Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : "Et les mistrals gagnants" d'Anne-Dauphine Julliand.
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "Et les mistrals gagnants" d'Anne-Dauphine Julliand.

Publié le : 01-02-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.

 

ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine JulliandSortie de la semaine (1er février 2016) : "Et les mistrals gagnants" d'Anne-Dauphine Julliand

L'histoire
Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils vivent dans l’instant. Avec humour et surtout l’énergie optimiste de l’enfance, ils nous prennent par la main, nous entraînent dans leur monde et nous font partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves, leur maladie.
Un film à hauteur d’enfant, sur la vie tout simplement.
Un film d'Anne-Dauphine Julliand avec Ambre, Camille, Imad, Charles et Tugdual.

>> Bande annonce du documentaire

 

Bonus : propos d'Anne-Dauphine Julliand, réalisatrice du film

On peut imaginer que ce n’est pas un film dans lequel on s’aventure par hasard…
Cela vient d’une expérience personnelle. C’est la vie qui nous amène sur des chemins inattendus. J’ai eu une petite fille qui a été très malade et est décédée de cette maladie. Une épreuve que personne n’a envie de vivre.
MET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine Julliandoi la première. Et pourtant, à travers son parcours et sa manière de vivre sa vie, j’ai découvert une autre façon de vivre la mienne. J’ai un peu redécouvert mon âme d’enfant et réappris à me soucier seulement de ce qui se passe dans l’instant.
Cela m’a beaucoup aidée à traverser ce deuil. Et à vivre simplement. J’ai d’abord écrit un livre sur ce que j’avais traversé : "Deux petits pas sur le sable mouillé". J’ai vraiment constaté que ce que j’avais vécu était le propre de l’enfance.
Ma fille n’avait rien d’extraordinaire, elle était juste une enfant face à une situation difficile, qui avait appris à la gérer, et cela ne l’avait pas empêchée d’aimer la vie. Je me suis dit alors qu’il fallait le montrer autrement. Et surtout laisser la parole aux enfants. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un documentaire qui était pour moi le seul moyen de leur rendre la parole.

C’est un film dont la préparation a pris du temps ?
Bien sûr. Je voulais prendre mon temps. Rencontrer les enfants l’un après l’autre. On ne fait évidemment pas un casting.
Je me suis appuyée sur des réseaux de confiance tissés auprès de personnels soignants et psychosociaux. Mon projet faisait souvent écho avec tel ou tel enfant qu’ils avaient soigné ou accompagné. Ils contactaient alors les familles et leur présentaient le film. Une fois que les parents avaient accepté de me contacter, je rencontrais les enfants. Nous avons tourné chaque histoire l’une après l’autre pour que l’équilibre se fasse. Un équilibre sur des personnalités différentes, des situations sociales, géographiques, médicales personnelles différentes pour que l’on puisse avoir quelque chose de plus vaste possible.

ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine JulliandComment avez-vous réussi à convaincre un producteur à s’embarquer à vos côtés ?
En lui permettant de faire un film sur la vie. Car il s’agit bien d’un film sur la vie ! La vie vue à travers le regard d’enfants.
J’aurais pu faire un film similaire avec des enfants en pleine santé car le sujet du film n’est pas leur pathologie. Mais c’est encore plus fort parce qu’ils sont confrontés à celle-ci. Lorsque le quotidien d’un adulte est bouleversé par une grande épreuve, tout vacille. Pas chez l’enfant. C’est la grande différence entre eux et nous.

Quelle a été l'implication du corps médical… ?
Nous les avons invités à nous faire confiance. Je crois que le personnel médical avait envie que ce film existe.
Je me souviens avoir rencontré une infirmière pédiatrique, donc confrontée quotidiennement à des maladies affectant gravement des enfants. Elle me disait qu’on lui demandait sans cesse comment elle tenait face à tant de douleur. Elle savait que chaque matin elle n’allait pas se confronter à la maladie mais bien au contraire à un courage, une force, une résilience. C’était tout cela qui la motivait. Je voulais que le film soit un écho de ce que vit au quotidien le personnel médical. C’est sans doute pour cela qu’ils nous ont accueillis aussi chaleureusement.
On voit aussi leur travail jour après jour. Les gestes qui rassérènent, leur impuissance parfois. Mais aussi les paroles qui rassurent.
ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine JulliandParce que c’est magnifique à regarder. Quand je vois les infirmières – car ce sont surtout des femmes – ou les institutrices s’adapter aux enfants, chacune à leur manière, je suis bluffée par tant de délicatesse. Elles ne sont pas le cœur du film, mais je voulais leur laisser cette place car elles en font partie. Leur attitude, leur regard sur l’enfant aide celui-ci à se positionner dans la vie et dans la société. Ils ont une place à part entière dans le film, sans jamais être au centre, car j’aime ne voir que leurs mains, leurs gestes dans le cadre. À un moment dans le film, l’un des enfants descend d’une table d’auscultation et on voit juste le médecin lui caresser le dos de la tête. Je crois que c’est un des plus beaux gestes du film et qui en dit beaucoup plus long que tout que ce que les adultes et les soignants auraient pu nous raconter. C’est un geste qui dit aussi la complicité, leur connaissance intime de l’enfant soigné… Je trouve que l’on ne montre pas assez cette humanité et j’avais envie d’en témoigner.
Il y a une chose qui frappe dans la parole de ces enfants, c’est leur lucidité. Leur manière de maîtriser un langage d’une grande précision…
C’est ce qui nous a troublé et amusé aussi. Ils emploient des mots comme neuroblastome que nous ne connaissons pas et nous avons beaucoup de chance que ces termes ne fassent pas partie de notre ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine Julliandvocabulaire. Eux si, mais ils les utilisent sans drame. Ils sont assez fiers de connaître des mots compliqués et en même temps, quand ils les citent, ils font des fautes de français de petits. Il y en a un qui à chaque fois qu’il veut employer ces mots se méprend, il parle de « concert » au lieu de cancer, de « tuneur » au lieu de tumeur. Comme une volonté de les mettre à distance de leur vie. Comme s’ils se disaient que cela fait partie de leur vie mais qu’ils n’en veulent pas.

Avez-vous l’intention de montrer le film aux enfants ?
Ils l’ont vu. Tous ensemble. Et ce fut sans doute pour moi la projection la plus stressante, la plus importante et la plus émouvante. Parce que c’est le public le plus exigeant ! Ce que je peux en dire, c’est qu’ils se sont vus et qu’ils se sont reconnus. Sans se focaliser pour autant sur les moments où ils étaient sur l’écran. On les sentait attentifs aux autres.
Et surtout ils ont reconnu ce qui les liait. Et je crois qu’ils étaient heureux d’avoir partagé tout cela ensemble.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.

 

ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine JulliandSortie de la semaine (1er février 2016) : "Et les mistrals gagnants" d'Anne-Dauphine Julliand

L'histoire
Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual ont entre six et neuf ans. Ils vivent dans l’instant. Avec humour et surtout l’énergie optimiste de l’enfance, ils nous prennent par la main, nous entraînent dans leur monde et nous font partager leurs jeux, leurs joies, leurs rires, leurs rêves, leur maladie.
Un film à hauteur d’enfant, sur la vie tout simplement.
Un film d'Anne-Dauphine Julliand avec Ambre, Camille, Imad, Charles et Tugdual.

>> Bande annonce du documentaire

 

Bonus : propos d'Anne-Dauphine Julliand, réalisatrice du film

On peut imaginer que ce n’est pas un film dans lequel on s’aventure par hasard…
Cela vient d’une expérience personnelle. C’est la vie qui nous amène sur des chemins inattendus. J’ai eu une petite fille qui a été très malade et est décédée de cette maladie. Une épreuve que personne n’a envie de vivre.
MET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine Julliandoi la première. Et pourtant, à travers son parcours et sa manière de vivre sa vie, j’ai découvert une autre façon de vivre la mienne. J’ai un peu redécouvert mon âme d’enfant et réappris à me soucier seulement de ce qui se passe dans l’instant.
Cela m’a beaucoup aidée à traverser ce deuil. Et à vivre simplement. J’ai d’abord écrit un livre sur ce que j’avais traversé : "Deux petits pas sur le sable mouillé". J’ai vraiment constaté que ce que j’avais vécu était le propre de l’enfance.
Ma fille n’avait rien d’extraordinaire, elle était juste une enfant face à une situation difficile, qui avait appris à la gérer, et cela ne l’avait pas empêchée d’aimer la vie. Je me suis dit alors qu’il fallait le montrer autrement. Et surtout laisser la parole aux enfants. C’est ainsi qu’est née l’idée d’un documentaire qui était pour moi le seul moyen de leur rendre la parole.

C’est un film dont la préparation a pris du temps ?
Bien sûr. Je voulais prendre mon temps. Rencontrer les enfants l’un après l’autre. On ne fait évidemment pas un casting.
Je me suis appuyée sur des réseaux de confiance tissés auprès de personnels soignants et psychosociaux. Mon projet faisait souvent écho avec tel ou tel enfant qu’ils avaient soigné ou accompagné. Ils contactaient alors les familles et leur présentaient le film. Une fois que les parents avaient accepté de me contacter, je rencontrais les enfants. Nous avons tourné chaque histoire l’une après l’autre pour que l’équilibre se fasse. Un équilibre sur des personnalités différentes, des situations sociales, géographiques, médicales personnelles différentes pour que l’on puisse avoir quelque chose de plus vaste possible.

ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine JulliandComment avez-vous réussi à convaincre un producteur à s’embarquer à vos côtés ?
En lui permettant de faire un film sur la vie. Car il s’agit bien d’un film sur la vie ! La vie vue à travers le regard d’enfants.
J’aurais pu faire un film similaire avec des enfants en pleine santé car le sujet du film n’est pas leur pathologie. Mais c’est encore plus fort parce qu’ils sont confrontés à celle-ci. Lorsque le quotidien d’un adulte est bouleversé par une grande épreuve, tout vacille. Pas chez l’enfant. C’est la grande différence entre eux et nous.

Quelle a été l'implication du corps médical… ?
Nous les avons invités à nous faire confiance. Je crois que le personnel médical avait envie que ce film existe.
Je me souviens avoir rencontré une infirmière pédiatrique, donc confrontée quotidiennement à des maladies affectant gravement des enfants. Elle me disait qu’on lui demandait sans cesse comment elle tenait face à tant de douleur. Elle savait que chaque matin elle n’allait pas se confronter à la maladie mais bien au contraire à un courage, une force, une résilience. C’était tout cela qui la motivait. Je voulais que le film soit un écho de ce que vit au quotidien le personnel médical. C’est sans doute pour cela qu’ils nous ont accueillis aussi chaleureusement.
On voit aussi leur travail jour après jour. Les gestes qui rassérènent, leur impuissance parfois. Mais aussi les paroles qui rassurent.
ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine JulliandParce que c’est magnifique à regarder. Quand je vois les infirmières – car ce sont surtout des femmes – ou les institutrices s’adapter aux enfants, chacune à leur manière, je suis bluffée par tant de délicatesse. Elles ne sont pas le cœur du film, mais je voulais leur laisser cette place car elles en font partie. Leur attitude, leur regard sur l’enfant aide celui-ci à se positionner dans la vie et dans la société. Ils ont une place à part entière dans le film, sans jamais être au centre, car j’aime ne voir que leurs mains, leurs gestes dans le cadre. À un moment dans le film, l’un des enfants descend d’une table d’auscultation et on voit juste le médecin lui caresser le dos de la tête. Je crois que c’est un des plus beaux gestes du film et qui en dit beaucoup plus long que tout que ce que les adultes et les soignants auraient pu nous raconter. C’est un geste qui dit aussi la complicité, leur connaissance intime de l’enfant soigné… Je trouve que l’on ne montre pas assez cette humanité et j’avais envie d’en témoigner.
Il y a une chose qui frappe dans la parole de ces enfants, c’est leur lucidité. Leur manière de maîtriser un langage d’une grande précision…
C’est ce qui nous a troublé et amusé aussi. Ils emploient des mots comme neuroblastome que nous ne connaissons pas et nous avons beaucoup de chance que ces termes ne fassent pas partie de notre ET LES MISTRALS GAGNANTS de Anne-Dauphine Julliandvocabulaire. Eux si, mais ils les utilisent sans drame. Ils sont assez fiers de connaître des mots compliqués et en même temps, quand ils les citent, ils font des fautes de français de petits. Il y en a un qui à chaque fois qu’il veut employer ces mots se méprend, il parle de « concert » au lieu de cancer, de « tuneur » au lieu de tumeur. Comme une volonté de les mettre à distance de leur vie. Comme s’ils se disaient que cela fait partie de leur vie mais qu’ils n’en veulent pas.

Avez-vous l’intention de montrer le film aux enfants ?
Ils l’ont vu. Tous ensemble. Et ce fut sans doute pour moi la projection la plus stressante, la plus importante et la plus émouvante. Parce que c’est le public le plus exigeant ! Ce que je peux en dire, c’est qu’ils se sont vus et qu’ils se sont reconnus. Sans se focaliser pour autant sur les moments où ils étaient sur l’écran. On les sentait attentifs aux autres.
Et surtout ils ont reconnu ce qui les liait. Et je crois qu’ils étaient heureux d’avoir partagé tout cela ensemble.
(extrait dossier de presse)

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28