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Mercredi cinéma : "Knock" de Lorraine Lévy avec Omar Sy

Publié le : 18-10-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

KNOCK de Lorraine LévySortie de la semaine (18 octobre 2017) : "Knock" de Lorraine Lévy

L'histoire
Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une « méthode » destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s’ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maître dans l’art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu’il n’avait pas prévues : les sentiments du cœur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter.
Un film de Lorraine Lévy avec Omar Sy, Alex Lutz, Ana Girardot, Sabine Azéma, Pascal Elbé, Audrey Dana, Michel Vuillermoz, Christian Hecq, Hélène Vincent, Andréa Ferréol, Rufus…

> bande annonce

 

Bonus : propos de Lorraine Lévy, réalisatrice du film.

Pourquoi adapter "Knock" au cinéma aujourd'hui ?
Pour lui faire rencontrer notre époque. Jules Romains écrit "Knock" en 1923, et derrière le rire se cache l’angoisse d’un auteur qui sent se profiler l’une des plus grandes menaces de tous les temps : la montée en puissance du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands), régime totalitaire et expansionniste fondé 3 ans plus tôt par Hitler et qui prône la suprématie de la race aryenne. Pour imposer au monde ces théories abjectes, les nazis font dire à la science ce qu’elle n’a jamais dit ni même pensé, et jouent sur la crédulité des peuples et la fascination exercée par un tyran mégalomane. Knock use des mêmes stratagèmes, détournant la science et la médecine pour imposer sa loi à la population soumise et tyrannisée de Saint-Maurice. La pièce est d’ailleurs si sombre que le grand acteur et metteur en scène Georges Pitoëff dira à Jouvet que Knock est « une pièce macabre qui dénonce l’affreuse tragédie de cette époque » et que Ionesco en parlera comme de l’une des « farces tragiques du XXe siècle », avec sa vision pessimiste de l’humanité. Or moi, je voulais faire un film solaire, ludique, avec un héros fragile, faillible, humain. Je l’ai situé volontairement dans les années 50 pour m’éloigner de cette période monstrueuse de l’Histoire. Et je me suis approchée de ce qui me semble fondamental aujourd’hui : la place de l’Étranger dans la Cité.

KNOCK de Lorraine LévyPourquoi avoir inventé un passé à Knock ?
Tout en conservant les situations ou répliques cultes chères au public (« Ça vous chatouille ou ça vous grattouille ? »), j’ai tenté d’ouvrir mon adaptation à plus de situations rocambolesques, de scènes de pure comédie, mais aussi à plus d’émotion. Je trouvais intéressant de donner au spectateur des clés pour comprendre Knock et lui permettre ainsi de souffrir et de rire par et pour lui. Lui donner un passé permet de mieux mesurer le chemin parcouru. Il vient de l’Assistance publique, a vécu de petits boulots mal payés, mais à partir du moment où il embarque sur ce bateau pour échapper aux criminels qui le menacent, son destin bascule. Et Knock devient son propre maître.

Le marin, malade du typhus, le porte aux nues, l'Américaine qu'il soigne de ses coups de soleil aussi.
Durant cette traversée en mer, Knock apprend deux choses. La première, c’est que le savoir donne une place prépondérante à celui qui le possède. La seconde, c’est que lorsqu’on dit à quelqu’un ce qu’il a envie d’entendre, ce quelqu’un vous trouve vite formidable. Il va en faire son chemin de vie.

KNOCK de Lorraine LévyOn est assez loin du personnage détestable de la pièce…
C’est vrai. Le Knock de Jules Romains est cruel, mégalomane, sans pitié. Ses personnages secondaires sont avares, sectaires, ou idiots. Jules Romains fait rire en fustigeant la bêtise humaine. Le film, au contraire, veut la rédemption de ses personnages. On comprend la revanche que Knock a besoin de prendre sur la société. On comprend pourquoi, lui qui a eu faim, cherche à faire fortune : il lui est nécessaire de se trouver une place, à n’importe quel prix. Mais s’il use et abuse de son pouvoir pour devenir le roi de ce petit royaume, s’il assoit son autorité sur les défauts de ses concitoyens, qu’il manipule avec dextérité, il le fait avec une tendresse amusée, sans cruauté, sans mépris.

Ce qui n'empêche pas Knock, nouveau venu dans le village, d'entamer, comme chez Jules Romains, une véritable campagne marketing pour faire venir la clientèle à lui.
Il conquiert le pouvoir, exactement comme le ferait un homme politique. Il fait connaître ses idées, prête une oreille attentive à chacun, et finit par prouver qu’il est indispensable : il n’y a pas de meilleure façon de se rendre indispensable que de créer le besoin puis d’y apporter une solution. Il applique la fameuse règle d’or apprise sur le bateau : « Dis à l’autre ce qu’il a besoin d’entendre ». Il va réveiller ce village endormi et créer l’événement.

Knock s'enrichit considérablement et devient quasiment obsédé par cette fortune qu'il ne cesse de faire prospérer.
Et à un certain moment, il finit par basculer dans la mégalomanie. Il fallait aller jusque-là, car Knock reste un personnage ambigu, prisonnier de ses ambitions démesurées. On l’idolâtre, personne ne peut résister à cela, surtout pas lui. Mais, dans mon film, le lien amoureux qu’il crée avec Adèle va le remettre sur la trajectoire du sensible.

KNOCK de Lorraine LévyPourquoi le choix d'Omar Sy dans le rôle de Knock ?
Pour sa modernité, d’abord. Pour rompre avec un passé écrasant, ensuite. Qui pour redonner une virginité à Knock et l’emmener vers plus d’humanité ? Un seul. Omar. Sa force singulière, qui n’exclut jamais sa fragilité, son rayonnement hors norme en faisaient tout naturellement mon héros. D’ailleurs, j’ai très vite eu Omar Sy en tête, pendant l’écriture.

Parlez-nous de votre collaboration avec Omar Sy ?
On a construit le personnage de Knock ensemble. Main dans la main. Omar le dit lui-même, c’était la première fois qu’un personnage ne venait pas à lui et qu’il lui fallait aller vers ce personnage qui ne lui ressemble pas. Il y a du groove dans la façon de bouger d’Omar, ses épaules avancent en premier, le reste suit, d’où cette démarche que nous lui connaissons, chaloupée, dansante. Knock est plus rigide. Plus sec. Plus mystérieux. Je revois Omar marchant d’un point à un autre dans le jardin où nous répétions, cherchant le geste, le balancement imperceptible, la bonne façon de s’asseoir, de se déplier... Nous avons ensuite travaillé la silhouette de Knock, qui devait dégager une séduction et une élégance presque intemporelles. J’ai demandé à Pierre-Jean Larroque, chef costumier, de reproduire trois costumes de Cary Grant dans "Soupçons". Il a retrouvé les patrons et fait venir cette flanelle incroyable. Notre seule fantaisie a été d’y ajouter des cravates noir et blanc aux dessins géométriques.
Omar et moi avons ensuite travaillé le personnage proprement dit. Commencer par « oublier » Jouvet et les deux films en noir et blanc : mon "Knock" en serait très loin. Au début du tournage, j’ai senti qu’Omar était un peu déstabilisé par ma façon de travailler ou de poser mes caméras. Cela a renforcé notre dialogue. J’ai vu le moment où il a lâché prise et décidé de me faire confiance. Je lui en suis infiniment reconnaissante. Il a travaillé avec passion, obstination, exigence, rigueur et humilité. Vraiment. Et il a été heureux que je l’entoure de grands acteurs, il a aimé cette notion de « troupe » qui compte beaucoup pour moi. Il m’a bluffée. Il a gagné son pari, notre pari. Il est un très grand Knock.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

KNOCK de Lorraine LévySortie de la semaine (18 octobre 2017) : "Knock" de Lorraine Lévy

L'histoire
Knock, un ex-filou repenti devenu médecin diplômé, arrive dans le petit village de Saint-Maurice pour appliquer une « méthode » destinée à faire sa fortune : il va convaincre la population que tout bien portant est un malade qui s’ignore. Et pour cela, trouver à chacun la maladie réelle ou imaginaire dont il souffre. Passé maître dans l’art de la séduction et de la manipulation, Knock est sur le point de parvenir à ses fins. Mais il est rattrapé par deux choses qu’il n’avait pas prévues : les sentiments du cœur et un sombre individu issu de son passé venu le faire chanter.
Un film de Lorraine Lévy avec Omar Sy, Alex Lutz, Ana Girardot, Sabine Azéma, Pascal Elbé, Audrey Dana, Michel Vuillermoz, Christian Hecq, Hélène Vincent, Andréa Ferréol, Rufus…

> bande annonce

 

Bonus : propos de Lorraine Lévy, réalisatrice du film.

Pourquoi adapter "Knock" au cinéma aujourd'hui ?
Pour lui faire rencontrer notre époque. Jules Romains écrit "Knock" en 1923, et derrière le rire se cache l’angoisse d’un auteur qui sent se profiler l’une des plus grandes menaces de tous les temps : la montée en puissance du NSDAP (Parti national-socialiste des travailleurs allemands), régime totalitaire et expansionniste fondé 3 ans plus tôt par Hitler et qui prône la suprématie de la race aryenne. Pour imposer au monde ces théories abjectes, les nazis font dire à la science ce qu’elle n’a jamais dit ni même pensé, et jouent sur la crédulité des peuples et la fascination exercée par un tyran mégalomane. Knock use des mêmes stratagèmes, détournant la science et la médecine pour imposer sa loi à la population soumise et tyrannisée de Saint-Maurice. La pièce est d’ailleurs si sombre que le grand acteur et metteur en scène Georges Pitoëff dira à Jouvet que Knock est « une pièce macabre qui dénonce l’affreuse tragédie de cette époque » et que Ionesco en parlera comme de l’une des « farces tragiques du XXe siècle », avec sa vision pessimiste de l’humanité. Or moi, je voulais faire un film solaire, ludique, avec un héros fragile, faillible, humain. Je l’ai situé volontairement dans les années 50 pour m’éloigner de cette période monstrueuse de l’Histoire. Et je me suis approchée de ce qui me semble fondamental aujourd’hui : la place de l’Étranger dans la Cité.

KNOCK de Lorraine LévyPourquoi avoir inventé un passé à Knock ?
Tout en conservant les situations ou répliques cultes chères au public (« Ça vous chatouille ou ça vous grattouille ? »), j’ai tenté d’ouvrir mon adaptation à plus de situations rocambolesques, de scènes de pure comédie, mais aussi à plus d’émotion. Je trouvais intéressant de donner au spectateur des clés pour comprendre Knock et lui permettre ainsi de souffrir et de rire par et pour lui. Lui donner un passé permet de mieux mesurer le chemin parcouru. Il vient de l’Assistance publique, a vécu de petits boulots mal payés, mais à partir du moment où il embarque sur ce bateau pour échapper aux criminels qui le menacent, son destin bascule. Et Knock devient son propre maître.

Le marin, malade du typhus, le porte aux nues, l'Américaine qu'il soigne de ses coups de soleil aussi.
Durant cette traversée en mer, Knock apprend deux choses. La première, c’est que le savoir donne une place prépondérante à celui qui le possède. La seconde, c’est que lorsqu’on dit à quelqu’un ce qu’il a envie d’entendre, ce quelqu’un vous trouve vite formidable. Il va en faire son chemin de vie.

KNOCK de Lorraine LévyOn est assez loin du personnage détestable de la pièce…
C’est vrai. Le Knock de Jules Romains est cruel, mégalomane, sans pitié. Ses personnages secondaires sont avares, sectaires, ou idiots. Jules Romains fait rire en fustigeant la bêtise humaine. Le film, au contraire, veut la rédemption de ses personnages. On comprend la revanche que Knock a besoin de prendre sur la société. On comprend pourquoi, lui qui a eu faim, cherche à faire fortune : il lui est nécessaire de se trouver une place, à n’importe quel prix. Mais s’il use et abuse de son pouvoir pour devenir le roi de ce petit royaume, s’il assoit son autorité sur les défauts de ses concitoyens, qu’il manipule avec dextérité, il le fait avec une tendresse amusée, sans cruauté, sans mépris.

Ce qui n'empêche pas Knock, nouveau venu dans le village, d'entamer, comme chez Jules Romains, une véritable campagne marketing pour faire venir la clientèle à lui.
Il conquiert le pouvoir, exactement comme le ferait un homme politique. Il fait connaître ses idées, prête une oreille attentive à chacun, et finit par prouver qu’il est indispensable : il n’y a pas de meilleure façon de se rendre indispensable que de créer le besoin puis d’y apporter une solution. Il applique la fameuse règle d’or apprise sur le bateau : « Dis à l’autre ce qu’il a besoin d’entendre ». Il va réveiller ce village endormi et créer l’événement.

Knock s'enrichit considérablement et devient quasiment obsédé par cette fortune qu'il ne cesse de faire prospérer.
Et à un certain moment, il finit par basculer dans la mégalomanie. Il fallait aller jusque-là, car Knock reste un personnage ambigu, prisonnier de ses ambitions démesurées. On l’idolâtre, personne ne peut résister à cela, surtout pas lui. Mais, dans mon film, le lien amoureux qu’il crée avec Adèle va le remettre sur la trajectoire du sensible.

KNOCK de Lorraine LévyPourquoi le choix d'Omar Sy dans le rôle de Knock ?
Pour sa modernité, d’abord. Pour rompre avec un passé écrasant, ensuite. Qui pour redonner une virginité à Knock et l’emmener vers plus d’humanité ? Un seul. Omar. Sa force singulière, qui n’exclut jamais sa fragilité, son rayonnement hors norme en faisaient tout naturellement mon héros. D’ailleurs, j’ai très vite eu Omar Sy en tête, pendant l’écriture.

Parlez-nous de votre collaboration avec Omar Sy ?
On a construit le personnage de Knock ensemble. Main dans la main. Omar le dit lui-même, c’était la première fois qu’un personnage ne venait pas à lui et qu’il lui fallait aller vers ce personnage qui ne lui ressemble pas. Il y a du groove dans la façon de bouger d’Omar, ses épaules avancent en premier, le reste suit, d’où cette démarche que nous lui connaissons, chaloupée, dansante. Knock est plus rigide. Plus sec. Plus mystérieux. Je revois Omar marchant d’un point à un autre dans le jardin où nous répétions, cherchant le geste, le balancement imperceptible, la bonne façon de s’asseoir, de se déplier... Nous avons ensuite travaillé la silhouette de Knock, qui devait dégager une séduction et une élégance presque intemporelles. J’ai demandé à Pierre-Jean Larroque, chef costumier, de reproduire trois costumes de Cary Grant dans "Soupçons". Il a retrouvé les patrons et fait venir cette flanelle incroyable. Notre seule fantaisie a été d’y ajouter des cravates noir et blanc aux dessins géométriques.
Omar et moi avons ensuite travaillé le personnage proprement dit. Commencer par « oublier » Jouvet et les deux films en noir et blanc : mon "Knock" en serait très loin. Au début du tournage, j’ai senti qu’Omar était un peu déstabilisé par ma façon de travailler ou de poser mes caméras. Cela a renforcé notre dialogue. J’ai vu le moment où il a lâché prise et décidé de me faire confiance. Je lui en suis infiniment reconnaissante. Il a travaillé avec passion, obstination, exigence, rigueur et humilité. Vraiment. Et il a été heureux que je l’entoure de grands acteurs, il a aimé cette notion de « troupe » qui compte beaucoup pour moi. Il m’a bluffée. Il a gagné son pari, notre pari. Il est un très grand Knock.
(extrait dossier de presse)

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