L'économie du couple" de Joachim Lafosse.

L'histoire
Après 15 ans de vie commune, Marie et Boris se séparent. Or, c’est elle qui a acheté la maison dans laquelle ils vivent avec leurs deux enfants, mais c’est lui qui l’a entièrement rénovée.
À présent, ils sont obligés d’y cohabiter, Boris n’ayant pas les moyens de se reloger. À l’heure des comptes, aucun des deux ne veut lâcher sur ce qu’il juge avoir apporté.
Un film de Joachim Lafosse avec Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Marthe Keller, Jade Soentjens, Margaux Soentjens.

>> Bande annonce

 

Bonus : propos de Joachim Lafosse, réalisateur du film.

D’où est née l’idée du film ? Comment l’avez-vous écrit ?
L’idée est venue d’une rencontre avec Mazarine Pingeot et d’une envie de filmer le couple. Nous avions tous les L'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafossedeux le désir de montrer les émotions, très fortes, qui sous-tendent les conflits conjugaux et dont l’argent est très souvent le symptôme. Mazarine a l’habitude d’écrire en binôme avec une autre scénariste, Fanny Burdino. Je travaillais de mon côté avec Thomas van Zuylen. Elles faisaient une version et nous l’envoyaient. Nous la retravaillions et la leur renvoyions. Et ainsi jusqu’à la préparation du film. À partir de là, je n’ai plus travaillé qu’avec Thomas et les comédiens. En ce qui me concerne, l’écriture n’est vraiment terminée qu’une fois le film tourné. Pour être juste, il faut chercher et essayer en permanence ; et, surtout, réussir à se débarrasser des idées pour permettre l’incarnation. L’écriture doit aussi appartenir aux acteurs pour qu’ils puissent s’emparer du jeu avec justesse et le film ne serait pas ce qu’il est sans leur apport.

L'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim LafosseL’argent est-il le symptôme ou la cause de leurs conflits ?
Boris, issu d’un milieu moins favorisé, n’a pas d’argent. Marie en a. Dans un couple, l’argent représente ce sur quoi on peut se disputer : il n’en est pas la cause. Ce n’est pas à cause de lui que Boris et Marie n’arrivent plus à s’aimer. Derrière le sujet de discorde qu’il représente, il y a la manière dont l’un est reconnu ou ne l’est pas, celle dont il a envie que l’on reconnaisse ce qu’il a fait ou ce qu’il n’a pas fait. Il n’y a pas d’effort uniquement économique ou financier. Boris et Marie ne parviennent pas à s’entendre sur la manière dont ils auraient à reconnaître ce qu’ils se sont apportés l’un l’autre parce qu’ils n’ont pas eu la lucidité d’aborder concrètement et dès le début l’investissement de chacun dans leur couple. Les bons comptes font aussi les grandes histoires d’amour.

Pas de lecture politique, donc, derrière ce titre – "L’économie du couple" ?

C’est une lecture possible. Un metteur en scène est là pour rendre son film le plus multiple possible, avec le plus d’identifications possibles. Mais je n’ai pas voulu le prendre sous cet angle-là. Je suis parti de l’idée simple qu’a priori, quand on a des enfants avec quelqu’un, ce n’est jamais parce qu’on a imaginé que ça n’allait pas durer. Ce qui oblige à constater qu’il y a toujours une émotion à observer la tristesse de la séparation… de ce qu’on n’avait pas imaginé.

Parlez-nous du choix des comédiens.
Le casting est toujours un moment compliqué : je passe par beaucoup de doutes et peux souvent faire marche arrière ; il n’est vraiment terminé que lorsque les acteurs sont sur le plateau et que l’on tourne le film. Une fois-là, je n’ai jamais regretté mes choix. Est-ce parce qu’elle a un père et un mari réalisateur ? Bérénice Béjo est une complice incroyable : elle est vraiment avec l’auteur. C’est une grande actrice - touchante, très impressionnante. Bérénice n’est pas une star et c’est pour ça qu’elle est aussi juste dans le film ; elle est « dans la vie ». Cédric Kahn a apporté toute sa finesse et son intelligence au personnage de Boris - pas seulement grâce à son jeu, mais L'ECONOMIE DU COUPLE de Joachim Lafosseaussi grâce à sa réflexion sur ce couple.  Nous n’étions pas toujours d’accord, nous avons parfois lutté, mais cette lutte a porté le film. Comme je l’ai souligné, j’écris toujours mes films avec mes acteurs.

De quelle manière cela se traduit-il sur un plateau ?
Je vois le metteur en scène comme une éponge : il n’est pas là pour que les personnages lui ressemblent mais pour rendre le film le plus complexe possible. Pour aller vers cette complexité et la faire vivre, mon travail est d’entendre les gens, de reconnaître leurs points de vue différents sur une histoire et de les pousser à être les plus proches d’eux-mêmes, les plus subjectifs. Ensuite, la balle est dans mon camp et je dois essayer de faire ma cuisine avec ça. Dans "L'économie du couple", j’ai construit et déconstruit de nombreuses scènes pour finalement parvenir à un résultat très proche de ce que j’avais imaginé mais peut-être avec un ton plus juste : sur le plateau, je faisais part de mes doutes aux acteurs. Je n’hésitais pas à leur dire que je cherchais et je leur demandais de me faire des propositions. C’était assez compliqué pour eux puisque, dans un premier temps, je leur faisais croire qu’ils étaient libres et que, dans un second, ils comprenaient que je ne leur laisserais pas la responsabilité du choix. C’est très frustrant ; il leur a fallu beaucoup de générosité pour accepter cela. J’espère qu’ils savent et qu’ils sentent tout ce qu’ils ont apporté au film. On n’est jamais fertile tout seul…

Aviez-vous demandé aux acteurs de visionner des films en particulier ?
Un seul – "Qui a peur de Virginia Woolf ?", de Mike Nichols. Je leur ai dit : « Nous sommes dans un lieu unique qui nous oblige à trouver le cinéma. Mon rêve serait que vous soyez aussi libres que ce que Mike Nichols a réussi à faire avec Elizabeth Taylor et Richard Burton ». Ce film est pour moi une référence magnifique.
(extrait dossier de presse)

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28