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Mercredi cinéma : "Eternité" de Tran Anh-Hung avec Mélanie Laurent, Audrey Tautou et Bérénice Béjo.

Publié le : 07-09-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc),  Franconville - Montmorency - Taverny. Pas de séance programmée à Ermont et Eaubonne. 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

SETERNITE de Tran Anh Hungortie de la semaine : "Eternité" de Tran Anh-Hung

L'histoire
Quand Valentine se marie à 20 ans avec Jules, nous sommes à la fin du 19ème siècle. À la fin du siècle suivant, une jeune parisienne, l’arrière-petite-fille de Valentine, court sur un pont et termine sa course dans les bras de l’homme qu’elle aime. Entre ces deux moments, des hommes et des femmes se rencontrent, s’aiment, s’étreignent durant un siècle, accomplissant ainsi les destinées amoureuses et établissant une généalogie… Une éternité…
Un film de Tran Anh-Hung Mélanie Laurent, Audrey Tautou, Bérénice Béjo, Jérémie Rénier, Pierre Deladonchamps, Irène Jacob, Valérie Stroh, Arieh Worthalter…

>> Bande annonce du film.

 

Bonus : Propos de Tran Anh Hung, réalisateur du film.

"Eternité" est votre film le plus français : une saga familiale qui nous plonge dans le tourbillon de la vie d’une famille, le long d’un siècle. On peut être surpris par cette thématique. Qu’est-ce qui a déterminé votre choix ?
ETERNITE de Tran Anh HungJe suis né au Viêt Nam en 1962, et suis arrivé en France en 1975 avec seulement mes parents et mon frère. Les autres membres de ma famille ont été éparpillés par la guerre. Lorsque j’ai lu "L’Élégance des veuves", d’Alice Ferney, dont mon film propose une adaptation, j’ai été bouleversé. Bouleversé par cette histoire de famille nombreuse, de filiation et de généalogie, moi qui me suis senti sans enracinement solide parce que je n’ai connu en tout et pour tout que 3 personnes en guise de famille. C’est en cela que le sujet du livre me touche intimement. Quand je vois une famille nombreuse, j’éprouve un sentiment de solidité, de pérennité qui m’émerveille.

Être touché par un sujet : est-ce ce qui enclenche un film ?
Non, une histoire, une thématique ne sont jamais suffisantes. Il faut qu’elles m’apportent la possibilité d’une écriture cinématographique intéressante, inédite dans mon parcours.
Le livre d’Alice Ferney était porteur d’une aventure formelle excitante. J’ai compris que cette histoire quasi sans dialogues qui progresse de façon fluide, comme un cours d’eau, allait me permettre de tenter un film très singulier. Évidemment le but de toute proposition de film est de parvenir à créer une profonde émotion chez le ETERNITE de Tran Anh Hungspectateur. Quand j’ai fermé le roman, j’étais très ému et j’ai appelé Christophe Rossignon, mon producteur depuis mon premier film. J’étais comme en apesanteur. Je sentais qu’un film différent et profondément émouvant pouvait naître de ce livre. C’est extraordinaire de s’apercevoir qu’on tient un sujet qui va nous permettre d’aller au-delà de la psychologie, au-delà des échanges entre les êtres, au-delà des conflits entre les individus, pour parvenir à un sentiment poignant de l’existence.

Ce sentiment s’éprouve tout le long du film. Comment filme-t-on ce qui ne se voit pas ?

En faisant le deuil de la notion de la scène. Il n’y a quasiment pas de scènes dans le film, mais seulement des situations esquissées qui passent, qui s’écoulent, entrainées inexorablement par le temps. Pour un cinéaste, c’est un très grand risque que celui pris pour ce film parce que, durant le tournage, je n’ai jamais pu m’appuyer sur la garantie, à la fin de la journée, d’une bonne scène qu’on aura mise en boîte. À proprement parler : ce qui a été mis en boîte n’était que de courtes situations esquissées sans queue ni tête. C’est seulement en prenant ce risque extrême que je pouvais espérer restituer au spectateur l’émotion que j’ai reçue en lisant le livre, une émotion très particulière. Le film se devait d’être comme un seul mouvement musical et ce mouvement dure cent ans.

Pourriez-vous expliciter ce que vous appelez le deuil de la scène ? Car le film est bien constitué de moments… Qu’est-ce qui distingue ces différents moments de ce qu’on appelle une scène ?
Dans la scène, il y a l’idée d’une action montrée au présent, même lorsqu’il s’agit d’un flash-back. Une scène peut par exemple être un affrontement physique ou psychologique entre deux personnes. Dans "Eternité", il n’y a pas de scènes développées et traitées à proprement parler. Le film est construit autour de deux notions fondamentales : la naissance et la mort. Une forme de comptabilité des âmes. Et autour de ces notions, se développent, dans les codes et les conventions de l’époque décrite, les thèmes de l’amour, de la conjugalité, de l’amitié. Et l’ensemble est débarrassé de tout détail pour permettre l’écoulement inexorable du temps. Ce temps qui ETERNITE de Tran Anh Hungpasse, mêlant le présent et le passé, provoque des collisions d’idées et de sentiments et permet une lecture à la fois profonde et poétique du récit par l’immédiateté du passage d’une image à l’autre. Ainsi, les fiançailles de Mathilde et Henri n’ont pas eu lieu au moment de leurs fiançailles mais pendant leur enfance qu’on voit sur l’image qui précède les fiançailles, au moment où, enfants, ils jouent à la bicyclette imaginaire et Mathilde souffle au visage d’Henri. De même, leur mariage n’a pas eu lieu quand ils sont devant le prêtre, mais dans la tête de Mathilde, au moment de la longue promenade de leur voyage de noce où Mathilde formule les doutes et les espérances de la vie conjugale. Gabrielle et Charles ne sont mariés que le lendemain de leur nuit de noce non consommée quand Charles, dans un monologue, exprime la forme du lien qui le lie à Gabrielle. Tout en suivant les conventions de leur époque, les personnages trouvent dans leur intimité un espace où ils parviennent à donner un sens profond et personnel aux rituels sociaux. La force et l’évidence de l’amitié qui lient le quatuor sont telles que Henri et Gabrielle parviennent à braver les conventions de leur époque pour s’unir et réunir leurs familles sous le même toit.

ETERNITE de Tran Anh HungComment avez-vous choisi vos acteurs ?
Simplement ! J’ai une idée de ce que sont les personnages et quand je rencontre les acteurs et les actrices, s’ils correspondent à cette idée, ce sont les bonnes personnes. Il y avait une harmonie merveilleuse sur le plateau alors même que le tournage était très déstabilisant pour les comédiens car ils ne pouvaient pas s’appuyer sur des scènes pour faire vivre leur personnage, étant donné que, par sa nature, le film n’avait pas de scènes ! La présence et l’humanité qui se dégagent des comédiens sont essentielles pour le film. Nous avons eu une grande réunion avant le tournage. En échange de la confiance qu’ils m’ont accordé, je n’ai eu qu’une promesse à leur offrir : ce qu’ils feront sur le plateau aura une expressivité qui nous débordera tous une fois que ce bric-à-brac trouvera de l’ordre dans l’écriture cinématographique du film. J’espère que je n’ai pas failli à ma promesse. L’engagement d’Audrey Tautou, de Mélanie Laurent et de Bérénice Bejo, leur persévérance à rester sur le projet malgré les vicissitudes du financement ont permis au film de se faire. Inutile de s’étendre sur le plaisir de pouvoir travailler ensemble après avoir enduré, en se soutenant, les difficultés qui ont précédé le tournage !
(extrait dossier de presse)

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc),  Franconville - Montmorency - Taverny. Pas de séance programmée à Ermont et Eaubonne. 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.
Le cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien est en travux de rénovation.

 

SETERNITE de Tran Anh Hungortie de la semaine : "Eternité" de Tran Anh-Hung

L'histoire
Quand Valentine se marie à 20 ans avec Jules, nous sommes à la fin du 19ème siècle. À la fin du siècle suivant, une jeune parisienne, l’arrière-petite-fille de Valentine, court sur un pont et termine sa course dans les bras de l’homme qu’elle aime. Entre ces deux moments, des hommes et des femmes se rencontrent, s’aiment, s’étreignent durant un siècle, accomplissant ainsi les destinées amoureuses et établissant une généalogie… Une éternité…
Un film de Tran Anh-Hung Mélanie Laurent, Audrey Tautou, Bérénice Béjo, Jérémie Rénier, Pierre Deladonchamps, Irène Jacob, Valérie Stroh, Arieh Worthalter…

>> Bande annonce du film.

 

Bonus : Propos de Tran Anh Hung, réalisateur du film.

"Eternité" est votre film le plus français : une saga familiale qui nous plonge dans le tourbillon de la vie d’une famille, le long d’un siècle. On peut être surpris par cette thématique. Qu’est-ce qui a déterminé votre choix ?
ETERNITE de Tran Anh HungJe suis né au Viêt Nam en 1962, et suis arrivé en France en 1975 avec seulement mes parents et mon frère. Les autres membres de ma famille ont été éparpillés par la guerre. Lorsque j’ai lu "L’Élégance des veuves", d’Alice Ferney, dont mon film propose une adaptation, j’ai été bouleversé. Bouleversé par cette histoire de famille nombreuse, de filiation et de généalogie, moi qui me suis senti sans enracinement solide parce que je n’ai connu en tout et pour tout que 3 personnes en guise de famille. C’est en cela que le sujet du livre me touche intimement. Quand je vois une famille nombreuse, j’éprouve un sentiment de solidité, de pérennité qui m’émerveille.

Être touché par un sujet : est-ce ce qui enclenche un film ?
Non, une histoire, une thématique ne sont jamais suffisantes. Il faut qu’elles m’apportent la possibilité d’une écriture cinématographique intéressante, inédite dans mon parcours.
Le livre d’Alice Ferney était porteur d’une aventure formelle excitante. J’ai compris que cette histoire quasi sans dialogues qui progresse de façon fluide, comme un cours d’eau, allait me permettre de tenter un film très singulier. Évidemment le but de toute proposition de film est de parvenir à créer une profonde émotion chez le ETERNITE de Tran Anh Hungspectateur. Quand j’ai fermé le roman, j’étais très ému et j’ai appelé Christophe Rossignon, mon producteur depuis mon premier film. J’étais comme en apesanteur. Je sentais qu’un film différent et profondément émouvant pouvait naître de ce livre. C’est extraordinaire de s’apercevoir qu’on tient un sujet qui va nous permettre d’aller au-delà de la psychologie, au-delà des échanges entre les êtres, au-delà des conflits entre les individus, pour parvenir à un sentiment poignant de l’existence.

Ce sentiment s’éprouve tout le long du film. Comment filme-t-on ce qui ne se voit pas ?

En faisant le deuil de la notion de la scène. Il n’y a quasiment pas de scènes dans le film, mais seulement des situations esquissées qui passent, qui s’écoulent, entrainées inexorablement par le temps. Pour un cinéaste, c’est un très grand risque que celui pris pour ce film parce que, durant le tournage, je n’ai jamais pu m’appuyer sur la garantie, à la fin de la journée, d’une bonne scène qu’on aura mise en boîte. À proprement parler : ce qui a été mis en boîte n’était que de courtes situations esquissées sans queue ni tête. C’est seulement en prenant ce risque extrême que je pouvais espérer restituer au spectateur l’émotion que j’ai reçue en lisant le livre, une émotion très particulière. Le film se devait d’être comme un seul mouvement musical et ce mouvement dure cent ans.

Pourriez-vous expliciter ce que vous appelez le deuil de la scène ? Car le film est bien constitué de moments… Qu’est-ce qui distingue ces différents moments de ce qu’on appelle une scène ?
Dans la scène, il y a l’idée d’une action montrée au présent, même lorsqu’il s’agit d’un flash-back. Une scène peut par exemple être un affrontement physique ou psychologique entre deux personnes. Dans "Eternité", il n’y a pas de scènes développées et traitées à proprement parler. Le film est construit autour de deux notions fondamentales : la naissance et la mort. Une forme de comptabilité des âmes. Et autour de ces notions, se développent, dans les codes et les conventions de l’époque décrite, les thèmes de l’amour, de la conjugalité, de l’amitié. Et l’ensemble est débarrassé de tout détail pour permettre l’écoulement inexorable du temps. Ce temps qui ETERNITE de Tran Anh Hungpasse, mêlant le présent et le passé, provoque des collisions d’idées et de sentiments et permet une lecture à la fois profonde et poétique du récit par l’immédiateté du passage d’une image à l’autre. Ainsi, les fiançailles de Mathilde et Henri n’ont pas eu lieu au moment de leurs fiançailles mais pendant leur enfance qu’on voit sur l’image qui précède les fiançailles, au moment où, enfants, ils jouent à la bicyclette imaginaire et Mathilde souffle au visage d’Henri. De même, leur mariage n’a pas eu lieu quand ils sont devant le prêtre, mais dans la tête de Mathilde, au moment de la longue promenade de leur voyage de noce où Mathilde formule les doutes et les espérances de la vie conjugale. Gabrielle et Charles ne sont mariés que le lendemain de leur nuit de noce non consommée quand Charles, dans un monologue, exprime la forme du lien qui le lie à Gabrielle. Tout en suivant les conventions de leur époque, les personnages trouvent dans leur intimité un espace où ils parviennent à donner un sens profond et personnel aux rituels sociaux. La force et l’évidence de l’amitié qui lient le quatuor sont telles que Henri et Gabrielle parviennent à braver les conventions de leur époque pour s’unir et réunir leurs familles sous le même toit.

ETERNITE de Tran Anh HungComment avez-vous choisi vos acteurs ?
Simplement ! J’ai une idée de ce que sont les personnages et quand je rencontre les acteurs et les actrices, s’ils correspondent à cette idée, ce sont les bonnes personnes. Il y avait une harmonie merveilleuse sur le plateau alors même que le tournage était très déstabilisant pour les comédiens car ils ne pouvaient pas s’appuyer sur des scènes pour faire vivre leur personnage, étant donné que, par sa nature, le film n’avait pas de scènes ! La présence et l’humanité qui se dégagent des comédiens sont essentielles pour le film. Nous avons eu une grande réunion avant le tournage. En échange de la confiance qu’ils m’ont accordé, je n’ai eu qu’une promesse à leur offrir : ce qu’ils feront sur le plateau aura une expressivité qui nous débordera tous une fois que ce bric-à-brac trouvera de l’ordre dans l’écriture cinématographique du film. J’espère que je n’ai pas failli à ma promesse. L’engagement d’Audrey Tautou, de Mélanie Laurent et de Bérénice Bejo, leur persévérance à rester sur le projet malgré les vicissitudes du financement ont permis au film de se faire. Inutile de s’étendre sur le plaisir de pouvoir travailler ensemble après avoir enduré, en se soutenant, les difficultés qui ont précédé le tournage !
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