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Mercredi cinéma : "Dans la cour" de Pierre Salvadori avec Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Pio Marmaï

Publié le : 23-04-2014

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriZoom nouveauté : "Dans la cour" de Pierre Salvadori.

L'histoire
Antoine est musicien. La quarantaine passée, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d’errance, il se fait embaucher comme concierge. Mathilde habite le vieil immeuble de l’est parisien où il prend ses fonctions. C’est une jeune retraitée, généreuse et impliquée, qui partage son temps entre ses activités associatives et la vie de la copropriété.
Un soir, elle découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l’immeuble s’effondrait… Tout doucement, Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir glisser vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux formeront un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.
Un film de Pierre Salvadori avec Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Pio Marmaï

 

Bonus : propos de Pierre Salvadori, réalisateur du film.

Comment est née l'idée de "Dans la cour" ?
Cela faisait longtemps que j’avais le projet d’un film avec un personnage limite. Une femme folle d’inquiétude. Folle au vrai sens du terme. Pour rendre service à un aveugle, Mathilde lui lit quotidiennement la presse. Mais sa fatigue et sa fragilité la submerge, jusqu’à ce qu’elle n’arrive plus DANS LA COUR de Pierre Salvadorià absorber le trop plein de mauvaises nouvelles. Je me suis souvent demandé comment on s’immunisait contre tout ça. Comment peut-on savoir autant de choses et vivre avec, sans paniquer ? Mathilde, elle, n’y arrive plus.

Pour construire vos films, vous partez d'un sujet ou des personnages ?
Je me méfie un peu des sujets, des thèmes, mais pas des personnages. Pour "Dans la cour", je suis parti de Mathilde et les choses se sont assemblées naturellement. Quand vous vous familiarisez avec vos personnages, qu’ils commencent à vous plaire, ils sont comme des aimants : ils attirent la fiction, le décor, le ton et les seconds rôles. Tout vient par eux.

Le personnage amène le sujet ?
Oui. Par Mathilde, on arrive à ce petit monde. A ce microcosme, un peu déglingué. A cette cour qui, par un effet loupe, peut être perçue comme un concentré de l’époque et surtout de la peur diffuse dans laquelle on baigne. Puis on arrive aux personnages secondaires et aux réponses parfois dérisoires et plus ou moins comiques qu’ils opposent à cette peur : Lev, tellement perdu qu’il en devient mystique puis violent. Maillard, obsessionnel, effrayé à l’idée qu’un intrus squatte les lieux, Colette et sa librairie ésotérique ou Stéphane qui cherche l’apaisement et l’oubli à n’importe quel prix. Pendant l’écriture, j’avais tout le temps en tête cette expression qui revient lorsqu’on parle des comédies Italiennes des années soixante : l’idée qu’elles prenaient leur époque en flagrant délit.

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriEt pour Antoine ?
Antoine, lui, est un personnage qu’on retrouve plus souvent dans mes films, des "Apprentis" à "De vrais mensonges". Le type de personnage qui a la tentation de la démission, le désir d’un rapport au monde moins pénible. Ce repos, il essaie de se le procurer par un opiacé, une drogue qui apaise. Il veut se retirer du monde, dormir. Il pense pouvoir se couper des autres mais il en est incapable. Il est sensible, empathique. Il est touché par Mathilde.

J'ai repensé à vos films, "Après vous…", "De vrais mensonges", à l'idée de personnages qui en aident d'autres. La question de la bonté de vos personnages est très importante dans vos films ?

Oui, dans ces comédies-là, mes personnages sont souvent tournés vers les autres, ils ont de la compassion, ils sont empathiques et prennent souvent en charge la douleur d’un autre. Mais c’est parfois par culpabilité ou par peur d’être seuls ! Ils sont assez ambigus et peuvent être cruels. Tout en aidant leur prochain, ils les trahissent. Leur bonté n’est pas toujours gratuite. Ce sont des comportements qui me semblent plus justes et surtout c’est ce qui, dans ces comédies, permet d’éviter la mièvrerie. Mais effectivement, dans "Dans la Cour", le personnage d’Antoine est bon, compréhensif, doux et sans arrière-pensée. Il ne juge jamais Mathilde. Il n’a plus la force de créer un lien avec les autres par la musique et il le fait autrement. C’est dans sa nature. La bonté, la gratuité, ou ce qu’on appelle parfois avec un peu de mépris la gentillesse, sont des qualités qui transcendent l’existence et donnent aux personnages une dimension merveilleuse, poétique, pas très éloignée du panache. En s’opposant à l’intérêt personnel, ils donnent une autre idée des choses et du monde. Ce sont des personnages qui me touchent beaucoup dans la vie comme au cinéma.

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriMathilde est plus ambivalente…
Oui. Elle engage Antoine sur sa bonne mine, lui fait instantanément confiance et le lendemain, elle lui balance une poire du 6ème étage ! J’aime le personnage de Mathilde. Ce va-et-vient constant entre sa gentillesse et sa nervosité, sa panique et sa conscience. Après avoir semé une pagaille pas possible dans sa maison d’enfance, terrorisé la mère et les gosses, elle dit à Antoine sur le quai de la gare: « Mon Dieu Antoine, vous avez vu ce que j’ai fait… Les gens sont avides de calme et de tranquillité, et moi je leur hurle dessus». J’aime ces paradoxes, son mélange de bienveillance et d’angoisse. Ce sont ces contradictions qui lui donnent de l’humanité et qui créent aussi de la comédie.
(extrait dossier de presse - propos recueillis par Bernard Payen)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriZoom nouveauté : "Dans la cour" de Pierre Salvadori.

L'histoire
Antoine est musicien. La quarantaine passée, il décide brusquement de mettre fin à sa carrière. Après quelques jours d’errance, il se fait embaucher comme concierge. Mathilde habite le vieil immeuble de l’est parisien où il prend ses fonctions. C’est une jeune retraitée, généreuse et impliquée, qui partage son temps entre ses activités associatives et la vie de la copropriété.
Un soir, elle découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l’immeuble s’effondrait… Tout doucement, Antoine se prend d’amitié pour cette femme qu’il craint de voir glisser vers la folie. Entre dérapages et inquiétudes, tous deux formeront un tandem maladroit, drolatique et solidaire qui les aidera, peut-être, à traverser cette mauvaise passe.
Un film de Pierre Salvadori avec Catherine Deneuve, Gustave Kervern, Pio Marmaï

 

Bonus : propos de Pierre Salvadori, réalisateur du film.

Comment est née l'idée de "Dans la cour" ?
Cela faisait longtemps que j’avais le projet d’un film avec un personnage limite. Une femme folle d’inquiétude. Folle au vrai sens du terme. Pour rendre service à un aveugle, Mathilde lui lit quotidiennement la presse. Mais sa fatigue et sa fragilité la submerge, jusqu’à ce qu’elle n’arrive plus DANS LA COUR de Pierre Salvadorià absorber le trop plein de mauvaises nouvelles. Je me suis souvent demandé comment on s’immunisait contre tout ça. Comment peut-on savoir autant de choses et vivre avec, sans paniquer ? Mathilde, elle, n’y arrive plus.

Pour construire vos films, vous partez d'un sujet ou des personnages ?
Je me méfie un peu des sujets, des thèmes, mais pas des personnages. Pour "Dans la cour", je suis parti de Mathilde et les choses se sont assemblées naturellement. Quand vous vous familiarisez avec vos personnages, qu’ils commencent à vous plaire, ils sont comme des aimants : ils attirent la fiction, le décor, le ton et les seconds rôles. Tout vient par eux.

Le personnage amène le sujet ?
Oui. Par Mathilde, on arrive à ce petit monde. A ce microcosme, un peu déglingué. A cette cour qui, par un effet loupe, peut être perçue comme un concentré de l’époque et surtout de la peur diffuse dans laquelle on baigne. Puis on arrive aux personnages secondaires et aux réponses parfois dérisoires et plus ou moins comiques qu’ils opposent à cette peur : Lev, tellement perdu qu’il en devient mystique puis violent. Maillard, obsessionnel, effrayé à l’idée qu’un intrus squatte les lieux, Colette et sa librairie ésotérique ou Stéphane qui cherche l’apaisement et l’oubli à n’importe quel prix. Pendant l’écriture, j’avais tout le temps en tête cette expression qui revient lorsqu’on parle des comédies Italiennes des années soixante : l’idée qu’elles prenaient leur époque en flagrant délit.

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriEt pour Antoine ?
Antoine, lui, est un personnage qu’on retrouve plus souvent dans mes films, des "Apprentis" à "De vrais mensonges". Le type de personnage qui a la tentation de la démission, le désir d’un rapport au monde moins pénible. Ce repos, il essaie de se le procurer par un opiacé, une drogue qui apaise. Il veut se retirer du monde, dormir. Il pense pouvoir se couper des autres mais il en est incapable. Il est sensible, empathique. Il est touché par Mathilde.

J'ai repensé à vos films, "Après vous…", "De vrais mensonges", à l'idée de personnages qui en aident d'autres. La question de la bonté de vos personnages est très importante dans vos films ?

Oui, dans ces comédies-là, mes personnages sont souvent tournés vers les autres, ils ont de la compassion, ils sont empathiques et prennent souvent en charge la douleur d’un autre. Mais c’est parfois par culpabilité ou par peur d’être seuls ! Ils sont assez ambigus et peuvent être cruels. Tout en aidant leur prochain, ils les trahissent. Leur bonté n’est pas toujours gratuite. Ce sont des comportements qui me semblent plus justes et surtout c’est ce qui, dans ces comédies, permet d’éviter la mièvrerie. Mais effectivement, dans "Dans la Cour", le personnage d’Antoine est bon, compréhensif, doux et sans arrière-pensée. Il ne juge jamais Mathilde. Il n’a plus la force de créer un lien avec les autres par la musique et il le fait autrement. C’est dans sa nature. La bonté, la gratuité, ou ce qu’on appelle parfois avec un peu de mépris la gentillesse, sont des qualités qui transcendent l’existence et donnent aux personnages une dimension merveilleuse, poétique, pas très éloignée du panache. En s’opposant à l’intérêt personnel, ils donnent une autre idée des choses et du monde. Ce sont des personnages qui me touchent beaucoup dans la vie comme au cinéma.

DANS LA COUR de Pierre SalvadoriMathilde est plus ambivalente…
Oui. Elle engage Antoine sur sa bonne mine, lui fait instantanément confiance et le lendemain, elle lui balance une poire du 6ème étage ! J’aime le personnage de Mathilde. Ce va-et-vient constant entre sa gentillesse et sa nervosité, sa panique et sa conscience. Après avoir semé une pagaille pas possible dans sa maison d’enfance, terrorisé la mère et les gosses, elle dit à Antoine sur le quai de la gare: « Mon Dieu Antoine, vous avez vu ce que j’ai fait… Les gens sont avides de calme et de tranquillité, et moi je leur hurle dessus». J’aime ces paradoxes, son mélange de bienveillance et d’angoisse. Ce sont ces contradictions qui lui donnent de l’humanité et qui créent aussi de la comédie.
(extrait dossier de presse - propos recueillis par Bernard Payen)

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