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Mercredi cinéma : "De toutes nos forces" de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy et Fabien Héraud.

Publié le : 26-03-2014

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

DE TOUTES NOS FORCES de Nils TavernierZoom nouveauté : "De toutes nos forces" de Nils Tavernier.

L'histoire
Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves là sont difficilement réalisables.
Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon «Ironman» de Nice : une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.
Un film de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud.

 

Bonus : propos de Nils Tavernier, réalisateur du film

Comment est né ce projet ?
Cela fait vingt ans que je m’intéresse aux enfants et à la maladie, et je venais de passer deux ans à l’hôpital Necker, au service de neurologie, pour les besoins d’un documentaire. J’ai été touché par certains de ces mômes différents des autres. J’avais constaté que dans certaines pathologies lourdes, les enfants pouvaient rayonner d’une énergie de vie incroyable qu’ils transmettaient autour d’eux, à leur famille et aussi à moi. Du coup, je voulais raconter une histoire qui parlait de cela, avec des personnages ni extraordinaires, ni banals, mais des individus qu’on pourrait tous être et qui vont se révéler exceptionnels grâce à l’enfant.
Je voulais faire un film dont le protagoniste est certes handicapé, mais dont on oublie rapidement la pathologie : on le regarde et on constate sa différence, mais dès qu’on l’accepte dans sa différence, avec l’énergie qu’il vous renvoie, on ne voit plus le handicap. Je trouve ça magnifique.

Le film s’inspire-t-il de vos rapports avec votre père ?
Non, en fait, je me suis davantage nourri de mes rapports avec mon fils pour qui j’ai un amour immense et avec qui j’ai pratiqué beaucoup de sport. Par exemple, pour la scène où Julien est poussé par son père sur son vélo, je me suis souvenu que j’avais fait de la moto avec mon fils quand il avait 5 ans : je revois son sourire dans le rétroviseur, et c’est un souvenir qui a donné lieu à une séquence dans le film !

Ce qui frappe, c’est qu’il s’agit d’un récit d’apprentissage pour Julien, et aussi pour ses proches…
Dans beaucoup de familles qui affrontent le handicap, j’ai vu l’énergie du changement propulsée par l’enfant. Mais ce n’est pas systématique, certains enfants sont dans un état de tristesse permanent à cause de leur état, mais l’histoire de la famille du film, c’est avant tout celle d’un môme qui révèle à ses parents qui ils sont profondément. Grâce à lui, les parents changent les à priori qu’ils ont sur eux-mêmes, et du coup, se dépassent et se rencontrent sur ce qu’ils ont de plus beau. Je trouve magnifique qu’un jeune de 18 ans puisse changer radicalement le parcours de son père : la cDE TOUTES NOS FORCES de Nils Tavernieronstruction psychique de ce dernier – la fuite et le rejet – s’infléchit sous l’influence de son enfant. Et Dieu sait que c’est difficile d’évoluer quand on s’est construit en tant qu’adulte avec des préjugés ! C’est ce qui arrive au père dans mon film lorsqu’il arrive à se dire : «ma femme n’est pas exactement celle que je pensais être et mon fils ne correspond pas tout à fait à la représentation que j’en avais».

C’est avant tout un film solaire et tourné vers la vie…
Au début du film, on est dans une famille paralysée, entre une mère qui surinvestit son fils, ce qui est fréquent quand on a un enfant différent, et un père trop souvent absent. Très vite, cette structure se débloque : les personnages reprennent goût à la vie avec l’objectif de cette course. Finalement, le moment de tension est assez court et effectivement j’ai voulu le film tout à la fois émouvant et surtout plein d’espoir.

On sent une violence contenue chez le personnage du père. Comment s’est-il construit ?
Au début du film, je voulais qu’il soit dans un étau : il est rentré chez lui à contrecoeur parce qu’il est au chômage, il n’a pas envie de passer du temps avec son fils, et son couple – tout comme lui – est au bord de l’explosion. Je me retrouve un peu en lui : il m’arrive d’accumuler une violence contenue qui peut surgir brutalement. Peu à peu, il s’ouvre à sa propre poésie et à sa propre tendresse avec une pudeur infinie. Pour moi, le parcours de Gamblin est celui d’un héros des temps modernes : c’est ce qui donne son ampleur romanesque au film.

Le film parle aussi de l’équilibre délicat à trouver entre la trop longue absence du père et la présence parfois étouffante de la mère.
On est d’abord en présence d’une maman qui surinvestit son fils et d’un père qui a fui, puis leur position de parents va s’inverser. C’est difficile pour la mère d’accepter que le père prenne de la place dans la vie de son fils car, en même temps, elle en perd. Elle voit son enfant s’émanciper et participer à un projet avec son père, ce qui bouscule son autorité. Tout en étant heureuse pour lui, elle se sent un peu dépossédée et mise à l’écart. C’est d’ailleurs le cas de beaucoup de mères, y compris dans des familles qui n’affrontent pas le handicap.

DE TOUTES NOS FORCES de Nils TavernierLa mère a-t-elle le sentiment de s’être sacrifiée pour son fils ?
Dans les familles que j’ai rencontrées, beaucoup de mères, dont les enfants ne sont pas autonomes, n’ont pas un instant à elles. Parfois, elles subissent un sentiment de sacrifice, notamment quand l’enfant quitte le domicile familial et s’émancipe : l’espace temps de la mère qui était ultra-rempli jusque-là, que devient-il ? Comment faire face à ce vide ? Dans le film, le fait que la mère accepte de perdre l’autorité sur son fils et qu’elle le voit s’éclater avec son père, alors qu’elle a fait le «sale boulot» pendant 17 ans, me touche beaucoup. Au départ, c’est injuste pour elle, mais progressivement, elle va changer de point de vue et se laisser émouvoir par ces retrouvailles entre père et fils. En le voyant s’épanouir, elle va retomber amoureuse de son mari et participer à la course avec les deux hommes de sa vie. En un sens, elle entre de nouveau dans leur histoire.

Pourquoi avez-vous choisi de situer l’histoire à la montagne ?

J’avais envie de montrer l’enfermement mental de personnages dans un espace ultra ouvert, et le paysage alpin s’y prêtait formidablement. Pour moi, la maison incarne une sorte de prison où l’on étouffe : je l’ai filmée en plans fixes, avec peu de mouvements de caméra. Dès que les parents ou le fils ont besoin de se dire des choses importantes, ils sortent. Je trouvais intéressant de parler de solitude et de confinement dans un espace ouvert, apaisant et aride tout à la fois. Ce parti-pris m’a permis de choisir les décors en fonction de l’état d’esprit des personnages.

DE TOUTES NOS FORCES de Nils TavernierComment avez-vous eu l’idée de Jacques Gamblin et d’Alexandra Lamy pour les parents ?
Jacques avait le corps et l’âge du personnage. Il peut avoir une vraie dureté dans le visage, mais dès qu’il sourit, il s’illumine. Je trouve qu’il y a encore beaucoup d’enfance en lui : il a gardé intacts sa capacité à s’émerveiller et son plaisir de la découverte. C’est un acteur qui accepte d’être ému par ses partenaires, ce qui n’est pas si banal. Et j’avais besoin d’un père qui vit ça. J’avais trouvé Alexandra formidable dans "Les infidèles", dans une forme d’intimité et de sincérité extrême : alors qu’on a l’habitude de la voir pétillante, c’était la première fois, à ma connaissance, qu’on l’utilisait autant dans la retenue et dans la vérité. C’est ce qui m’a donné envie de lui proposer le rôle de la mère.

On a le sentiment que ces deux acteurs se sont totalement emparés de leurs personnages…
Lorsque j’ai proposé le projet à Jacques, je ne savais pas qu’il avait écrit un livre autour d’un père et de son fils réunis grâce au sport : c’était en fait la métaphore de sa relation à son propre père. De même, j’ignorais, en choisissant Alexandra, qu’elle suivait une famille avec un enfant différent depuis longtemps et qu’elle allait réaliser un documentaire pour Envoyé Spécial sur des enfants hospitalisés souffrant de pathologies lourdes et qu’elle était impliquée dans cette cause ! Comme si ces personnages étaient venus les trouver en tant qu’acteur et en tant que personne.

Comment avez-vous retenu Fabien Héraud pour le rôle de Julien ?
Avec cinq autres personnes, nous avons sillonné la France pendant près de cinq mois et visité 170 établissements pour trouver un jeune qui avait une différence clinique manifeste. J’avais demandé aux mômes de m’envoyer des images d’eux filmées : Fabien m’a fait parvenir un clip, qu’il avait réalisé avec une bande de copains, où on le voyait déconner avec son fauteuil ! Il avait un sourire désarmant. J’ai fait un essai filmé avec lui extrêmement simple et il dégageait une lumière évidente. Pour moi, Fabien, c’est un soleil. Ensuite, il fallait savoir s’il pouvait jouer des attitudes ou des sentiments qu’il n’éprouvait pas vis-à-vis de ses parents, car les infirmes moteurs cérébraux ont beaucoup plus de mal à feindre des émotions qu’ils ne ressentent DE TOUTES NOS FORCES de Nils Tavernierpas. Il a donc été coaché pendant quatre mois et on a beaucoup travaillé ensemble sa prononciation et son phrasé. Sur le tournage, Fabien est le seul qui ait fait l’unanimité : il a rallié tout le monde à lui, quel que soit l’âge ou le milieu social de ses partenaires ou des techniciens.

Quelles étaient vos priorités pour la mise en scène ?

Pour l’Ironman, je tenais à assumer la dimension « grand spectacle » de cette course, avec une mise en scène à effets et des plans cut, sans être démonstratif pour autant. On filmait un exploit en train de s’accomplir et je voulais donc un feu d’artifice ! En revanche, pour l’intérieur de la maison, je voulais une mise en scène beaucoup plus sobre : alors que le mouvement caractérise les personnages à l’extérieur de la maison, les plans intérieurs sont plus statiques.

Quel entraînement Jacques Gamblin a-t-il suivi ?
Jacques s’est énormément entraîné aux trois disciplines du triathlon. Du coup, il n’avait pas besoin de beaucoup de temps de récupération après les prises «sportives», ce qui m’a permis de tourner bien plus de plans que prévu. En revanche, Jacques n’a pas souhaité rencontrer de jeunes infirmes en milieu hospitalier parce qu’il souhaitait que le film dépasse la problématique du handicap. Il voulait avant tout jouer un père et travailler la relation avec Fabien, dont il se sentait responsable. Il fallait d’ailleurs que Fabien ait une confiance aveugle en lui pour tourner les scènes où ils sont tous les deux à vélo, lâchés à 55 km/h dans des virages de montagne !
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

DE TOUTES NOS FORCES de Nils TavernierZoom nouveauté : "De toutes nos forces" de Nils Tavernier.

L'histoire
Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves là sont difficilement réalisables.
Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon «Ironman» de Nice : une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.
Un film de Nils Tavernier avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud.

 

Bonus : propos de Nils Tavernier, réalisateur du film

Comment est né ce projet ?
Cela fait vingt ans que je m’intéresse aux enfants et à la maladie, et je venais de passer deux ans à l’hôpital Necker, au service de neurologie, pour les besoins d’un documentaire. J’ai été touché par certains de ces mômes différents des autres. J’avais constaté que dans certaines pathologies lourdes, les enfants pouvaient rayonner d’une énergie de vie incroyable qu’ils transmettaient autour d’eux, à leur famille et aussi à moi. Du coup, je voulais raconter une histoire qui parlait de cela, avec des personnages ni extraordinaires, ni banals, mais des individus qu’on pourrait tous être et qui vont se révéler exceptionnels grâce à l’enfant.
Je voulais faire un film dont le protagoniste est certes handicapé, mais dont on oublie rapidement la pathologie : on le regarde et on constate sa différence, mais dès qu’on l’accepte dans sa différence, avec l’énergie qu’il vous renvoie, on ne voit plus le handicap. Je trouve ça magnifique.

Le film s’inspire-t-il de vos rapports avec votre père ?
Non, en fait, je me suis davantage nourri de mes rapports avec mon fils pour qui j’ai un amour immense et avec qui j’ai pratiqué beaucoup de sport. Par exemple, pour la scène où Julien est poussé par son père sur son vélo, je me suis souvenu que j’avais fait de la moto avec mon fils quand il avait 5 ans : je revois son sourire dans le rétroviseur, et c’est un souvenir qui a donné lieu à une séquence dans le film !

Ce qui frappe, c’est qu’il s’agit d’un récit d’apprentissage pour Julien, et aussi pour ses proches…
Dans beaucoup de familles qui affrontent le handicap, j’ai vu l’énergie du changement propulsée par l’enfant. Mais ce n’est pas systématique, certains enfants sont dans un état de tristesse permanent à cause de leur état, mais l’histoire de la famille du film, c’est avant tout celle d’un môme qui révèle à ses parents qui ils sont profondément. Grâce à lui, les parents changent les à priori qu’ils ont sur eux-mêmes, et du coup, se dépassent et se rencontrent sur ce qu’ils ont de plus beau. Je trouve magnifique qu’un jeune de 18 ans puisse changer radicalement le parcours de son père : la cDE TOUTES NOS FORCES de Nils Tavernieronstruction psychique de ce dernier – la fuite et le rejet – s’infléchit sous l’influence de son enfant. Et Dieu sait que c’est difficile d’évoluer quand on s’est construit en tant qu’adulte avec des préjugés ! C’est ce qui arrive au père dans mon film lorsqu’il arrive à se dire : «ma femme n’est pas exactement celle que je pensais être et mon fils ne correspond pas tout à fait à la représentation que j’en avais».

C’est avant tout un film solaire et tourné vers la vie…
Au début du film, on est dans une famille paralysée, entre une mère qui surinvestit son fils, ce qui est fréquent quand on a un enfant différent, et un père trop souvent absent. Très vite, cette structure se débloque : les personnages reprennent goût à la vie avec l’objectif de cette course. Finalement, le moment de tension est assez court et effectivement j’ai voulu le film tout à la fois émouvant et surtout plein d’espoir.

On sent une violence contenue chez le personnage du père. Comment s’est-il construit ?
Au début du film, je voulais qu’il soit dans un étau : il est rentré chez lui à contrecoeur parce qu’il est au chômage, il n’a pas envie de passer du temps avec son fils, et son couple – tout comme lui – est au bord de l’explosion. Je me retrouve un peu en lui : il m’arrive d’accumuler une violence contenue qui peut surgir brutalement. Peu à peu, il s’ouvre à sa propre poésie et à sa propre tendresse avec une pudeur infinie. Pour moi, le parcours de Gamblin est celui d’un héros des temps modernes : c’est ce qui donne son ampleur romanesque au film.

Le film parle aussi de l’équilibre délicat à trouver entre la trop longue absence du père et la présence parfois étouffante de la mère.
On est d’abord en présence d’une maman qui surinvestit son fils et d’un père qui a fui, puis leur position de parents va s’inverser. C’est difficile pour la mère d’accepter que le père prenne de la place dans la vie de son fils car, en même temps, elle en perd. Elle voit son enfant s’émanciper et participer à un projet avec son père, ce qui bouscule son autorité. Tout en étant heureuse pour lui, elle se sent un peu dépossédée et mise à l’écart. C’est d’ailleurs le cas de beaucoup de mères, y compris dans des familles qui n’affrontent pas le handicap.

DE TOUTES NOS FORCES de Nils TavernierLa mère a-t-elle le sentiment de s’être sacrifiée pour son fils ?
Dans les familles que j’ai rencontrées, beaucoup de mères, dont les enfants ne sont pas autonomes, n’ont pas un instant à elles. Parfois, elles subissent un sentiment de sacrifice, notamment quand l’enfant quitte le domicile familial et s’émancipe : l’espace temps de la mère qui était ultra-rempli jusque-là, que devient-il ? Comment faire face à ce vide ? Dans le film, le fait que la mère accepte de perdre l’autorité sur son fils et qu’elle le voit s’éclater avec son père, alors qu’elle a fait le «sale boulot» pendant 17 ans, me touche beaucoup. Au départ, c’est injuste pour elle, mais progressivement, elle va changer de point de vue et se laisser émouvoir par ces retrouvailles entre père et fils. En le voyant s’épanouir, elle va retomber amoureuse de son mari et participer à la course avec les deux hommes de sa vie. En un sens, elle entre de nouveau dans leur histoire.

Pourquoi avez-vous choisi de situer l’histoire à la montagne ?

J’avais envie de montrer l’enfermement mental de personnages dans un espace ultra ouvert, et le paysage alpin s’y prêtait formidablement. Pour moi, la maison incarne une sorte de prison où l’on étouffe : je l’ai filmée en plans fixes, avec peu de mouvements de caméra. Dès que les parents ou le fils ont besoin de se dire des choses importantes, ils sortent. Je trouvais intéressant de parler de solitude et de confinement dans un espace ouvert, apaisant et aride tout à la fois. Ce parti-pris m’a permis de choisir les décors en fonction de l’état d’esprit des personnages.

DE TOUTES NOS FORCES de Nils TavernierComment avez-vous eu l’idée de Jacques Gamblin et d’Alexandra Lamy pour les parents ?
Jacques avait le corps et l’âge du personnage. Il peut avoir une vraie dureté dans le visage, mais dès qu’il sourit, il s’illumine. Je trouve qu’il y a encore beaucoup d’enfance en lui : il a gardé intacts sa capacité à s’émerveiller et son plaisir de la découverte. C’est un acteur qui accepte d’être ému par ses partenaires, ce qui n’est pas si banal. Et j’avais besoin d’un père qui vit ça. J’avais trouvé Alexandra formidable dans "Les infidèles", dans une forme d’intimité et de sincérité extrême : alors qu’on a l’habitude de la voir pétillante, c’était la première fois, à ma connaissance, qu’on l’utilisait autant dans la retenue et dans la vérité. C’est ce qui m’a donné envie de lui proposer le rôle de la mère.

On a le sentiment que ces deux acteurs se sont totalement emparés de leurs personnages…
Lorsque j’ai proposé le projet à Jacques, je ne savais pas qu’il avait écrit un livre autour d’un père et de son fils réunis grâce au sport : c’était en fait la métaphore de sa relation à son propre père. De même, j’ignorais, en choisissant Alexandra, qu’elle suivait une famille avec un enfant différent depuis longtemps et qu’elle allait réaliser un documentaire pour Envoyé Spécial sur des enfants hospitalisés souffrant de pathologies lourdes et qu’elle était impliquée dans cette cause ! Comme si ces personnages étaient venus les trouver en tant qu’acteur et en tant que personne.

Comment avez-vous retenu Fabien Héraud pour le rôle de Julien ?
Avec cinq autres personnes, nous avons sillonné la France pendant près de cinq mois et visité 170 établissements pour trouver un jeune qui avait une différence clinique manifeste. J’avais demandé aux mômes de m’envoyer des images d’eux filmées : Fabien m’a fait parvenir un clip, qu’il avait réalisé avec une bande de copains, où on le voyait déconner avec son fauteuil ! Il avait un sourire désarmant. J’ai fait un essai filmé avec lui extrêmement simple et il dégageait une lumière évidente. Pour moi, Fabien, c’est un soleil. Ensuite, il fallait savoir s’il pouvait jouer des attitudes ou des sentiments qu’il n’éprouvait pas vis-à-vis de ses parents, car les infirmes moteurs cérébraux ont beaucoup plus de mal à feindre des émotions qu’ils ne ressentent DE TOUTES NOS FORCES de Nils Tavernierpas. Il a donc été coaché pendant quatre mois et on a beaucoup travaillé ensemble sa prononciation et son phrasé. Sur le tournage, Fabien est le seul qui ait fait l’unanimité : il a rallié tout le monde à lui, quel que soit l’âge ou le milieu social de ses partenaires ou des techniciens.

Quelles étaient vos priorités pour la mise en scène ?

Pour l’Ironman, je tenais à assumer la dimension « grand spectacle » de cette course, avec une mise en scène à effets et des plans cut, sans être démonstratif pour autant. On filmait un exploit en train de s’accomplir et je voulais donc un feu d’artifice ! En revanche, pour l’intérieur de la maison, je voulais une mise en scène beaucoup plus sobre : alors que le mouvement caractérise les personnages à l’extérieur de la maison, les plans intérieurs sont plus statiques.

Quel entraînement Jacques Gamblin a-t-il suivi ?
Jacques s’est énormément entraîné aux trois disciplines du triathlon. Du coup, il n’avait pas besoin de beaucoup de temps de récupération après les prises «sportives», ce qui m’a permis de tourner bien plus de plans que prévu. En revanche, Jacques n’a pas souhaité rencontrer de jeunes infirmes en milieu hospitalier parce qu’il souhaitait que le film dépasse la problématique du handicap. Il voulait avant tout jouer un père et travailler la relation avec Fabien, dont il se sentait responsable. Il fallait d’ailleurs que Fabien ait une confiance aveugle en lui pour tourner les scènes où ils sont tous les deux à vélo, lâchés à 55 km/h dans des virages de montagne !
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