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Mercredi cinéma : "Encore heureux" de Benoit Graffrin avec Sandrine Kiberlain et Edouard Baer.

Publié le : 27-01-2016

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinZoom nouveauté : "Encore heureux" de Benoit Graffrin

L'histoire
D’accord, Marie est un peu fatiguée de l’insouciance de son mari Sam, cadre sup au chômage depuis 2 ans. D’accord, elle est très tentée de se laisser séduire par ce bel inconnu qui lui fait la cour.
D’accord, il y a aussi le concours de piano de sa fille... Si cet équilibre dingue et léger tient à peu près debout, un événement inattendu jette toute la famille sur un chemin encore plus fou.
Un film de Benoit Graffin avec Sandrine Kiberlain, Edouard Baer, Carla Besnaïnou, Mathieu Torloting, Guilaine Londez, Anna Gaylor

 

Bonus : propos de Benoit Graffin, réalisateur du film

Quel a été le déclic qui vous a poussé à vouloir mettre en scène "Encore heureux" ?
Au départ, il y a d’abord le scénario merveilleux de Mika Tard et Déborah Saïag, dont le sujet m’a enchanté. Et puis, l’apport de Nicolas Bedos a été précieux, inestimable, quant à sa liberté de ton. ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinEnsuite, seul, à chaque version, innombrable, je réalise à quel point je tiens à ce projet. A quel point il devient totalement mien. J’adore écrire des scénarii, j’en ai écrit principalement avec Pierre Salvadori ("Après vous", "Hors de prix", ou encore "De vrais mensonges"). Alors c’est bien aussi à un moment de les tourner, d’aller au bout du chemin. Cela permet de maîtriser ce que devient votre histoire mais aussi ce qu’en font les acteurs ou le montage. C’est mon amour des comédiens qui m’a poussé à mettre en scène. J’avais très envie de voir sur un plateau comment ils s’approprieraient les mots, les situations... Pour moi, ce film part de l’idée qu’une famille peut être romanesque, un espace de folie qui n’est pas forcément la norme, et encore moins un refuge. Une famille, c’est une mini-république : on peut y croiser des fous, des tyrans ! J’aimais l’idée que le danger était à l’intérieur. Pour le ton, j’avais en tête des modèles comme "After hours" de Martin Scorsese où beaucoup de choses se passent en relativement peu de temps, sur le mode de la comédie, en nous réservant des coups de théâtre, des surprises. Dans "Encore heureux", tout se déroule pendant un week-end au moment de Noël, durant lequel parvient à s’exprimer la complexité, l’étrangeté et, j’espère, l’humanité de cette famille. On part sur un couple sur le point de se séparer mais qui va finalement se retrouver grâce aux emmerdes !

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinC’est un thème qui vous touche au point d’en faire un film, j’imagine donc que vous le connaissez bien ?
C’est vrai : le personnage de Sandrine (Marie), ressemble beaucoup à ma propre femme, Pauline Duhault, qui a produit le film ! Elle en a le franc parler, l’énergie, la folie, et évidemment pour moi, la beauté... Quant à moi, j’ai sans doute des points communs avec Sam, le personnage d’Edouard Baer... J’ai tourné pas mal de plans dans lesquels il lit des bouquins sous sa tente et moi aussi je peux disparaître dans la lecture. Je suis capable de me perdre 3 semaines durant dans un vieux bouquin d’histoire grecque et de mettre le monde en sommeil ! Au-delà de ce détail, je voulais dresser le portrait, admiratif, enthousiaste, d’une femme d’aujourd’hui. Je les trouve tellement multicartes, capables d’être des mères, des amantes mais aussi en demande d’attention, de fantaisie, de folie. Marie veut que Sam revienne dans la réalité de leur vie, même si elle n’a pas envie qu’il se normalise.
D’ailleurs, si au début du film elle est assez dure avec lui, plus le récit avance et plus elle se remet à l’aimer. Cela me touchait beaucoup : lui est convaincu de cet amour, certain qu’elle ne le quittera jamais quoi qu’il arrive, même si elle est à un moment sur le point de partir avec un autre homme.

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinQuand on regarde de près les thèmes d’"Encore heureux", il y a en point de départ celui du déclassement social et de la débrouille en méthode de survie.
On constate que beaucoup de gens peuvent très vite décrocher. Chaque jour ou presque, on allume la télé pour apprendre que 2500 personnes ont été licenciées d’un coup. Mais ces gens doivent continuer à vivre. Sam perd son travail et en une courte scène, on le retrouve deux ans plus tard dans un espace vital qui s’est considérablement réduit. Il s’est replié sous cette tente, construite pour son fils, et toute la famille vit maintenant dans un studio au lieu d’une grande maison. C’est une situation qui peut arriver à tout le monde. Que faire quand on a tout perdu ? N’a-t-on pas le droit de voler une pomme ? Quand Sam, Marie et les enfants décident de voler à sa mort une vieille voisine très riche mais pas du tout sympathique et sans héritiers, on est avec eux ! Pourquoi n’y auraient-ils pas droit ? Ça ne fait de mal à personne, il n’y a pas de victime : cet argent ira dans les poches de l’Etat... Fondamentalement il y a quelque chose de légitime dans le vol ! Et de fou dans la propriété ! Ce film, c’est une plaidoirie, peut-être un peu dingue, et explosive, mais qui ne cesse jamais d’aimer tout en moquant ceux qu’elle défend. Mais je vous rassure : ma réflexion politique et l’aspect révolutionnaire du film s’arrêtent à ça !

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinSauf que cette idée percute un autre thème d’"Encore heureux" que fait-on de la moralité dans une telle situation ?
La notion de moralité passe par le regard des enfants sur les agissements de leurs parents. Sam et Marie ont cessé de se poser la question, ils appliquent la règle du « pourquoi pas nous » mais de temps en temps, la réaction de leurs enfants les interpelle. Ils se demandent ce qu’ils sont en train de leur transmettre, s’ils ne les transforment pas en gangsters. Est-ce bien normal de voler dans les magasins en utilisant une combine un peu compliquée ? Est-ce normal de braquer le magot d’une vieille dame puisqu’elle est morte ? Les enfants d’ailleurs finissent par leur promettre qu’ils ne feront rien comme eux. Il est vrai que Marie à un moment se laisse enivrer par la possibilité de devenir riche. Elle dit : « quitte à faire n’importe quoi, autant le faire tous ensemble », ça résume bien la philosophie du film.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinZoom nouveauté : "Encore heureux" de Benoit Graffrin

L'histoire
D’accord, Marie est un peu fatiguée de l’insouciance de son mari Sam, cadre sup au chômage depuis 2 ans. D’accord, elle est très tentée de se laisser séduire par ce bel inconnu qui lui fait la cour.
D’accord, il y a aussi le concours de piano de sa fille... Si cet équilibre dingue et léger tient à peu près debout, un événement inattendu jette toute la famille sur un chemin encore plus fou.
Un film de Benoit Graffin avec Sandrine Kiberlain, Edouard Baer, Carla Besnaïnou, Mathieu Torloting, Guilaine Londez, Anna Gaylor

 

Bonus : propos de Benoit Graffin, réalisateur du film

Quel a été le déclic qui vous a poussé à vouloir mettre en scène "Encore heureux" ?
Au départ, il y a d’abord le scénario merveilleux de Mika Tard et Déborah Saïag, dont le sujet m’a enchanté. Et puis, l’apport de Nicolas Bedos a été précieux, inestimable, quant à sa liberté de ton. ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinEnsuite, seul, à chaque version, innombrable, je réalise à quel point je tiens à ce projet. A quel point il devient totalement mien. J’adore écrire des scénarii, j’en ai écrit principalement avec Pierre Salvadori ("Après vous", "Hors de prix", ou encore "De vrais mensonges"). Alors c’est bien aussi à un moment de les tourner, d’aller au bout du chemin. Cela permet de maîtriser ce que devient votre histoire mais aussi ce qu’en font les acteurs ou le montage. C’est mon amour des comédiens qui m’a poussé à mettre en scène. J’avais très envie de voir sur un plateau comment ils s’approprieraient les mots, les situations... Pour moi, ce film part de l’idée qu’une famille peut être romanesque, un espace de folie qui n’est pas forcément la norme, et encore moins un refuge. Une famille, c’est une mini-république : on peut y croiser des fous, des tyrans ! J’aimais l’idée que le danger était à l’intérieur. Pour le ton, j’avais en tête des modèles comme "After hours" de Martin Scorsese où beaucoup de choses se passent en relativement peu de temps, sur le mode de la comédie, en nous réservant des coups de théâtre, des surprises. Dans "Encore heureux", tout se déroule pendant un week-end au moment de Noël, durant lequel parvient à s’exprimer la complexité, l’étrangeté et, j’espère, l’humanité de cette famille. On part sur un couple sur le point de se séparer mais qui va finalement se retrouver grâce aux emmerdes !

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinC’est un thème qui vous touche au point d’en faire un film, j’imagine donc que vous le connaissez bien ?
C’est vrai : le personnage de Sandrine (Marie), ressemble beaucoup à ma propre femme, Pauline Duhault, qui a produit le film ! Elle en a le franc parler, l’énergie, la folie, et évidemment pour moi, la beauté... Quant à moi, j’ai sans doute des points communs avec Sam, le personnage d’Edouard Baer... J’ai tourné pas mal de plans dans lesquels il lit des bouquins sous sa tente et moi aussi je peux disparaître dans la lecture. Je suis capable de me perdre 3 semaines durant dans un vieux bouquin d’histoire grecque et de mettre le monde en sommeil ! Au-delà de ce détail, je voulais dresser le portrait, admiratif, enthousiaste, d’une femme d’aujourd’hui. Je les trouve tellement multicartes, capables d’être des mères, des amantes mais aussi en demande d’attention, de fantaisie, de folie. Marie veut que Sam revienne dans la réalité de leur vie, même si elle n’a pas envie qu’il se normalise.
D’ailleurs, si au début du film elle est assez dure avec lui, plus le récit avance et plus elle se remet à l’aimer. Cela me touchait beaucoup : lui est convaincu de cet amour, certain qu’elle ne le quittera jamais quoi qu’il arrive, même si elle est à un moment sur le point de partir avec un autre homme.

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinQuand on regarde de près les thèmes d’"Encore heureux", il y a en point de départ celui du déclassement social et de la débrouille en méthode de survie.
On constate que beaucoup de gens peuvent très vite décrocher. Chaque jour ou presque, on allume la télé pour apprendre que 2500 personnes ont été licenciées d’un coup. Mais ces gens doivent continuer à vivre. Sam perd son travail et en une courte scène, on le retrouve deux ans plus tard dans un espace vital qui s’est considérablement réduit. Il s’est replié sous cette tente, construite pour son fils, et toute la famille vit maintenant dans un studio au lieu d’une grande maison. C’est une situation qui peut arriver à tout le monde. Que faire quand on a tout perdu ? N’a-t-on pas le droit de voler une pomme ? Quand Sam, Marie et les enfants décident de voler à sa mort une vieille voisine très riche mais pas du tout sympathique et sans héritiers, on est avec eux ! Pourquoi n’y auraient-ils pas droit ? Ça ne fait de mal à personne, il n’y a pas de victime : cet argent ira dans les poches de l’Etat... Fondamentalement il y a quelque chose de légitime dans le vol ! Et de fou dans la propriété ! Ce film, c’est une plaidoirie, peut-être un peu dingue, et explosive, mais qui ne cesse jamais d’aimer tout en moquant ceux qu’elle défend. Mais je vous rassure : ma réflexion politique et l’aspect révolutionnaire du film s’arrêtent à ça !

ENCORE HEUREUX  de Benoit GraffinSauf que cette idée percute un autre thème d’"Encore heureux" que fait-on de la moralité dans une telle situation ?
La notion de moralité passe par le regard des enfants sur les agissements de leurs parents. Sam et Marie ont cessé de se poser la question, ils appliquent la règle du « pourquoi pas nous » mais de temps en temps, la réaction de leurs enfants les interpelle. Ils se demandent ce qu’ils sont en train de leur transmettre, s’ils ne les transforment pas en gangsters. Est-ce bien normal de voler dans les magasins en utilisant une combine un peu compliquée ? Est-ce normal de braquer le magot d’une vieille dame puisqu’elle est morte ? Les enfants d’ailleurs finissent par leur promettre qu’ils ne feront rien comme eux. Il est vrai que Marie à un moment se laisse enivrer par la possibilité de devenir riche. Elle dit : « quitte à faire n’importe quoi, autant le faire tous ensemble », ça résume bien la philosophie du film.
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