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Mercredi cinéma : "Gemma Bovery" d'Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Gemma Arterton.

Publié le : 10-09-2014

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

GEMMA BOVERY de Anne FontaineZoom nouveauté : "Gemma Bovery" d'Anne Fontaine

L'histoire
Martin est un ex-bobo parisien, reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir - outre sa farine quotidienne - le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu les classiques, et entend bien vivre sa propre vie...
Un film d'Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Niels Schneider, Mel Raido, Elsa Zylberstein, Edith Scob, Pascale Arbillot…

 

Bonus : propos de Fabrice Luchini, acteur principal du film

C’est la deuxième fois que vous travaillez avec Anne Fontaine.
Et elle me met chaque fois en face de créatures ahurissantes : Louise Bourgoin dans "La Fille de Monaco", et l’extraordinaire Gemma Arterton dans ce film. Anne est une cinéaste très originale, elle GEMMA BOVERY de Anne Fontainen’est jamais dans le pathos sociétal. Pour moi, à cause de l’abandon dont elle a fait preuve sur le plateau, de sa non volonté de maîtriser, "Gemma Bovery" est son meilleur film.

Votre première réaction en découvrant le scénario de Gemma Bovery ?
J’ai aimé sa singularité. Il ne s’agissait pas d’illustrer le Madame Bovary, de Flaubert. Mais de multiplier les allers-et-retours entre le roman et la fiction contemporaine. Faire passer Flaubert en contrebande, comme Molière dans "Alceste à bicyclette". C’est la même démarche : on va chercher des textes et on les ressuscite dans une autre vie. Anne Fontaine – et d’une certaine façon Posy Simmonds dans sa BD - a eu le génie de ne pas aborder Flaubert de front. Elle prend le complet contrepied de l’adaptation de Chabrol.

On est presque dans une enquête policière...
Exactement. Le spectateur est convié à suivre une affaire policière sur la beauté, la puissance et l’esprit flaubertien. D’un point de vue scénaristique, ce qui est formidable est que le personnage que j’interprète regarde se réaliser le roman devant ses yeux alors que, précisément, nous ne sommes pas dans le roman. On est pris dans une telle sensualité qu’on ne cherche pas la référence à Flaubert. On est dans Flaubert.

GEMMA BOVERY de Anne FontaineMartin, votre personnage, devient lui-même un personnage littéraire.
Et, le devenant, il révèle à eux-mêmes les êtres qui sont autour de lui. En ce sens, j’ai presque le sentiment que le film nous a tous dépassés, Anne Fontaine comprise.

Aviez-vous lu la BD de Posy Simmonds ?

Je l’ai lue après avoir découvert le scénario et l’ai trouvée elle aussi très originale. Mais je suis trop peu connaisseur de BD pour juger.

La première scène, lorsque Gemma entre dans la boulangerie et s’extasie sur la variété des pains en vitrine, est proprement incroyable
.
Elle est littéralement en extase devant les pains de Martin, elle jouit, quoi ! Et c’est ce qui rend la scène sublime. Dès qu’elle pénètre dans la boutique, on est ailleurs. « Qu’est-ce que le beau ?, s’interroge Stendhal, c’est une promesse de bonheur. ». Cette femme qui entre dans la boulangerie, c’est une promesse de bonheur.

Martin en tombe instantanément amoureux.
Il la croise dans la campagne normande alors qu’elle est en train de cueillir des fleurs, ils ont une conversation incroyablement banale, elle lui dit au revoir de la main, on voit bien que Martin n’a pas d’intérêt à ses yeux. Et, là, grâce à l’habileté d’Anne Fontaine et de Pascal Bonitzer, les scénaristes, on entend Martin dire : « Avec ce geste insignifiant, c’en a été fini de dix ans de tranquillité sexuelle. »

Verdict confirmé lorsqu’il lui explique comment pétrir le pain...
Une séquence brûlante ; d’une immense sensualité.

GEMMA BOVERY de Anne FontaineAmateur de littérature et littéralement fou de Flaubert, Martin a raté sa carrière dans l’édition. Il est un peu au bout du rouleau...
Oui, il a fini par reprendre la boulangerie de son père parce qu’il n’avait plus de travail. Mais il a cette magnifique aptitude à tout percevoir de manière littéraire.

Paradoxalement, c’est en pétrissant le pain qu’il retrouve le goût de la poésie : « Il est, dit-il, la croûte de la vie. ».
Oui, il y a une correspondance très heureuse entre la fabrication du pain et la sensualité. Le travail sur la lumière de Christophe Beaucarne, le chef-opérateur, ajoute encore à cette alchimie.

Se projetant ainsi pleinement dans la littérature, il devient un personnage flaubertien ...qui met en scène un autre personnage flaubertien.
C’est un metteur en scène ! Exactement ! C’est, dès le départ, le mot employé par Anne Fontaine pour me décrire Martin. Il a aussi un petit côté Martin détective : il enquête sur la fille.

Il pourrait reprendre à son compte la déclaration de Flaubert : « Madame Bovary, c’est moi. »
Absolument !

Dans quel état d’esprit êtes-vous lorsque vous tournez ?
Je revendique une forme d’hébétude idiote : il ne faut pas chercher à maîtriser l’ensemble d’un rôle, moins on s’y risque et plus on est malléable. On est comme de la pâte à pain entre les mains du metteur en scène. C’est le contraire du travail au théâtre. Au cinéma, il faut une certaine idiotie heureuse – elle est intéressante.

Comment avez-vous préparé le personnage de Martin ?
Anne Fontaine voulait me faire faire un stage dans une boulangerie. J’ai pensé : « On est chez Stanislavski, là ! Il va falloir qu’elle prenne un autre acteur, parce que je ne vais pas passer quinze jours à regarder un mec en train de faire son pain ! » Anne s’est rangée à mon avis. Un grand technicien des chevaux auquel j’avais eu affaire sur le tournage de « Perceval le Gallois », d’Éric Rohmer, m’a dit un jour : « La grande caractéristique des chevaux, c’est qu’à la seconde où ils découvrent la personne qui va les monter, ils savent si c’est ou non un bon cavalier. Si c’en est un mauvais, ils déterminent aussitôt l’instant précis où ils vont le faire tomber. Mais Gérard Philipe était un tellement bon acteur qu’il a réussi à leur faire croire qu’il montait bien à cheval. » Très modestement, j’ai réussi à faire croire que j’étais un bon boulanger.

Gemma Arterton irradie littéralement dans le rôle de Gemma.
Cette fille est sublime, c’est une actrice exceptionnelle. Elle a cette perfection et ce génie que possèdent les comédiens anglo-saxons. Durant deux mois, elle et moi avons peu parlé, pourtant elle a très bien compris qui j’étais. Lorsque nous entendions « Moteur », nous étions comme deux inconscients qui se comprenaient, s’aimaient et se respectaient.

Parlez-nous du tournage....
Un moment immensément heureux. Je me promenais des heures dans la campagne - comme les héros de Flaubert et comme Martin dans le film - avant d’aller tourner. Puis j’arrivais sur le plateau, je n’avais pas l’impression de jouer mais plutôt de communiquer ma passion pour Flaubert.

GEMMA BOVERY de Anne FontaineGustave Flaubert a beaucoup brocardé la bourgeoisie. Dans Gemma Bovery, d’une certaine façon, ce sont les Anglais nantis, expatriés en Normandie, qui en prennent pour leur grade...

Vous avez raison : les Anglais nantis sont montrés du doigt. Le personnage joué par Elsa Zylberstein, qui est dans la caricature absolue, est formidable. Pareil pour l’acteur britannique (Pip Torrens) qui interprète son mari. Il y avait d’ailleurs déjà cette transposition dans la BD de Posy Simmonds.
Pour en revenir à Flaubert et à sa vision de la bourgeoisie, j’ai envie de dire qu’il se contente de montrer ce qu’il voit : il est fasciné par la bêtise. Mais on ne sait pas ce que, lui, Flaubert, pense réellement et c’est en cela qu’il est un écrivain unique : son obsession, c’est de ne pas s’écrire. Il le répète inlassablement dans ses correspondances : « Surtout ne pas s’écrire. Il faut être dans l’œuvre comme Dieu dans la création, présent tout le temps ; visible nulle part. » Les grands stylistes ont cela en commun qu’ils dépassent la chose privée. Proust est génial parce qu’il ne parle pas de son enfance, il parle de l’enfance ; Céline est génial parce qu’il ne parle pas de sa misère mais pas de la misère. Tout ce qui est lié au privé secrète l’ignominie.

Gemma Bovery réhabilitera-t-il Flaubert auprès du public ?
C’est quoi Madame Bovary aujourd’hui ? Une prise de tête pour les étudiants qui sont obligés de le lire pour les épreuves du bac ! Grâce à "Gemma Bovery", ils vont découvrir une puissance libidinale folle qui se confronte au réel. Et peut-être réviser leur position sur l’auteur.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

GEMMA BOVERY de Anne FontaineZoom nouveauté : "Gemma Bovery" d'Anne Fontaine

L'histoire
Martin est un ex-bobo parisien, reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d’un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu’un couple d’Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s’installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s’appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l’occasion est trop belle de pétrir - outre sa farine quotidienne - le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n’a pas lu les classiques, et entend bien vivre sa propre vie...
Un film d'Anne Fontaine avec Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Jason Flemyng, Isabelle Candelier, Niels Schneider, Mel Raido, Elsa Zylberstein, Edith Scob, Pascale Arbillot…

 

Bonus : propos de Fabrice Luchini, acteur principal du film

C’est la deuxième fois que vous travaillez avec Anne Fontaine.
Et elle me met chaque fois en face de créatures ahurissantes : Louise Bourgoin dans "La Fille de Monaco", et l’extraordinaire Gemma Arterton dans ce film. Anne est une cinéaste très originale, elle GEMMA BOVERY de Anne Fontainen’est jamais dans le pathos sociétal. Pour moi, à cause de l’abandon dont elle a fait preuve sur le plateau, de sa non volonté de maîtriser, "Gemma Bovery" est son meilleur film.

Votre première réaction en découvrant le scénario de Gemma Bovery ?
J’ai aimé sa singularité. Il ne s’agissait pas d’illustrer le Madame Bovary, de Flaubert. Mais de multiplier les allers-et-retours entre le roman et la fiction contemporaine. Faire passer Flaubert en contrebande, comme Molière dans "Alceste à bicyclette". C’est la même démarche : on va chercher des textes et on les ressuscite dans une autre vie. Anne Fontaine – et d’une certaine façon Posy Simmonds dans sa BD - a eu le génie de ne pas aborder Flaubert de front. Elle prend le complet contrepied de l’adaptation de Chabrol.

On est presque dans une enquête policière...
Exactement. Le spectateur est convié à suivre une affaire policière sur la beauté, la puissance et l’esprit flaubertien. D’un point de vue scénaristique, ce qui est formidable est que le personnage que j’interprète regarde se réaliser le roman devant ses yeux alors que, précisément, nous ne sommes pas dans le roman. On est pris dans une telle sensualité qu’on ne cherche pas la référence à Flaubert. On est dans Flaubert.

GEMMA BOVERY de Anne FontaineMartin, votre personnage, devient lui-même un personnage littéraire.
Et, le devenant, il révèle à eux-mêmes les êtres qui sont autour de lui. En ce sens, j’ai presque le sentiment que le film nous a tous dépassés, Anne Fontaine comprise.

Aviez-vous lu la BD de Posy Simmonds ?

Je l’ai lue après avoir découvert le scénario et l’ai trouvée elle aussi très originale. Mais je suis trop peu connaisseur de BD pour juger.

La première scène, lorsque Gemma entre dans la boulangerie et s’extasie sur la variété des pains en vitrine, est proprement incroyable
.
Elle est littéralement en extase devant les pains de Martin, elle jouit, quoi ! Et c’est ce qui rend la scène sublime. Dès qu’elle pénètre dans la boutique, on est ailleurs. « Qu’est-ce que le beau ?, s’interroge Stendhal, c’est une promesse de bonheur. ». Cette femme qui entre dans la boulangerie, c’est une promesse de bonheur.

Martin en tombe instantanément amoureux.
Il la croise dans la campagne normande alors qu’elle est en train de cueillir des fleurs, ils ont une conversation incroyablement banale, elle lui dit au revoir de la main, on voit bien que Martin n’a pas d’intérêt à ses yeux. Et, là, grâce à l’habileté d’Anne Fontaine et de Pascal Bonitzer, les scénaristes, on entend Martin dire : « Avec ce geste insignifiant, c’en a été fini de dix ans de tranquillité sexuelle. »

Verdict confirmé lorsqu’il lui explique comment pétrir le pain...
Une séquence brûlante ; d’une immense sensualité.

GEMMA BOVERY de Anne FontaineAmateur de littérature et littéralement fou de Flaubert, Martin a raté sa carrière dans l’édition. Il est un peu au bout du rouleau...
Oui, il a fini par reprendre la boulangerie de son père parce qu’il n’avait plus de travail. Mais il a cette magnifique aptitude à tout percevoir de manière littéraire.

Paradoxalement, c’est en pétrissant le pain qu’il retrouve le goût de la poésie : « Il est, dit-il, la croûte de la vie. ».
Oui, il y a une correspondance très heureuse entre la fabrication du pain et la sensualité. Le travail sur la lumière de Christophe Beaucarne, le chef-opérateur, ajoute encore à cette alchimie.

Se projetant ainsi pleinement dans la littérature, il devient un personnage flaubertien ...qui met en scène un autre personnage flaubertien.
C’est un metteur en scène ! Exactement ! C’est, dès le départ, le mot employé par Anne Fontaine pour me décrire Martin. Il a aussi un petit côté Martin détective : il enquête sur la fille.

Il pourrait reprendre à son compte la déclaration de Flaubert : « Madame Bovary, c’est moi. »
Absolument !

Dans quel état d’esprit êtes-vous lorsque vous tournez ?
Je revendique une forme d’hébétude idiote : il ne faut pas chercher à maîtriser l’ensemble d’un rôle, moins on s’y risque et plus on est malléable. On est comme de la pâte à pain entre les mains du metteur en scène. C’est le contraire du travail au théâtre. Au cinéma, il faut une certaine idiotie heureuse – elle est intéressante.

Comment avez-vous préparé le personnage de Martin ?
Anne Fontaine voulait me faire faire un stage dans une boulangerie. J’ai pensé : « On est chez Stanislavski, là ! Il va falloir qu’elle prenne un autre acteur, parce que je ne vais pas passer quinze jours à regarder un mec en train de faire son pain ! » Anne s’est rangée à mon avis. Un grand technicien des chevaux auquel j’avais eu affaire sur le tournage de « Perceval le Gallois », d’Éric Rohmer, m’a dit un jour : « La grande caractéristique des chevaux, c’est qu’à la seconde où ils découvrent la personne qui va les monter, ils savent si c’est ou non un bon cavalier. Si c’en est un mauvais, ils déterminent aussitôt l’instant précis où ils vont le faire tomber. Mais Gérard Philipe était un tellement bon acteur qu’il a réussi à leur faire croire qu’il montait bien à cheval. » Très modestement, j’ai réussi à faire croire que j’étais un bon boulanger.

Gemma Arterton irradie littéralement dans le rôle de Gemma.
Cette fille est sublime, c’est une actrice exceptionnelle. Elle a cette perfection et ce génie que possèdent les comédiens anglo-saxons. Durant deux mois, elle et moi avons peu parlé, pourtant elle a très bien compris qui j’étais. Lorsque nous entendions « Moteur », nous étions comme deux inconscients qui se comprenaient, s’aimaient et se respectaient.

Parlez-nous du tournage....
Un moment immensément heureux. Je me promenais des heures dans la campagne - comme les héros de Flaubert et comme Martin dans le film - avant d’aller tourner. Puis j’arrivais sur le plateau, je n’avais pas l’impression de jouer mais plutôt de communiquer ma passion pour Flaubert.

GEMMA BOVERY de Anne FontaineGustave Flaubert a beaucoup brocardé la bourgeoisie. Dans Gemma Bovery, d’une certaine façon, ce sont les Anglais nantis, expatriés en Normandie, qui en prennent pour leur grade...

Vous avez raison : les Anglais nantis sont montrés du doigt. Le personnage joué par Elsa Zylberstein, qui est dans la caricature absolue, est formidable. Pareil pour l’acteur britannique (Pip Torrens) qui interprète son mari. Il y avait d’ailleurs déjà cette transposition dans la BD de Posy Simmonds.
Pour en revenir à Flaubert et à sa vision de la bourgeoisie, j’ai envie de dire qu’il se contente de montrer ce qu’il voit : il est fasciné par la bêtise. Mais on ne sait pas ce que, lui, Flaubert, pense réellement et c’est en cela qu’il est un écrivain unique : son obsession, c’est de ne pas s’écrire. Il le répète inlassablement dans ses correspondances : « Surtout ne pas s’écrire. Il faut être dans l’œuvre comme Dieu dans la création, présent tout le temps ; visible nulle part. » Les grands stylistes ont cela en commun qu’ils dépassent la chose privée. Proust est génial parce qu’il ne parle pas de son enfance, il parle de l’enfance ; Céline est génial parce qu’il ne parle pas de sa misère mais pas de la misère. Tout ce qui est lié au privé secrète l’ignominie.

Gemma Bovery réhabilitera-t-il Flaubert auprès du public ?
C’est quoi Madame Bovary aujourd’hui ? Une prise de tête pour les étudiants qui sont obligés de le lire pour les épreuves du bac ! Grâce à "Gemma Bovery", ils vont découvrir une puissance libidinale folle qui se confronte au réel. Et peut-être réviser leur position sur l’auteur.
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