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Mercredi cinéma : "De plus belle" d'Anne-Gaëlle Daval avec Florence Foresti, Mathieu Kassovitz

Publié le : 08-03-2017

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.

 

DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle DavalSortie de la semaine (8 mars 2017) : "De plus belle" d'Anne-Gaëlle Daval

L'histoire
Lucie est guérie, sa maladie est presque un lointain souvenir. Sa famille la pousse à aller de l’avant, vivre, voir du monde…
C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Clovis, charmant… charmeur… et terriblement arrogant. Intrigué par sa franchise et sa répartie, Clovis va tout faire pour séduire Lucie, qui n’a pourtant aucune envie de se laisser faire.
Au contact de Dalila, prof de danse haut en couleur, Lucie va réapprendre à aimer, à s’aimer, pour devenir enfin la femme qu’elle n’a jamais su être.
Pour sa mère, pour sa fille, pour Clovis…

Un film d'Anne-Gaëlle Daval avec Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia, Jonathan Cohen, Olivia Bonamy, Josée Drevon, Jeanne Astier.

>> Bande annonce du film

 

Bonus : propos d'Anne-Gaëlle Daval, réalisatrice du film.

D’où vous est venue l’idée de ce scénario ?
À vrai dire… je ne sais pas trop. À l’origine, je suis créatrice de costumes et j’avais envie d‘en faire pour le cabaret. Au lieu d’attendre une commande, je me suis dit que je n’avais qu’à écrire un film !
Écrire un scénario est assez merveilleux. C’est comme une pelote de laine qu’on déroule. On a une idée et on la tire. Le cabaret m’a amenée à la nudité, et la nudité à la féminité. Et là, s’est posée la question de la DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle Davalféminité. J’ai deux adolescentes, je les regarde grandir et je me demande ce que moi, en tant que femme, je dois leur transmettre. Ce qui m’amène à m’interroger sur ce qu’on m’a transmis, à moi. La féminité s’apprend par mimétisme. Les filles imitent leur mère. Que faire quand cette mère n’a pas conquis sa propre féminité ?
En réalité, beaucoup de femmes ne savent pas ce qu’est la féminité. Et pourtant, elle existe. On en connaît les ressorts, et les moyens de l’utiliser. Être une femme « féminine » est une force. Et c’est surtout ludique, festif. J’aime beaucoup ces femmes-là. Je les trouve drôles, amusantes et courageuses.

Vous êtes la seule signataire du scénario et de ses dialogues. Avez-vous reçu une formation particulière ?
Non. J’ai appris un peu toute seule. J’ai lu beaucoup de scripts, je me suis entraînée et ai suivi, aussi, quelques séminaires.
En fait, l’écriture en général me passionne depuis toujours, et celle du scénario m’attirait depuis plusieurs années. Très technique, très cadrée, très pointue, très psychologique aussi, elle oblige à être ultra-précis. Il faut formuler les choses le plus précisément possible, dans un minimum de temps et de mots. Ce qui oblige à cerner DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle Davalet creuser les personnages au plus profond d‘eux-mêmes. On y arrive en les dessinant par de minuscules détails. C’est la somme de ces détails, très difficiles à trouver, très subtils à assembler, qui finit par les définir. Écrire, finalement, c’est de la broderie. Et j’adore la broderie.

C’est la méthode que vous avez employée pour « créer » votre Lucie 
?
Lucie… c’est un peu, beaucoup moi. Elle n’a pas été difficile à « broder ». Il m’a suffi d’être sincère avec moi-même. Les personnages qui gravitent autour d’elle, je les connais aussi.
Après, il a fallu les faire coller à la technique du scénario : il y a celui qui aide le héros (ou l’héroïne !), celui qui empêche sa trajectoire, etc… L’important, c’est de garder, secrète, la raison pour laquelle on écrit. Après, à partir de là, les idées, elles naissent et se déploient comme une fleur. Le tout est de ne jamais tricher.

Ce personnage de « coach », de professeur de danse pour femmes en « miettes », que joue Nicole Garcia, où l’avez-vous trouvé ?
Dalila joue le rôle du mentor. Elle connaît la féminité, pour en avoir franchi toutes les étapes. Elle est à un moment de sa vie où elle en joue, où elle s’amuse, et où, aussi, elle s’en fout. Comme elle en a passé tous les caps, elle peut l’enseigner, et montrer ce qu’on peut en faire…

Le titre de votre film, "De plus belle", peut se lire de plusieurs façons. Est-ce volontaire ?
J’ai un peu de mal à parler du titre, parce que ce n’est pas moi qui l’ai trouvé. Mais comme je l’ai accepté, je me l’approprie quand même un peu. Je l’aime bien parce que, quelque soit le sens qu’on lui donne, il marche pour mon film. On peut penser qu’il est une incitation, pour les femmes, à se mettre en beauté. Et c’est cela. On peut aussi l’interpréter comme étant un encouragement à vivre mieux, plus vite et plus gaiment. Et c’est aussi cela.

DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle DavalVous avez confié le rôle de Lucie à Florence Foresti. Ce personnage de femme, blessé et peu sûr de lui, est loin de ceux auxquels cette comédienne nous a habitués…
J’ai écrit Lucie pour Florence. Florence est une femme qui me touche. Dans toutes ses interviews, elle exprime des interrogations et des inquiétudes sur ce qu’elle est, et comment elle est. J’avais envie de lui faire comprendre qu’il ne fallait plus qu’elle doute. J’ai écrit un synopsis de quatre pages, je me suis procuré son adresse, et je lui ai envoyé ! Une heure après l’avoir reçu, elle m’appelait pour me dire qu’elle était partante !
Imaginez ma joie : je n’avais encore jamais rien fait, ni écrit de scénario, ni encore moins tourné de film. La vie réserve parfois de bonnes surprises.

Le nom de Mathieu Kassovitz pour jouer Clovis, son « amoureux » s’est-il aussi tout de suite imposé ?
Amoureux, quadragénaire, beau gosse, voilà comment on peut définir Mathieu. Le plus dingue c’est qu’il a accepté ! Et je n’en suis pas peu fière !

Puisqu’on évoque le casting, pourquoi Nicole Garcia dans le rôle de Dalila ?
Bah, c’est la Femme, avec un F majuscule ! Élégante, nonchalante, gracieuse et belle ! Tellement belle ! Un modèle ! Et en plus, Nicole est hyper drôle !

"De plus belle" était votre premier film… Dans quel état d’esprit êtes-vous arrivée sur le plateau ?
Curieusement, je suis arrivée assez décontractée, parce que mon scénario était écrit à la virgule près. Pour moi, c’était un étai très solide. En fait, pendant toute la préparation du film, je n’ai eu qu’une angoisse : celle d’arriver à dire « action ! », et « coupez ! ». Quand j’ai eu passé cette « épreuve », j’ai poussé un ouf de soulagement, qui a été suivi immédiatement d’un flip immense, car je me suis rendue compte que j’avais soixante personnes autour de moi et que je ne n’avais aucune expérience de réalisation. Venant du costume, je savais ce que sont un plateau, une caméra et un rail de travelling… Mais en dehors de ça… ! J’ai avoué mon inexpérience à mon équipe. Ça l’a faite rire. Et tout le monde m’a dit de ne pas m’inquiéter qu’on allait m’aider. C‘est ce qui s’est passé. Au fond, ce n’est pas très difficile d’être cinéaste. Quand on a peur, ou qu’on ne sait pas, il y a tout de suite quelqu’un qui vient résoudre votre problème. La principale préoccupation d’un réalisateur doit être de faire que tout le monde soit heureux sur son plateau. Si c’est le cas, les choses se font sans heurt.
De toutes façons, en ce qui concerne ce film-là, rien ne primait plus que mon histoire. Mon seul objectif était qu’on la raconte le mieux possible. Je n’avais besoin ni de grands décors, ni de mouvements acrobatiques de caméra.

DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle DavalVotre expérience de costumière vous a-t-elle quand même aidée ?
Pour la réalisation, au sens stricto sensu du terme, non. Mais en ce qui concerne l’esthétique du film et ses tonalités, oui, sans doute. Je savais que je voulais un film gai et coloré. J’aime beaucoup les couleurs. Elles sont pour moi comme un outil avec lequel j’aime travailler. J’ai beaucoup discuté avec mon directeur photo pour qu’on obtienne ces lumières ambrées.
Mon métier m’a aussi sans doute aidé dans mes rapports avec les acteurs. Quand on est costumier, on apprend à regarder les gens. J’arrive à décoder leur personnalité, juste en observant la façon dont ils s’habillent. Je devine assez facilement ce qu’ils veulent montrer et cacher d’eux-mêmes. J’aime bien la nudité aussi. Pour moi, la peau est une sorte de vêtement qui « habille » l’âme.

Ça aide pour diriger les comédiens ?
En tous cas, ça aide à leur parler. Je n’ai pas eu de problème avec eux, ni avec Nicole Garcia, dont l’expérience me fichait pourtant un peu le trac, ni non plus avec Mathieu Kassovitz, qui a même accepté de me donner son aide pour le tournage de certaines scènes, quand je la lui demandais. Quant à Florence Foresti, elle mérite tous les superlatifs. Elle a beaucoup travaillé. Pour « être » Lucie, elle est allée jusqu’à modifier légèrement sa voix. Sur le plateau, elle faisait le même film que moi. Pendant les deux mois de tournage, elle ne m’a pas lâchée. On veillait l’une sur l’autre. Ça a été une jolie relation.

Aviez-vous en tête des modèles de films ou de cinéastes ?
Non. En fait, à travers ce film, j’ai surtout essayé de savoir qui j’étais. Je me suis beaucoup amusée à me regarder me lancer dans cette aventure, ensuite, à voir comment je me débrouillais et ce sur quoi je butais. C’était comme un test. Je me jaugeais. Il fallait donc que je sois au maximum vierge de toute référence. Pour tourner ce film, j’ai simplement fait confiance à mon œil, exactement ce que je fais quand je crée des costumes.
Et tant pis pour les maladresses. Ce sont, en tous cas, mes maladresses à moi.

Votre film est par moments très tonique, très drôle, à d’autres, très émouvant… On est comme dans une montagne russe de sentiments… On change d’état à toute vitesse…
Oui ! Exactement à l’image des femmes. Je voulais aussi dire que les pépins de santé ne changent pas les personnalités et que quelqu’un de drôle le reste quoiqu’il arrive ! Les épreuves n’effacent pas les traits de caractères. Elles les renforcent !
J’ai essayé d’être sincère. Dans la vie, je suis quelqu’un à la fois de très pudique et de très émotif, et l’humour me sert souvent à cacher mes désarrois. Ce film est à mon image. Je l’ai fait pour dire aux femmes qu’il faut quelles s’acceptent, qu’elles s’aiment et qu’elles s’amusent, avec ce qu’elles sont, avec ce qu’elles ont.

Avez-vous des projets ?
Pour l’instant rien de concret. J’ai cinquante idées de scénarios. Le tout est de choisir. J’ai déjà dit beaucoup de choses dans "De plus belle". Je ne voudrais pas de « redites ». Je pense que je vais prendre mon temps pour me lancer dans une nouvelle écriture. Cela dit, en attendant, je vais peut-être choisir de mettre en images l’histoire de quelqu’un d’autre. Travailler sur le seul « langage » cinéma me plairait bien.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et à Eaubonne (mercredi) 
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône.

 

DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle DavalSortie de la semaine (8 mars 2017) : "De plus belle" d'Anne-Gaëlle Daval

L'histoire
Lucie est guérie, sa maladie est presque un lointain souvenir. Sa famille la pousse à aller de l’avant, vivre, voir du monde…
C’est ainsi qu’elle fait la connaissance de Clovis, charmant… charmeur… et terriblement arrogant. Intrigué par sa franchise et sa répartie, Clovis va tout faire pour séduire Lucie, qui n’a pourtant aucune envie de se laisser faire.
Au contact de Dalila, prof de danse haut en couleur, Lucie va réapprendre à aimer, à s’aimer, pour devenir enfin la femme qu’elle n’a jamais su être.
Pour sa mère, pour sa fille, pour Clovis…

Un film d'Anne-Gaëlle Daval avec Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia, Jonathan Cohen, Olivia Bonamy, Josée Drevon, Jeanne Astier.

>> Bande annonce du film

 

Bonus : propos d'Anne-Gaëlle Daval, réalisatrice du film.

D’où vous est venue l’idée de ce scénario ?
À vrai dire… je ne sais pas trop. À l’origine, je suis créatrice de costumes et j’avais envie d‘en faire pour le cabaret. Au lieu d’attendre une commande, je me suis dit que je n’avais qu’à écrire un film !
Écrire un scénario est assez merveilleux. C’est comme une pelote de laine qu’on déroule. On a une idée et on la tire. Le cabaret m’a amenée à la nudité, et la nudité à la féminité. Et là, s’est posée la question de la DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle Davalféminité. J’ai deux adolescentes, je les regarde grandir et je me demande ce que moi, en tant que femme, je dois leur transmettre. Ce qui m’amène à m’interroger sur ce qu’on m’a transmis, à moi. La féminité s’apprend par mimétisme. Les filles imitent leur mère. Que faire quand cette mère n’a pas conquis sa propre féminité ?
En réalité, beaucoup de femmes ne savent pas ce qu’est la féminité. Et pourtant, elle existe. On en connaît les ressorts, et les moyens de l’utiliser. Être une femme « féminine » est une force. Et c’est surtout ludique, festif. J’aime beaucoup ces femmes-là. Je les trouve drôles, amusantes et courageuses.

Vous êtes la seule signataire du scénario et de ses dialogues. Avez-vous reçu une formation particulière ?
Non. J’ai appris un peu toute seule. J’ai lu beaucoup de scripts, je me suis entraînée et ai suivi, aussi, quelques séminaires.
En fait, l’écriture en général me passionne depuis toujours, et celle du scénario m’attirait depuis plusieurs années. Très technique, très cadrée, très pointue, très psychologique aussi, elle oblige à être ultra-précis. Il faut formuler les choses le plus précisément possible, dans un minimum de temps et de mots. Ce qui oblige à cerner DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle Davalet creuser les personnages au plus profond d‘eux-mêmes. On y arrive en les dessinant par de minuscules détails. C’est la somme de ces détails, très difficiles à trouver, très subtils à assembler, qui finit par les définir. Écrire, finalement, c’est de la broderie. Et j’adore la broderie.

C’est la méthode que vous avez employée pour « créer » votre Lucie 
?
Lucie… c’est un peu, beaucoup moi. Elle n’a pas été difficile à « broder ». Il m’a suffi d’être sincère avec moi-même. Les personnages qui gravitent autour d’elle, je les connais aussi.
Après, il a fallu les faire coller à la technique du scénario : il y a celui qui aide le héros (ou l’héroïne !), celui qui empêche sa trajectoire, etc… L’important, c’est de garder, secrète, la raison pour laquelle on écrit. Après, à partir de là, les idées, elles naissent et se déploient comme une fleur. Le tout est de ne jamais tricher.

Ce personnage de « coach », de professeur de danse pour femmes en « miettes », que joue Nicole Garcia, où l’avez-vous trouvé ?
Dalila joue le rôle du mentor. Elle connaît la féminité, pour en avoir franchi toutes les étapes. Elle est à un moment de sa vie où elle en joue, où elle s’amuse, et où, aussi, elle s’en fout. Comme elle en a passé tous les caps, elle peut l’enseigner, et montrer ce qu’on peut en faire…

Le titre de votre film, "De plus belle", peut se lire de plusieurs façons. Est-ce volontaire ?
J’ai un peu de mal à parler du titre, parce que ce n’est pas moi qui l’ai trouvé. Mais comme je l’ai accepté, je me l’approprie quand même un peu. Je l’aime bien parce que, quelque soit le sens qu’on lui donne, il marche pour mon film. On peut penser qu’il est une incitation, pour les femmes, à se mettre en beauté. Et c’est cela. On peut aussi l’interpréter comme étant un encouragement à vivre mieux, plus vite et plus gaiment. Et c’est aussi cela.

DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle DavalVous avez confié le rôle de Lucie à Florence Foresti. Ce personnage de femme, blessé et peu sûr de lui, est loin de ceux auxquels cette comédienne nous a habitués…
J’ai écrit Lucie pour Florence. Florence est une femme qui me touche. Dans toutes ses interviews, elle exprime des interrogations et des inquiétudes sur ce qu’elle est, et comment elle est. J’avais envie de lui faire comprendre qu’il ne fallait plus qu’elle doute. J’ai écrit un synopsis de quatre pages, je me suis procuré son adresse, et je lui ai envoyé ! Une heure après l’avoir reçu, elle m’appelait pour me dire qu’elle était partante !
Imaginez ma joie : je n’avais encore jamais rien fait, ni écrit de scénario, ni encore moins tourné de film. La vie réserve parfois de bonnes surprises.

Le nom de Mathieu Kassovitz pour jouer Clovis, son « amoureux » s’est-il aussi tout de suite imposé ?
Amoureux, quadragénaire, beau gosse, voilà comment on peut définir Mathieu. Le plus dingue c’est qu’il a accepté ! Et je n’en suis pas peu fière !

Puisqu’on évoque le casting, pourquoi Nicole Garcia dans le rôle de Dalila ?
Bah, c’est la Femme, avec un F majuscule ! Élégante, nonchalante, gracieuse et belle ! Tellement belle ! Un modèle ! Et en plus, Nicole est hyper drôle !

"De plus belle" était votre premier film… Dans quel état d’esprit êtes-vous arrivée sur le plateau ?
Curieusement, je suis arrivée assez décontractée, parce que mon scénario était écrit à la virgule près. Pour moi, c’était un étai très solide. En fait, pendant toute la préparation du film, je n’ai eu qu’une angoisse : celle d’arriver à dire « action ! », et « coupez ! ». Quand j’ai eu passé cette « épreuve », j’ai poussé un ouf de soulagement, qui a été suivi immédiatement d’un flip immense, car je me suis rendue compte que j’avais soixante personnes autour de moi et que je ne n’avais aucune expérience de réalisation. Venant du costume, je savais ce que sont un plateau, une caméra et un rail de travelling… Mais en dehors de ça… ! J’ai avoué mon inexpérience à mon équipe. Ça l’a faite rire. Et tout le monde m’a dit de ne pas m’inquiéter qu’on allait m’aider. C‘est ce qui s’est passé. Au fond, ce n’est pas très difficile d’être cinéaste. Quand on a peur, ou qu’on ne sait pas, il y a tout de suite quelqu’un qui vient résoudre votre problème. La principale préoccupation d’un réalisateur doit être de faire que tout le monde soit heureux sur son plateau. Si c’est le cas, les choses se font sans heurt.
De toutes façons, en ce qui concerne ce film-là, rien ne primait plus que mon histoire. Mon seul objectif était qu’on la raconte le mieux possible. Je n’avais besoin ni de grands décors, ni de mouvements acrobatiques de caméra.

DE PLUS BELLE de Anne Gaëlle DavalVotre expérience de costumière vous a-t-elle quand même aidée ?
Pour la réalisation, au sens stricto sensu du terme, non. Mais en ce qui concerne l’esthétique du film et ses tonalités, oui, sans doute. Je savais que je voulais un film gai et coloré. J’aime beaucoup les couleurs. Elles sont pour moi comme un outil avec lequel j’aime travailler. J’ai beaucoup discuté avec mon directeur photo pour qu’on obtienne ces lumières ambrées.
Mon métier m’a aussi sans doute aidé dans mes rapports avec les acteurs. Quand on est costumier, on apprend à regarder les gens. J’arrive à décoder leur personnalité, juste en observant la façon dont ils s’habillent. Je devine assez facilement ce qu’ils veulent montrer et cacher d’eux-mêmes. J’aime bien la nudité aussi. Pour moi, la peau est une sorte de vêtement qui « habille » l’âme.

Ça aide pour diriger les comédiens ?
En tous cas, ça aide à leur parler. Je n’ai pas eu de problème avec eux, ni avec Nicole Garcia, dont l’expérience me fichait pourtant un peu le trac, ni non plus avec Mathieu Kassovitz, qui a même accepté de me donner son aide pour le tournage de certaines scènes, quand je la lui demandais. Quant à Florence Foresti, elle mérite tous les superlatifs. Elle a beaucoup travaillé. Pour « être » Lucie, elle est allée jusqu’à modifier légèrement sa voix. Sur le plateau, elle faisait le même film que moi. Pendant les deux mois de tournage, elle ne m’a pas lâchée. On veillait l’une sur l’autre. Ça a été une jolie relation.

Aviez-vous en tête des modèles de films ou de cinéastes ?
Non. En fait, à travers ce film, j’ai surtout essayé de savoir qui j’étais. Je me suis beaucoup amusée à me regarder me lancer dans cette aventure, ensuite, à voir comment je me débrouillais et ce sur quoi je butais. C’était comme un test. Je me jaugeais. Il fallait donc que je sois au maximum vierge de toute référence. Pour tourner ce film, j’ai simplement fait confiance à mon œil, exactement ce que je fais quand je crée des costumes.
Et tant pis pour les maladresses. Ce sont, en tous cas, mes maladresses à moi.

Votre film est par moments très tonique, très drôle, à d’autres, très émouvant… On est comme dans une montagne russe de sentiments… On change d’état à toute vitesse…
Oui ! Exactement à l’image des femmes. Je voulais aussi dire que les pépins de santé ne changent pas les personnalités et que quelqu’un de drôle le reste quoiqu’il arrive ! Les épreuves n’effacent pas les traits de caractères. Elles les renforcent !
J’ai essayé d’être sincère. Dans la vie, je suis quelqu’un à la fois de très pudique et de très émotif, et l’humour me sert souvent à cacher mes désarrois. Ce film est à mon image. Je l’ai fait pour dire aux femmes qu’il faut quelles s’acceptent, qu’elles s’aiment et qu’elles s’amusent, avec ce qu’elles sont, avec ce qu’elles ont.

Avez-vous des projets ?
Pour l’instant rien de concret. J’ai cinquante idées de scénarios. Le tout est de choisir. J’ai déjà dit beaucoup de choses dans "De plus belle". Je ne voudrais pas de « redites ». Je pense que je vais prendre mon temps pour me lancer dans une nouvelle écriture. Cela dit, en attendant, je vais peut-être choisir de mettre en images l’histoire de quelqu’un d’autre. Travailler sur le seul « langage » cinéma me plairait bien.
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